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3.6/5 (sur 46 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : près de Bordeaux , 1912
Mort(e) le : 17/10/2000
Biographie :

Georges Gusdorf est un philosophe et épistémologue français, issu d'une famille juive originaire d'Allemagne et né près de Bordeaux en 1912. Il est mort le 17 octobre 2000, à l'âge de quatre-vingt-huit ans.

Georges Gusdorf a été marqué par Søren Kierkegaard et par le théologien protestant suisse Karl Barth. Élève de Gaston Bachelard à l'École normale supérieure (ENS) de Paris, où il est préfet des études, il fait aussi des études à la Sorbonne sous la direction de Léon Brunschvicg, dans les années 1930 - l'époque d'André Lalande et d'Émile Bréhier. Il est fait prisonnier pendant la guerre entre 1940 et 1945. Il est ensuite nommé professeur à l'université de Strasbourg, occupant la chaire de philosophie générale et de logique. Il n'avait alors publié qu'une thèse, La Découverte de soi, matrice de ses futurs travaux sur la mémoire et rédigée au cours de sa longue captivité à Lübeck, pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1950, il prend la charge de répétiteur à l'ENS, préparant à l'agrégation de philosophie. Il y succède à Merleau-Ponty, et est maître d'Althusser et de Foucault.

Gusdorf raconte que dans son camp de prisonniers, le milieu des officiers de carrière était favorable à Vichy. Avec quelques-uns de ses camarades, il réussit à retourner les esprits. « C'est grâce à vous que nous avons pu rentrer la tête haute », lui a dit après la guerre un officier prisonnier avec lui. La captivité a surtout été l'occasion pour Georges Gusdorf de s'intéresser à un genre qui d'ordinaire ne tente pas les philosophes, l'autobiographie.

De 1966 à 1988, il publie chez Payot les quatorze volumes d'une vaste recherche encyclopédiste, Les Sciences humaines et la Pensée occidentale. En 1968, indigné par la révolte étudiante, il s'exile à l'Université Laval, située à Québec, mais revient à Strasbourg, une fois le calme revenu. Georges Gusdorf affirme avoir en quelque sorte prévu l'explosion dans son ouvrage L'Université en question, paru en 1964.
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Source : Wikipedia
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Bibliographie de Georges Gusdorf   (31)Voir plus

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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Les « problèmes de l’Enseignement Supérieur » s’étalent aujourd’hui en pleines pages des journaux quotidiens. Étudiants et professeurs, administrations et syndicats critiquent, dénoncent, démolissent et reconstruisent à qui mieux mieux, dressent des plans et fourbissent des solutions miraculeuses.
On observera, en règle générale, que toute cette agitation répond à des préoccupations purement quantitatives. Il y a trop d’étudiants, pas assez de maîtres et pas assez de locaux. Toutes les difficultés s’énoncent, et se résolvent, du moins sur le papier, en termes de statistiques, — comme s’il s’agissait d’une question technique analogue à celle du meilleur écoulement des passagers du métropolitain. Les usagers des Facultés réclament, non sans apparence de raison, un minimum d’espace vital en mètres carrés ; ils prétendent arracher à l’État-patron le vivre et le couvert, ainsi que des allocations et « présalaires » de plus en plus substantiels. L’État, de son côté, a besoin d’un nombre toujours croissant d’ingénieurs, de professeurs, de cadres intellectuels, administratifs, scientifiques et techniques. Les nouvelles promotions, pourtant pléthoriques, et impossibles à caser, ne sont jamais assez nombreuses pour répondre aux besoins urgents.
Ainsi, dans l’immense agitation présente, les vraies questions ne sont jamais posées, celles qui concernent la nature même, la vocation de l’enseignement supérieur. Aussi longtemps que l’on raisonne en termes de démographie ou de prix de revient, aussi longtemps que l’on opère comme s’il s’agissait de trouver le maximum de places, en cas de bombardement atomique, dans des abris munis de rations de survie, on ne met pas en cause l’Université proprement dite…
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L’Université a pour fonction de transmettre la Haute Culture par l’enseignement et de la développer par la recherche. Mais il se trouve qu’elle joue également dans la nation le rôle d’un organisme de sélection et de promotion sociale, dans la mesure où elle assure la formation professionnelle d’une partie des cadres administratifs et techniques du pays, et commande l’accès à certaines carrières libérales. Les diverses facultés sont des écoles pour la préparation des élites. Or, les cours d’études qu’elles proposent étant assez longs et fort spécialisés, l’étudiant pour subvenir à ses besoins tout en finançant ses écolages doit disposer de ressources personnelles importantes. Les élites de demain se recruteront donc, par une sorte de nécessité, parmi les privilégiés d’aujourd’hui.
Si l’on laisse jouer librement les fatalités économiques et sociales, le recrutement de l’Université aura un caractère oligarchique. Sous l’Ancien Régime, les enfants de la noblesse, dédaignant le plus souvent les hautes études, ne dépassaient guère le niveau des collèges. Les Facultés supérieures étaient fréquentées par les enfants des classes aisées, le droit et la médecine se transmettant d’ailleurs souvent dans les familles comme des carrières hérédiditaires. Oxford et Cambridge sont réservées aux rejetons des privilégiés de la fortune, comme Gœttingen en Allemagne, à la fin du xviiie siècle.
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Spinoza n'est qu'un tuberculeux, Nietzsche n'est qu'un paralytique général, Van Gogh n'est qu'un épileptique, celui-là a aimé sa mère d'un amour coupable, et cet autre présente tous les stigmates du parricide en puissance. Le plus détraqué de tous doit être en pareil cas le médecin des morts, qui s'imagine avoir déchiffré le secret du génie. Mais le secret ne se trouve pas dans telle ou telle malformation congénitale, - et chaque homme, sans exception, porte de telles malformations. Le génie s'affirme dans l'usage que tel homme entre tous fait de sa propre écharde dans la chair, dans le sursaut qui lui permet de surmonter sa misère, pour en tirer une exemplaire leçon d'humanité.
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Il y a, à Copenhague, une Avenue Kierkegaard. Je m'y promenais un jour avec un Danois cultivé, et comme je me réjouissais de ce qu'on ait donné le nom du penseur à une si grande artère : "Ne vous y trompez pas, me dit mon compagnon, ce n'est pas ici l'Avenue Kierkegaard, c'est l'Avenue du Cimetière"... Le nom propre est aussi un nom commun, et le mot Kierkegaard  évoque, pour le Danois moyen, le cimetière, et non pas Kierkegaard.
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Le mythe est lié à la première connaissance que l'homme acquiert de lui-même et de son environnement ; davantage encore, il est la structure de cette connaissance. Il n'y a pas pour le primitif deux images du monde, l'une « objective », « réelle » et l'autre « mythique », mais une lecture unique du paysage. L'homme s'affirme en affirmant une dimension nouvelle du réel, un nouvel ordre manifesté par l'émer-gence de la conscience.
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Lorsque s'ouvre, dès les origines humaines, l'aventure de la connaissance, indissolublement liée pour notre espèce à l'aventure de l'existence, le savoir s'affirme comme la recherche d'une consolidation du réel. Il regroupe la diversité des êtres et des choses dans l'espace et dans le temps, de manière à faciliter l'établissement de l'homme sur la terre. Pour que le milieu naturel devienne un séjour, il faut qu'à la donnée brute du paysage immédiat se substitue une image du monde, c'est-à-dire une ordination en pensée.
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En réalité, le vivant aborde son entourage avec des partis pris qui orientent ses démarches, et inspirent sa manière de déchiffrer le paysage en chaque phase de son existence. Il obéit à celles de ses tendances… Et le même paysage changera de sens pour l'animal ou pour l'enfant, selon qu'il a faim, qu'il a soif, qu'il est fatigué ou qu'il dispose d'une énergie surabondante à dépenser. La conscience n'éclaire donc jamais d'une manière égale la totalité du champ matériel de l'action.
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C'est pourquoi, tout au long de sa vie, l'homme conservera à ses premiers maîtres la fidélité du souvenir. Même si son existence s'est développée en dehors de tout souci de savoir, il ne peut évoquer sans l'hommage d'une reconnaissance rétrospective le visage de ceux qui furent pour lui les premiers affirmateurs de la vérité, les mainteneurs de l'espérance humaine.
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Livres du Moi, Selfbooks, Selbstzeugnisse composent, au coeur de la littérature d'Occident, une région privilégiée, foyer d'animation et centre d'interprétation pour une recherche d'identité à la faveur de laquelle l'être humain se propose de s'annoncer à lui-même, et d'annoncer aux autres, dans certains cas, la vérité intrinsèque de ce qu'il est. Le livre sur les Écriture du Moi évoque les variétés de ces écritures dans l'espace européen, il retrace leur développement historique, puis s'efforce de dévoiler les intentions secrètes de ces investigations toujours recommencées en dépit des échecs, et qui doivent parvenir dans l'échec même à certaines formes de satisfaction, suffisantes pour maintenir l'exigence initiale et justifier le renouvellement de l'entreprise.
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Georges Gusdorf
L'oubli , condition d'existence .
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