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Citation de enkidu_


La pensée existentielle se refuse à réduire l'individu concret à cette épure géométrique ; pour elle, la vie individuelle est un tout, où l'entendement joue le rôle d'une fonction parmi les autres. Le cogito du philosophe donne congé à la réalité humaine ; la description des stades essaie au contraire de la comprendre selon sa diversité, de retrouver du dedans les justifications de l'être humain, dans la diversité des situations qu'il affronte. C'est pourquoi Kierkegaard préfère la voie d'approche du romancier, attentif à la plénitude concrète de l'individu dont la vie se déploie parmi les hommes et paysages du monde réel, et non dans l'univers du discours des métaphysiciens strictement axiomatisé selon les normes géométriques.

Kierkegaard lui-même résume sa pensée sur ce point dans quelques lignes denses, à la fin des Stades sur le chemin de la vie : « Il y a trois sphères d'existence : esthétique, éthique, religieuse. Le métaphysique est l'abstraction, et nul n'existe métaphysiquement. Le métaphysique, l'ontologie est, mais n'est pas de fait, car lorsqu'il est donné, c'est dans l'esthétique, l'éthique, le religieux (). La sphère éthique n'est qu'une sphère de passage ( ). La sphère esthétique est celle de l'immédiateté ; la sphère de l'éthique, celle de l'exigence (et tellement infinie que l'individu fait toujours faillite) ; la sphère religieuse, celle de l'accomplissement (). De là cette contradiction religieuse où l'on est audessus de soixante-dix mille brasses et pourtant joyeux. (p. 80)
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