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Critiques de Georges Haldas (15)
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Les minutes heureuses : L'état de poésie , Carn..

Cet écrivain et poète genevois vous est probablement totalement inconnu. Et ça n'est pas étonnant puisque, loin des fastes du " monde littéraire parisien ", il a sciemment décidé de pratiquer son art à Genève, la ville où pour lui tout a commencé. Pas idéal pour " réussir une carrière " vous en conviendrez.



Pourtant, cet écrivain atypique né en 1917 n'éprouve aucune difficulté à se mettre à nu, à dévoiler sans fard les côtés sombres et tourmentés de sa vie intellectuelle et c'est là tout l'intérêt de son oeuvre.



En effet, il a publié durant plus de trente ans son journal intime, jour par jour, année après année. Ces " Carnets de l'état de poésie " sont ainsi un moyen extraordinaire de pénétrer dans le cerveau d'un écrivain qui " ne se la raconte pas ". J'ai le plaisir de vous présenter ici le premier carnet écrit en 1973.



Haldas commence par y décrire avec force détails, mais sans jamais être ennuyeux, ce qu'on peut ressentir lorsqu'on est en " état de poésie ". Bien que cette description soit fondamentale pour comprendre cet auteur hors-norme, inutile de vouloir la résumer in extenso ici. Par contre, on peut en donner quelques indices.



Tout d'abord, cet état se manifeste par une extrême sensibilité, par exemple au temps qu'il fait. On se sent connecté au monde, en harmonie totale avec lui et le temps (chronos) semble s'être arrêté dans la mesure où il ne joue plus aucun rôle...



Les choses les plus banales, un rayon de soleil sur un toit, un couple de personnes âgées qui traversent la rue, le vendeur de journaux, les flaques d'eau sur le trottoir après une averse, tout semble sublimé. C'est comme si on s'apercevait soudain de la beauté du monde. Georges Haldas appelle ce phénomène " le principe de transfiguration ".



La posture que l'écrivain adopte dans ses Carnets est celle de témoin ultrasensible du monde qui l'entoure. Avec la particularité de s'intéresser avant tout aux banalités du quotidien qu'il décrit avec une éblouissante bienveillance et dans les moindres détails :



" Vous sortez un matin de chez vous. Il a plu durant la nuit. Mais le ciel, à présent, est découvert. Vous faites, comme d'habitude, quelques pas dans la rue. Et soudain, sans raison apparente vous vous sentez investi d'un bonheur sans nom. Quasi absolu. Un bonheur où il entre, à la fois, de l'élan et du repos, de l'allégresse et de la sérénité, une pleine conscience en même temps que l'oubli de soi ; et qui vous donne, en cette minute, le sentiment d'être totalement présent et à vous-même et au monde. Non plus d'exister seulement, mais de vivre - enfin ! ".



Mais, ce qui pour moi fait tout l'intérêt de ce journal intime, c'est la sincérité poussée à l'extrême d'un homme qui préfère l'authenticité à la renommée, témoigner et partager plutôt que briller. Ce qu'on ressent en le lisant est beaucoup trop complexe et subtil pour être simplement traduit avec des mots... Mais, je dois passer par là pour faire connaître un auteur méconnu loin des rives du lac Léman.



Pour Georges Haldas, " le poète ne révèle rien. Il prépare seulement les autres à avoir une révélation, leur révélation. Il les met en condition pour qu'une telle révélation se produise. La poésie ne fait que dissoudre ou aider à dissoudre l'obstacle. Ce qui empêchait la relation fondamentale ; qui reste l'affaire de chacun. Elle réclame de lui une véritable création. Que nul ne peut faire à sa place. "



Et, c'est peut-être lorsque l'écrivain genevois s'adresse à lui-même qu'il est le plus nourrissant pour l'âme du lecteur. Comment est-ce possible me direz-vous ? Eh bien c'est dû au fait qu'il ne parle que de ce qu'il y a d'universel en lui. Son but est de partager avec le lecteur des sentiments, des émotions voire des douleurs que chacun peut ressentir un jour. le " je " en l'occurrence est à interpréter comme un " on ". En voici quelques exemples (il y en a encore des dizaines d'autres que j'aurais pu reproduire ici) :



" Ta différence d'avec les autres est ton privilège, à la fois, et ta malédiction. Accepte-la comme telle. Et va au bout de ton destin. Tu y trouveras, de toute façon, autre chose que ce que tu crains ou espères. "



Ou encore : " Nul n'est assuré de réussir danse ce qu'on appelle les sacrifices. Qui peuvent se retourner contre nous. Car il en en va du sacrifice comme de tout acte vital : il faut qu'il soit inspiré, non voulu ; spontané, non décidé. Faute de quoi, au lieu de la fécondité, c'est l'autodestruction. "



D'ailleurs, preuve de son côté iconoclaste, ce fils d'immigrant grec n'hésite pas de temps à autre à égratigner son pays d'adoption : " J'écris dans un état d'urgence qui m'angoisse au-dessus de tout. Et cela dans le petit pays le plus placide du monde. le plus étranger au tourment, à la passion, à la recherche désespérée de l'Homme. Petit pays positif, content de lui ; équilibré (à voir) et se méfiant instinctivement de tout ce qui sort de sa gestion - et digestion - ordinaires. "



En fait, ce qui fait la noblesse de ce " scribe " comme il aimait à se qualifier lui-même, c'est qu'il ne revendique rien ; il veut juste partager ce qu'il ressent sans essayer de s'installer dans une posture avantageuse, au contraire. En effet, et c'est en quelque sorte le fil rouge de son oeuvre, il estime que : " C'est par leurs faiblesses que les êtres sont émouvants. Et par une innocence parfois cachée en eux. C'est ce point-là qu'il faut rencontrer, si on veut atteindre ce que l'homme a de meilleur. Et que tout conspire, dans notre société, et dans la forme de culture qui lui est liée, à dissimuler. "



En un mot, ETRE au lieu de PARAITRE. Une revendication à contre-courant de notre société de l'image à tout prix, véhiculée par les médias soi-disant sociaux...
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Le Coeur de tous

Si comme moi vous avez quelques difficultés à encaisser le choc de l’hiver et ses corollaires (froid, diminution de la lumière...), ce livre est fait pour vous.

En partageant sans fard ses doutes existentiels, en se mettant à nu face au lecteur, Georges Haldas nous livre aussi la puissance secrète d’une vie (re)connectée à l’essentiel qui nous entoure, sans artifice ni prétention aucune :



« Aimer les gouttes d’eau, les moments de silence, les roseaux, la pluie etc. c’est, à travers tout cela – sans parler des êtres – que nous est révélée la Présence. Le silence, ici, dans la solitude de la campagne, sous un ciel gris, n'est nullement une fuite. Une retraite hors du monde. Un refuge. Mais au contraire un lieu de plus grande présence au monde. A son chaos, à sa folie, à son mystère. »



Et de poursuivre, tel un maître Zen : « La conscience de l'appauvrissement n'est pas l'appauvrissement : ne rien dire. Ne pas bouger. Être au centre. Ne pouvoir dire, parce qu'il y a trop à dire. »



Dans le silence on se sent riche, à la fois, et pauvre. Riche de la vie qui nous inonde et nous traverse. Et pauvre de par le témoignage qu'on en voudrait porter. Et dont on sent par avance à quel point il est déficient. »



Car, si on devait désigner la principale qualité de ce poète et écrivain unique en son genre, c’est bien son acceptation de « ce qui est ». Qu’ensuite, par une alchimie dont lui seul avait le secret, il transcende en parole inspirée, nourrissante pour l’âme.



Alors, que faire quand l’angoisse nous assaille, quand le trou noir du vide semble prêt à nous engloutir ?



« Aux confins du silence et de la perte. Il faut que tout nous manque, pour atteindre la part irréductible en nous.



Voir couler le fleuve. Et se taire. Voir le ciel du soir. Et se taire. Et la ville et ses lumières. Et les visages. Les accueillir en soi. Et se taire. Se tenir au milieu de toutes choses comme une racine muette.



Tirer de notre destruction même énergie. »



Car, « c’est maintenant et ici - et pas après ni ailleurs - que tout se passe. Qu’il faut tout donner. Tout perdre. Quiconque se réserve un au-delà pour après, si on peut dire, fait un marché de dupe. Il confond vraie vie et survie. Oubliant que pour accéder à la vie, il faut tout perdre. Et justement pas se réserver. »



« Car il n'y a pas d'enfer en soi. Il n'y a que celui que par le non-amour, la non-relation, nous nous préparons nous-mêmes. Et contre quoi Dieu lui-même ne peut rien. »
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La Russie à travers les écrivains que j'aime

Alerte sur la faible amplitude de traduction française de la littérature russe, à la fois contemporaine et classique.

L'édition française est à son niveau le plus bas en la matière. Il faut se tourner vers l'édition suisse (en langue française), anglaise, voire italienne, belge, pour avoir une chance de découvrir l'oeuvre d'un auteur russe publiée en russe aujourd'hui.

Les auteurs russes s'en plaignent évidemment car pour les auteurs russes, leur oeuvre traduite en français en édition française a toujours été un tremplin pour assurer le rayonnement de leur expression littéraire. On peut même dire que l'auteur qui n'a pas passé ce cap est de facto un auteur minoré. Quel est le grand auteur russe qui n'a rêvé que de succès russe, même dans sa slavophilie la plus affirmée ? Cette frustration chez les contemporains est désormais de plus en plus courante !

RB 12 07 2021
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La maison en Calabre

Nous sommes à la fin des années 70. Un couple de Genevois accompagnés de leur ami écrivain cèdent à l'invitation d'amis calabrais travaillant dans la cité de Calvin.

Ils partent en plein été pour le sud de l'Italie où les attend une maison de vacances toute neuve dans la magnifique campagne calabraise.

Après un long voyage en voiture, ils croient enfin toucher à leur rêve. Pourtant, rien ne se passera comme prévu. Ce qui n'empêche nullement Georges Haldas de narrer avec moult détails et beaucoup de finesse les situations cocasses au milieu d'une vraie tragicomédie helvético-transalpine. Qui en sortira indemne ?

Si vous voulez le savoir, je vous conseille de lire ce court récit qui constitue une excellent porte d'entrée pour découvrir un grand écrivain suisse du 20e siècle.
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La maison en Calabre

"La maison en Calabre" est une chronique, datant de 1973. Elle a été écrite par Georges HALDAS, auteur suisse dont la manière d'écrire pose clairement un regard critique et bienveillant sur le monde. Ici, le prétexte est une arrivée en Calabre de quelques amis genevois à qui une jeune calabraise avait fait miroiter la possibilité de vacances de rêve, dans une petite maison avec vue sur mer et jardin ... Bref, "de quoi être heureux comme des Papes!" Mais voilà, une fois sur place, la villa n'est qu'une maison toujours en construction, non ou si peu meublée. Le jardin est une bande étroite de gravats; la vue, un champ de maïs et l'odeur fraîche de la nature, celle du cochon et de son auge qui jouxte la maison.

Scandale pour ces riches venus du Nord qui étaient venus là pour avoir des vacances et qui, vu le prix (somme toute assez modeste), se sentent en droit d'en "avoir" plus... Incompréhension pour ces gens du Sud qui, sur base de leur ancestral mode de vie ne peuvent même pas imaginer qu'on puisse avoir besoin de vacances et qui ne comprennent pas les exigences de ces arrivants , ne sachant que faire pour "être" plus accueillant vis-à-vis d'amis d'amis! Et entre eux, riches et pauvres, toute la suspicion du monde!



L'écriture pourra nous sembler un peu passée, délavée par le temps, une écriture qui utilise des procédés que plus personnes n'utiliserait tant ils semblent alourdir le récit ( l'amie F ne sera jamais autrement nommée que par une lettre, de même que M. L; le prix à payer pour la location restera x francs sans autre précision, et la concordance des temps, parfaitement respectée, fera la part belle au Passé Simple, aux Subjonctifs et autres subtilités propres aux belles plumes mais parfois quelque peu ardues à assimiler!). Néanmoins, Georges HALDAS signe ici une remarquable chronique qui, non seulement dit comment les gens vivent, mais aussi posent des questions sur le pourquoi vivre comme cela! "La maison en Calabre" est une belle mise en page d'une confrontation des points de vue, d'une réflexion sur nos modes de vies et le regard qu'on porte sur les autres ... Une chronique qui vaut son pesant de réflexions



Avec ce choc Nord/Sud que nous avons quelques difficultés à accepter sous peine de nous sentir très vite coupables, nos rencontres de vacances relèvent finalement bien souvent d'une histoire si simple... Pourquoi arrivons-nous si facilement à la compliquer ... si ce n'est par la grande étroitesse de nos regards sur autrui!
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Sans feu ni lieu

Je ne sais pas si beaucoup de personnes ont lu ce recueil de Georges Haldas publié à Lausanne en 1968. L'exemplaire qui m'a été offert vient d'une bouquinerie et ses pages n'avaient même pas été coupées !...

Georges Haldas place ces poèmes sous le patronage de Jean-Jacques Rousseau avec la citation : "Des feux errants qui me guidaient pour me perdre." Me perdre, c'est un peu l'impression que j'ai eue en lisant ce recueil. Les poèmes sont plutôt courts et assez hétéroclites, assez souvent sans titre, et il est difficile d'y trouver un fil conducteur. La tonalité de ces poèmes est marquée d'une certaine désespérance, même si j'y ai trouvé quelques pépites plus lumineuses.
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Poèmes du veilleur

Comme j'apprécie Georges Haldas dont j’ai finalement lu assez peu de livres, ma sœur m’a offert ce recueil de poèmes qui est sa dernière oeuvre. Il les a écrits alors qu’il était pratiquement aveugle : chaque matin, sa compagne reprenait avec lui les textes qu’il composait dans sa tête, avec une mémoire exceptionnelle.

Ces textes poétiques en vers libres sont de longueur inégale, de quelques lignes à une page, mais généralement assez courts. Leurs thèmes sont assez variés, mais reviennent souvent les souvenirs d’enfance, les îles grecques, le rappel des amis disparus, l’attente (et parfois la peur) de la mort, la foi.

Georges Haldas pose sur chaque chose, chaque personne ou chaque événement un regard nourri de poésie :

"ici et là les mots

que je transcris tout bas

en serviteur fidèle

de mon état de droit

Qui est comme il se doit

l’Etat de poésie. "

Il nous invite vraiment à vivre chaque instant dans cet état de poésie. Une leçon à essayer de réaliser tous les jours, comme en réponse à ce texte qui pourrait être son testament !
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Le soleil et l'absence

Un journal intime qui fait du bien lorsqu'on doute, qu'on souffre, qu'on se sent abandonné par l'optimisme. Georges Haldas est passé par ces états d'âme et, modestement, il nous livre les réflexions, les bouées et les ancres qui lui ont permis de sortir du désespoir pour arriver à sentir l'énorme puissance de la vie, "le maintenant de toujours".
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Les Gens qui soupirent

La vieille silhouette assise de Georges Haldas hante encore quelques cafés de Genève.



Elle y écrit la ville d’avant, ses gens, ses places ombragées, ses défilés d’enfants, ses belles de jour, ses vélos de fortune, ses bouchers mélancoliques et ses typographes taciturnes.



La lecture de cette errance à travers les rues et les souvenirs suscite à la fois le rire et la mélancolie, l’ivresse et la gueule de bois. Tout un monde y reprend vie. On y croise des humains improbables, de ceux qui ne s’inventent pas, de ceux qui traversent la ville juste pour que Georges Haldas, du fond d’un café, puisse en tirer un portrait pittoresque, attendri, presque amoureux.



On a, le temps d’une lecture, le sentiment que ce vieux bavard est là, à côté de nous, dans la cuisine du Café des Vieux Marchands, et qu’il raconte sans fin, tard dans la nuit, des souvenirs qu’il refuse de voir s’en aller en même temps que les bâtiments qu'on démolit et que les amis qu'on recroise par hasard ratatinés dans des maisons de retraite ou dont le nom nous saute aux yeux fatigués dans les avis mortuaires du défunt Journal de Genève.



Les gens soupirent, les quartiers meurent, puis les gens meurent, et les quartiers soupirent. Georges Haldas est mort lui aussi mais la justesse de ses récits fait renaître tout ce qu’on croyait mort avec lui.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Paradis perdu

Dans cet opus 1988 de "l'état de poésie", Georges Haldas nous emmène au tréfonds de l'âme humaine, là où les étourderies de l'époque contemporaine font place à une réflexion de fonds sur le sens de la vie et sur la manière d'en accepter les vicissitudes avec philosophie mais sans lâcheté, bien au contraire. Avec une énergie redoublée par la lucidité face à la vie.
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Mémoire et résurrection : Chronique extravagante

En partant de l'évangile de Pâques, Haldas livre toute une réflexion sur la mémoire. Marie-Madeleine, Pierre et Jean, les disciples d'Emmaüs voisinent avec sa mère et sa soeur qui font des confitures. Ces réflexions extravagantes nous aident à comprendre comment l'absence du Christ après sa Résurrection est une autre forme de présence.
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Boulevard des philosophes

Dans cette œuvre, Georges Haldas fait revivre - avec quelle puissance d'évocation ! - trente ans après sa mort "l'homme mon père". Originaire de l'île grecque de Céphalonie, ayant vécu en Inde où son père à lui - donc le grand-père de l'auteur - exploitait une tannerie et en Italie, le père de Georges rencontre sa mère dans la pension que la famille de celle-ci, après avoir connu des déboires dans l'horlogerie, tient à Genève, Boulevard des philosophes et l'épouse après dix ans de fiançailles. Intelligent, maîtrisant parfaitement plusieurs langues, au bénéfice d'une solide formation juridique, doué pour le dessin et la musique, le héros du livre ne connaît pourtant pas la réussite professionnelle. Arrivé à l'âge mûr, après la faillite de l'entreprise Vélocitas où il travaillait, il est contraint de se contenter d'un modeste emploi de comptable, bien éloigné de tout ce qui l'intéresse, philosophie, littérature et beaux-arts. Hanté par le regret d'avoir raté sa vie et les grandes questions existentielles, le père de Georges - autour duquel toute la famille gravite - est un personnage sombre et tourmenté, d'un abord difficile pour les siens, à l'humeur imprévisible et sujet aux explosions de colère, toutefois sans violence physique. Il reporte ses ambitions sur son fils dont il exige une parfaite réussite scolaire, ce qui ne manque pas d'empoisonner quelque peu l'enfance de celui-ci.



Georges Haldas nous restitue cet homme ainsi que sa propre enfance, avec finesse et sensibilité, dans une suite de chroniques retraçant par exemple les excursions qu'il fit en sa compagnie en Céphalonie et dans le Jura suisse, les noëls en famille, miraculeusement harmonieux alors que précédés de jours de bile noire du patriarche, les malencontreuses ruses parentales pour assurer le panache scolaire du fils. C'est ainsi que le père se substitue à l'enfant pour illustrer par un dessin les méfaits de l'alcoolisme en vue d'un concours (bien dans l'air du temps de la société helvétique de l'époque) ou que les parents conçoivent l'idée baroque de faire apprendre par cœur à leur fils une conférence largement retouchée par la mère, mais qu'il est sensé restituer en donnant l'illusion de la spontanéité.



Georges Haldas est un écrivain profondément original, saisissant les moindres nuances d'un caractère ou d'une atmosphère, qui mériterait amplement d'être découvert et reconnu au-delà des frontières suisses.
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Christ à ciel ouvert

Georges Haldas est avant tout connu pour être un littéraire, un poète. On le découvre dans ce livre, comme un croyant convaincu… et convainquant. Ce livre est organisé en trois parties : un retournement primordial, le parcours terrestre, la semaine décisives et un carnet de route. Comme ses autres écrits, ces chapitres sont marqués par une précision constante, une attention au détail de chaque instant vécu. On retrouve bien sa patte, tout spécialement dans les portraits avisés qu’il fait d’un Zachée, de la Samaritaine, etc. Ce n’est pas un livre d’un exégète, mais d’un croyant poète qui nous dévoile la source de sa foi profonde.
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Murmure de la source : Chroniques

Georges Haldas se met en résonnance pour nous témoigner de la présence du " Tout autre " dans notre quotidien .



Pour Léon-Paul FARGUE (un poète cité par Georges HALDAS ) .

La chronique est : «  L'art de ne rien dire sur tout et de tout dire sur rien »



L'écrivain part de ce qui lui est personnel pour mieux rejoindre ce qui appartient à tous .

Il est très proche, et disponible .

Le lecteur le retrouve en voyage sur le pont d'un bateau à guetter les première lueurs du jour,

à l'ouverture du café de saïd ; dans une rue déserte animé par le chant d'un merle ; devant un café ou un verre de vin ; Georges HALDAS est présence réceptive pour témoigner de notre conscience commune .
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La Légende des repas

Georges Haldas ne pouvait pas ne pas, une fois, écrire un livre touchant la nourriture, et tout ce qui l'entoure ...

A Genève, on le voyait très régulièrement couvrir des pages d'écriture, dans un bistrot face à la maison de la télévision suisse-romande. Ce monde était un peu sa famille.



Un bon bouquin, mais son écriture évoque, à mon goût, un peu trop la cuisine lyonnaise...
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