Fou
footballBernard PIVOT, à l'occasion du mundial, accueille des amateurs, des professionnels et des spécialistes du
football :
Georges HALDAS pour "La
légende du
football", Jacques de RYSWICK co-auteur de "100 ans de
football en France", François THEBAUD pour "Le temps du
miroir" consacré à sa revue le Miroir du
football, Florence RIMBAULT (joueuse professionnelle), Michel DENISOT pour "Olé France",...
Donnez -moi sur la branche
Un oiseau à aimer
Et l'arbre grandira
(" Un grain de blé dans l'eau profonde")
Un petit peu encore
Et la lumière encore
heureuse d'un matin
revêtue de rosée
avec un coq au loin
un oiseau sur la main
à l'heure du café
avant de travailler
Avant de devenir
chaque jour plus humain
Donnez-moi sur la branche un oiseau à aimer
Et l'arbre grandira .
FEMME
La nuit te logeait pure
entre ses hautes portes
On te cherchait toujours
et toujours tu riais
Tu te dissimulais
dans un corps de légende
Nous étions à la porte
interdits et muets
Encore une pensée de cet écrivain que j'aime, qui est décédé le 24 octobre de cette année.
C'est dans le silence que l'invisible fait son chemin.
La vue des grands malades, des mourants --- l'ai déjà dit --- étrangement me réconforte. C'est comme si, par leur état, ils ouvraient ce chemin qui sera tôt ou tard le nôtre
Qu’est-ce que l’Etat de Poésie, sinon cet état d’éveil et de réceptivité, de vide, à la fois, et d’humble attention aux moindres choses ; dans la mesure où celles-ci nous ouvrent toujours les portes de ce royaume qui n’est pas de nous. Parce que, n’étant pas « importantes », on n’attend rien d’elles. Alors que c’est par elles précisément que passe l’inespéré, l’inattendu, l’imprévisible. Bref, l’autre par excellence. Dont on croit toujours que sa voie est l’extraordinaire. Alors que justement pas. Il s’avance masqué par l’ordinaire.
Voici la haute flamme
de mes nuits sans sommeil
Et puis dans le silence
l'éternel goutte à goutte
du sang comme l'enfance
Cette blessure en nous
pareille à l'espérance
( anthologie" Tout l'espoir n'est pas de trop")
L'essence de la poésie, c'est de dire les choses d'une manière si juste, si pénétrante, si profonde qu'on perçoit mieux la force, la densité, la beauté aussi et l'importance de l'ineffable, de cela que l'on ne peut pas dire. Il faut un grand art de dire pour faire sentir ce que l'on ne peut pas dire.
Ainsi chaque engagement que je prends - et qui engage toute ma vie - est en même temps un risque. On mesure le caractère de quelqu'un à sa capacité de risquer. Ceux qui ne risquent jamais rien sont des avortons! Ils ont toujours besoin d'être rassurés, sécurisés. Nous sommes aujourd'hui dans un monde où on tend à se sécuriser, à tout prévoir, en pensant que l'homme est maître de son destin. Erreur, sinistre erreur. C'est un anti-amour. Tout élan d'amour - qu'il soit humain, religieux, artistique ou poétique - implique un don total de soi à ce que vous aimez et par là-même un risque total. Si j'ai la passion d'écrire, je consacre ma vie à l'écriture, en prenant tous les risques dans l'existence, y compris et d'abord le risque économique.
Extrait : L'émotion du matin page 197
« (...) Je ne voudrais, pour rien au monde, changer quoi que ce soit à mon genre de vie. Au déroulement de mes journées. Et d'abord à cette heure de l'aube .
(...)Oui j'aime cette heure entre toutes. Un état de fraicheur et de concentration ou on dirait que notre être, en ses profondeurs, se rassemble. Et puis, si le jour, au dehors, peu à peu se lève, la conscience, elle aussi, émergeant du chaos en nous, s'éveille. L'homme n'est il pas, à cet égard, une aube permanente ? Mais là ou je veux en venir, c'est que la présence des gars, à leur table, silencieux ou bavardant, lisant le journal ou ressassant en eux mêmes on ne sait quoi de leur vie, leur présence m'est précieuse. (...) la régularité de leur passage, chaque matin, me fait penser à celles des astres. Dont un vieux proverbe espagnol dits qu'ils cheminent doucement certe mais sans jamais s'arrèter. Il y a quelque chose de cosmique en ce rythme journalier. Qui est le mien aussi. Et c'est ça, je le sens, la croissance organique, le travail, la fécondité. »