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Citations de Georges Jean (110)


Georges Jean
Enfance ...

Enfance aux yeux de cristal,
Aux paupières de corail,
Enfance aux mains de rivière,
Enfance aux pieds de lumière,
Enfance aux paroles tues,
Enfance aux paroles bues,
Enfance aux lèvres légères,
Aux couleurs de primevères,
Toute proche, pour la vie.
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Georges Jean
Le temps des contes...

S'il était encore une fois
Nous partirions à l'aventure,
Moi, je serais Robin des Bois,
Et toi, tu mettrais ton armure.
Nous irions sur nos alezans
Animaux de belle prestance,
Nous serions armés jusqu'aux dents
Parcourant les forêts immenses.

S'il était encore une fois
Vers le château des contes bleus
Je serais le beau-fils du roi
Et toi tu cracherais le feu.
Nous irions trouver Blanche-neige
Dormant dans son cercueil de verre,
Nous pourrions croiser le cortège
De Malbrough revenant de guerre.

S'il était encore une fois
Au balcon de Monsieur Perrault,
Nous irions voir ma Mère l'Oye
Qui me prendrait pour un héros.

Et je dirais à ces gens-là :
Moi qui suis allé dans la lune,
Moi qui vois ce qu'on ne voit pas
Quand la télé le soir s'allume ;
Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,
Font encore rêver mes copains
Et mon grand-père le poète
Quand nous marchons main dans la main.
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Georges Jean
Pour construire un poème
Il faut briser le temps.

Il faut prendre les mots
Dans un autre panier

Écouter les épées
Des oiseaux de l’aurore

Passer le lourd portail
Qui s’ouvre sur la mer

Enfoncer son talon
Dans l’argile du monde

Attendre que le froid
Gèle les bruits du cœur

Et contempler le mur
Où les signes regardent...
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Georges Jean
Le passé
La pluie

Dans le bois du portail une marque est restée
Des cris demeurent dans les pierres

Le jardin est immobile sous l'été
Mon visage d'enfant écrasé de reflets

Ici nous avons couru vers des sources

Dans l'odeur des tilleuls
Les choses rouillent
Et des vagues remontent
De ces paupières mortes

Bruits de l'aube
Matins de lait

Maintenant les persiennes sont fermées
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Georges Jean
Dans le silence des maisons
Où restent des poussières d'enfance
J'attends le retour des saisons
Et les fillettes des vacances
Je prendai leurs mains dans mes mains
Nous irons cueillir des feuillages
Et mordre l'écorce du temps
Nous traverserons des villages
Coupés en deux par le soleil
Et des forêts où s'ensommeillent
Les griffes légères du vent.
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DIS-MOI MA VIE

ť'ai-je aperçue dans les ramures d'un voyage
trop rapide, sous des ciels gris et des ciels bleus
Sur l'étain des canaux, dans le vert des prairies
ou dans des golfes indigo où nous jouions à être heureux
Dans les forges d'Aulnove. dans des feux de décombres
j'appelais sans me retourner. Étais -tu partie loin de moi
sur l'Ogooué peut-être, le Nil ou le Zambèze
Dans les chutes de la M'bali ? C'était hier, tu t'en souviens
Orphée s'en allait vendre au ciel sa pacotille
et rêvait de doigts d'or. Dis-moi ma vie, quels sont
ces hommes soulevant leurs rails de solitude
sur des voies désertées ? Quels sont ces bras tendus
Ces semoirs oubliés dans des granges ? Qui doute
d'une approche de quoi ? Mais sur des routes d'eau
les chalands sont portés, les moulins nous attendent
Nous allons à nos rendez-vous. N'y a-t-il de vrai que ceux-là ?
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Les enfants, la poésie

Avec des mots que je trouve
Dans le panier de mes rêves
Je m'amuse à écouter
Les musiques qui s'élèvent
Dans vos yeux émerveillés
Petits enfants d'aujourd'hui
Enfants de l'âge de l'espace
Et des machines compliquées !
Mais je sais bien que les paroles
Qui naissent depuis longtemps sur les lèvres des poètes
Battent au rythme de votre cœur
Et ouvrent vos paupières sur le monde et sur les hommes
Sur le plaisir et sur le chagrin
Car la poésie est notre sang commun notre sang nouveau
Et par vous elle va sans cesse en avant pour crier notre espérance.

(Georges Jean)
[p. 86]
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Dans la forêt sans heures
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.

Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore.
(p.136)

Jules Supervielle
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Georges Jean
Les mains de l'eau défont le temps
Les rivières se perpétuent.
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Georges Jean
Il y a des mots

Il y a des mots, c'est pour les dire,
C'est pour les faire frire
C'est pour rire

Il y a des mots, c'est pour les chanter,
C'est pour rêver,
C'est pour les manger.

Il y a des mots, que l'on ramasse,
Des mots qui passent,
Des mots qui se cassent

Il y a des mots pour le matin,
Des mots métropolitains,
Ou lointains.

Il y a des mots épais et noirs,
Des mots légers pour les histoires,
Des mots à boire.

Il y a des mots pour toutes les choses,
Pour les lèvres, pour les roses,
Des mots pour les métamorphoses
Si l'on ose...

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Les ruisseaux suivent mes routes
Pour consoler les pieds du voyageur
L'oiseau sautillant d'arbre en arbre
Mange le mil de mes pensées

Tout à l'heure
Le vrai chemin
Les lèvres rèches
Les pieds ensanglantés
Et les pensées trop sèches
Qui s'éboulent dans les ravins

Là-haut le vent
Sera ma récompense


Pierre-Emmanuel (1916-1984)
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Amies, j'ai tant rêvé de mer sur tous nos lits d'amants ! et si longtemps l'Intruse a sur nos seuils traîné sa robe d'étrangère, comme bas de jupe sous les portes... Ah ! qu'une seule vague par le monde, qu'une même vague, ô toutes, vous rassemble, compagnes et filles de tout rang, vivantes et mortes de tout sang !
Saint-John Perse
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LE BATEAU DES EXILES

Le bateau est dans le port,
En partance pour la France.
Enfants formulez des voeux
L'exil lacère le foie.

Le bateau jette son cri,
Son amer, son acide
Enfants formulez des voeux,
Que patiente la plaie vive

Le bateau au quai s'arrache,
Mon coeur s'en trouve atterré.
Enfants formulez des voeux,
Tant en engloutit l'exil.

Le bateau est sur les vagues,
Qui le battent derrière, devant.
Enfants formulez des voeux
La maison est gavée de peines.

Le bateau maintenant penche
Il berce les pauvres gens.
Enfants formulez des voeux.
Quitter son pays, quelle peine!

Le bateau touche l'horizon
La maison se trouve froide
Enfants formulez des voeux
Des coeurs la tristesse déborde.

O bateau, ô compagnon,
Si je pouvais, te suivrais.
Enfants formulez des voeux
Que reviennent les exilés.


Malek Ouary
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Marcel BEALU - Voix des arbres

Les arbres timides et forts
La nuit parlent à voix haute
Mais si simple est leur langage
Qu'il n'effraie pas les oiseaux

Près du cimetière où les morts
Remuent leurs lèvres de cendre
Le printemps en flocons roses
Rit comme une jeune fille

Et parfois comme le cœur
Prisonnier d'un vieil amour
La forêt pousse un long cri
En secouant ses barreaux.
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Comme les marées d’autrefois
Les prairies du rêve viennent
Battre les falaises du jour
 
Et nous marchons dans le chemin
Qui borde la mort et l’écume
 
À l’ombre des arbres les choses
Durent encore
 
Comme les mots.
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Li Po
Chine, 701-762
Dialogue dans la montagne

On me demande pourquoi j'habite la verte montagne,
Souriant, je me tais, le cœur en repos.
Quand les fleurs tombent, quand l'eau passe,
Mon univers n'est plus celui des hommes.

Traduction Patricia Guillermoz
(Anthologie de la poésie chinoise, 1957)
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Georges Jean
Sur ma vitre les gouttes d'eau
Descendent c'est un ruisseau

Dans la forêt des légendes
Et je marche sur les landes

A l'orée du bois magique
Et le cours mélancolique

De mes songes me séduit.
Et je reste dans ma nuit

Plongeant au coeur sans limites
Des tourmentes qui m'habitent

Une goutte d'eau suffit
Aux dérives de l'esprit.

(" Les mots du dedans")
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La mer
en s'en allant
écrivait sur le sable
un poème

que le vent
jaloux
effaçait

Madeleine Le Floch
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Et il faut reconnaître que l'enseignement en toutes disciplines négligea très longtemps la créativité des enfants et des adolescents.
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Georges Jean
Arbres l'hiver Le ciel est proche
Réseau de fer sur les nuages
Présence rivée à l'argile
Au sable au silex à la boue
Tendus comme l'homme Dressés
Longues racines de douleur
Écartelés comme les mains
Que traversent les oiseaux noirs
Des mots
venus des sources sombres
Jusqu'à l'écorce du poème

(" Les mots de passe")
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