Il était presque inévitable, et donc naturel, qu'après avoir consacré près de quatre ans de ma vie à la biographie du compositeur-pianiste André Mathieu, je m'intéresse à celui qui nous a redonné ce chaînon manquant de notre histoire et de notre passé musical, et de vouloir brosser, ou du moins esquisser, un portrait du pianiste-compositeur Alain Lefèvre.
Artiste jusqu'au bout des doigts et pianiste passionné, Alain Lefèvre a un rayonnement qui dépasse largement les confins de la renommée d'un musicien classique. (...)
Portrait et non biographie... Une biographie s'engage à retrouver la cohérence et la logique d'une trajectoire qu'on balise et qui s'éclaire à la lueur des événements, des choix, des gestes, des conséquence et des retombées d'une vie qui a fini sa course. Le portraitiste choisit un angle, éclaire ou estompe une courbe, détourne le regard ou jette une ombre pudique sur des événements sensibles, préserve l'anonymat de certaines personnes ou, sans trahir la vérité, glisse sur des blessures dont les cicatrices sont encore lancinantes...
Aujourd'hui, il y a moins de miracles parce qu'il y a la vitesse, l'absence de silence.