En nous entourant de livres, nous nous efforçons de délimiter autour de nous un enclos d'éternité. Une telle compulsion signe notre appartenance à l'espèce humaine : nous le savons jusque dans nos gênes, rien n'est impérissable, et nous tentons désespérément d'apurer notre éternel débit sur les registres du temps. Dans notre lutte contre la perte et l'oubli de tout, nous usons d'armes paradoxales. Le fragile papier dure plus que le granit. (p. 12)