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Critiques de Georges-Olivier Châteaureynaud (100)
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Le sel de la Bretagne

Le sel de la Bretagne est une invitation à voyager dans le temps et dans les souvenirs d’auteurs du terroir.

Quand un collectif partage ses souvenirs, ses anecdotes, ses histoires. Tout vit, s’empreint de nostalgie, d’humour, de beauté.

Jusque là, la Bretagne c’était une terre de légendes, Brocéliande, l’ankou, les druides, le Triskel. Mais aussi l’océan, ses tempêtes, ses marées ( quel mystère pour une méditerranéenne). Et ensuite, Pêcheurs d’Islande, Bécassine, la musique.

Mais le temps de cette lecture, j’ai découvert une autre bretagne, grâce à ce collectif, ce pays s’est matérialisé avec ses peintres au printemps, son millefeuille du Faou,… je ne cite pas tout. Et le fou-rire que m’a fait prendre Yann Queffélec avec Météo.

J’en ressors avec l’envie de visiter tout ces lieux, qui m’ont séduite, à travers les récits de ces auteurs

Merci Les Presses de la Cité pour ce dépaysement.

#Le sel de la Bretagne#NetGalleyFrance

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Singe savant tabassé par deux clowns

Les nouvelles ne sont pas ma tasse de thé et comme il faut, dit-on, suivre sa pente à condition qu'elle monte j'ai sauté sur ce recueil de Châteaureynaud (car j'aime Châteaureynaud). Et le bougre est très fort. Certains de ses textes sont conformes au genre et possèdent une évidente cohérence: dans "Les soeurs Ténèbre", par exemple, trois soeurs, la jeune, la plus très jeune et la franchement vieille, rencontrent tour à tour le malheureux Ringo qui ne pourra pas leur échapper puisqu'elles sont les avatars contemporains -et cinématographiques- des Parques. On ne m'en voudra pas de ce qui ressemble à un divulgachage car l'identité des soeurs n'est pas l'enjeu de la nouvelle: Châteaureynaud ignore la chute au profit de l'atmosphère et crée des univers mélancoliques, subtilement traumatisants.

Mais ce que j'ai préféré, ce sont justement les textes qui ressemblent moins à des nouvelles qu'à des extraits, comme sortis d'une vaste somme romanesque. Dans "La seule mortelle", le narrateur a passé son enfance dans un camp de réfugiés avant d'être reconnu comme le possesseur d'une immense fortune. le lecteur en est averti dans les 10 premières lignes et ensuite... Ensuite, plus rien! L'intrigue n'a rien à voir avec ce préambule et le destin de l'héroïne qui nous est révélé ne nous console pas de devoir tout ignorer de celui du narrateur. Lire ces nouvelles a quelque chose à voir avec le choix d'une glace le dernier jour de l'été: au goût exquis de la mûre que nous léchons avec volupté se mêle le désespoir d'avoir renoncé à la griotte. Lire, c'est choisir et donc renoncer. Nous le savons tous mais Chateaureynaud a l'art de nous servir en même temps et une histoire et l'absence de toutes les autres.

Bref, c'est délicieux et frustrant, j'ai adoré mais je vais me chercher maintenant quelque chose de plus roboratif.
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Aucun été n'est éternel

« On ne croyait plus en rien, en rien d'autre qu'en l'instant et ça jouait d'la musique sur tous les sentiments…Juste une manière de vivre une manière d'être, je me souviens… » *



Je me souviens de mon premier été-liberté, la porte claquée, l'escalier ciré à peine dévalé ma vie allait changer.

Aymon, pourtant bien élevé, lâche ses « vieux », qui sont vraiment vieux, quitte la poussière pour la poudre, éjecte la fumée pour la fumette.

Aucune jeunesse n'est plus éternelle qu'un été ne l'est.

Eté 65, Bob Dylan est déjà en « Freewhellin'», Aymon a 18 ans.

L'appel de l'indépendance l'enverra d'Athènes à Tanger puis à Londres sans autre bagage que sa culpabilité qui viendra en séquence, chatouiller sa calebasse.

Entre un éphèbe talentueux guitareux, un dealer gentil mais calculateur, une anorexique bienveillante, et deux junkies imbibés jusqu'aux yeux, il va déglinguer sa petite face de « propre sur lui », exploser ses traveller-checks à coup de barrettes, miner sa cervelle, vidanger ses bourses neuves et zoner dans ses baskets.



L'itinéraire d'un enfant timoré, paumé dans la Beat génération est séduisant mais relaté sur papier glacé, bien poli et trop raffiné pour pénétrer le côté « sale » des situations, un peu comme à l'extérieur d'un fumoir d'aéroport ou tu vois opaque mais tu respires sain.



Ce petit aréopage est protégé par deux mécènes qui se servent de ces loqueteux célestes comme d'un petit théâtre burlesque et tragique dont ils sont les metteurs en scène tunés de leurs vies de paumés.



Ils mangent, dorment, sniffent, baisent, dans une ambiance musicale, petits pantins ridicules aux questions existentielles à deux balles : Ou est le monde réel ? Doit-on se soucier de l'avenir ? La vie ne mène nulle part qu'à la mort. Mes laitues naissent-elles ? Doit-on faire un plan de carrière ? Oui, mes laitues naissent. Fonder une famille ? Mes laitues naitront !



Lecture d'été-détente de revolver. Mais non, je galèje, le jeune Aymon est un gentil garçon qui va rentrer à la maison de maman si elle lui envoie de l'argent.

Quelle autre solution ? Petit con.



Tu ne savais pas, et si tu n'avais jamais su, comme d'autres grands couillons, ta frustitude t'aurais étranglé plus vite que ta vieillesse.



Lecture d'être et d'avoir été.





* « Balade au mois d'aout 75 », Charlélie Couture







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Le corps de l'autre



Louis Vertumne, un critique littéraire septuagénaire, autant haï que redouté, est brutalement assassiné par un jeune paumé d’une vingtaine d’années, Donovan Dubois, dont, par l’un de ces miracles jubilatoires de la littérature, il prend aussitôt le corps et l’identité.



Que va-t-il advenir de ce vieil homme intelligent et cultivé, mais aigri, méprisant, frustré, passablement dépressif et très seul, qui s’était toujours rêvé écrivain sans jamais oser franchir le pas et dont la vie, à l’instant de son assassinat, était un naufrage ? Comment va-t-il gérer ce bouleversement total, tant psychologique que social, le dénuement et la misère d’une petite frappe, désormais assassin, au lieu du confort matériel, de la reconnaissance sociale et de la notoriété ? Et que va-t-il faire de cette nouvelle jeunesse qui lui est donnée, de ces nouveaux possibles qui s’offrent à lui en lieu et place de ce corps usé et de cette vie d’amertume et de solitude auxquels, par la force des choses, il a dû renoncer ?



Nous avons tous rêvé, un jour ou l’autre, de pouvoir “reprendre nos billes” et tout recommencer, d’avoir une nouvelle chance, une nouvelle vie, tout en conservant le bénéfice de nos expériences et la mémoire de notre vécu. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?



Ah ! “si jeunesse savait, si vieillesse pouvait”… Avec le personnage de Louis Vertumne, Georges-Olivier Châteaureynaud expérimente cette hypothèse d’où il ressort, au terme d’une série de péripéties et d’aventures passablement mouvementées (où l’on voit notre héros tenter de se glisser dans la vie et le corps de “l’autre” avec qui il n’a strictement rien en commun et de réaliser dans sa nouvelle existence les rêves avortés de l’ancienne, entre exaltation et pulsions suicidaires, jusqu’à un dénouement assez inattendu), d’où il ressort, donc, que quelles que soient les circonstances, on ne change pas vraiment et que lorsqu’on est fondamentalement médiocre, intellectuellement stérile et foncièrement méprisant… on le reste !



L’écriture est vive, alerte, nerveuse, le roman se lit d’une traite, et j’ai trouvé crédible, bien cerné et attachant, en tant que personnage, cet homme par ailleurs totalement antipathique, enfermé comme dans un carcan dans sa morgue, son égoïsme et son mépris universel. Il n’est d’ailleurs pas impossible que Georges-Olivier Châteaureynaud ait saisi au passage, avec ce personnage de critique arrogant qu’il met habilement au défi de concrétiser ses velléités d’écriture, l’occasion d’égratigner quelque peu l’archétype du critique littéraire, stérile autant qu’imbu de lui-même, enclin à se consoler de sa propre impuissance en détruisant d’un trait de plume le travail de ceux qui prennent le risque de l’écriture. Une douce vengeance, peut-être, d’écrivain…



Une bonne idée de départ, un rythme soutenu, un très beau style (il y a dans ce livre des phrases si belles que je m’y suis attardée, les relisant plusieurs fois pour mieux en savourer la construction et la musique), et au final un très bon roman qui est aussi une réflexion sur l’écriture et le travail du romancier.

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Le sel de la Bretagne

Un recueil de divers textes écrits par 36 auteurs ayant tous un lien avec la Bretagne : des souvenirs pour la plupart, des poèmes, des récits d'odeurs, de sons et d'images mais aussi sur des objets et des goûts qui la représentent !



Nul besoin de connaître la Bretagne pour être touché par ces mots qui respirent l'amour, le bien-être, l'apaisement ou l'envie d'y retourner et s'y lover ! La Bretagne me manque et j'ai plongé avec délectation dans ces récits qui pour la plupart m'ont parlé !



Ne vous attendez pas à un fil conducteur narratif, ce sont textes d'émois et de sensations personnels et n'ont pas la prétention de donner dans la littérature, uniquement celle de partager la passion pour un pays, si beau et si riche !



#Leseldelabretagne #NetGalleyFrance
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La dernière génération de mortels

Petit recueil de sept nouvelles dont la dernière donne son titre à l’ouvrage. Toujours décalé, souvent à la limite de l’inquiétant, c’est le genre de petit livre qui se lit vite et facilement et qui peut redonner goût à la lecture à quelqu’un s’en étant éloigné. A conseiller.
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Aucun été n'est éternel

Pas aussi convaincu que la presse spécialisée comme on dit. Georges-Olivier Châteaureynaud nous raconte l'émancipation du jeune Aymon parti un bel été de 1965 à la découverte d'Athènes. Quittant des parents qui sentent la naphtaline, Aymon rencontre une bande interlope qui va rendre cette parenthèse à tout jamais inoubliable. Sexe, drogues, fêtes, drames, l'été est loin d'être de tout repos. Si l'écriture de Châteaureynaud est agréable tout du long de ce roman, il manque une vraie empathie pour son jeune héros et ses personnages en général. On peine à croire Aymon, jeune homme si effacé se laisser embarquer par cette bande qui brûle la vie de façon destructive. Et finalement, on termine ce voyage un poil frustré.
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Le corps de l'autre

Un vieux réflexe de judéo-chrétien inciterait le lecteur à penser que Louis Vertumne, le critique littéraire à la fois encensé et honni - mais on reconnait que sa méchanceté fait le buzz - mérite ce qui lui arrive dès la page 11* du récit.

Punition divine. Un Dieu païen à n'en pas douter, car le vrai Dieu ne joue pas à ce genre de jeu, il le réserve à ses anges, ses démons et ses Saints.

Or donc, le citoyen Vertumne coutumier des salons luxueux, des femmes vertigineuses, des alcools et des soupers fins, voit, un soir où par exception il emprunte une ruelle déserte et sombre à souhait, son brillantissime esprit bien fait mais pétri de certitudes (nous pensons son âme pour rester dans le divin, mais sait-on jamais !) atterrir dans le corps de Donovan Dubois un skinhead de la pire espèce.

Son problème immédiat est simple, s'il est entré dans ce corps jeune et vigoureux, il ne dispose pas des réflexes pour le conduire encore moins pour le maîtriser.

"Le sort lui avait fait le cadeau de remettre le compteur biologique à zéro mais l'étrangeté de sa situation assombrissait son euphorie."

Cette jeunesse nouvelle, il n'en veut pas. Du moins pas tout le temps.

Le récit est bâti sur cette ambiguïté d'un intellectuel reconnu ne pouvant montrer à ceux qui l'écoutent que l'apparence d'un être qui, selon eux, ne peut tenir les discours qu'il tient.

Déclinaison du proverbe selon lequel l'habit ne pas fait le moine en une version plus proche de la réalité, l'habit fait bel et bien le moine, à n'en pas douter...

Les jours passent. Vertumne ne renonce pas à retrouver ce qu'il considère comme sa gloire passée en se convainquant qu'un jour il quittera ce corps.

En attendant, il en profite, notamment sur le plan sexuel, mais sans renoncer à conquérir celles avec lesquelles il avait vécu dans sa vie antérieure.

Le roman explore à sa façon, les thèmes du déterminisme et de l'ostracisme social et révèle les difficultés du transfuge de classe que devient Vertumne malgré lui.

Jamais le lecteur n'est tenté de le plaindre.

Vertumne est seul. Finira-t-il par trouver la porte de sortie ?

L'auteur lui-même n'en semble pas convaincu et c'est par un artifice inattendu qu'il conduira son personnage (je ne dis pas héros) à se conformer au sort que le destin lui a réservé, s'offrant au passage une belle rédemption et accordant une forme de pardon à tous ceux qu'il avait autrefois détestés.

Une belle boucle !









* Dans l'édition de poche Libretto
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Contre la perte et l'oubli de tout

Une non-fiction, un livre choisi par hasard à cause de son titre. « La perte et l’oubli de tout », c’est la démence cognitive de l’Alzheimer, un thème qui me touche, mais ce n’est pas du tout le sujet du livre.



En feuilletant rapidement, j’avais cru voir une série de nouvelles. Mais après une introduction accrocheuse et une courte nouvelle de l’auteur, c’est une série de commentaires sur des œuvres fantastiques et leurs auteurs. Ce n’est pas inintéressant, car après tout, c’est ce que nous partageons sur Babelio, mais ce n’est pas ce à quoi je m’attendais.



Ensuite, de belles pages sur le processus d’écriture et sur les souvenirs personnels de l’auteur, le Paris de sa jeunesse.



Un ouvrage qui surprend par son aspect disparate, comme un ramassis de notes, tantôt des commentaires légers, tantôt des réflexions sur la vie d’écrivain, le tout trop décousu pour susciter mon enthousiasme…

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Ce parc dont nous sommes les statues

Voilà un recueil de nouvelles que j'ai particulièrement apprécié. Le point commun de toutes ces histoires courtes : des personnages qui ont une vie ordinaire, une journée bien réglée, et un caillou dans la chaussure vient tout déranger, avec un petit côté fantastique en plus. Et des fins qui mettent en situation sans la règler : a toi de laisser libre court à a la suite. Un livre qui fait fonctionner l'imagination c'est pas commun ! Intelligent et très agréable, l'écriture est fluide, les histoires simples, immédiatement addictive ; à chaque fois, avec cette nouvelle motivation : qu'est-ce qui va lui arriver.a celui-là ? Du coup, on en redemanderai presque
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Singe savant tabassé par deux clowns

Si je n’avais déjà eu une excellente expérience de lecture avec le magnifique « L’autre rive » de Châteaureynaud, le titre de ce recueil de nouvelles aurait probablement suffi à m’appâter. « Singe savant tabassé par deux clowns »… Est-ce que ça ne vous vend pas du rêve, un titre pareil ? Est-ce que ça ne vous promet pas du rire, de l’absurde, de la poésie, du culot, de la magie, de la bizarrerie ? Châteaureynaud appartient à cette caste jamais suffisamment applaudie des écrivains qui tiennent leurs promesses et chacun de ses courts récits est un petit rêve brumeux, angoissant, cruel ou loufoque au sein duquel le lecteur est invité à s’immiscer.



Au hasard de ces déambulations oniriques, il croisera une foule de personnages, pour la plupart des pauvres diables, des loosers attachants ou agaçants qu’un faux pas va soudain propulser au-delà des frontières de la réalité. Dans son appartement luxueux, un milliardaire dépressif écoute, fasciné, le récit d’une prostituée qui prétend avoir côtoyé des immortels. Guidé par une souriante fillette à la peau blême, un jeune garçon fait une pêche miraculeuse dans une masure abandonnée sur la plage. Un soigneur d’éléphants tente de sauver une belle écuyère des atteintes d’équilibristes libidineux. Un producteur ruiné et abandonné par sa femme se laisse séduire par trois sœurs répondant aux noms de Clotho, Lachésis et Atropos. Tous ces récits ne sont pas fantastiques, mais tous possèdent cette étincelle de magie, cette aura d’étrangeté ténébreuse qui rendent l’univers de Châteaureynaud si singulier et si subtilement inquiétant. Certains personnages réapparaissent d’un récit à l’autre, parfois dans des circonstances très surprenantes, renforçant le sentiment du lecteur d’aborder un nouveau monde, un peu en marge du notre.



Si je ne termine pas ce recueil aussi ravie qu’à la lecture de « L’autre rive », c’est probablement parce que la nouvelle est un format qui peine généralement à me satisfaire complétement : je ressors toujours d’un recueil avec un petit sentiment de trop-peu, l’impression d’avoir seulement barboté dans un bain où j’aurais préféré me prélasser plus longuement. Captivant et charmant donc, mais trop bref à mon goût. Heureusement, je n’ai fait qu’effleurer pour le moment la bibliographie de Châteaureynaud et j’espère bien y débusquer encore quelques pépites.

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Singe savant tabassé par deux clowns

Oups, on dirait bien que j'ai la mémoire qui flanche...

Impossible de me rappeler comment cet étrange recueil de nouvelles a bien pu atterir dans ma PAL !

Sans doute ai-je lu quelque part un avis enthousiaste, qui m'aura incité à noter dans mon petit carnet ce titre loufoque ? À moins qu'il ne se soit retrouvé dans ma liste complètement par hasard (mais les plus belles découvertes ne sont-elles pas celles qu'on fait par hasard ?)

Toujours est-il qu'il était là, discrètement planqué sous de trop nombreuses lectures en souffrance, patientant sagement et depuis trop longtemps.

Il attendait son heure.



Et quel bonheur de se pencher enfin sur ce curieux petit livre ! Quel plaisir d'y découvrir ces onze textes troublants, empreints de mystère et de poésie ! Quelle belle expérience que celle entreprise par Georges-Olivier Châteaureynaud, qui par sa prose habile nous conduit en marge du réel, à la lisière de onze univers très voisins du nôtre et pourtant subtilement différents...

L'auteur excelle en effet dans l'art du décalage, du pas de côté fantaisiste, du léger glissement dans l'imprévisible. A coup d'infimes "distorsions du réel", il nous guide en douceur de l'autre côté miroir, à la rencontre de personnages complètement singuliers. Chacun d'eux, dont le quotidien semble de prime abord tout à fait classique, se trouve confronté à des évènements pour le moins étranges (un pêcheur d'ormeaux découvre une maison perdue dans la brume sur un îlot en pleine mer, une ancienne comédienne frappée par la foudre court la campagne dans l'espoir d'attirer sur elle un nouvel éclair, un chauffeur de taxi se retrouve coincé dans une rue qui n'existe pas sur la carte...) et c'est avec grand plaisir que le lecteur se laisse embarquer dans ces situations rocambolesques à souhait.



Sans entrer dans le détail des onzes nouvelles proposées, aux chutes toujours inattendues, je me contenterai de vous assurer qu'elles sont toutes aussi réussies les unes que les autres !

Dans chacune d'entre elles, la mort n'est certes jamais bien loin (l'une évoque une jeune fille projetée dans un jardin d'eden aux côtés d'êtres immortels, l'autre revisite le mythe des trois Parques, dans une troisième une bohémienne révèle aux convives d'un restaurant combien de temps il leur reste à vivre, etc...), et pourtant aucune n'est véritablement angoissante. Georges-Olivier Châteaureynaud y distille juste ce qu'il faut de fantastique et de surréaliste pour instaurer une atmosphère envoutânte qui intrigue plus qu'elle n'inquiète, qui surprend plus qu'elle n'effraie.



Seule la nouvelle intitulée "Civils de plomb", nettement plus sombre, déroge un peu à la règle puisqu'elle expose une avancée scientifique (assez perturbante) permettant de "ressusciter" - sous forme de bibelots animés d'un semblant de vie - des défunts de sa famille et de ramener chez soi ces artefacts venus d'outre-tombe.

Si ma mémoire capricieuse m'autorisait à ne retenir qu'un seul texte, peut-être serait-ce celui-là.



Je suis en tous cas ravi d'avoir fait connaissance avec M. Châteaureynaud à travers ce recueil savoureux : grand merci à celui ou à celle par qui cette petite merveille d'imagination et d'extravagance est arrivée jusqu'à moi !

Qu'il ou elle me pardonne d'avoir oublié son nom.
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Le jardin dans l'île

L'oeuvre de Georges-Olivier Châteaureynaud est singulière, ou plutôt il convoque le singulier dans des histoires a priori ordinaires. le Jardin dans l'île n'échappe pas à cette rencontre.

« Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier" nous disait Georges Clémenceau. En matière de fantastique, la fascination, le petit frisson de sensation qui nous emporte, reconnaissons-le, c'est lorsque le quotidien, au moment où nous nous y attendons le moins, commence à basculer dans l'envers du décor et nous renverse avec.

Les dix nouvelles qui composent cet ouvrage sont plutôt courtes, chacune est constituée de quelques pages seulement, hormis la dernière, véritable note finale ostentatoire, qui scelle définitivement le texte de façon onirique. Cette dernière nouvelle occupe pas moins de quarante-quatre pages soit à elle seule plus d'un quart du livre. Se déroulant dans l'enfermement d'une forteresse dont il est impossible de s'échapper, elle m'a fait penser à l'attente absurde du Désert des Tartares de Dino Buzzati ou bien au silence magique du Rivage des Syrtes de Julien Gracq.

Nous trouvons de tout dans le jardin dans l'île, un peu comme la nouvelle intitulée le Courtier Delaunay. Ici un courtier pour antiquaires est capable de dénicher systématiquement et contre toute attente l'objet impossible à trouver. Forcément cela émerveille, puis finit par intriguer, voire agacer son client. Nous aussi...

Le Jardin dans l'île est une prose poétique et baroque, silencieuse et absurde.

Une des premières nouvelles du recueil nous décrit une vieille dame qui veut à toute force boire une dernière fois un Bordeaux millésime 1940, année de la débâcle qui lui rappelle des souvenirs d'une très grande mélancolie.

Plus loin, nous venons aussi à la rencontre d'une maison en proie aux incendies.

Plus tard, il y a cette maison de location vraiment très particulière...

Puis, il y a une autre maison, - tiens ! encore une maison, décidément -, au fond d'une île oubliée de tout, avec un jardin accroché aux branches dénudées et battues par les vents et une femme qui peint des tableaux là-bas derrière la fenêtre où une lampe bouge. Cette nouvelle a donné le titre du recueil.

Les personnages qui traversent ces histoires ont sans doute quelque chose en commun qui les relie, mais leur relation entre eux est souvent complexe. Une façon de trébucher sur leurs pas tout en se rattrapant au dernier moment comme pour donner le change. Ils sont perdus, mais dans leurs coeurs fatigués s'allume une petite flamme qui tremble, l'idée de s'agripper et de tenter une dernière fois de se relever, ou bien tout simplement de chuter, qu'importe d'ailleurs, mais dans les deux cas, si possible avec grâce.

Souvent le personnage principal de chaque nouvelle est un homme brisé, égaré dans un temps inconnu, étranger à lui-même, il est cependant élégant, de cette élégance du condamné qui fume sa dernière cigarette en regardant le bourreau droit dans les yeux. La classe, quoi ! Les femmes sont magnifiques, forcément énigmatiques et donc envoûtantes. Elles se retrouvent étrangement dans la trajectoire de ces hommes perdus et leur offrent une manière superbe de quitter ce monde absurde en regrettant un peu. Ces femmes sont donc des passeuses en quelque sorte.

Tout au long de ces textes ciselés, nous sentons comme un parfum nostalgique, une France d'ailleurs, désuète, presque surannée, mais cela donne aussi un charme infini à l'atmosphère de ces nouvelles.

Parfois, nous avons l'impression de marcher dans un rêve éveillé. Ici, l'imaginaire est fait pour déconcerter le lecteur. Il n'y a pas forcément toujours de chute aux histoires que ce recueil héberge, cela renforce encore plus l'atmosphère pesante, nous renvoyant à la question lancinante : que peut-il bien se passer après ? Á sa manière, l'auteur nous dépeint ici l'incertitude et la fragilité de nos existences précaires.

Dans les nouvelles de ce recueil, nous oscillons sans arrêt entre réel et fantastique, un peu comme si nos gestes hésitaient. Vous savez, comme lorsqu'enfant, nous marchions sur l'arête d'un mur étroit les bras déployés, cherchant l'équilibre, nos jambes tremblant un peu à chaque pas qui avance.

Je viens de refermer ce livre il y a quelques heures et je ne sais pas pourquoi je pense à cette femme qui peint des toiles là-bas dans sa maison juchée sur une île isolée de tout, battue par les vents ; je voudrais croire qu'elle m'attend.
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Le jardin dans l'île et autres nouvelles

Un recueil de nouvelles entre la mélancolie onirique, le fantastique et la fable épique. La meilleure introduction à l'oeuvre de ce grand écrivain contemporain.
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Singe savant tabassé par deux clowns

Onze nouvelles oniriques, subtilement fantastiques et durablement marquantes.



Depuis plus de trente-cinq ans, Georges-Olivier Châteaureynaud écrit des nouvelles au fil de l’eau et au fil de ses rêves, une centaine à ce jour.



La première des nouvelles de ce recueil (publié en 2005 aux éditions Grasset, et en poche chez Zulma en 2013), «La seule mortelle» est à mon goût un chef d’œuvre du genre. Le narrateur a passé sa petite enfance dans un camp de refugiés avant d’hériter d’une immense fortune. Solitaire éternel protégé par son argent, il reste hanté par l’histoire inoubliable que lui a conté une nuit, Mathilde, une prostituée de palace au front dissimulé sous un turban, un conte magnifique sur les illusions cruelles d’une vie de mortel.



La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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L'autre rive

«Écorcheville ou l’ultime bout du monde. Au-delà, il n’y avait plus que l’Au-delà ; rien d’étonnant à ce que les visiteurs ne s’y bousculent pas. Les rives du Styx, celles-ci et l’autre, on les verrait bien assez tôt.»



«L’Autre Rive» est un monde clos, comme peut l’être une ville endormie et isolée de province. Morose et recluse, Écorcheville vit sur les restes de sa splendeur passée, tout aussi inexplicable que son déclin. Une brume enveloppe le passé de la ville comme les rives du fleuve infranchissable qui la traverse, et qui n’est autre que le Styx.



«Les origines des grandes fortunes écorchevilloises baignaient dans une pénombre que nul historien ne se souciait de dissiper.»



L’ambiance est très étrange à Ecorcheville mais elle est pour la plupart de ses habitants le seul monde connu.

Parfois des créatures jaillies du Styx, sirène, satyre, centaure ou autre monstre, viennent s’échouer sur ses grèves malodorantes, exhibées ensuite par la montreuse de monstres locale. Tout ce qu’on a essayé de tirer de ce fleuve, matériaux de construction, et toutes les tentatives pour le traverser ont tourné au désastre. Et la météo a aussi des caprices bizarres puisqu‘on voit parfois pleuvoir des vers de terre vivants, des averses de salamandre, des rafales de crapauds-buffles qui maculent les murs et rendent les chaussées sanglantes et visqueuses.



Dans cette ville baignée dans la pénombre et les non-dits, le héros du roman, le jeune Benoît Brisé cherche à éclaircir le mystère de ses origines. Abandonné par sa mère, il a échappé à une enfance triste entre les quatre murs de l’orphelinat local, grâce à son adoption par Louise et Antoine Brisé, à qui il ne doit que ce nom ridicule et marqué du sceau de l’infortune. Timide et incertain, se sentant ignoré et étranger à tout, il rêve d’une liberté insouciante ou rebelle qui toujours lui échappe, et cherche surtout à découvrir enfin qui est son père, tout en s’inventant un destin de musicien adulé avec sa lyre électrique.



Crépusculaire, l’environnement d’Écorcheville et de Benoit Brisé est aussi très fantaisiste et drôle ; sa mère adoptive Louise, ancienne chirurgienne aux ongles trop sales devenue embaumeuse et taxidermiste l’élève avec les vieilles Toupies, une ancienne actrice, Lenya Orbison, et Cindy Christie, prostituée retraitée et increvable lubrique.



«De son vrai nom Ginette Morcif, Cindy Christie n’avait plus l’air que d’une gentille mémé-bonbons replète et souriante, mais elle avait longtemps fait claquer le fouet du plaisir sur l’échine de ses concitoyens, et aussi, chuchotait-on, de quelques unes de ses concitoyennes.»



Au fur et à mesure de la quête de Benoît, on découvre des dizaines de personnages, les familles de notables sous la figure tutélaire de Superbe Propinquor, Maire et maître de la ville, Lordurin le poète tout enflé de son importance, Onagre Propinquor et Cambouis Bussetin, rejetons désœuvrés des familles dominantes, et puis Fille-de-Personne l’orpheline indomptable à l’air pas sage du tout, dans l’ombre de laquelle on risque toujours de croiser son frère Krux le prédateur, la bête noire du commissaire Dupassé, qui voit en lui "l’ongle incarné de l’humanité", ou encore Faunet, le satyre malicieux, qui sème le désordre et dévie le destin.



Miracle de l’écriture, « L’Autre Rive » est un monde jubilatoire, foisonnant de bizarrerie, d’étrangeté et d’humour. Un grand bonheur.



«"J’explore. Je cherche." Mais quoi ? Il ne le savait pas. Il cherchait. Il était pourtant trop jeune pour avoir déjà devine qu’un principe cryptique régissait Ecorcheville c'est-à-dire l’univers. Il n’avait pu que le pressentir : s’il existait une chose digne d’être sue, cette chose était forcement cachée.»

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L'autre rive

À Ecorcheville, des nuées de salamandres tombent du ciel chaque semaine, éclaboussant d’une pluie de sang et d’acide les bâtiments. À Ecorcheville, une sirène vieillissante tourne en rond dans son aquarium du musée des monstres, près du cadavre empaillé d’un centaure. À Ecorcheville, le viol d’une jolie servante par un satyre fait les gros titres des journaux. À Ecorcheville, on peut se suicider pour dix euros en utilisant les charmantes « fusillettes » automatiques et acheter un esclave pour cinquante. À Ecorcheville, coulent les eaux fangeuses et sombres du Styx, le fleuve mythique qui sépare le monde des vivants de celui des morts. À Ecorcheville, si l’on a le cœur bien accroché et que l’on ne craint pas de se promener au plus noir de la nuit, on peut voir le vieux Charon seul dans sa barque, attendant, impavide et patient, les âmes des trépassés.



Pourtant, Ecorcheville n’est pas une ville si différente des autres. On y retrouve les même églises, les mêmes bâtiments municipaux crasseux, les mêmes politiciens véreux, les mêmes policiers dépassés, les mêmes lycéens désoeuvrés qui trompent leur ennui en se livrant à des courses d’automobiles effrénées et un brin suicidaires le long des falaises… Benoit Brisé est l’un d’entre eux. Un peu paumé, un peu flemmard, un peu rebelle, il traine ses seize ans comme on trainerait un boulet. À défaut d’agir, il rêve beaucoup, comme tous les adolescents : il rêve du jour où Fille-de-Personne, la féroce et sauvage orpheline dont il est amoureux, s’intéressera à lui ; il rêve du jour où ses amis, tous gosses de riches aux destins lumineux et tout tracés, le traiteront en égal ; il rêve du jour où son talent de musicien – si talent, il y a – sera reconnu ; il rêve du jour où il retrouvera son père dont il ignore l'identité et sa belle actrice de mère qui l’a abandonné à sa naissance ; il rêve du jour où il quittera enfin Ecorcheville, abandonnant à jamais derrière lui ses berges boueuses et ses vents pestilentiels. Mais on ne quitte pas aussi simplement Ecorcheville… Aussi loin que vous tentiez de fuir, la ville s’accroche à vous comme une sangsue : elle est en vous, elle est vous et sa marque obscure et lumineuse restera greffée sur votre peau jusqu’à la fin de votre vie.



Quel roman splendide et insolite que celui-ci ! Sans cesse à cheval entre fantastique et banalité, merveilleux et vie de tous les jours, il nous entraîne dans un univers trouble, à la fois très semblable au notre et délicieusement dérangeant. On retrouve dans « L’autre rive » bien des aspects des romans d’apprentissage tels qu’ils étaient écrits au XIXe siècle : le passage amer à l’âge adulte, l’apprentissage des codes sociaux, l’éducation sentimentale… À ces codes classiques, se mêlent des touches fantastiques, un peu de mythologie grecque, une pincée du surréalisme... L’auteur se permet même de flirter parfois avec les codes du roman policier ! Mixité dangereuse qui pourrait déconcerter le lecteur, mais qui confère justement tout son charme enchanteur au roman – grâce en soit rendu au talent du romancier. Pour ne rien gâcher, l’écriture de Châteaureynaud est absolument superbe, regorgeant de trouvailles poétiques et d’humour, l’histoire est belle et triste à la fois, les nombreux personnages merveilleusement typés… J’ai rarement vu l’adolescence – période souvent fort mal traitée en littérature – ses affres, ses rêves et sa fragilité aussi justement décrits.



En conclusion, un très très beau roman qui séduira sans doute même les plus rétifs à la littérature fantastique. Et un très grand merci à Ys pour me l’avoir fait découvrir : merci, merci, merci !
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Aucun été n'est éternel

Aymon a 18 ans.

Malgré les suppliques de sa mère, il part en vacances en Grèce, laissant son père mourant.

Rencontre de jeunes, alcool, drogue, sexe, musique........

De Grèce, ils partent au Maroc et continuent leurs errances.

C'est le récit d'une jeunesse des années soixante, des hippies.

Un livre que j'ai survolé, passant de nombreuses pages.

Je n'ai pas été intéressée par cette histoire.

Je n'ai pas trouvé cet Aymon particulièrement sympathique.

Tout m'a semblé long, très long.

Un récit pas fait pour moi.
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La faculté des songes

Quentin, Manoir et Hugo. Le premier est un inadapté chronique, incapable de conserver un travail et dégringolant petit à petit les échelons de la société jusqu’au vide abyssal de la rue. Le deuxième est un fonctionnaire terne et effacé, englué dans la nostalgie poisseuse de son enfance, période bénie d’avant la bombe qui a rasé sa maison et tué sa mère. Le troisième, écrivain raté et bibliothécaire démotivé, s’enfonce dans la solitude dans un petit pavillon de banlieue, en compagnie de ses deux chiens. Par la grâce d’un hasard singulier, tous trois vont se croiser et unir leurs solitudes, le temps de quelques mois, dans une vieille maison désaffectée. Survient une femme, Louise, jeune, pas bien belle, accrochée à sa guitare comme à ses rêves de gloire musicale. Trois hommes, une femme. Du drame en perspective, me diriez-vous ! Et bien pas forcément. Plutôt un long désenchantement, un lent glissement vers le néant, rythmé par quelques lueurs d’espoir vite évanouis. On n’est pas dans la tragédie, mais qu’est-ce que c’est déprimant tout de même…



C’est le problème quand on commence par l’excellence, la suite déçoit toujours un peu ! Pourtant, bien que moins riche et imaginatif que le splendide « L’autre rive », « La faculté des songes » n’est pas dénué d’intérêt pour autant. Il s’en dégage un certain charme, las et mélancolique, celui des rêves évanouis et des ambitions déçues. Le génie de Châteaureynaud est d’avoir rendu terriblement attachants ces trois loosers, personnages bien ternes pourtant au premier regard. On les aime bien, on les prend en pitié et ils nous font un peu peur aussi car on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’en faudrait peut-être que d’un cheveu pour que nous sombrions comme eux. Pas mon livre préféré de cet auteur, mais un beau roman tout de même, portant sur un sujet particulièrement difficile.

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La faculté des songes

CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (17/20)



Prix Renaudot 1982



J'aime les livres qui parlent de livres et comme dans le résumé de celui-ci, il était question d'un bibliothécaire fantaisiste, je me suis dit que voilà un prix tout trouvé pour poursuivre mon challenge.



"La faculté des songes", c'est une bâtisse abandonnée promise à la démolition qui va devenir grâce aux hasards de la vie, un havre de repos temporaire pour trois écorchés de la vie. Quentin, qu'une nonchalance congénitale enfonce chaque jour un peu plus dans son statut de SDF, va trouver le premier ce refuge et va sauver Manoir venu s'y suicider. Ce fonctionnaire modèle, orphelin de guerre n'a pas vraiment trouvé de sens à sa vie et ne supporte plus ses nuits peuplées de cauchemars scatologiques. Le dernier membre du trio, c'est Hugo que son amour des livres m'a rendu plus sympathique. Bibliothécaire renfermé, écrivain raté, il use de subterfuges pour que son seul ouvrage paru rencontre enfin un lecteur. Exproprié de sa maison avec ses deux chowchows, c'est lui qui trouvera le nom si poétique de leur nouvelle demeure. L'ancienne propriétaire, Louise, jeune chanteuse en quête de succès apportera un peu d'amour à ces cœurs solitaires.



Les difficultés aussi bien existentielles qu'économiques de tous ces personnages n'ont pas vraiment réussi à m'émouvoir car leurs univers peuplés de rêves étranges a éloigné de moi toute notion de réalités, seuls les drames liés à l'enfance apportent de l'authenticité. Les tournures de phrases parfois un peu ampoulées de l'auteur ne m'ont pas aidée à entrer dans le récit. Ni l'arrivée de Louise, ni la fin n'apporte grand chose à ce qui est pour moi une non-histoire. Une lecture en demi-teintes car si parfois des paragraphes ont attiré mon attention, à d'autres moment c'était le vide sidéral : 10/20

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