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Citation de Julian_Morrow


Il y avait l'agitation des étudiants qui continuaient, mais commençait à lasser l'opinion.
Il y avait la grève générale qui s'était, en quelque sorte imposée aux syndicats, notamment à la C.G.T., et paralysait le pays mais ne débouchait sur rien.
Il y avait enfin l'action politique proprement dite, c'est à dire les menées de quelques leaders - Mitterrand, Mendès France - cherchant à exploiter la situation et à s'assurer des concours extérieurs.
Face à ce triple danger, ma tactique était simple. Je voulais, d'abord, gagner du temps. La crise n'avait pris une tournure aussi grave que dans la mesure où l'opinion - et essentiellement l'opinion parisienne - avait brusquement donné libre cours au prurit anti-gaulliste qui l'avait démangée à plusieurs reprises dans le passé, en 1953-54 par exemple. Le désordre dans la rue, l'incroyable spectacle donné par la Sorbonne ou l'Odéon, la paralysie économique devaient tôt ou tard permettre de renverser la vapeur. Déjà la province laissait percer sa lassitude et son irritation. Gagner du temps donc, éviter le drame avec les étudiants (la France n'accepte pas qu'on tue des jeunes et moi-même ne pouvais en supporter l'idée), et les intrigues politiques s'écrouleraient dans le ridicule.

(p.186)
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