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Citation de Woland


[...] ... Little John ne l'avait pas impressionné, ce n'était pas le mot, mais Little John n'en était pas moins comme une entité, quelque chose, en tous cas, de fabriqué, d'artificiel ...

Mac Gill aussi, peut-être encore davantage.

Et même le jeune homme, Jean Maura, avec ses frayeurs et l'approbation du vieux M. d'Hoquélus.

Et la disparition au moment où le paquebot touchait enfin à New-York ...

Tout cela, en somme, n'avait pas d'importance. C'est le mot que Maigret eût prononcé si O'Brien avait été là en ce moment, avec son sourire épars sur son visage de roux criblé de petite vérole.

Une réflexion, en passant, tandis qu'il marchait, les mains dans les poches, la pipe aux dents. Pourquoi sont-ce toujours les roux qui sont marqués de petite vérole et pourquoi, presque invariablement, sont-ce des gens sympathiques ?

Il reniflait. Il humait l'air où traînaient comme de vagues relents de mazout et de médiocrité. Est-ce qu'il y avait de nouveaux J and J dans ces alvéoles ? Sûrement oui ! Des jeunes gens débarqués de quelques semaines à peine et qui attendaient, les dents serrées, l'heure glorieuse du Saint-Régis.

Il cherchait une boutique de tailleur. Deux taxis le suivaient comme une procession. Et il était sensible à ce que cette situation avait de cocasse.

Deux jeunes gens, un jour, à une époque où l'on portait encore des faux-cols raides et des manchettes en forme de cylindre - Maigret en avait eu de lavables, en caoutchouc ou en toile caoutchoutée, il s'en souvenait encore - deux jeunes gens avaient habité cette rue, en face d'une boutique de tailleur.

Or, un autre jeune homme, voilà quelques jours, avait eu peur pour la vie de son père.

Et ce jeune homme, avec qui Maigret conversait quelques minutes plus tôt sur le pont du navire, avait disparu.

Le commissaire cherchait la boutique du tailleur. Il regardait les fenêtres des maisons, souvent barrées de ces ignobles escaliers de fer qui s'arrêtaient en haut du rez-de-chaussée.

Une clarinette et un violon ...

Pourquoi collait-il le nez, comme quand il était gosse, à la vitrine de l'une de ces boutiques où l'on vend de tout, des légumes, de l'épicerie et des bonbons ? Juste à côté de cette boutique, il y en avait une autre, qui n'était pas éclairée mais qui n'avait pas de volets et à travers la vitre de laquelle on voyait, grâce aux rayons d'un réverbère proche, une machine à presser et des complets qui pendaient sur des cintres.

"Arturo Giacomi."

Les deux taxis le suivaient toujours, stoppaient à quelques mètres de lui et ni les chauffeurs, ni cette brute épaisse de Bill ne se doutaient du contact que cet homme au lourd pardessus, à la pipe vissée entre les dents, prenait, en se retournant vers la maison d'en face, avec deux Français de vingt ans qui avaient débarqué jadis, l'un avec son violon sous le bras, l'autre avec sa clarinette. ... [...]
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