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Citation de Woland


[...] ... On le trouva très digne, au point qu'il échappa au ridicule. Pourtant, il ne se donnait pas la peine de jouer la comédie. Il faisait ce qu'il avait à faire, simplement.

Ainsi alla-t-il trouver le chef de la police, un grand maigre qu'il connaissait depuis longtemps et qui portait toujours une jaquette. Le chef de la police était d'un naturel lugubre. Kupérus, pour la commission qu'il avait à faire, n'avait pas à se montrer gai.

- "Asseyez-vous. Vous allez bien ?

- Assez bien.

- Mme Kupérus aussi ?

- Voilà ! Je ne sais pas ... Je suis venus vous signaler que ma femme a disparu depuis deux jours ..."

Il faisait cela comme une corvée, avec un air d'ennui. Et c'est cette douleur pudiquement voilée qu'on prit pour l'expression pudiquement voilée d'une grande douleur.

- "C'est étrange ... " murmura le chef de la police en regardant les boulets rougeoyant sur une grille.

- "Que ma femme ait disparu ?

- Qu'on me signale en même temps une autre disparition, celle de l'un de vos amis, Schutter, l'avocat ..."

Kupérus haussa les épaules, comme pour dire que cela n'avait aucun rapport. Cela ne l'amusait même plus de voir des gens comme le chef de la police marcher à fond, le regarder avec compassion, le reconduire comme on reconduit un malade et lui serrer la main avec insistance.

- "'Je vous promets de faire mon possible, il faut espérer que ce n'est qu'une fugue, peut-être un malentendu ..."

Et Kupérus remercia d'un pâle sourire. Dehors, il s'arrêta devant une vitrine (celle d'une pharmacie, par hasard, où il n'y avait rien à voir qu'un immense bocal jaune), et il se regarda dans la glace, fut surpris de constater qu'il avait l'air d'un vrai veuf. .... [...]
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