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3.43/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Châtellerault (Vienne) , le 01/02/1874
Mort(e) à : Saint-Brieuc , le 10/02/1946
Biographie :

Georges Alphonse de La Fouchardière est un journaliste au Canard Enchainé, (créateur de la "Chronique du Bouif"), à l'Œuvre, ainsi qu'auteur de plusieurs ouvrages littéraires, notamment La Chienne, adapté au Cinéma par Jean Renoir et Fritz Lang.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Monsieur le ministre, mon vieux Cousinet, vous pouvez compter sur moi, comme je compte sur vous...La main dans la main, en frères...Vous avez dit des choses qui m'ont retourné ! C'est vrai, je suis l'œuvre de mon fils...non, le fils de mes œuvres...Enfant du peuple, et j'en suis fier, je veux que le peuple il soye heureux. Qu'est-ce qu'il demande, le peuple, pour trouver que la vie est bonne ? Des plaisirs...Le nécessaire c'est peu, l'indispensable, c'est rien ; il n'y a que le superflu qui compte... J'ai compris ça et si le gouvernement le comprenaient comme moi, il n'y aurait jamais de révolutions. Le peuple, au jour d'aujourd'hui, y veut de la rigolade, mais pas de la rigolade exprès pour lui : ce qu'il réclame, c'est des plaisirs de luxe, et l'idéal de la démocratie, c'est que tout le monde s'amuse comme des princes et des princesses ! C'est vrai qu'à ce point de vue, il y a eu des progrès...Dans mon espécialité, je constate que le peuple est admis à perdre son fric sur les champs de courses et à jouer à la boule. C'est un commencement initial et préparatoire. Bien sûr que c'est déjà plus distingué que de jouer au zanzi sur le zinc ou à la belote avec des cartes culottées sur un tapis poissé de vermouth-cassis de fantaisie. Mais ça ne suffit pas ! Je veux élever le populo jusqu'au baccara. Le baccara ne doit pas être, vous l'avez dit, monsieur le ministre, le privilège de quelques-uns...Non, non, le baccara pour tous, c'est mon programme...le vôtre, et celui de tous les citoyens conscients et organisés. En attendant, si c'était un effet de sa bonté, que le gouvernement veuille bien nous accorder l'autorisation de la roulette !
M. Cousinet, gravement, prononça :
- C'est une réforme sociale qui viendra à son heure.
Marcelle était, en effet, charmante : très fine, blonde, vêtue de clair avec une élégance sobre, elle avait toute la grâce souple et délurée d'une jolie fille de vingt ans qui fait du sport et ne s'embarrasse d'aucune timidité démodée. En revanche, sa mère offrait l'aspect d'une grosse commère totalement dépourvue de distinction : le visage soigneusement ravalé, le cou encerclé de trois rangs de perles énormes, une douzaine de bracelets tintinnabulants à chacun de ses bras gras et nus, elle portait une robe si collante et si courte qu'en s'asseyant, elle faillit renseigner l'abbé Pellegrin sur la couleur de ses jarretelles.
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Ordinairement dans un roman le personnage principal c'est l'auteur. C'est lui qui prend et garde la parole, c'est lui qui explique les choses, c'est lui qui vous impose ses sympathies et ses antipathies pour ou contre ses créatures, dont il a fixé le sort avant sa création, suivant la méthode divine.
Ce n'est pas juste. Ce n'est pas toujours agréable.
J'ai voulu, par loyauté, pour mieux exposer une histoire que j'ai peut-être imaginée, user d'un procédé emprunté à l'art dramatique, et qui n'est du reste par nouveau dans le genre du roman.
Chacun des personnages qui participent à l'action prendra la parole tour à tour pour raconter, à sa façon et dans son langage, les événements auxquels il a assisté.
Ces personnages sont peu nombreux.
Il y a Lui, Elle et l'Autre, comme toujours...

Avertissement Essentiel
Georges de La Fouchardière
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Mon rêve a eu souvent des commencements de réalisation grotesque, parodique. Quand je marche comme ça dans la rue, le soir, à des heures où il n'y a presque personne pour me voir et rire de moi, il m'arrive de suivre une passante solitaire et de m'imaginer des choses.
Ordinairement, la femme hâte le pas d'un air irrité...Si les femmes savaient ! Elles croient que tous les suiveurs sont des jouisseurs grossiers, pressés, soucieux d'une passade brutale.
Beaucoup au contraire sont des êtres timides et malheureux, qui veulent offrir des richesses intérieures à une déesse inconnue et qui n'osent pas...

Page 18
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- Comme j'avais gagné quelques billets avec un outsider, à Maisons, ma femme m'a donné le conseil d'installer ma tante sur les champs de courses...
- Mme votre tante ? Pourquoi ?
- Ma tante, c'est le mont-de-piété. Autrement dit, il s'agissait d'ouvrir un petit bureau privé de prêts sur gages...Vous voyez des parieurs qui sont fauchés à la troisième ou à la quatrième ; ils donneraient bien quelque chose pour mettre cent sous dans la dernière, parce qu'ils ont toujours l'idée de se rattraper. Alors, j'ai commencé, sur la pelouse, par les parapluies. Je prenais des pépins en gage pour cent sous, les jours de beau temps, et comme on me les redemandait jamais, je les revendais quinze francs les jours où il tombait de la flotte.
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- Oui, mais il y a à Sableuse quelqu'un qui vous fera toujours la gueule.
- Qui ça ?
L'abbé montra son chien qui, toutes dents dehors, voulait s'élancer sur Bicard. Celui-ci haussa les épaules.
- Votre clebs ? Oh ! la la!...
Il tira de sa poche un morceau de sucre et le tendit à Poilu qui, changeant aussitôt de physionomie, vint, la queue frétillante, le lui manger dans la main.
Et le baron, avec un sourire triomphant, prononça :
- Vous voyez ? Pas bien difficile...Avec un morceau de sucre...Comme les autres !
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- Tu connais Clara Wood ?
Ma main tremblante laisse tomber une cuiller remplie de riz gélatineux... Le dessert, c'est du riz, j'en ai horreur...Et je sens que je deviens de toutes les couleurs. Je bafouille...
- Clara, comment ? Non je t'assure que je ne connais pas cette dame là ? On t'a encore envoyé une lettre anonyme ?
La réplique habituelle d'Adèle ne tarde pas :
- Ne fais pas l'imbécile !
A n'en pas douter, ma femme a vue mes tableaux, elle aussi, à la vitrine de Walsstein...
Mais jusqu'ou va sa documentation ? Et je ne m'explique pas ce sourire méprisant. Si elle avait été jusqu'à Lucienne, j'imagine qu'elle aurait une tout autre attitude.
Elle s'explique.
- Alors, toutes ces horreurs que tu barbouillais ici, ce n'était même pas toi qui en avais l'idée ?
- Quoi ?
- Ca n'était même pas des sujets que tu avais trouvés toi-même. Je me disais aussi : "C'est bien fort pour lui" ...Ah ! quand j'ai vu les tableaux de Madame Clara Wood exposés boulevard Haussmann, j'ai compris...Tu copiais simplement des peintures que tu avais vues chez un marchand.
- Alors, Adèle, tu trouves que les tableaux originaux sont beaucoup mieux que les copies ?
- Il n'y a pas de comparaison !
Satisfaite de m'avoir humilié, elle se lève de table.
J'y ai tout de même gagné quelque chose. J'ai été privé de dessert. Ce soir je n'ai pas mangé de ce riz à la colle que l'adjudant aimant tant !

Page 103
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Chez moi pendant le dîner, j'ai une alerte terrible. Bien que je sois arrivé en retard, Adèle n'a fait aucune observation, mais depuis, elle n'a pas cessé de me dévisager avec un regard ironique. Je me sens mal à l'aise et j'essaie lâchement d'amorcer des sujets de conversation sur des choses qui l'intéressent, un autre maréchal de France qui vient d'entrer à l'Académie, une cérémonie aux Invalides, une nouvelle loi en préparation sur les loyers...

Page 101
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Et puis, peu à peu, marchant dans les rues pleines d'imprévu possible et de mystère latent, j'étais repris de ma vieille manie, du vice chronique que j'ai contracté, sans doute, à lire trop de romans achetés au rabais sur les quais et à rêver en faisant semblant de dormir, le soir au lit, pendant que ma femme m'engueule sur un ton si soutenu dans sa monotonie que je suis parvenu à ne plus rien entendre.

Page 16
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