"Amoureuse" par Georges de Porto-Riche.
Une colonnade délabrée en forme d'hémicycle. Arcades entre les colonnes. Au fond, vastes jardins désolés par l'hiver. Au delà, le Bosphore, dont l'eau apparaît grisâtre.
Grande baie ouverte au centre.
A l'intérieur, une salle demi-circulaire.
Appuyés aux colonnes, des socles surmontés de statues, celles-ci mutilées, celles-là intactes.
Des branchages presque défeuillés, appliqués aux murailles, dissimulent la ruine de l'endroit.
La maison semble préparée pour une fête. Dressées dans un coin, des tables chargées de gâteaux de miel, de sésame.
L'action se passe aux environs de Constantinople, vers le quatrième siècle de notre ère.
Les détails historiques rapportés dans cette fantaisie sont exacts, en majeure partie.
Au lever du rideau sont en scène Fausta, Charis et Nausicaa
Autour d'elles, des groupes disposés comme les choeurs dans les tragédies de Sophocle ou d'Euripide.
Costumes gréco-romains, déjà un peu asiatiques....
(lever de rideau de la pièce de théâtre extraite de "La Petite Illustration" n° 248 parue en janvier 1930)
Le magasin d'un marchand d'estampes quai d'Orléans, au coin de la rue Boutarel, à Paris. Grande baie vitrée au fond ; au delà, le parapet de la Seine ; plus loin la Seine elle-même et le chevet de Notre-Dame.
Portes latérales. Une vieille cheminée du dix-huitième siècle. Tableaux, dessins, aquarelles, estampes ; photographies d'après les maîtres accrochées au mur.
Un chevalet dressé. Presque adossé à un escalier intérieur et constituant une sorte d'arrière-boutique, un coin intime.
Dans ce coin, un piano, un divan, des fauteuils, des partitions, des livres préférés ; deux ou trois bureaux, des fleurs, une terre cuite au-dessus d'un secrétaire.
On est en décembre, vers 2 heures de l'après-midi.
Daniel est seul. Il va et vient, comme une âme en peine. Il allume une cigarette, puis il est pris d'une quinte de toux et il jette sa cigarette dans la cheminée.....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n°264 parue en septembre 1930)
MADELEINE, PASCAL
PASCAL, enfreint le chapeau, sur la tête.
— Monsieur est rentré?
MADELEINE, disposant sur une petite table un plateau chargé d'une bouteille et de plusieurs verres. — Pas encore.
PASCAL. ^ Et madame'?
MADELEINE. — Madame est là.
PASCAL. — Seule?
MADELEINE. — Avec M"" de Vitrv.
PASCAL, d'un ton bourru. — Toujours du monde.
MADELEINE. — Mais, monsieur, c'est jeudi, le jour de madame.
PASCAL, ôtant son chapeau. — Je n'entre pas. Arrangez-moi le feu, Madeleine.
MADELEINE. — Je viens de mettre une
bûche