Les émissaires ergotèrent ; le pouvoir impérial considérait deux requêtes occidentales comme non négociables : le droit pour des ambassadeurs de s'installer à Pékin et le droit pour les Occidentaux de naviguer sur les grands fleuves. Au bout de plusieurs jours de phraséologie tortueuse et de simagrées, Elgin s'impatienta : ou bien il obtenait la capitulation totale, ou bien les troupes anglo-françaises marcheraient sur Pékin. Les mandarins fondirent en larmes et révélèrent alors des documents inattendus : leurs arrêts de mort s'ils cédaient aux Occidentaux. Ils brandirent même les lacets de soie avec lesquels ils seraient étranglés.
Stupéfait, peut-être ému, le baron Gros tenta d'intercéder en leur faveur, mais lord Elgin avait compris la mentalité de ses adversaires :
- Ça ne fera que deux morts de plus, répondit-il.
Les deux mandarins rentrèrent donc à Pékin se faire étrangler.