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Critiques de Géraldine Jeffroy (48)
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Un été à l'Islette

Alors que son fiancé se bat dans les tranchées, Eugénie lui écrit une longue lettre où elle lui parle de son histoire et particulièrement de cet épisode de l’été 1892, alors qu’elle se voit confier le rôle de préceptrice pour une petite fille de 6 ans, dans un château au coeur de la Touraine. Eté particulier, puisque dans ce domaine de l’Islette, des pensionnaires remarquables furent accueillis,

Camille Claudel et Rodin y créeront de magnifiques sculptures, inspirés par leur folie et par la violence de leur relation. Camille entretient par ailleurs une correspondance régulière avec Debussy, qui lui aussi travaille à la création de l’un de ses chefs-d’oeuvre , le Prélude à l’après-midi d’un faune.



C’est une sorte de mignardise, de ces petits canapés servis lors de buffets mondains, c’est bon mais cela ne rassasie pas. C’est très court , pour deux histoires , celle d’Eugénie et celle de Camille et l’on imaginerait bien l’épisode au coeur d’un récit plus complet, d’autant que l’écriture est très agréable.



Le risque est d’oublier vite cette courte tranche de vie d’artistes illustres.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un été à l'Islette

En Touraine, c'est au château de l'Islette à la campagne qu'abrite les amours tumultueuses de deux grands sculpteurs les plus célèbres : Camille Claudel et Augustin Rodin. "Pour être heureux vivons cachés"!

...grâce à Eugénie, jeune Parisienne engagée au château comme préceptrice auprès d'une enfant prénommée Marguerite. Eugénie va être témoin privilégiée de cette période créatrice et particulière de la vie de ce couple d'amants prestigieux. L'auteur va nous permettre d'être un instant au plus près de la vie de ses deux artistes...j'aurai beaucoup aimé être à la place d' Eugénie !ou un chat dans l 'atelier de Camille !..



L'histoire est plausible, crédible même grâce à la plume de l'auteur...en mode "petite souris", Elle nous raconte avec subtilité Camille, la femme, la bouillonnante

artiste, l'amoureuse tumultueuse la "Mlle Say " de Rodin, la passionnée, qui travaille à ses sculptures avec détermination..l'auteur nous propose une correspondance épistolaire avec son ami Claude Debussy..Camille a l'Islette est inspirée : elle travaille à la création de "la valse"..et "la petite châtelaine". Nous suivons également Rodin et son "Balzac".. les chamailleries de ces amoureux hors du commun qui finiront pas une douloureuse séparation.. cela affectera gravement Camille, et nuira par la suite à sa santé.





Une inconditionnelle de Camille, chère "Camomille " de son frère Paul Claudel ...cette artiste me fascine depuis très longtemps ayant assistée l'année dernière à une passionnante conférence proposée par la documentaliste de l'hôpital sur Montfavet en Vaucluse (asile de Montevergues à l'époque où Camille a été internée pendant plus de trente ans) évoque cette période heureuse et créatrice de Camille. Je vous recommande vivement son ouvrage illustré avec des documents rares. Jocelyne BARBIER : "K1000, Camomille,Mlle Say, l'enfermement de Camille Claudel à Montdevergues" Nombre7 éditions.







Ce roman est agréable à lire, les personnages fictifs attrayants, la fluidité de l'écriture et le rythme virevoltant m'ont fait passer un bon moment...car "le bonheur " de cette grande sculptrice sera plus qu'éphémère et il n'y a peu d'éclairage "heureux" en littérature sur cette femme au destin exceptionnel. J'irai me promener un jour à L'Islette!...



Kittiwake dans sa critique parle de mignardise..! A déguster sans modération ! Je vous invite à consulter ma liste de livres sur Camille !
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Un été à l'Islette

Dans l'intimité artistique d'une sculptrice

*

Je rentre dans ce tout petit livre sans rien connaître du sujet. Je sais juste que des faits historiques se mélangent à un souffle romanesque. Peut importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, me suis-je dit. Est-ce que cette histoire a réellement existé? Je veux juste m'évader et passer également un été aux bords de l'Indre et rencontrer ces charmantes personnes.

Mais qui sont-elles ? Je vous les présente: tout d'abord la châtelaine ainsi que la préceptrice Eugénie et son élève Marguerite. Puis arrive en grande pompe , la très renommée Camille Claudel, sculptrice et son cher et tendre Auguste Rodin. N'oublions pas en filigrane Claude Debussy, un compositeur musicien, star du 19eme siècle. Que du beau monde.

*

Durant l'été 1892, dans un domaine seigneurial en Touraine, nous accompagnerons donc Eugénie, jeune parisienne au travers de ses lettres souvenirs, dans son aventure artistique peu commune. Quelle chance a eu Eugénie de rencontrer ce couple mythique.

Où l'art est au centre de toutes les pulsions, où il imprègne chaque geste. Camille va esquisser puis réaliser une de ses plus grandes oeuvres, La Valse. Pour cela, elle utilisera Eugénie comme modèle. Fascinant! Son amant torturé la rejoindra un temps (on entrevoit là une de leurs disputes légendaires). Camille correspondra également avec son cher ami Debussy , auquel elle confiera ses joies et peines.

La Nature est également très présente et l'ensemble nous ravit, nous lecteurs.

*

Malgré le format très court, je me suis régalée dans cette parenthèse enchanteresse. J'ai vraiment eu l'impression d'être résidente au château.

La plume est poétique, légère et douce. Durant ma lecture, j'ai écouté "Prélude à l'après-midi d'un faune" de Debussy, pour me sentir en résonance avec les habitants du lieu.

*

Romanesque, virevoltant, en tous points charmant.

*

Lu dans le cadre des #68premieresfois
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Un été à l'Islette

Emprunté à la bibliothèque Buffon,Paris- Mardi 26 avril 2022



Un petit trésor inattendu !...



Au milieu de les heures de recherche en bibliothèque, je me suis octroyée une pause de prospection juste pour le plaisir et l'imprévu ! J'avais très envie de textes mêlant harmonieusement la Littérature et l''Art..

Déniché quelques références sympathiques dont ce roman consacré à Camille Claudel...mais pas seulement !

J'avoue une appréhension avant de débuter cet ouvrage...On a tant écrit à partir du parcours tragique de Camille Claudel...depuis le tout premier écrit d'Anne Delbée,"une Femme",il y a près de 40 ans...qui avait sorti enfin cette artiste de l'ombre....Je l'en remercie encore, en passant...



L'auteure que je lis pour la toute première fois met en avant une année décisive, aussi créative que douloureuse pour Camille C. Cette année 1892 où c'est encore la passion avec le Maître, Rodin, même si de plus en plus orageuse. Accaparé par son oeuvre et ses aventures féminines, il emmène Camille à la campagne, au château de L'Islette,où il ne fait que de brefs passages. Dans ce lieu, il avancera toutefois son grand oeuvre: la fameuse sculpture monumentale De Balzac...

Parallèlement, Camille s'acharne et souffre sur la célèbre (désormais !)"Valse" et elle débutera également grâce à l'enfant de la châtelaine, la toute aussi connue "Petite Châtelaine "...



Le récit est astucieusement amené, entre le récit extérieur d'Eugénie, la préceptrice s'occupant de la petite fille du lieu, qui va observer et s'attacher à la sculptrice et la narration intérieure offerte par les lettres entre Camille C. et son ami compositeur, Claude-Achille Debussy...



De magnifiques descriptions de l'avancée des sculptures et de cette "Valse"...mais aussi sur le travail de recherche,de création musicale de Debussy; lui qui souffre ,de son côté, pour mettre en musique un texte de son ami,Mallarmé, "L'Après-midi d'un faune"...



Le grand plaisir d'une plume aussi poétique qu'énergique...Un récit plein de fluidité et de sensibilité. Une belle réussite,vraiment,que je suis ravie d'avoir dénichée !!



Je clos comme très souvent par des extraits préférés qui donnent assez justement le ton de l'ensemble !



"Le 19 juin 1892

42,rue de Londres,Paris



Chère Camille,

(..)Vous m'écrivez que vous êtes seule...C'est heureux ! Vous n'en travaillerez que mieux.Réjouissez - vous et profitez.Nous sommes, vous et moi,des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude.

Voyez,ce que j'apprécie moi,c'est d'être en boîte entre quatre murs, dans un silence absolu. Alors je peux composer. Quand je travaille,tous les autres deviennent importuns.

De grâce, Camille,soyez raisonnable et laissez votre barbu où il est.(*Rodin,)

Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel.



Votre dévoué

Cl.A. Debussy "





"Château de L'Islette,le 12 août (1892)



Mon cher Debussy,



(...) Ne vous réjouissez pas,mon ami,car il me semble que cet homme (*Rodin) m'ecartera définitivement de tous les autres.Seuls papa et Paul garderont ma confiance car ils sont mes indéfectibles soutiens. N'en déplaise à ma mère ! Comment satisfaire une telle femme ? Une femme pour qui l'existence d'artiste n'est en rien conforme aux attentes d'un mode de vie bourgeois.Passe encore pour Paul qui s'est assuré un prestigieux métier et a eu la chance de naître garçon, mais pour moi...Elle me nomma Camille,du prénom d'un frère qui vécut deux semaines.Cela n'aura pas suffi pour me sauver à ses yeux.



A bientôt mon ami

Camille "



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Un été à l'Islette

Auguste Rodin, Camille Claudel et moi



La narratrice du second roman de Géraldine Jeffroy est engagée comme préceptrice durant «Un été à L'Islette». Elle y côtoiera Auguste Rodin et Camille Claudel. Une rencontre que va changer sa vie.



Nous sommes en 1916. Une institutrice se retrouve seule. Son mari est parti à la guerre et ses élèves sont rentrés chez eux. Elle prend alors la plume pour raconter son histoire, pour expliquer pourquoi elle s'est mariée. Sous la plume de Géraldine Jeffroy, d'un clacissisme parfait pour ce roman qui nous entraine sur les terres De Balzac, on va très vite comprendre qu'il suffira d'«Un été à l'Islette» pour changer une vie.

Fille d'un couple de parisiens petits-bourgeois – ils tiennent une chapellerie dans le IXe arrondissement –, Eugénie est destinée à devenir institutrice. Afin de la préparer à son futur métier, elle est envoyée en juin 1892 comme préceptrice dans une belle propriété du Val de Loire pour s'occuper de Marguerite, une enfant de six ans.

Réticente à faire ce voyage, elle va toutefois vite tomber sous le charme du lieu et de ses habitants, apprivoiser le personnel, les châtelains et son élève, mais surtout faire la connaissance d'une artiste qui vient s'installer pour l'été.

Ce n'est que progressivement que le lecteur découvre que la «barbe sur socle» qui accompagne cette artiste jusqu'à la propriété avant de filer à Paris est Auguste Rodin et qu'Eugénie va séjourner à l'Islette en compagnie de Camille Claudel.

Pour la sculptrice qui se donne corps et âme à son art, il ne s'agit pas de villégiature. La sculpture sur laquelle elle travaille, représentant des jeunes danseuses, accapare tout son temps. Il lui faut toutefois composer avec une santé fragile et essaie de trouver de l'aide auprès d'Eugénie. Cette dernière accepte de l'aider en échange de cours de dessin pour son élève qui va aussi servir de modèle.

Géraldine Jeffroy, en choisissant de nous faire part de la correspondance qu'elle entretient avec Claude Debussy vient tout à la fois donner davantage de relief à son récit et souligner combien le processus créatif est pour les deux artistes, une recherche éperdue vers une certaine perfection.

Quand Auguste Rodin s'invite à son tour, Eugénie croit avoir perdu le lien privilégié qu'elle a pu construire avec Camile. Mais Rodin a aussi besoin d'elle et l'engage comme secrétaire durant son séjour. Une nouvelle aventure commence, plus brève mais plus orageuse, alors que des oeuvres majeures se créent, La Valse et La Petite Châtelaine pour Camille Claudel, le Balzac de Rodin et L'Après-midi d'un faune pour Debussy.

Soulignons ici le talent de la romancière qui réussit parfaitement à imbriquer la fiction à la réalité historique, à rendre tout à fait plausible cette rencontre et les parcours respectifs de ces artistes qui marqueront à tout jamais la future institutrice.

Ce court – et beau – roman peut se lire comme un chemin vers l'émancipation d'une jeune femme, comme un manuel de création artistique, comme un nouvel épisode des relations tumultueuses entre Camille Claudel et Auguste Rodin. Mais il est avant tout la confirmation du joli talent de Géraldine Jeffroy !



« Vous ne pouvez vous figurer comme il fait bon à l'Islette… et c'est si joli là ! …

Si vous êtes gentil à tenir votre promesse, nous connaîtrons le paradis. » Camille Claudel à Rodin




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un été à l'Islette

***



Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les Éditions Arléa pour l’envoi de ce roman.



L’été à l’Islette est celui qu’Eugénie, jeune parisienne, passera en 1892 au château de Madame de Courcelles, en Touraine. Alors que ses parents désespèrent de lui trouver un mari, elle deviendra le temps d’un été la préceptrice de Marguerite, mais surtout l’amie de Mademoiselle Camille, toute jeune sculpteur. Car c’est bien aux côtés de Rodin, Debussy et Camille Claudel qu’Eugénie va passer quelques mois...



Géraldine Jeffroy signe ici un premier roman tout en douceur et poésie.

Malgré le caractère impétueux et dépressif de Camille Claudel, on sent à travers les mots de l’auteur toute la sérénité de ce paysage de Touraine.



On partage avec les personnages, toute la force, l’énergie et la fatigue que demande la création artistique et on ne peut s’empêcher de voir naître sous nos yeux, les premiers succès de cette artiste tourmentée.



Une écriture posée, où tout est image, son et odeur. Un roman court mais intense, bien écrit et qui présage une belle aventure à l’auteur...



Merci aux 68 pour ce beau voyage...
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Un été à l'Islette

Un été à l'Islette juin 1892.

Un récit tout en douceur sur le séjour d'une jeune femme, engagée au service d'une châtelaine, en tant que préceptrice pour sa fille de 6 ans Marguerite.



D'illustres visiteurs et habitués des lieux, sont également attendus, Camille Claudel et Auguste Rodin qui prennent villégiature afin de sculpter dans un environnement accueillant, bucolique, loin de la fureur parisienne.



On se laisse bercer par le récit, promenades dans le domaine, et au bord de la rivière, et si les scènes de jalousies et de reproches entre les deux artistes ponctuent le séjour, l'auteure reste discrète sur ces disputes.



La priorité est donnée aux échanges entre les occupants du château. Le travail de Camille, le pétrissage de la glaise, de nuit bien souvent, ses pérégrinations nocturnes le long de l'Indre, ses rêveries dans le parc et son carnet de croquis sous la main pour fixer un mouvement, puis un autre. Elle sculpte ce qui sera La Valse.



Pour moi le clou est la correspondance entre Camille et Claude Debussy, dont les échanges épistolaires sont d'une si belle écriture, celle que nous avons quasiment perdue au 21ème siècle ! Je me suis régalée de cette complicité entre eux deux, et du soutien de Debussy envers Camille abîmée et trahie par les incartades de cet ogre de Rodin. On y découvre le peu de mansuétude éprouvée par Debussy envers ce Barbe bleue, qui selon lui est d'une "vilaine compagnie".



Une lecture enchantée, un séjour un peu court en ce château néanmoins.

Une mise en bouche qui demande à reprendre une biographie de cette artiste talentueuse et pétulante, au destin tragique.



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Un été à l'Islette

La Valse ou la fin des Romantiques



Un roman très doux qui décrit très bien cet été 1892 quand Eugénie, jeune parisienne arrive au château de l'Islette pour être la préceptrice de la petite fille de la châtelaine, Marguerite âgée de 6 ans.



Mais le château abrite d'autres personnes… Camille Claudel et son amant Auguste Rodin.



Entre passion amoureuse, disputes et travaux de sculpture, le couple introduit de l'action dans ce domaine tranquille, retiré, situé dans la vallée de l'Indre, près d'Azay-le-Rideau !



Entre la pierre, les promenades, les baignades, les échanges de lettres entre Camille et Claude Debussy, la dureté de Rodin, la jeune Eugénie et son élève, une immersion totalement réaliste et addictive.



Le style de l'auteure est magnifique et décrit superbement le travail de la glaise, les sculptures, les passions, le cadre de ce merveilleux château.



C'est un roman fiction qui nous plonge dans la fin de ce XIXe siècle, dans la douceur de la Touraine. Certains personnages historiques réels (Camille Claudel; Auguste Rodin, Claude Debussy, la petite Marguerite) côtoient le personnage inventé d'Eugénie.



L'autre "personnage" historique est le château de l'Islette !



Ce château abrita, au cours des années 1890, loin de Paris, les amours tumultueuses des deux grands sculpteurs Camille Claudel et Auguste Rodin.



Rodin y travailla à son fameux Balzac et Camille Claudel y sculpta La Petite Châtelaine dont vous pouvez admirer le bronze exposé de façon permanente dans le château.



Je vous conseille vivement de visiter ce superbe château et son parc enserré par les bras de l'Indre !



Pour en revenir à ce roman qui est une parenthèse enchantée au doux soleil de Touraine, je n'ai qu'un seul regret… Il est beaucoup trop court !
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Un été à l'Islette

Un été à l'Islette est un court roman dont l'action se déroule en Touraine, où Camille Claudel et Rodin se retrouvent dans le château d'une riche mécène.

C'est Eugénie, jeune institutrice chargée pour l'été d'instruire la jeune Marguerite, qui raconte l'histoire. La venue de Camille a l'Islette va bouleverser le quotidien tranquille de ses habitants. La visite de Rodin également.

Un échange de correspondance entre Camille et son ami Claude Debussy vient ponctuer le texte apportant de belles réflexions sur l'art, l'inspiration et les états d'âme des artistes.

Il est question de l'élaboration de trois œuvres majeures des trois artistes : la Valse de Claudel, le Balzac de Rodin et l'après midi d'un faune de Debussy.

Camille exécute également La Petite Châtelaine qui n'est autre que Marguerite.

Un livre à découvrir, hélas trop court, lu en une petite nuit d'insomnie.
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Un été à l'Islette

Camille Claudel c’est pour moi assez définitivement La petite robe bleue de Michèle Desbordes.

Il y a bien sûr les biographies mais ce petit livre m’avait touché de façon forte. Cette rentrée m’a offert de nouveau un livre au ton moins noir mais tout aussi émouvant.



Par la grâce de la correspondance qu’ Eugénie entretient avec un soldat au front en 1915 (ne vous inquiétez pas vous le retrouverez) nous sommes emportés vers l’été 1862 au Château de l’Islette en Touraine, lieu enchanteur proche d'Azay-le-Rideau au bord de l'Indre.



Eugénie est une jeune fille en mal d’avenir, sa famille lui a réservé le rôle d’institutrice un peu pour se débarrasser d’elle. Elle arrive au château pour être la préceptrice de Marguerite la petite fille qui vit au château avec sa grand-mère, la châtelaine , Mme Courcelle qui accueille chez elle des artistes.

Et pas n’importe quels artistes : Camille Claudel et Rodin, Debussy avec Mallarmé en filigrane.

Camille vient à l’Islette pour travailler sur son oeuvre en cours : La Valse, une oeuvre qu’elle façonne, modifie, corrige car la direction des Beaux-Arts trouve la première version de sa Valse trop dénudée.

« Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement. »



Camille et le compositeur Claude Debussy échangent des lettres courtes, Claude ne semble pas un admirateur de Rodin et pousse Camille à échapper un peu à son emprise, mais celle -ci attend son amant. Elle lui écrit « Nous sommes, vous et moi, des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude. »

Debussy aussi est dans le désarroi, il en est aux premiers balbutiements de Prélude à l’après-midi d’un faune.

Rodin arrive tout à son projet d’un Balzac, il cherche l’inspiration. Marguerite a un peu peur de lui, pour elle il est à la fois l’ours et l’ogre des contes.



Eugénie est témoin de la tension dans le couple, mais les chemins de la création se recoupent.

Eugénie devient pour quelques jours la secrétaire de Rodin et nous permet de partager leurs doutes, les affres de la création, la violence des sentiments.

L’auteur parvient à mêler très habilement un romanesque purement imaginaire et une réalité de la création.

Un roman qui effleure les trois grands destins avec une extrême sensibilité, beaucoup de délicatesse mais aussi avec une profonde vérité dans ce qu’elle peut avoir de dure, de noire et de désespérée.



Un petit régal que ce roman. Les éditions Arléa savent parfois dénicher des trésors, c’est eux qui avaient déniché Neige de M Fermine. J’ai retrouvé ici un roman qui m’a procuré un même plaisir


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Un été à l'Islette

Je continue l’aventure des 68 premières avec ce roman de Géraldine Jeffroy : Un été à l’Islette, ma quatorzième lecture de cette sélection « Rentrée littéraire 2019 ».



Un roman très court, environ cent-vingt pages, dévoré en un après-midi, le temps d’un trajet aller-retour en voiture et d’un début de soirée…

Un livre facile à lire, une belle histoire sur fond de vérité… Une extrapolation romancée à partir des séjours de Camille Claudel et Rodin au château de l’Islette.



Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre mais mon horizon d’attente était assez vaste car Camille Claudel m’intéresse beaucoup, à la fois pour son œuvre et son destin dans l’ombre de Rodin.

Géraldine Jeffroy m’a conquise par sa plume, son imagination, sa connaissance du contexte de création de deux œuvres maîtresses des deux sculpteurs, « La Valse » et « La statue de Balzac ». Le travail de Camille Claudel sur son couple de danseurs, chancelants, en déséquilibre devient métaphorique de sa relation compliquée avec Rodin : ainsi que le dit l’une des personnages de ce roman, la femme est triste et fatiguée car la danse se termine. Rodin, par contraste, travaille sur un projet plus important, plus caricatural aussi, une vision stylisée de Balzac, un concentré d’expressions, une évocation puissante du génie de l’écrivain.

Et il ne faut pas oublier Claude Debussy et son « après-midi d’un faune », musique extérieure à l’histoire mais faisant le lien entre Camille Claudel et le monde hors du château de l’Islette et de ce qui s’y passe. Une correspondance amicale ponctue le récit, lui donne une respiration, ménage des pauses.

Le regard extérieur d’Eugénie, la préceptrice de l’enfant qui servira de modèle à une autre œuvre de Camille Claudel, « La petite châtelaine » est à la fois l’écrin et le prisme de ce roman. Eugénie commence par se raconter puis s’oublie derrière la figure de Camille pour quelques semaines d’un été inoubliable.

Le dénouement surprend car on perd de vue, au fur et à mesure que l’été avance, que cette fin était annoncée. Alors, on revient au début, en mars 1916 quand Eugénie espérait le retour de quelqu’un et lui écrivait… et on comprend enfin que Géraldine Jeffroy nous a fait danser à sa façon.



L’auteure donne en fin de volume des précisions très utiles pour re-contextualiser cette échappée imaginaire dans l’art et la vie d’une immense artiste.

Une belle parenthèse littéraire.



https://www.facebook.com/piratedespal/

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Un été à l'Islette

Eugénie jeune fille en passe de devenir institutrice n’imagine pas qu’un homme puisse lui donner plus de satisfactions que les livres et la musique.

Envoyée en 1892 comme préceptrice dans la campagne tourangelle, au château de l’Islette, elle va y découvrir un monde inconnu pour elle, celui des artistes avec Camille jeune femme pâle une beauté sauvage, Claude Debussy et Auguste Rodin.



L’auteur nous propose ainsi de nous plonger le temps d’un été, dans l’univers tourmenté de Camille Claudel et de sa relation passionnée avec Rodin. C’est également à la naissance de 3 grandes œuvres que nous assistons : la valse de Claudel, le Balzac de Rodin et l’après midi d’un faune de Debussy.



Le texte est magnifique, tout en langueurs et lenteurs; il n’a rien à envier à certains textes du XIXeme; la qualité des descriptions nous transporte littéralement dans le château de l’Islettte et nous fait vivre au plus près les émotions de Camille.



La brièveté de ce roman (seul petit bémol), quasiment une nouvelle, ne peut que pousser le lecteur à vouloir aller encore un peu plus loin dans la biographie des trois grands artistes.

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Un été à l'Islette

Une institutrice écrit une longue lettre à un soldat pour lui dire les liens qui les rattachent.

En 1892, Eugénie est placée comme perceptrice chez la Châtelaine Madame Courcelle pour s'occuper de sa fille Marguerite.

Quelques jours plus tard arrive Camille Claudel qui vient tous les ans pour la période estivale. Elle passera ses journées le carnet à la main pour dessiner et la nuit, elle sculptera ses danseurs, oeuvre intitulée La valse jusqu'à ne plus tenir debout. Pendant ce temps, elle entretient une relation épistolaire avec Claude Debussy, celui-ci prépare L'après-midi d'un fauve pour Mallarmé.

Rodin vient également rejoindre Camille, pour y sculpter son Balzac.

L'histoire mêle le roman et le vécu de ces artistes ainsi que leurs sentiments.

On s'attache à ce récit qui est vraiment étincelant et poétique.
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Un été à l'Islette

Une très jolie découverte , une lecture qui se savoure, se déguste! l’espace d’un été, nous voyons sous les yeux d’Eugenie, jeune fille préceptrice de la petite châtelaine , peut-être, Camille Claudel qui crée, se débat avec Rodin, sa vie! Rodin y parait seigneur ours dont le charme mais aussi la violence peuvent être saisis entre les lignes.

Plausible ou pas, nous sommes comme résidants au château, témoins de ces moments !
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Un été à l'Islette

Elle est pas belle la vie ? Après une présentation de rentrée littéraire passionnante à Lyon, j’ai repris le train vers la Haute-Savoie en compagnie de Géraldine Jeffroy, ou plutôt de son premier roman "Un été à l’Islette". Deux heures pour savourer ce moment, comme hors du temps, dans un domaine aux portes d’Azay-le-Rideau, au point d’oublier le bavardage de mes voisines, le passage du contrôleur et le crissement des roues sur les rails.



Ce petit texte d’un peu plus de cent pages est un régal de délicatesse. C’est Eugénie, qui raconte en 1916, dans une lettre – dont je tairai l’importance – écrite à son fils parti à la guerre. Elle lui narre ce fameux été 1892 où, jeune fille, elle était venue à l’Islette en qualité de préceptrice de Marguerite, petite-fille de la maîtresse du lieu. Il fut riche en rencontres fabuleuses : Camille Claudel, et ses études sur les Valseurs et la petite châtelaine, Auguste Rodin qui cherchait l’inspiration pour son Balzac et ce cher Debussy en pleine composition du Prélude à l’après-midi d’un faune.



La prose est gracieuse, je l’ai dit, telle une porcelaine, musicale et poétique. "Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement." J’ai lu chaque terme, parfaitement choisi, sans un de trop qui ne dérange l’harmonie du texte, mais aussi écouté, emportée par la valse des mots. Il décrit à merveille chacun des personnages, les lieux et les sentiments. L’auteure possède ce talent d’associer la réalité des faits à une histoire parfaitement romanesque. L’écriture est d’une grande limpidité, sans la moindre ostentation et correspond totalement à la ligne éditoriale d’Arléa que décidément j’apprécie beaucoup.



"Un été à l’Islette" : une lecture aussi délicieuse à croquer qu’une muscadine, cette cerise confite au kirsch enrobée d’une crème de marron, trempée dans du chocolat puis roulée dans du sucre glace, spécialité ridelloise qui fait le bonheur de ceux qui la goûtent. Je suis prête à en déguster une deuxième.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Un été à l'Islette

Camille Claudel m’accompagne depuis longtemps. J’ai aimé la retrouver dans ce roman, suivre sa correspondance avec Debussy, la voir créer, l’entendre rire ou crier. J’ai aimé que Rodin soit absent le plus possible. J’ai aimé deviner son secret et le voir prendre chair. J’ai aimé les joues rebondies de Marguerite, ses libertés d’enfant, sa présence éternelle dans l’œuvre de l’artiste.

Un beau moment de lecture.
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Un été à l'Islette

Un tout petit roman qui m a fait passer une excellente soirée

Vu le nombre de pages je ne peux rien vous raconter

Sachez que nous sommes dans un château en Touraine l atmosphère est semaine

On plonge dans le passé en compagnie de Camille Debussy Rodin

Alors vite allez les retrouver
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Un été à l'Islette

Originaire de Chinon, Géraldine Jeffroy est professeur de lettres en région parisienne. Son second roman, Un été à l'Islette est disponible chez Arléa dans la Collection 1er mille. C'est dans le cadre des 68 premières fois que je l'ai découvert.



Eugénie, jeune Parisienne cultivée dont les parents craignent qu’elle ne devienne vieille fille, est engagée comme préceptrice au château de l’Islette, en Touraine. Dans ce décor enchanteur, elle s’attache aussitôt à Marguerite, sa petite élève. Entre deux leçons, Eugénie et l’enfant profitent de ce huis clos champêtre propice au repos et à l’insouciance. Mais lorsque Camille Claudel arrive à l’Islette pour en faire son atelier estival, l’artiste devient l’objet de toutes les attentions et de toutes les fascinations. Celle que l’on nomme respectueusement « Mademoiselle Camille » dessine le jour, sculpte la nuit. Elle travaille sans relâche à un groupe de valseurs jusqu’à l’épuisement. Malgré la chaleur étouffante et la poussière d’argile qui lui brûle les poumons, elle veut insuffler à son oeuvre suffisamment de son âme pour que ses personnages de terre s’animent. Et comme Rodin tarde à la rejoindre, elle trouve un réconfort dans sa correspondance avec Debussy.



Un été à l'Islette est un roman délicat qui nous mène en 1892 au plus près de trois grands artistes en proie à un élan créatif. Cet été-là, Camille Claudel crée La Valse, Auguste Rodin son fameux Balzac et Claude Debussy son Prélude à l’après-midi d’un faune.



Vérité historique et imaginaire se mêlent subtilement à travers la confession qu’Eugénie expédiera le 7 mars 1916 au soldat, Camille Farnoux du 232 RI, alors basé en Lorraine, tout comme à travers la correspondance que Camille Claudel entretient avec Claude Debussy. Ces deux-là échangent autour de leurs créations. Ils évoquent leurs tourments, leurs doutes, leurs passions. Eugénie quant à elle évoque sa rencontre avec ce lieu bucolique, ce château, ses habitants, sa jeune élève, sa découverte d'un monde qu'elle ne soupçonnait pas et qui va la fasciner. Elle y découvrira la passion à la fois créatrice et dévastatrice entre un homme et une femme, entre des artistes et leur Art. Sans barguignage possible, c'est bien à l'Islette en 1892 que le destin d'Eugénie a basculé.



Un été à l'Islette est un (trop) court roman intimiste à la fois empreint de poésie et de gravité. Subtilement servi par la plume à la fois délicate et classique de Géraldine Jeffroy, il transporte celui qui le tient entre ses mains. Un conseil, succombez au charme d'Un été à l'Islette.




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Un été à l'Islette

e dois cette lecture à Dominique, et grâce à ce roman j’ai passé un très bon dimanche alors que le temps était au gris et que les mauvaises nouvelles s’accumulaient autour de moi. C’est un roman délicieux, il m’a fait un bien fou et a chassé mon cafard ce jour-là. Et pourtant il n’a rien d’un roman « fell-good » , comme on l’entend d’habitude. Certes il se passe dans un cadre enchanteur le château de l’Islette

Mais comme il s’agit d’un épisode de la vie de Camille Claudel et de son terrible mentor Auguste Rodin, on est plutôt dans le drame que dans les amourettes champêtres.

Camille, vient dans ce lieu invitée par une châtelaine protectrice des artistes finir sa sculpture, la valse, qui a été refusée par l’académie car les corps de danseurs étaient trop dénudés. On apprend qu’elle correspondait aussi avec Debussy qui composait à Londres, à la même époque « L’après midi d’un faune ». Voilà pour les artistes que connaît bien Géraldine Jeffroy, professeur de lettres. Elle a alors imaginé une trame romanesque très plausible et qui ne pèse en rien sur l’objet de ce livre : la création artistique. Les personnages principaux sont des femmes, la narratrice, la petite Marguerite et surtout, surtout l’incroyable Camille Claudel qui toute sa vie a dû lutter pour faire reconnaître son talent jusqu’à en perdre la raison. Rodin est toujours lui-même;un vrai goujat, « un ogre » dit Debussy, mais il est aussi un homme de son époque et un très grand sculpteur. On se promène agréablement avec la narratrice, la petite Marguerite et Camille dans la campagne autour du château et on suit avec un grand intérêt la passion avec laquelle l’artiste crée cette oeuvre qui a su toucher un si grand public. Un moment de création donc, mais pas d’apaisement pour Camille. Je ne peux pas m’empêcher de penser à la fin de sa vie, internée en 1913, elle mourra pratiquement de faim en 1943 à l’asile de Montfavet dans le Vaucluse.
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Un été à l'Islette

Je remercie Babelio et les éditions Arlea de m'avoir permis de découvrir ce livre. Étant fan depuis longtemps de Camille Claudel, ce petit roman m'a beaucoup plu. L'écriture est poétique et l'histoire charmante. Eugénie, une jeune fille de bonne famille écrit une lettre à son mari parti au front en 1914. Elle lui parle d'un été où elle a été envoyée comme préceptrice d'une jeune demoiselle dans un château en Touraine. Durant, cet été de 1892, Eugénie va faire la connaissance de Melle Camille qui réside également au château pour l'été afin de réaliser une de ses plus grandes oeuvres. Nous découvrirons aussi son illustre amant Auguste Rodin ainsi que Claude Debussy, confident de Camille Claudel et célèbre pianiste. J'ai beaucoup apprécié ce roman, une vraie petite parenthèse de bonheur.
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