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4.35/5 (sur 140 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Géraldine Schwarz est une journaliste franco- allemande vivant à Berlin. Ancienne correspondante de l’AFP, elle collabore entre autres avec Le Monde, Arte et une émission politique de la télévision allemande Deutsche Welle. Elle enquête depuis quelques années dans les archives des services secrets allemands BND et a réalisé plusieurs documentaires pour France Télévisions.

En 2017, elle publie "Les amnésiques".

Source : Flammarion
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Les amnésiques, de Géraldine Schwarz


Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Je n'étais pas spécialement prédestinée à m'intéresser aux nazis. Les parents de mon père n'avaient été ni du côté des victimes, ni du côté des bourreaux. Ils ne s'étaient pas distingués par des actes de bravoure, mais n'avaient pas non plus péché par excès de zèle. Ils étaient simplement des Mitläufer, des personnes "qui marchent avec le courant". Simplement au sens où leur attitude avait été celle de la majorité du peuple allemand, une accumulation de petits aveuglements et de petites lâchetés qui, mis bout à bout, avaient créé les conditions nécessaires au déroulement de l'un des pires crimes d'État organisé que l'humanité ait connu. Après la défaite et pendant de longues années, le recul manqua à mes grands-parents comme à la plupart des Allemands pour réaliser que sans la participation des Mitläufer, même infime à l'échelle individuelle, Hitler n'aurait pas été en mesure de commettre des crimes d'une telle ampleur.
Le Führer lui-même le pressentait et prenait régulièrement la température de son peuple pour voir jusqu'où il pouvait aller, ce qui passait et ne passait pas, tout en l'inondant de propagande nazie et antisémite.
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Cette quête de pureté et d'essence, je la retrouve au plus profond de l'âme allemande, dans son dégoût pour la légèreté, son inclination pour l'absolu, dans l'infâme comme dans le beau. Dans sa vision de l'amour aussi, où Goethe et les romantiques allemands ont laissé un héritage indélébile, un amour mystique et prédestiné, unique, torturé et irrationnel, une valeur absolue qui se passe de réciprocité pour exister, quitte à mener au désespoir et à la mort. (...)
Quel contraste avec la "manière d'aimer" à la française, inspirée de l'écriture libertine du XVIIIe siècle puis revisitée par Stendhal, Flaubert et Balzac, où la séduction est érigée en art psychologique et stratégique, où le jeu et la sensualité jouent une part essentielle, où l'on pense avant de ressentir.
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De manière générale, les Français avaient acquis la réputation d'être la puissance d'occupation la plus magnanime envers les anciens responsables nazis. Le fait que la France avait étroitement coopéré avec le IIIe Reich et que son administration après la guerre était encore truffée d'anciens collaborateurs de Vichy qui redoutaient que les accusations contre les nazis ne se retournent contre eux a certainement pesé sur cette mansuétude.
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" Avant, nous ne mangions que des pommes de terre et après l'annexion nous avions de la viande dans notre soupe. "

Géraldine Schwarz citant une vieille dame d'origine tchèque à propos de l'annexion de son pays par les nazis en 1938, et d'ajouter : "Je fus frappée... à quel point le motif d'une adhésion à un régime peut être simple : "de la viande dans notre soupe."

(page 119)
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Il fallut se rendre à l'évidence: le travail de mémoire du national-socialisme, si central dans la construction de l'identité des Allemands de l'Ouest, avait été négligé en RDA, laissant à l'Allemagne réunifiée un héritage explosif.
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Or, à se convaincre pendant cinquante ans que « Vichy, ce n’est pas la France », la France n’a pas creusé certaines questions fondamentales : Comment passer d’une dictature à une démocratie ? Jusqu’où remontent les racines de l’extrême droite et de l’antisémitisme français ? Comment changer la mentalité d’un peuple, des Mitläufer français ?
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Pendant des décennies, les Italiens vécurent dans le déni d’avoir été des bourreaux et se nourrirent du mythe que la majorité d’entre eux avaient résisté au fascisme, alors que le mouvement de résistance armé avait compté environ 300 000 personnes et, surtout, il ne s’était constitué qu’après l’invasion allemande, en 1943. Auparavant, une majorité écrasante d’Italiens avaient soutenu Mussolini et ses guerres criminelles. « C’est ainsi qu’est née la légende des Italiens brava gente, comme l’a décrit l’intellectuel Angelo Del Boca : des braves gens qui ne font pas de mal à une mouche, contrairement au mal absolu, le nazisme, explique Giovanni Donfrancesco. Le cinéma aussi a joué un rôle dans ce mythe. »
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Je me demande souvent ce que j'aurais fait. Je ne le saurai jamais. Ce qui importe, je l'ai compris en lisant ces lignes de l'historien Norbert Frei : que nous ne sachions pas comment nous nous serions comportés "ne veut pas dire que nous ne sachions pas comment nous aurions dû nous comporter". Et comment nous devrions nous comporter à l'avenir.
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Ces experts, en rupture avec l’historiographie classique, affirmaient que l’assassinat des juifs d’Europe était le résultat d’une multitude d’initiatives criminelles individuelles, prises à la fois sur le terrain et dans les labyrinthes de la bureaucratie prolifique du Reich. Leur thèse était dérangeante puisqu’elle ne permettait plus de rejeter toutes les responsabilités sur les représentants de l’État et forçait à imaginer des centaines de milliers de coupables.
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Karl Schwarz n’était pas un nostalgique du IIIe Reich, contrairement à 40 % des Allemands qui à la fin de 1951 affirmaient préférer l’ancien régime au nouveau.
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