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Critiques de Gérard Araud (33)
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Histoires diplomatiques : Leçons d'hier pour ..

Le mot “diplomatique” peut paraître rébarbatif et donc le contenu de ce livre tout autant ! Mais là vous faites une grosse erreur, il intéressant, captivant, très bien écrit, à la portée de qui veut se renseigner un peu sur le monde diplomatique et les rôles des diplomates !



Gérard Araud a une façon d’aborder l’Histoire de France, principalement, par le biais de décisions prises en politique et défendues par les diplomates, ambassadeurs entre autres !



Il explique ce qui avait été décidé et ce qui avait réussi tout autant que ce qui aurait pu ou du se faire ! Il nous fait entrer dans les coulisses d’événements avérés ou évités et démontre qu’un diplomate ne doit en aucun cas s’impliquer selon ses idées mais tout faire pour arriver au but qui lui a été assigné !



Je n’avais aucune idée précise sur la fonction d’un ambassadeur et encore moins de son rôle et Gérard Araud a trouvé le ton juste pour éclairer la lanterne des néophytes et surtout faire de cet essai une lecture très intéressante avec une vue différente sur l’Histoire politique.



Je comprends que l’auteur a pu être estimé avoir été l’un des meilleurs ambassadeurs français, il a manifestement l’art et la manière de partager son savoir-faire et ses connaissances !



#Histoiresdiplomatiques #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge ABC 2022/2023
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Passeport diplomatique

Pour tenter de comprendre ce qui est arrivé aux Etats Unis lors des élections présidentielles qui à la surprise -quasi- générale portèrent Donald Trump à la Maison Blanche en Novembre 2016, rien de tel que ce récit.

C'est un livre de mémoires venant clore l'activité diplomatique d'un homme de talent ,observateur intransigeant et fin connaisseur de ce milieu assez opaque aux profanes que nous sommes (babéliens basiques ).

Entendu lors d'un bref entretien de présentation de son livre j'ai noté ,par delà l élégance du ton, l'acuité du regard et la justesse de ses descriptions toujours replacées dans leur contexte géo politique (on oublie vite l actu !!)

Ce bouquin est fait pour moi ** me dis-je et malgré la difficulté à le trouver dans ma petite librairie de province ; je l'aii lu en un week end (pluvieux)

Style et souci du détail ,éclairage des situations et sens des formules agrémentées des bémols de rigueur dressent un tableau fouillé du fonctionnement du Quai (de "la Maison" comme les Maisons de Champagne ???) .

Rappel à chaque occasion de qui est/était en charge de ce ministère hautement convoité mais pas toujours tenu par des personnages "à la hauteur " Quelques uns ne demanderont pas de dédicace (des noms ?? non .......lisez c'est savoureux à souhait)

En fait le lecteur aurait intérêt à débuter par la période qui vit le séisme Trump chambouler l'establishment américain- et mondial- qui ne s'en remet pas encore ; puis à revenir à la chronologie du récit .

Métier exigeant et ingrat où l'on se doit de soigner l'emballage des notes et communiqués si l'on veut être pris au sérieux .

Gérard Araud passe au crible sa belle carrière et nous réconcilie avec "les politiques " pour autant que ceux -ci méritent la considération des citoyens que nous sommes en ces temps de démagogie où

l'émotion tient lieu de réflexion .(Phénomène twitter etc....)

A mettre dans le cartable des lycéens curieux de la rumeur du monde .

**En 1964, un bref passage à Sciences Po me permit d'y croiser un jeune PPDA fringant et ambitieux mais je choisis de "jetter l éponge" avant que d'arriver au port ...!!!
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Passeport diplomatique

Excellente lecture qui m'a éclairée sur les rouages de la politique mondiale.

Aussi, que la réalité des choses est toujours bien plus complexe que ce que les médias nous en disent.

L'éclairage sur Trump est édifiant ! C'est une bonne chose qu'il ait été battu, mais ce qui est primordial dans ce livre c'est le pourquoi de la venue de cet homme au pouvoir dans la démocratie américaine.

Pour ceux que cela intéresse, ce témoignage apporte quelques lumières, autant sur les politiques françaises que celles des états étrangers.

Et punaise, il étrille quelques anciens ministres au passage et ce n'est pas triste !
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Histoires diplomatiques : Leçons d'hier pour ..

C'est un livre bref mais dense, essentiel pour ceux qui veulent, comme moi, tenter de comprendre la marche du monde. le retour d'expérience d'un de nos diplomates les plus éminents (Polytechnique, Sciences po et ENA), aujourd'hui en retraite et qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense du monde et plus spécialement de la politique étrangère de la France.



Il ne s'agit pas d'une histoire de la diplomatie, mais de l'explication très claire de quelques moments cruciaux de la politique internationale depuis la fin de la guerre de succession d'Espagne en 1700 jusqu'à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.



Une constante : la rivalité séculaire franco-britannique, jusqu'à la fin de l'Entente cordiale après le Brexit. Pour les Anglais, le pire cauchemar est l'apparition d'une puissance hégémonique sur le continent. Napoléon, lui, ne rêve que d'une Europe subordonnée à la France et non à l'équilibre des forces. La paix d'Amiens de 1802 n'est en fait qu'une trêve. le prétexte de la rupture sera Malte en 1803, qui inaugure 12 années de guerres que Napoléon perdra définitivement. Car c'est un mauvais négociateur qui n'a pas le sens des limites, alors que la diplomatie n'est que la recherche d'un compromis.



Après le congrès de Vienne, la France cependant n'est pas maltraitée : pas d'indemnité ni amputation de son territoire d'origine. Elle reste forte car elle fait contrepoids à la Russie qui ne cesse d'avancer vers l'ouest au point de menacer l'équilibre européen (déjà !).



La diplomatie est l'instrument de la paix, de sa recherche et de son élaboration, mais souvent les dirigeants ont la fâcheuse tendance à vouloir négocier eux-mêmes … Autre erreur funeste : se laisser entraîner dans une alliance, qui est un moyen mais ne doit pas être une contrainte, sauf en cas d'agression.



Une partie intéressante de ce livre, rarement évoquée, est la défense des clauses des traités de Versailles, « cette paix carthaginoise qui aurait nourri le ressentiment du peuple allemand. » En réalité, c'est l'apparence d'une victoire et la négation d'une défaite. Car ce ne sont pas les indemnités de guerre qui ont causé l'accession au pouvoir des nazis : en 1925, l'Allemagne a retrouvé son PIB de 1914 et au total, elle n'aura réglé que 3% de sa richesse (en comparaison, la France a réglé une indemnité représentant 30% de son PIB en 1872.)



Retour aussi sur Munich, l'asservissement de la politique étrangère de la France à celle de la Grande Bretagne, dans cette politique d'appeasement qui suscite dans les deux opinions publiques une adhésion massive, par anticommunisme essentiellement.



On termine en apothéose avec le fiasco de l'affaire de Suez en 1956, et les échecs successifs des Etats-Unis en Irak – malgré le refus de la France - en Afghanistan, la présence trop longue de notre pays au Mali.



Conclusion : le recours à la force est un instrument primitif qui permet rarement d'atteindre des objectifs politiques complexes. Imposer des valeurs à des pays qui n'en veulent pas est, la plupart du temps, impossible parce que l'histoire, la géographie et la culture définissent les limites étroites à ce qu'une société peut admettre.



Une magistrale leçon de diplomatie qui éclaire bien des zones d'ombre de l'histoire des relations internationales.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Passeport diplomatique

En règle générale j aime bien lire des mémoires de diplomates cela permet de découvrir des pays et de

s informer sur la la politique étrangère française.

Gérard Araud Polytechnicien et Enarque a fait une brillante carrière ,il a notamment été ambassadeur en Israël et aux Etats-unis .

Mais il a également beaucoup travaillé à Paris au Ministère des Affaires Etrangères donc pour la dépaysement on repassera.

J ai trouvé son récit souvent ennuyeux parfois trop technique sauf en ce qui concerne la partie sur Donald Trump qui elle est très intéressante.

Peut être n ai-je pas les compétences nécessaires en relations internationales pour pouvoir mieux l apprécier?
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Passeport diplomatique

″ Être diplomate suppose une certaine dose de patience. ‶



Si comme moi vous pensiez qu’un diplomate sert obligatoirement son pays comme consul ou ambassadeur, alors, ce livre est fait pour vous !



Libéré du devoir de réserve, alpha et l’oméga de tout diplomate, Gérard Araud prend la plume pour relater de façon claire, et exigeante sa carrière au sein de la diplomatie française, son travail en étroite relation avec les acteurs politiques successifs, et remet en place quarante années de crises et de conflits ici ou là en montrant à chaque fois le travail de l’ombre ingrat et le rôle d’équilibriste qui fut le sien dans l’intérêt de la France.



Gérard Araud a connu les grandes institutions internationales : OTAN, Union Européenne, ONU où il s’est senti le plus à son aise. J’ai particulièrement apprécié la partie qu’il lui consacre et en particulier ses explications limpides quant à son fonctionnement et ses subtilités. C’est à l’ONU que se révèlent (ou pas) les talents de négociateur d’un diplomate.



Gérard Araud a une excellente connaissance du moyen -orient, et a beaucoup travaillé sur l’épineux dossier nucléaire iranien. Il apporte ici son expertise, remet les choses dans leur contexte et pose ainsi la problématique, ses tenants et aboutissants pour mieux comprendre ce qui se passe de nos jours.



C’est à Washington où il est nommé ambassadeur (poste prestigieux dans la hiérarchie du quai d’Orsay) qu’il finira sa carrière servant durant les dernières années d’Obama et le début de mandat de Trump, jetant un regard dénué de parti pris et sans illusions. Mr Araud fait parti de ces diplomates qui en poste, sillonnent le pays afin d’appréhender lui-même la situation.



‶Nous venions de comprendre que cette élection aurait des conséquences directes sur nos pays. Rien ne nous permettait d’espérer qu’elles soient positives. ″



J’ai beaucoup apprécié cet ouvrage qui d’une part m’a beaucoup appris, qui en outre m’a semblé équilibré au sens où son auteur ne concentre pas la lumière sur sa seule personne, et qui sans trahir ce qui doit rester secret, éclaire malgré tout le citoyen lambda sur les tenants et aboutissants de la voix de la France dans le monde.



Un grand merci aux éditions Grasset et Netgalley pour la lecture de cet ouvrage.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Nous étions seuls : L'histoire diplomatique d..

FRANCE 1918 : UNE VICTOIRE À LA PYRRHUS.

Une histoire de l’entre deux guerres réécrite. Avec une thèse bien argumentée et qui se lit comme un roman à suspens bien qu’on en connaisse le triste dénouement.

En 1918, la France est un pays meurtri : pertes humaines 30% des 18-35 ans à laquelle s’ajoute une baisse de la natalité de 40%.

Elle a perdu les 3/4 de son potentiel industriel : le 1/3 nord de la France a été ravagé par les combats ; de plus les allemands en quittant le pays ont noyé les mines de charbon, détruit les usines, arraché les arbres fruitiers. Le vainqueur est ruiné alors que l’Allemagne est intacte n’ayant pas eu de combat sur son territoire. D’ailleurs, en 1929 cette dernière a retrouvé son PIB d’avant guerre, tandis que la France s’est endettée de 33 milliard de francs or pour sa reconstruction.

De plus, l’inflation que l’Allemagne a laissée filer au détriment de sa classe moyenne, a permîs de dévaluer la dette.

Or, le très brillant et écouté Keynes publie une analyse biaisée du traité de Versailles (peut être influencée par sa liaison avec un membre de la délégation allemande) qui va se graver au marbre dans tous les esprits : le traité de Versailles aurait fait le lit de la 2eme guerre mondiale, alors que pour l’auteur, c’est en réalité la crise de 1929 qui a engendré le nazisme.

Avec le traité de Versailles, l’Angleterre a eu ce qu’elle voulait : colonies et flotte allemande. De plus, pour améliorer ses échanges extérieurs, elle contribue à relancer l’économie allemande en vidant le traité de Versailles de sa substance par une politique très germanophile ; elle a obtenu sa quote part de dommages de guerre alors qu’elle a peu perdu (quelques navires torpillés par les sous marins allemands) : les armes des soldats anglais et américains ont été fournies pour l’essentiel par la France.

Responsabilité des USA : « Les fruits de la victoire de 1918 furent perdus parce que les Americains refusèrent d’accorder à la France les garanties qu’elle réclamait sur le Rhin. Puis les anglais se récusèrent stupidement en les suivant »

Erreurs stratégiques : la France, traumatisée par la guerre 14-18, reste sur une ligne défensive et non offensive. La ligne Maginot, supposée économiser des effectifs, en immobiliseront au contraire une quantité considérable faisant perdre à l’armée toute mobilité ; la moitié de l’armée française attendra l’arme au pied pendant qu’elle sera contournée contournée par le nord. Malgré des avertissements éclairés (colonel de Gaulle) on n’envisage pas de grandes unités blindées, on considère que l’aviation joue un rôle accessoire et on continue de s’enthousiasmer pour le cheval. Ainsi, la France se prépare à renouveler la grande bataille d’infanterie qu’elle a gagnée à Verdun.

Dès 1936, tout joue contre la France : elle est trahie par la diplomatie anglo-saxonne ; Blum bien que socialiste, refuse d’aider la république espagnole pour ne pas cautionner le bolchevisme, ce qui autorise la présence des troupes allemandes en Espagne ; l’Italie rentre dans l’Axe car Mussolini n’est soutenu ni par la France ni par l’Angleterre quand il envahit l’Éthiopie : ainsi, la France qui a encore la meilleure armée du monde, est entourée de forces neutre (Belgique) ou hostiles sur 3 frontières et se prive d’une alliance avec l’URSS, qui, avec Angleterre eut été dissuasive pour Hitler.

A propos des Accords de Munich : « Chamberlain dirige, Daladier subit »

Influence des USA : pour assurer le remboursement de la dette allemande, ils sacrifient les besoins de réparation des dommages de guerre français du traité de Versailles.

L’auteur conclue par une uchronie : que se serait il passé si les Français n’avaient pas eu le moral dans les chaussettes et avaient été plus réactifs?

Ce livre, précieux, écrit par un ancien ambassadeur de France aux USA, procure une vision bousculante, à ceux qui ont appris l’histoire dans les manuels scolaires.
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Henry Kissinger : Le diplomate du siècle

Première surprise: apprendre que Kissinger est toujours vivant. Agé aujourd'hui de 98 ans, cet homme du passé vit toujours et il reste encore aujourd'hui une référence pour certains hommes d'Etat.

Cette biographie intéressera surtout les passionnés de géopolitique. Les guerres des années 50 à 70, sur le terrain asiatique, mais aussi la guerre froide et la menace nucléaire sont disséquée et analysées. Kissinger était alors l'homme fort du moment.

Quittant le pouvoir en 1977 pour ne plus y revenir, il n'a jamais cessé de vouloir peser sur le monde. Il reste encore aujourd'hui le seul conseiller national de la défense américaine dont le nom a traversé les époques.
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Nous étions seuls : L'histoire diplomatique d..

Eminent diplomate (son dernier poste était à Washington en tant qu'ambassadeur de France), Gérard Araud ne renonce pas à apporter un éclairage original sur les affaires du monde et, qui sait. y apporter son grain de sel. Avec "Nous étions seuls, une histoire diplomatique de la France 1919-1939" il nous livre un ouvrage passionnant non pas d'historien mais de "professionnel". G. Araud relit la lente descente aux enfers que fut l'entre deux guerres sous un éclairage cru et sans fioriture.



L'auteur ne fait donc pas oeuvre d'historien. Il ne prétend pas avoir dépouillé de nouvelles archives, exhumé des secrets d'Etat pouvant donner lieu à des révélations inédites. Non, il livre sa thèse sur ce qui a conduit la France au désastre de 1940 dont nous gardons la mémoire enfouie et toujours douloureuse.



Sans sous estimer les erreurs et les renoncements de la diplomatie française, G. Araud place au ban des accusés la Grande Bretagne et les Etats-Unis. La première pour avoir de tous temps privilégié à son profit la division entre les Etats de l'Europe continentale (et en l'occurrence au détriment de la France perçue, à tort, comme nettement pus puissante que l'Allemagne) ; et les deuxièmes pour fondamentalement se désintéresser de l'Europe et de ses querelles sauf quand cela nuit au commerce et aux intérêts américains. L'auteur n'hésite pas à parler de "trahison" à l'égard de la France de la part de deux pays qui s'étaient formellement engagés à préserver sa sécurité.



G. Araud, fort de nombreux arguments, citations... s'emploie donc à déboulonner quelques idées reçues, par ex. sur le traité de Versailles (certes imparfait, mais en rien un "diktat"), la "victoire" de la France en 1918 (victoire en trompe l'oeil ou du moins à la Pyrrhus) ; sans hésiter non plus à livrer des piques (en juin 40, sans la Manche, Londres serait tombé avant Paris).



On pourra discuter de ces thèses et cela sera tant mieux. Le livre quoi qu'il en soit me semble très salutaire. Et surtout, la géographie et les caractères nationaux étant ce qu'ils sont, ces analyses semblent encore pertinentes aujourd'hui par ex. sur la vraie nature des engagements internationaux des Etats-Unis ou la duplicité toujours renouvelée de la Grande-Bretagne à l'égard de l'Europe.





avoir
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Passeport diplomatique

Avec « Passeport diplomatique », Gérard Araud retrace sa carrière de diplomate de 1982 à 2019. Ses fonctions lui ont permis d’accéder à des postes importants et d’approfondir des dossiers complexes : l’affaire iranienne et l’accord sur le nucléaire, ambassadeur à Jérusalem, conseiller diplomatique au ministère de la Défense, membre de la délégation française au sein de l’Alliance de l’Atlantique Nord puis de l’Otan , représentant de la France au conseil de Sécurité de l’ONU, puis ambassadeur de France à Washington. L’intérêt du livre tient aux analyses que l’auteur porte sur les fonctions de diplomate, sur les dossiers qui ont défrayé l’actualité depuis quarante 40 ans. La dernière partie, plus développée, explique la victoire électorale de Donald Trump en liaison avec l’état de la société américaine, de sa situation économique, sociale, religieuse … Son regard ne manque pas de recul, d’humour . Il apporte, avec mesure, des remarques personnelles sur les acteurs politiques. L’ouvrage est donc un « savant » dosage entre le récit des soubresauts de l’Histoire Contemporaine , une évaluation des succès et des limites de la fonction de diplomate, le regard du spécialiste sur les solutions élaborées et les appréciations tempérées sur les rencontres vécues. « Passeport diplomatique » est un ouvrage intéressant, nuancé par l’approche diplomatique mais marqué par une vision humaine. L’art du compromis est celui du diplomate.
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Passeport diplomatique

Un témoignage intéressant d'un ancien haut fonctionnaire et diplomate. Le bonhomme est quand même partial, le contraire eu été étonnant mais il a l'honnêteté de le reconnaître. Malgré cela, il livre ses mémoires sans (trop de) langue de bois et tout en sachant mettre en valeur les qualités de certains de ses "adversaires" (russes ou chinois par exemple). Il est aussi capable de pointer du doigt les travers de son service et de son ministère, comme de certains de ses ministres. Par contre, Emmanuel Macron est encensé de manière très ostentatoire.



La partie qui m'a le plus intéressé et m'a semblé la plus poussée est son analyse qu'il fait des USA, de l'arrivée de Trump au pouvoir et du fonctionnement de son "administration" (oui entre guillemets). On sent que Gérard Araud connait son sujet et j'ai appris beaucoup de choses.



J'ai eu plus de mal avec le ton très (trop) complaisant envers Israël et les israéliens. Non pas que je m'attendais à y trouver une condamnation du sionisme et de la politique expansionniste de l'état hébreux, mais quand même... Certains passages m'ont franchement agacés.



Un ouvrage intéressant à lire, un peu succinct parfois et il faut bien garder à l'esprit que ce sont des mémoires, par un travail journalistique. Il aurait fait le double de page que ça ne m'aurait pas dérangé si cela avait pu lui permettre de présenter les choses plus finement.
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Histoires diplomatiques : Leçons d'hier pour ..

Je recommande vivement la lecture du bienvenu "Histoires diplomatiques - Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui" de Gérard Araud qui a pour objectif de "nourrir le réarmement intellectuel de l'opinion publique française face au renouveau de la politique de puissance qu'entraînent le retrait américain et l'émergence de nouvelles puissances".

Gérard Araud revient avec réalisme sur les moments clés de notre histoire moderne, il les éclaire d'un point de vue souvent original et en tire avec profondeur les leçons que notre pays doit en tirer pour sa politique étrangère.

Le livre est bien trop riche pour être résumé en quelques phrases et j'ai dû me limiter dans les citations que j'en fais par ailleurs. Pour donner le ton de l'ouvrage, voici juste quelques perles :

Sur l'Union Européenne :

"Pour caricaturer, les membres de l'Union européenne ont transféré des champs de bataille aux corridors de Bruxelles leurs querelles où elles sont résolues sur la base des rapports de force mais par le biais de procédures agréées et dans le respect de principes généraux qui défendent les intérêts majeurs de chacun."

"La coopération est l'état le plus naturel des relations entre voisins européens; elle n'exclut pas, à l'occasion, la concurrence voire la rivalité. Il ne s'agit ni de l'ignorer, ni de dramatiser mais de l'admettre et de le gérer avec lucidité et retenue."

Sur la relation entre la France et l'Allemagne "plus forte que jamais, en position d'imposer sa vision de l'avenir de l'Europe" :

"(…) en s'opposant à l'apparition d'institutions européennes fortes et en étant incapables d'assainir les finances publiques et d'adapter l'appareil productif à la mondialisation, les gouvernements français successifs portent une part de responsabilité dans l'effacement de notre pays aujourd'hui. L'ascendant de l'Allemagne est d'abord le fruit de la crise de ses partenaires, au premier rang desquels la France. Elle ne l'a pas cherché; il est le fruit de ses vertus, des faiblesses des autres et des circonstances.

La conclusion s'impose d'elle-même : la « question allemande » est aussi et peut-être surtout une « question française ». C'est à la France qu'il appartient de rétablir un partenariat plus égal. Elle doit le faire sans naiveté mais sans paranoïa."

Sur l'OTAN :

Les Européens doivent être conscients que "l'engagement américain sur leur continent ne repose pas sur une solidarité occidentale fondée sur des valeurs communes comme ils s'en gargarisent mais, de manière plus solide, sur la nécessité pour Washington de s'assurer qu'aucune menace ne puisse y apparaître.

Sur les racines de l'anti-américanisme français :

"La France se doit de manifester sa gratitude pour le rôle des États-Unis dans la libération du territoire national en 1944-1945 et elle le fait avec sincérité et force." mais "La reconnaissance de la France ne peut manquer d'être teintée d'amertume" car il y a aussi "le souvenir vague que non seulement les États-Unis étaient absents en 1939 mais que, tout au long de l'entre-deux-guerres, ils se sont comportés à notre égard comme des créanciers sourcilleux dont les sympathies allaient vers l'Allemagne"

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Henry Kissinger : Le diplomate du siècle

Une passionnante biographie d'un grand maître et gourou de la politique étrangère américaine. . Et aussi une passionnante histoire des batailles diplomatiques d'années soixante et doixante-dix. Pas seulement un manuel pour les diplomates mais un très bon livre.
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Henry Kissinger : Le diplomate du siècle

Gérard Araud qui fut représentant de la France aux Nations Unies ,puis ambassadeur de France à Washington ,nous livre ce portrait de Kissinger ,conseiller de plusieurs chefs d'état américains tels que Nixon ou Gerald Ford .

Il raconte le parcours de ce petit juif allemand qui arrivera au sommet de l'état américain ,fréquentera les grands de ce monde et les conseillera sur des sujets aussi importants que la reconnaissance de la Chine populaire ,la fin de la guerre du Vietnam , les relations entre Israël et le monde arabe.

Ce n'est pas seulement une biographie mais un jugement sur l'action politique d'un homme hors du commun.

On se demande, toutefois, en lisant cette biographie si Gérard Araud ne rêverait pas lui même d'un tel parcours .
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Passeport diplomatique

un récit détaillé et intelligent de la politique étrangère de la France des années soixante à nos jours.

Gérard Araud a connu quarante ans de diplomatie. Il commence sa carrière , en Israël en 1962 et finit ambassadeur aux États Unis, sous la présidence Obama et Trump.

Ses mémoires sont un régal pour les passionnés de géopolitique.

Son analyse est fine et rigoureuse, ses anecdotes savoureuses. En diplomate averti, il sait prendre du recul face aux événements, se montrer tolérant et trouver des compromis.

Un regret, ce superbe essai se termine sous la présidence Trump. J’ aurais, pourtant, aimé que l’ auteur livre sa vision de l’ invasion du Capitole, de la victoire de Joe Biden ou du phénomène Woke.

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Passeport diplomatique

au delà des opinions politiques, il y a des hommes cultivés, compétents et expérimentés que l'on a envie de rencontrer. Gérard ARAUd me parait de ceux là. Son livre témoignage met en avant les efforts à réaliser et à accepter pour réduire au maximum l'idéal et les circonstances concrètes.

Témoignage, diplomatique, qui remet en perspectives plusieurs décennies de notre histoire contemporaine.

Une personnalité aux réflexions stimulantes intellectuellement, un livre utile.
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Nous étions seuls : L'histoire diplomatique d..

« Jacques Bainville avait tout prévu », évidemment et il est heureux que l’auteur le reconnaisse. J’ai bien apprécié l’équilibre qui guide sa plume entre d’une part la critique des hommes, des pays, des politiques et d’autre part la mise en évidence des facteurs personnels, économiques, historiques, sociologiques qui ficelaient les acteurs et ont conduit à la catastrophe qui était en germe en 1918. La guerre d’Ukraine à laquelle l’auteur fait allusion est née de la même façon, enfant des hommes et de multiples facteurs. L’auteur conclut « qu’il n’y a pas de politique étrangère sans un horizon de recours à la force « » et son livre le démontre amplement. Il souligne ainsi à juste titre que la force doit être au service de la diplomatie mais qu’elle est indispensable.

Je connaissais déjà l’histoire mais le livre de Gérard Araud m’a violemment ému à tel point que j’en ai arrêté la lecture plusieurs fois, Heureusement les plaisants( et souvent amères) portraits que dresse l’auteur de certains homme politiques permettent de se détendre et de s’échapper du lacet dans lequel on voit notre pays se débattre seul.

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Passeport diplomatique

Pour en apprendre plus concernant la diplomatie c'est le livre qu'il faut.

Personnellement j'en ai appris énormément sur l'administration Trump mais également sur la politique des États-Unis, ce bouquin est une mine d'or pour en apprendre d'avantage sur la politique extérieure française.
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Passeport diplomatique

Passeport diplomatique est un éclairage passionnant sur la géopolitique des 40 dernières années.



Carnet de souvenirs plus que précis de géopolitique, Gérard Araud nous dévoile ainsi quelques fragments de ce que sont tout à la fois les coulisses et l'arène des relations internationales. Passé par Israël, les Etats-Unis, le ministère de la Défense, l'OTAN et l'Union Européenne, l'auteur décrypte pour nous quelques temps forts politiques de ces dernières années.



Si la lecture pourra se révéler complexe par moment pour une partie lecteurs, non par le style mais plus par les références nécessaires, il ne s'agit pas pour autant d'un traité technique des pratiques de la diplomatie et le contenu reste à la fois instructif et divertissant.

A recommander chaudement si vous avez apprécié "Quay d'Orsay", de Lanzac et Blain.
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Passeport diplomatique

On peut ne considérer l'ouvrage que comme le CV commenté d'une belle carrière de diplomate avec des pages, certes fort bien écrites mais parfois peu passionnantes, d'autant qu'on y sent poindre parfois la bonne opinion que l'auteur a lui de même.

Fort heureusement, conformément à la promesse de la 4ème de couverture, on y découvre aussi "les coulisses de la diplomatie" et "comment se fait la politique de notre pays sur la scène internationale". Ce versant de l'ouvrage est fort intéressant, notamment dans la description des rapports qui s'établissent, plus ou moins bien, entre le Quai d'Orsay et les ministres qui se succèdent à sa tête ainsi qu'avec les Présidents successifs. Ou lorsque Gérard Araud décrit les relations avec les membres des différentes délégations à l'ONU. Avec, en contrepoint, quelques portraits hauts en couleurs (mais sans jamais dévoiler ce qui ne doit pas l'être).

En revanche, les rapports qui s'instaurent au sein du ministère des Affaires étrangères ou entre ce ministère et les autres ministères m'ont moins intéressé car ils m'ont semblé beaucoup ressembler à ceux qui s'établissent au sein des grandes entreprises.

Gérard Araud est captivant dans sa perception de l'évolution du monde depuis 40 ans, dans sa vision de l'Europe ou lorsqu'il aide à mieux comprendre deux pays qu'il connaît particulièrement bien, les Etats-Unis et Israël. Il nous donne enfin sa vision de la diplomatie : in fine, certes "la raison du plus fort est toujours la meilleure" mais, conduite avec pragmatisme, en ne dédaignant pas de faire des petits pas, elle épargne les vies humaines.
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