Cette enfant-là ne ressemblait en rien aux jeunes filles révoltées qui frémissent de colère face aux ordres qu’on leur donne et qui ne songent qu’à s’insurger pour outrepasser les volontés de leurs parents. Non, au contraire, Azalaïs de la Montezane brillait d’une force paisible et saine, comme si elle s’était imprégnée de toute la puissance de la terre camarguaise, âpre de sel et de soleil. Tous ceux qui la connaissaient bien savaient que jamais elle ne s’opposerait à la volonté de son père et ils s’inquiétaient de savoir si un jour, le Capitaine trouverait parmi les prétendants de sa fille un garçon susceptible de lui paraître digne d’elle. Et digne, surtout, des ambitions féroces qu’il persistait à nourrir…