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3.5/5 (sur 9 notes)

Biographie :

Gérard Nissim Amzallag est un biologiste français, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de sciences naturelles et docteur de l’université hébraïque de Jérusalem. Il poursuit depuis vingt ans des recherches dans des domaines variés, incluant la biologie végétale, l’évolution, l’histoire des sciences et l’épistémologie. Il conduit en parallèle depuis dix ans des recherches historiques sur le monde cananéen ancien et son parallèle avec le monde égéen.

Il est l’auteur de deux ouvrages, le premier en épistémologie de la biologie, La Raison malmenée – De l’origine des idées reçues en biologie moderne (CNRS Éditions, Paris, 2002) et le second proposant une vision non mécaniciste du vivant, L’Homme végétal – Pour une autonomie du vivant (Albin Michel, Paris, 2003). Il travaille actuellement à la rédaction d’un ouvrage synthétique sur l’Histoire du monde cananéen ancien, depuis le chalcolithique jusqu’à l’avènement du monothéisme.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« La Forge de Dieu. Aux origines de la Bible », de Nissim Amzallag (2020, Editions du Cerf, 304 p.) envisage le début du monothéisme au terme duquel le petit dieu Yahvé, ou plus simplement le tétragramme YHWH, puisqu’il est interdit d’écrire son nom, s’est imposé dans le Moyen Orient
Gérard Nissim Amzallag est un biologiste français qui a traité l‘épistémologie dans cette matière. En résulte « La raison malmenée. De l'origine des idées reçues en biologie moderne » (2002, CNRS Editions, 264 p.). Il y développe une théorie sur son approche purement réductionniste qui s'est progressivement imposée au cours du XXe siècle sur la base de critères idéologiques. Tout cela serait dû aux alliances que les scientifiques ont établis avec le pouvoir politique, ou autres groupes de pouvoirs au sein des sociétés, d’où le système de « reproduction » au sein de la communauté scientifique. L’intérêt de cet ouvrage réside plutôt sur son approche de la fraude. Mais là encore, je lui préfère, et de loin, l’approche de Henri Atlan.
Il est intéressant de voir que ce problème de la fraude est abordé par deux personnalités qui ont en commun une bonne pratique de la biologie/biochimie, et en même temps une solide formation biblique, fondée sur la Torah
Pour ce qui est l’origine du monothéisme, je préfère d’emblée annoncer la couleur. Catholique baptisé, comme cela était le cas pour tous les gamins de mon âge à qui on ne demandait pas leur avis, puis élevé chez les frères par la suite dans les dernières années de lycée. Ce qui m’a permis d’avoir mon bac (les deux, encore à l‘époque), et qui m’a durablement vacciné (sans injonction de nanoparticules) contre toute forme de croyances. Un peu à la façon de Emmanuel Carrère (1957- ) qui, dans « Le Royaume » (2014, P.O.L., 640 p.), déclare « A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c'est passé ». D’où un agnostisme avéré ainsi qu’une laîcité farouche. Ce qui ne m’empêche nullement de lire des ouvrages sur l’origine des religions. Lire n’est pas accepter et forcément adopter les points de vue des auteurs lus.
Cela commence mal, et j’entends déjà les propos de partisianisme s’élever. Avant de commencer à écrire, j’ai tout de même lu, et me suis construit une opinion, certes peut-être biaisée. Globalement, écrire et construire une théorie des idées religieuses à une époque dont il ne reste que très peu de documents, ou que ceux-ci sont purement architecturaux, ne permet pas de formuler une histoire des mœurs. Et si parmi les arguments exposés, on rajoute des textes ou des traditions orales, on perd d’autant en véracité. J’y reviendrai plus loin, en citant des faits constatés, pour lesquels j’ai été mis en cause de façon que je qualifierai de mensongère. Il est intéressant de constater, comme je viens de le faire, que l’on en revient à la notion de fraude, non pas au sens frauduleux du terme. Avec à chaque fois, un but identique, faire se rapprocher sciences et religion, non pas au sens de Einstein et de son Dieu jouant aux dés, mais d’utiliser les deux approches, forcément différentes, pour les faire converger à tout prix. La preuve par neuf contre la foi.
Cela dit, cette approche, comparant archéologie et textes bibliques, on la retrouve dans « La Bible dévoilée : Les nouvelles révélations de l'archéologie » des archéologues Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman traduit par Patrice Ghirardi (2002, Bayard, 432 p.). Livre qu’il faut mettre en rapport avec celui de William G. Dever (1933- ) qui a publié « Aux Origines d’Israel, Quand la Bible dit Vrai » (2005, Bayard, 285 p.) en réponse à ce livre.
Ce n'est qu'à partir de 1970 que les méthodes inspirées des sciences sociales et bénéficiant des techniques scientifiques, se sont peu à peu imposées aux interprétations bibliques. Ceci dit, les archéologues tombent d’accord sur le fait que nombre de légendes, de personnages et de fragments de récits de la Bible remontent fort loin dans le temps. Finkelstein et Silbermann foncent le clou. « Jusqu’à présent, l’archéologie biblique essayait de repérer les sites, les objets, les personnages et tentait de les faire coïncider avec les faits relatés dans la Bible et leur chronologie supposée. À l’inverse, nous partons de ce que découvre l’archéologie et nous reconstruisons l’histoire à partir de ces découvertes. Nous pouvons ainsi voir en quoi elle correspond ou non avec la réalité du récit biblique, en quoi les événements sont plus tardifs ou plus précoces que ce que nous en savions ». C’est cette lecture critique et ces données des vestiges qui m’intéressent.
Donc « La Forge de Dieu ». Avec en toile de fond, ce qui me parait être la question la plus importante. Comment l’humanité, ou ce qui en faisait office, dans des communautés des plus réduites, a pu basculer d’un polythéisme ou panthéisme effréné, à un monothéisme plus ou moins homogène. Par-là, j’entends, avec les mythes fondateurs qui se ressemblent, des solutions à ces mythes qui convergent. Peut-être décalées dans le temps. Un problème de trust commercial, avec différentes formes de gérance, pour adopter un vocable plus moderne ?
Le livre de Nissim Armzallag embarque le lecteur vers le monde des forgerons qénites de l'Âge du Bronze. Leur savoir-faire et leur expérience de la métallurgie leur fit découvrir YHWH, ce dieu révolutionnaire qui incite l'homme à se surpasser pour vivre libre. C’est sur cette base et émancipation qu’elle suppose, que les premiers Israélites ont élaboré un nouveau type de société au XIIIeme siècle avant notre ère, en plein déclin des empires égyptien et hittite.
La métallurgie débute très tôt autour de la Méditerranée. On ne parle plus en siècles, mais en millénaires. Les premiers objets sont réalisés à partir de cuivre natif, travaillé à froid ou faible température, comme il y en a en Bulgarie et Roumanie, vers le VIII millénaire.
Puis, la métallurgie du cuivre se développe ensuite dans toute l'Europe. Dans plusieurs régions, on a découvert des objets réalisés dans un alliage de cuivre et d'arsenic, ou bronze arsenié. Le véritable bronze, alliage de cuivre et d'étain, apparaît dans le Nord-Ouest de l'Anatolie en Turquie au début du IIIe millénaire. La métallurgie du bronze en Europe, ne se développe vraiment qu'au cours du millénaire suivant. Ce n'est donc pas l'utilisation des métaux mais la découverte et le développement de la métallurgie, traitement thermique qui permet d’extraire les métaux à partir de minerai. On utilise alors des oxydes (cuprite ou même malachite) ou des sulfures (chalcopyrite) que l’on chauffe avec une technologie adaptée des fours du potier. Le cuivre natif est martelé avant d'être fondu et moulé à 1000 °C environ, alors qu’il fond à 1084 °C, mais le rajout de l’étain abaisse légèrement le point de fusion. C’est alors l’âge du cuivre, qui précède l’âge du bronze.
Pour ce qui concerne la malachite, comme cela est affirmé dans le livre de Amzallag, il faut tout d’abord chauffer le minerai à basse température (400 °C), puis réduire le cuivre avec du charbon à 700 °C. Ce qui pose tout de même un problème, sachant que l’on extrait environ 4 % du cuivre durant ces processus.
Le Chalcolithique, ou l'âge du cuivre, ne produit qu'un nombre limité d'objets, et surtout ne marque aucune rupture sociale dans le mode de vie du Néolithique. L'apparition d'échanges à grandes distances, les propriétés particulières du bronze, qui est utilisé pour produire des armes tandis que les outils domestiques restent souvent en pierre. Ces échanges se font souvent avec de l’ambre, ou en métaux, avec de l’étain. Ce sont ces échanges et cette production d’armes qui vont accélérer l'apparition d'une hiérarchisation sociale, à la fin du second millénaire. Se développent également des civilisations du mégalithe. Les hommes s’éloignent des grottes et construisent des habitats de plein air. Les cavernes deviennent plutôt des nécropoles.
Alors, comme le prétend l’auteur, « Le travail des métaux a non seulement contribué à la conquête par l’homme de l’univers matériel, il a également changé sa représentation du monde. Les métaux ouvrirent à lui un nouvel univers religieux et mythologique ». On reste dans la réalité, avec une coupe en cuivre loin des lèvres.
De là à faire de YWHW, le dieu de la Bible, un lien avec une divinité des forgerons de la tribu des Qénites qui pratiquaient un culte de la métallurgie du cuivre. Même si il existait jadis une chapelle consacrée à Hathor la déesse égyptienne des Mines, dont une douzaine de temples sont connus, avec deux fourneaux à l’entrée du sanctuaire qui révèlent que des rites liés à la métallurgie y étaient pratiqués. Pour argumenter, l’auteur invite la Genèse. « YHWH marchait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour leur indiquer la route, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils puissent marcher de jour et de nuit. La colonne de nuée ne se retirait pas le jour devant le peuple, ni la colonne de feu la nuit ». Il est vrai que l’on n’a pas d’autres traces pour la colonne de feu.
Enfin, l’autre argument de l‘auteur es que ces forgerons descendent directement de Cain, l’enfant d’Adam et d’Eve, qui a tué son frère Abel. Et cela est vrai, puisque c’est écrit « Tubal-Caïn, descendant de Caïn fut « l’ancêtre de tous les forgerons de cuivre et de fer ». Pour enfoncer le clou, les qénites auraient portés un tatouage sur le front, caché par un bandeau. C’est le fameux « signe de Caïn », qui fut perçu comme le signe des prophètes de YHWH dans certains textes anciens. Et enfin, miracle, La transformation du minerai, vert pour la malachite, et bleu pour la turquoise, en un métal jaune est donc vécue comme un prodige. Pour un peu, la transformation de la sueur incolore des ouvriers en billets verts procéderait du même processus.
Cette dimension métallurgique de Dieu aurait été perdue à la fin des productions de cuivre dans la région, au IXe siècle avant notre ère. Une façon ou une autre pour clore la question sans y répo
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La découverte des métaux et les progrès de la métallurgie ont modifié radicalement le mode d’être de l’homme et sa place dans l’Univers. Le travail des métaux a non seulement contribué à la conquête par l’homme de l’univers matériel, il a également changé sa représentation du monde. Les métaux ouvrirent à lui un nouvel univers religieux et mythologique.
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