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3.5/5 (sur 141 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1945
Biographie :

Gérard Oberlé est né en Alsace en 1945. Adolescent en Suisse chez les Jésuites à Fribourg, Puis étudiant en lettres classiques à Strasbourg et à la Sorbonne, il devient maître auxiliaire de latin et de grec à Metz. Sa carrière de professeur de latin-grec est prématurément brisée par le jet d'un encrier sur la personne du fonctionnaire d'académie chargé de l'inspecter.

Gérard Oberlé vit depuis 1976 dans le sud-Morvan tout en s'échappant régulièrement vers l'Egypte, l'Arizona, ou la Syrie. Romancier, il a publié : Nil Rouge (Folio, 2000), Pera Palas (Le Cherche-Midi, 2000), Palomas Canyon (Le Cherche-Midi, 2002), ses chroniques musicales (La Vie est un tango, Flammarion), et un livre inclassable, Salami ! (Actes Sud, 2002) et Retour à Zornhof (Grasset, 2004).

Il est également chroniqueur à France-Musiques et à Lire.

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Source : http://gerardoberle.over-blog.com
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Dans « Je me souviens », Gérard Oberlé revient sur son premier émoi érotique devant la bouchère de son village d'enfance ou encore de sa fureur face à l'inspecteur d'académie qui a mis fin à sa carrière de professeur de latin. Il nous parle aussi de son amour des mots et des livres, de sa passion pour la littérature. Il replonge dans ses souvenirs pour nous raconter des anecdotes personnelles et culturelles.


Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Gérard Oberlé
Je suis bardé de livre comme d'un rempart contre la connerie du monde.
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Gérard Oberlé
Les vins sont comme les livres, ce sont des personnes vivantes, avec une âme et de la conversation.
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La remarque de Renzo m'a rappelé mon ami Carmet, un acteur né dans les vignobles de la Loire. Lorsqu'il venait me rendre visite dans la Nièvre, cet homme délicat et très secret avait instauré une coutume. Vers la fin de l'après-midi, il disait : "Je vais faire un tour dans ta bibliothèque" en pointant un doigt vers le sol.
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Les livres sont des personnes, des personnes vivantes, éternellement jeunes. (...)Croyez-moi , Emilie, exactement comme vos amours de lycée, la passion des livres connaît des désirs, des jalousies, des surprises et des joies, les trahisons en moins. (p. 52)
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De l'amour des livres

Que votre maman vaque en paix, adorable Emilie, aujourd'hui je me bornerai à vous transmettre le virus des livres, une mission de moindre politesse pour un chroniqueur de magazine littéraire.
Bien que" professionnel du livre ancien", je me garderai de vous bonnir ici ce qu'on appelle -bibliophilie-, un terrain fleuri, certes, mais semé de ronces, qui depuis quelques années appartient plus à la Bourse qu'à la Curiosité. (p. 49)
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De l'amour des livres

Les relations avec les livres sont charnelles. Comme les mortels, les volumes ont une tête, un dos, des nerfs, des coiffes et des charnières. Il faut savoir les toucher, les caresser, les respirer et aussi les astiquer régulièrement s'ils sont de peaux vêtus. Si besoin, je vous donnerai quelques leçons particulières. pour la recette du jour, le mille-feuilles s'impose. (p. 52)
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De l'amour des livres

Ne vous éloignez jamais des livres, fillette, et si possible constituez-vous une bibliothèque. "Les livres sont des maîtres qui nous instruisent sans verges ni férules, sans cris ni colères. Si on les approche, on ne les trouve point endormis, si on les interroge, ils ne dissimulent point leurs idées. Si l'on se trompe, ils ne murmurent pas...O livres, qui possédez seuls la liberté, qui seuls en faites jouir les autres et qui affranchissez tous ceux qui vous ont voué un culte fidèle !" L'auteur de ces lignes, le savant bibliophile anglais Richard de Bury, a rédigé au XIVe siècle le premier traité de l'amour des livres. Dans son -Philobiblion- il célèbre cette passion avec des accents dignes de la harpe de Salomon chantant les grâces de sa bien-aimée: "Les livres sont au-dessus de tous les biens de la terre, au-dessus du roi, des vins et des femmes...
Mine profonde de Sagesse, puits d'eau vive, épis délicieux pleins de graine, urnes d'or remplies de miel, seins gonflés du lait de la vie, fleuve quadrifique du Paradis, où se repaît l'esprit humain, oliviers fertiles..." A-t-on jamais utilisé langage aussi quintessencié pour glorifier la bibliophilie ? (p. 50-51)
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Les premières pages:
Deux ou trois fois par saison je retrouve Claude Chassignet, un voisin du Morvan, tour à tour chez lui et chez moi. En attendant l'heure du dîner, nous inspectons nos parcs et potagers, nos bibliothèques et nos caves. Puis nous vidons quelques flacons en bavardant de choses et d'autres, avec une préférence pour les sujets cocasses, les histoires absurdes, les nouvelles extravagantes. Au lieu de vitupérer l'époque comme de vieux ronchons, nous nous en amusons en portant des toasts à la santé des renards, des sangliers, des blaireaux et des ragondins. Il nous arrive aussi de rendre hommage aux corbeaux, aux hulottes, voire aux tarasques, licornes, sirènes et autres graoulis. Ces toasts subsidiaires nous obligent à faire sauter quelques bouchons de plus. Un rituel invariable veut qu'avant de passer à table, nous levions un dernier verre à l'oubli, car tout homme a besoin d'oublier quelque chose et de s'étourdir. L'oubli est plus doux que le souvenir, il apporte la quiétude alors que le souvenir trimballe souvent un trouble amer. Les âmes des Anciens cherchaient l'oubli en buvant l'eau du fleuve Léthé. Notre Léthé, c'est le vin. Le ciel a mis l'oubli pour tous au fond du verre. Ainsi parlait le poète de La coupe et les lèvres, un garçon ténébreux et souvent poivré.
La cave de Chassignet est exclusivement bourguignonne, mais elle est exhaustive. La mienne est hétéroclite. Ces joyeux rencards tiennent depuis plus de vingt ans mais, malgré leur pérennité, nos relations sont amicales plutôt qu'intimes. Chassignet est un type ombrageux, farouchement indépendant, une nature chaleureuse mais abrupte qui en a découragé plus d'un. Au temps de Balzac on l'aurait dépeint comme «un grand caractère», une formule polie pour qualifier un mauvais coucheur. Certes, il n'est pas toujours d'un abord gracieux, mais dans ses bons jours, ce sauvage est le vieux gars le plus charmant et le plus drôle que je connaisse. Il croit fermement au libre arbitre et c'est sans doute la seule doctrine qu'il admette. Fort de cette croyance, il mène son existence à sa guise et se fiche de ce qu'on pense de lui. Seul maître de lui-même, il a l'air de toujours prendre la vie du bon côté. Les tempéraments bourguignons sont peut-être naturellement portés à l'optimisme, à l'inverse des complexions rhénanes souvent bilieuses. Après quelques heures en compagnie de ce drille, je me sens ragaillardi. Aussi n'ai-je jamais manqué un de nos rendez-vous. Le plus souvent, c'est chez lui que nous faisons ripaille, car la cuisine de Mireille Larroque, sa vieille gouvernante, est bien meilleure que la mienne. Chassignet ne s'invite chez moi que pour faire diversion à ses habitudes, pour trahir son chardonnay avec un riesling ou un chenin, tromper volnay, pommard et chambertin avec hermitage, gaillac ou barolo. Une irrésistible envie de vin jaune l'a récemment ramené sur mes arpents pour partager une poularde aux morilles, un classique du Jura que je réussis assez bien.
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Placé en épigraphe :
« L’ivresse, comme la vigueur, est mère de la joie. Qu’est-ce que cela révèle ? Pourquoi l’ivresse n’engendre-t-elle pas la mélancolie ? Premièrement, parce que celle-ci émane du vrai et non du faux, et que l’ivresse permet d’oublier le vrai, et parce que la joie ne peut naître que de cet oubli. Deuxièmement, parce que les hommes à l’état de nature, c’est-à-dire connaissant une vigueur nettement supérieure à celle d’aujourd’hui, étaient faits pour être heureux, pour s’abandonner aux illusions, les voir et les sentir comme choses vives, physiques et présentes. » GIACOMO LEOPARDI p9
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De longtemps, je chéris les livres, les vins, les cigares, les chiens et les vauriens. Jamais je n'ai eu à me plaindre de ces préférences, car j'ai largement été payé de retour, ce qui n'eût peut-être pas été le cas si je m'étais passionnément adonné aux duchesses, minets, cigarettes, whiskies et petites sauterelles. Que votre maman vaque en paix, adorable Emilie, aujourd'hui je me bornerai à vous transmettre le virus des livres.
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