Compositeur affligeant ou « loufoque » pour les uns, génial pour les autres, Satie, qui se tenait pour un « phonométrographe », est resté un cas dans l'histoire de la musique. Il symbolisa un temps le rejet du romantisme au moyen de l'ironie, de la simplicité et de l'inexpressivité, puis fut rejeté lui-même comme un raté qui aurait présenté son impuissance comme principe esthétique. Qualifié de « fine mouche » par Stravinsky, d' « esprit excessivement juste mais dépourvu de tout talent créateur » par Honegger, Satie fut, disait Cocteau, un plat « sans sauce ». Peut-être fut-il, dans l'histoire de la musique, un moment de diète nécessité par une indigestion de puissance, de contrastes et de pathos romantique.
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LACHENMANN Helmut (né en 1935) : compositeur allemand. Né à Stuttgart, il étudie avec Nono et Stockhausen. Il affirme composer de la «musique concrète instrumentale», en essayant de synthétiser les techniques instrumentales et électroacoustiques, d’unir son et bruit aussi. La musique est «un paysage que la perception doit explorer». Ses premières oeuvres font scandale : Souvenir (1959), temA (1968), Air (1969)… Son travail s’élargit à partir de Harmonica (1981-1983) : Allegro sostenuto (1988), Reigen seliger Geister (1989), Zwei Gefühle (1991-1992).
A CAPPELLA : dans le style de la chapelle (cappella, en italien). La musique a cappella est vocale et sans accompagnement instrumental. Cette définition date du XVIe siècle, lorsque furent distingués le style sacré (ou antico ou a cappella) et le style profane.
Le chant byzantin et le chant grégorien étaient a cappella, de même que de nombreuses œuvres polyphoniques de la Renaissance (les chansons de Janequin ou les motets de Lassus, par exemple). A l’époque, les instruments n’avaient, de toute façon, pas de partie indépendante notée. Le développement, au XVIe siècle, de l’art profane et de la musique instrumentale conduisit l’Eglise à exiger de la musique dite religieuse plus de simplicité et de liturgie. Après le concile de Trente, Palestrina illustra le
style a cappella. Mais l’écriture a cappella ne fut bientôt qu’un procédé de
composition parmi d’autres.
Le XIXe siècle, en découvrant le chant grégorien et l’oeuvre de Palestrina, remit en vogue la musique a cappella. Il y entendait surtout séraphisme et extase mystique. Parmi les compositions récentes, citons Rechants de Messiaen.
AÉROPHONE : terme générique pour désigner les instruments de musique dans lesquels ou à travers lesquels l’air est mis en vibration pour produire des sons.
L’air peut être mis en vibration par la pression des lèvres (cor, trompette), par l’action d’une ou plusieurs anches (clarinette, hautbois, basson) ou par d’autres moyens, par rotation de l’instrument par exemple, comme pour le rhombe.
ADAMS John (né en 1947) : compositeur américain. Né à Worcester, d’abord clarinettiste dans une fanfare, il est plus tard influencé par Steve Reich et l’école dite minimaliste ou répétitive, Adams a aussi été marqué par Copland, Barber et Stravinski. Dans son oeuvre, d’inspiration hybride, parfois liée aux événements de son temps, comme la rencontre Nixon-Mao ou le terrorisme, on relève son goût du lyrisme et du rythme, ainsi que son sens dramatique.