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Citation de art-bsurde


[…] d'une part, il est plus facile de critiquer des organismes occidentaux qui réagissent que des gouvernements dictatoriaux dont l'ouverture aux critiques concernant les droits de l'homme n'est souvent pas une caractéristique dominante. Et deuxièmement les violateurs des droits de l'homme sont, pourrait-on dire, « dans leur rôle ». Ce sont justement eux qui sont les responsables des problèmes. Alors que la communauté internationale est justement censée incarner l'opposé. Il serait ridicule de la complimenter de n'avoir tué personne [….] La culpabilité « primaire » est claire. Mais la culpabilité « secondaire » l'est beaucoup moins. Beaucoup de richesses et de pouvoir donnent à ceux qui les détiennent certaines obligations, certaines responsabilités, qui doivent constituer une sorte de « moralité collective » si le terme de « communauté internationale » conserve le moindre sens. Ce que l'ambassadeur Danforth [Représentant spécial du président Bush] dit en substance c'est : nous, nous n'avons tué personne ; donc pourquoi nous blâmer de quoique ce soit ? Il offre une sorte d'argument tautologique selon lequel les criminels sont des criminels, nous pas, et que le simple fait d'être témoin de ces crimes ne nous crée aucune obligation. Une telle forme d'argumentation constitue une régression de la civilisation car dans la plupart des pays civilisés il existe des lois concernant la non-assistance à personne en danger. Il est d’ailleurs intéressant de constater que, très souvent, alors que nous les connaissons, nous ne nommons pas les responsables des excès que nous dénonçons. En effet les nommer rendrait très difficile le fait de continuer à traiter avec eux comme si de rien n'était. De ce point de vue, il est frappant que la liste des cinquante et un suspects de crimes de guerre qui est contenue dans le rapport des Nations Unies sur la violence au Darfour n'ait jamais été rendue publique. La politesse diplomatique est juste une manière de dire que nous ne nous soucions pas réellement de ce qui se passe et que nous n'avons pas vraiment l'intention d'intervenir. Toute franchise un peu rude impliquerait des menaces palpables pour les responsables, qui le savent d'ailleurs bien, et que la politesse de la communauté internationale rassure.
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