Merci d’avoir pris cette bande dessinée. Que vous l’ayez achetée ou empruntée à quelqu’un, merci de me donner l’opportunité de partager mes histoires . C’est ce que j’ai toujours voulu faire depuis que je suis enfant. Quand j’ai tenu un crayon pour la première fois, cela signifiait plus que simplement dessiner. J’allais pouvoir raconter des histoires au monde entier…
J’imagine que je serai très heureux en novembre quand ce livre paraîtra. ce moment représente en quelque sorte le point culminant de mes rêves d’enfant, quand je voulais partager mes histoires avec le monde entier. A l’époque, c’était un rêve, mais maintenant il est sur le point de devenir réalité. Mon moi de 42 ans ne peut pas y croire, mais celui de 7 ans aurait simplement dit : « Mais bien sûr! ».
p.79.
... 240 personnes ont péri lors d’une énième attaque terroriste dans une gare routière de Manille. L’attentat a été revendiqué par un groupe nommé "Gallus Rex". Dans une vidéo choquante diffusée sur une chaîne de télévision nationale, le leader de ce groupe, Dominador Apart, promet de nouvelles attaques si les atrocités commises contre les poulets se poursuivent.
Qu’est-ce que 250 personnes, comparés aux MILLIONS des nôtres que vous avez massacrés ? Aux MILLIONS que vous massacrez chaque jour ? Soyez assurés que d’autres personnes mourront si les crimes humains que vous perpétrez à l’encontre des nôtres ne cessent pas immédiatement. Ne nous forcez PAS la main.
C'était comme si quelqu'un avait allumé la lumière. Comme si je m'étais réveillée après un long sommeil, sans me rappeler qui j'étais, où j'étais... et quelle heure il était.
Je ne savais pas grand chose en fait, sauf que j'avais faim. Comme si j'avais toujours eu faim.
Je voulais manger et ce désir me consumait tout entière.
Puis les hurlements ont fusé. Des cris d'horreur, atroces.
Des MILLIONS, Jake. C’était affreux ! Des millions des vôtres sont morts. Personne ne sait combien. Ils étaient trop nombreux. Des millions de victimes innocentes. Jamais je n’ai détesté à ce point être humain. Pour moi, notre race était maudite. Je ne comprenais pas qu’on soit autorisés à survivre alors que de toutes les espèces, nous étions celle qui le méritait le moins
D'une vieille poule, on fait un meilleur bouillon.
« 25 Avril 2002. Cher Jake … Eh bien, le voilà. Je sais que tu as longtemps cherché ce cahier. Je faisais semblant de ne pas te voir farfouiller partout, mais cela me faisait plaisir. A l’époque, je ne savais pas encore à qui il reviendrait. Je voulais être sûr de le laisser à quelqu’un qui le comprendrait, qui se soucierait de ce qu’il contient. J’ai écrit cela parce que cela ma paraissait important. Je voulais le noter pendant que je le vivais : on oublie si facilement. Les gens ont la mémoire courte, et ce que j’écris ici pourrait les aider à se rappeler ce que nous avons vécu. Nous tous. Ce n’est pas seulement mon histoire ou celle de ton père et de ton oncle Joseph, ou celle de Fermier Ben. C’est l’histoire de tous les gens qui ont traversé cette époque avec nous. C’est notre histoire. A tous. Et c’est important de ne pas l’oublier. »
p.29-30.
- Regarde, c’est Fermier Ben qui me l’a donnée ! Tu dois te demander quel goût elle a...
- T-tu es sûr, papa ? Je suis trop jeune ! !
- Mais non, ça va. Je préfère que tu découvres ça avec moi plutôt qu’avec tes copains.. Allez, goûte, Jakey ! Tchin !
- BEURK ! C’est dégoûtant ! Pourquoi les gens boivent ce truc ? !
- Ha ! Ha ! Alors, n’insiste pas. C’est une bonne question, tu sais. Les gens n’aiment pas ça pour le goût... Mais parce que ça leur permet d’oublier. Ça calme la douleur... même un bref instant...
- Oublier quoi, papa ?
- Je te le dirai un jour. En attendant, regarde ça !
"C’est le moment que je préfère."
"Tu sais, Jake, même si la vie est parfois cruelle, si les choses semblent se liguer contre toi, si tout te paraît désespéré...
"N’oublie pas que tu pourras toujours admirer ce spectacle à la fin de la journée. Regarde, Jake.
"C’est la paix. La liberté. Et il n’y a rien de plus fort au monde."
La poule avec nous ne parle pas. Pas comme moi. Mais je sais qu'elle peut. Elle sait que je sais. Elle n'accepte pas. Elle glousse encore, comme avant, mais juste pour faire semblant.
p.27.
Jake : Vous oubliez ce qui est arrivé à maman et papa... à nous TOUS ! Ils ont parqué nos parents comme du bétail dans des CAMPS DE LA MORT ! Ils étaient attachés, pendus la tête en bas et ÉLECTROCUTÉS. Puis, ils étaient DÉCAPITÉS, plumés, éviscérés et fourrés dans des sacs en plastique !
Sœur : JAKE !
Jake : Et tu sais ce qui leur arrivait ENSUITE ? Ils étaient BOUFFÉS. Oui, BOUFFÉS ! RÔTIS AU FOUR, AU BARBECUE, CUISINÉS EN SAUCE, EN NUGGETS ! Et j’en passe. Arrosés de ketchup ! N’oubliez pas cette saloperie de ketchup à la banane ! Ton cher docteur Villegas MENT s’il te dit qu’il n’a jamais mangé de poulet ! !
Sœur : ARRÊTE, JAKE ! ARRÊTE !
Frère : Qu’est-ce qui te prend, Jake ? Le passé, c’est le passé. La vie continue.
Jake : Ouais c’est ça "la vie continue" . Facile à dire, putain.
La poule avec nous ne parle pas. Pas comme moi. Mais je sais qu'elle peut. Elle sait que je sais. Elle n'accepte pas. Elle glousse encore, comme avant, mais juste pour faire semblant.