Gertrude Elizabeth Margaret Anscombe

En entamant la lecture de ce livre remporté lors d'une Masse Critique, j'avais bien l'intention d'en venir à bout. Notamment parce que l'un de mes objectifs de l'année est de lire plus de non-fiction (essais, philo, livres pratiques) et passer un peu moins de temps le nez dans des romans.



Je sortais donc de plusieurs lectures d'essais au moment de commencer 'L'Intention' de Elizabeth Anscombe, court livre revenant sur ce concept fort intéressant. Le cerveau bien chauffé, me voilà en plein parcours philosophique. Hélas pour moi, j'ai dû stopper au bout de 100 pages tant j'ai trouvé cette lecture aride, peu stylisée, et revenant sans cesse sur la définition de ce mot d'"intention", avec des exemples à la clé. Je ne m'attendais tout simplement pas à ça, bien plus intéressé par des développements sur ce qu'implique l'intention, et nos relations à ce concept, et non sur uniquement une définition philosophique du mot sur plusieurs centaines de pages.



Pour moi, ça a été une lecture d'autant plus pénible que je n'y ai pas vu grand lien au réel, à une possible application en actes justement. Mais plutôt l'impression de lire un document très spécialisé destiné à des étudiants philosophes ou des philosophes tout court. Visiblement, cet essai est révéré par les spécialistes ; personnellement je l'ai trouvé peu fertile et pas du tout inspirant pour une réflexion hors des simples termes.



Tant pis pour moi, tant mieux pour ceux qui apprécieront. Je précise juste que ce livre n'est pas aussi accessible que ce à quoi je m'attendais, ce qui est sûrement à prendre en compte avant d'en entamer la lecture.

Un essai passionnant que j'ai pu lire sans douleur contrairement à d'autres lectures précédents d'essais, il fait pile la bonne longueur pour garder mon intérêt tout au long de son cheminement.



Qu'est-ce que l'intention de faire quelque chose ? Qu'est-ce qu'un acte intentionnel ? Qu'est-ce qu'un acte volontaire ? A-t-il un lien avec une intention ?



L'autrice nous explique savamment son chemin de réflexion en commençant d'abord par aborder toutes les difficultés rencontrées lors de la tentative de définir l'intention. Pour ensuite trouver un consensus, une conclusion, qui résume un peu ces précédentes recherches.



J'ai trouvé le format et le contenu intéressant. Les citations et références sont sympathiques et je suis donc ravie que cet essai ait été retraduit, et préfacé au goût du jour afin de me permettre de le découvrir.



Le champ lexical et les tournures de phrases restent accessibles et on trouve des illustrations réelles de tous les concepts complexes décrits : de quoi garder le fil tout au long de sa lecture.



Avais-je l'intention de le lire ? Totalement. Ai-je l'intention de le refeuilleter un jour : OUI !



Pour finir, j'ai pris un plaisir incroyable à annoter ce livre avec les citations sympa, les concepts définis, les définitions ou encore les références et les points à débattre.

Selon certaines théories mentalistes, l'intentionnalité d'une action se situerait dans un événement antécédent qui se produirait "dans la tête" de la personne. Dans ce cas, qu'est-ce qui différencie l'intention du simple souhait? L'intentionnalité ne serait-elle qu'une propriété supplémentaire de nos actions? Cela signifie-t-il que, sur le plan moral, toute action bien intentionnée serait alors pardonnable?

Telles sont les questions auxquelles la philosophe britannique Elizabeth Anscombe s'efforce de répondre dans son ouvrage paru en 1957 "L'Intention". Au lendemain de la seconde guerre mondiale, avec son cortège sans fin d'horreurs de toutes sortes, la question semble en effet cruciale. L'auteur propose, dans un discours dynamique, des analyses conceptuelles assorties d'exemples concrets.

Elizabeth Anscombe, née en mars 1919 à Limerick en Irlande, auteur de nombreux articles, a apporté une importante contribution dans les domaines de la philosophie de l'esprit, philosophie de l'action et philosophie du langage. Elle était l'épouse de Peter Geach, logicien et philosophe universitaire renommé.

Elle était l'élève préférée et l'exécutrice testamentaire du philosophe autrichien, puis britannique, Ludwig Wittgenstein dont l'oeuvre est basée sur l'étude de la logique et de la philosophie du langage. Dans son œuvre unique, intitulée "Tractacus logico-philosophicus", il montre les limites du langage et la difficulté de connaître l'être humain, théorie largement reprise et développée par sa disciple.

La publication en français en 2002 de cette œuvre majeure de la philosophie de l'action, constitue un événement notable. Bien que datant de plus de soixante années, lire "L'Intention" aujourd'hui nous pousse à nous interroger sur cette question fondamentale et de ce fait intemporelle: "L'intention est-elle contemporaine ou rétrospective de l'action?"