Gerty Colin

- Je ne te reproche pas de n'avoir jamais "pu" divorcer, dit-elle. Je ne te reproche pas de n'avoir jamais "pu" vivre avec moi. Ni de n'avoir jamais "pu" me faire un enfant. Ni d'avoir été pour moi un étranger dont me parlaient les journaux et la radio. J'ai tenu le coup dix ans à attendre que tu "puisses". Mais c'est la gloire que tu avais épousée, pour le meilleur et pour le pire. Tu veux savoir ? J'ai prié quelquefois, moi la mécréante, pour qu'un hasard de l'Histoire ou un scandale te casse les reins. Hélas, cela ne s'est pas produit.
- Je t'ai toujours aimée, Flo... Je t'aime encore.
- Et moi, je ne t'aime plus. La politique a terni ton regard, elle a pétrifié tes élans d'homme ; tout cela a fatigué en moi ce qui vivait pour toi.