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Critiques de Gilbert Keith Chesterton (128)
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Le meurtre des Piliers Blancs

Recueil (petit format, très beau papier) contenant trois nouvelles policières de l'orfèvre du paradoxe : le meurtre des Piliers Blancs, Les cinq d'épées, Le prince qui disparaît (qui est par ailleurs la deuxième nouvelle du recueil "l'homme qui en savait trop").



Comme toujours avec Chesterton, ses intrigues frôlent la perfection littéraire et chaque conte se relit en plusieurs fois pour pouvoir saisir toutes les subtilités du texte.



Petit coup de coeur bellifontain pour le second conte, dont l'intrigue se déroule tout près de chez nous.
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Le monde selon Chesterton

Humaniste, essayiste et journaliste, Gilbert Keith Chesterton a été surnommé le Prince du Paradoxe. A aucun autre pareil, il jonglait avec les méandres de l’âme humaine et usait de ses ressorts pour les appliquer dans ses œuvres. Il utilisait abondamment les proverbes, les dictons populaires et les lieux communs pour les détourner de leur sens. Au même titre que Mark Twain, sa notoriété a dépassé le périmètre de sa bibliographie, au point qu’on s’est mis à lui attribuer une série de locutions qu’il n’avait jamais rédigées ni même pensées. Malgré près de cent ouvrages, ce sont surtout ses aphorismes qui nous sont parvenus, teintés d’un humour décalé et qui entraînent le lecteur dans un véritable dédale de réflexions, mâtiné d’un chouia de non-sens. Chaque phrase, aussi bancale qu’elle puisse apparaître au lecteur non averti, se veut le résultat de son âme de poète, d’un esprit qui carburait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. L’idée a ici été de sélectionner une série d’extraits, afin de les étalonner tout au long d’une année calendrier. Un choix qui incite à porter un regard différent sur l’existence, jour après jour, et de s’alimenter d’idées devenues folles par un savant tour de passe-passe intellectuel. Gilbert Keith Chesterton est né à Londres en 1874 et est décédé à Beaconsfield en 1936. Voilà pour situer le bonhomme !
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Le Napoléon de Notting Hill

Pastiche politique à la limite de l'absurde, portant une vraie réflexion sur la société et la place de la technocratie. Moins connu que "1984" ou d'autres Orwell, certains échos mettant en scène la folie, la technocratie, l'absurdité au pouvoir font de ce roman, quoique daté, une réflexion et un certain écho avec l'époque actuelle. (avec un sens comique réjouissant)
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Le Napoléon de Notting Hill

Comment comprendre cette étrange allégorie ? Un roi de hasard se pique de redonner des couleurs et du panache aux quartiers de Londres. La plaisanterie tourne au conflit, rappelant celui décrit par Swift entre gros-boutiens et petits-boutiens, mais s'achève comme un drame de Shakespeare. Comédie et drame seraient intimement liés au destin humain, dans un éternel recommencement. " (...) la nature nous donne une jeunesse perpétuelle. Nul amoureux ne pense qu'avant lui il y ait eu des amoureux. Nulle mère ne pense qu'il y ait d'autres enfants que le sien. Et le peuple qui se bat pour sa patrie ne se préoccupe en rien du fardeau des empires disparus (...) il a plu à Dieu d'isoler à tel point l'âme individuelle qu'elle ne peut rien apprendre des autres que par ouï-dire, et à chacun la bonté et le bonheur se révèlent avec la jeunesse et la violence de l'éclair, aussi subits, aussi purs. La malédiction qui condamne tous les systèmes des hommes à l'insuccès ne les affecte pas plus que les vers de la tombe inéluctable n'affligent l'enfant qui joue dans la prairie". Vastes sentences finales, pour le meilleur et pour le pire, mais le récit lui-même ne comporte aucun personnage féminin, pas la moindre bluette, juste une histoire d'hommes virant du ridicule au tragique. C'est bien fait pour attrister, pas vraiment pour rire...
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Le nommé Jeudi

j'ai aimé le début, pas la fin.
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Le nommé Jeudi

Littérature EXPLOSIVE 💣 !

"L'histoire" de la traduction de ce livre est aussi surprenante que le roman en lui-même…

Marie Berne (la traductrice actuelle) nous raconte très bien "sa rencontre" avec ce texte dans sa langue originelle du XXème siècle, pourquoi cela a été un véritable bouleversement et une déception aussi lorsqu'elle a découvert la version française de 1911 complètement brouillonne et accablante 😱!



Tant et si bien… Qu'elle en est venue à travailler sa propre traduction de l'oeuvre de Chesterton (sans être officiellement traductrice ou même bilingue anglais !). Si ce n'est pas de l'amour, ça y ressemble !



C'est sa traduction que vous allez lire aujourd'hui aux éditions de l'Arbre Vengeur.



Bien calé sous un plaid épais, en ayant pris le temps de lire l'introduction pour replacer le contexte historique, en comprendre les subtilités, c'est parti : accrochez-vous !



Car ce livre risque de vous secouer les méninges : quand on pense que ce thriller hautement rocambolesque (et funny) arrive à son paroxysme, Chesterton en rajoute une couche kafkaïenne !

Un complot anar' absolument fou !

Je dois dire que cette lecture a complètement dégrisé mon début d'année tout frais (ou c'est peut-être bien le contraire 😁).
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Le nommé Jeudi

Lucien Gregory, poète anarchiste, est en pleine controverse avec son confrère Gabriel Syme, poète de l'ordre et de la raison. En fait le sieur Syme, joue double jeu, c'est un agent de la police secrète qui a pour mission d'infiltrer le Conseil Central des Anarchistes d'Europe, organisation qui a plus l'air d'un cénacle de cacochymes endimanchés que d'une officine de dangereux nihilistes. Le chef se prénomme dimanche et ses confrères à son image, portent le nom d'un des jours de la semaine. Lors d'une réunion ayant pour ordre du jour l'élection d'un jeudi remplaçant le jeudi décédé,

notre infiltré usurpe le titre honorifique au grand dam du nommé Gregory qui ambitionnait le poste.

Pour obvier au péril anarchiste une brigade de détectives philosophes antianarchistes est mise sur pied .

J'ai fort aimé la première moitié du livre, remarquable d'humour anglais et absurde. Ensuite le récit sombre dans le grotesque. Un livre inégal..
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Le nommé Jeudi

Voici un objet à deux visages dont on ne sait distinguer lequel est face et l’autre pile, lequel serait un essai philosophique et l’autre un roman, lequel nous intéresse et l’autre moins. Tout au long de la lecture de ce livre attachant, j’ai oscillé entre ses deux aspects, livre à tiroirs ou simple mise en scène dont le dessein ressemble plus au Banquet de Platon qu’à un livre d’Agatha Christie, mais dont le mouvement, souvent adroit et surprenant, donnent à chacun de ces deux aspects un côté indécis.

J’entends hurler ses partisans, pour qui ce texte donne à la métaphysique chrétienne une forme populaire de symbolisme un siècle avant Maurice Dantec, et qui voient en cette œuvre le préau monumental construit au-dessus de l’école de pensée occidentale, sacralisant sa grandeur, sa souffrance et sa perfection poétique. On lit dans ce livre – qui sait d’ailleurs être surprenant, le renversement des valeurs opérant à l’intérieur est une fulgurance digne de respect - que la préoccupation principale du monde tient en la terreur qu’inspirent les anarchistes aux habitants de ce Paradis. Le Mal rôde, il faut le combattre. Mais comme personne n’est réellement ce que les autres pensent qu’il est, il est possible que tout le monde ne soit que ce que les autres font de lui, y compris donc, Dieu et le Diable, et inversement. C’est clair. Bien, quand on sait que ce livre a été édité en 1908, on comprend ce que la pensée de Chesterton avait de déplacée au regard des violents courants de nationalisme qui allait projeter violemment semblable contre semblable, lui qui ne lisait dans la folie de ses contemporains qu’une opposition entre ceux qui s’inspirent des voyages et ceux qui préfèrent les destinations.

Chesterton parle de souffrance, de doute, de quête dangereuse à accomplir avant de pouvoir trouver le salut. Croit-il vraiment que l’ennemi est partout et seulement à l’extérieur ? On assiste a plusieurs retournements de situations qui fondent la philosophie des apparences, personne n’est vraiment ce qu’il est, et c’est intéressant. Mais l’œil, le prisme par lequel est vécue cette aventure reste désespérément celui de l’innocence. Tout est extérieur. Syme, le héros, est ballotté dans son cauchemar comme le spectateur de sa propre vie, à aucun moment, il n’agit vraiment, il ne décide et ne doute de lui-même. C’est le tord de ce livre suranné, n’avoir pas su lire sur la peau des hommes cette vérité trouvée dans Platoon : « We did not fight the enemy; we fought ourselves. The enemy was in us. »

Seulement, bien que mon observation soit négative, la qualité de son écriture contrarie les regrets dûs à son propos. Ce n’est peut-être pas son meilleur ouvrage et je veux bien le croire. Car il s’y dégage une qualité narrative qui m’a souvent impressionné, principalement dans les premières cinquante pages ou j’ai vraiment cru tenir un chef d’œuvre. Voilà le dilemme : même après son achèvement et tout ce que je peux en dire, je ne peux m’empêcher d’y penser avec chaleur et respect, c’est là sûrement le dernier tour que nous joue Chesterton : rien n’est vraiment ce qu’il y parait, même pour ceux qui veulent bien le lire.


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Le nommé Jeudi

Je n'aime pas la littérature allégorique, je n'aime pas les histoires de meurtre et de détective, ni les histoires absurdes. Ce livre est tout cela en un, donc ce n'était clairement pas mon truc. Bien sûr, il y a de quoi rire, car Chesterton a transformé ce « cauchemar » en une satire hilarante. Et certaines scènes d'action sont sacrément bien écrites et captivent, comme de vraies montagnes russes. Mais c'est à peu près tout : l'histoire a trop de rebondissements incroyables, trop d'éléments burlesques, et se transforme régulièrement en un véritable grotesque. Ce qui m'a le plus frappé, c'est la façon ostentatoire de Chesterton d'insérer des références spirituelles dans le texte. Dans les quelques histoires du Père Brown que j'avais lues de lui, c'était encore acceptable, mais dans ce roman toute subtilité a disparu ; par conséquent, la comparaison avec 'Alice au pays des merveilles', qui est souvent faite, est absolument injustifiée.

Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est bien sûr que Chesterton a pris un groupe d'anarchistes (présumés) comme personnages principaux. À son époque, au début du 20e siècle, ils étaient les terroristes les plus redoutés (qui ont mené avec succès de nombreuses attaques sanglantes contre des chefs d'État et de gouvernement). Je me demande dans quelle mesure ce livre de Chesterton n'était pas en partie une parodie élaborée du livre de Joseph Conrad, « L'agent secret », paru un an plus tôt, et qui se moquait aussi des anarchistes, mais d'une manière beaucoup plus sérieuse. Je vais certainement donner une autre chance à Chesterton, mais alors il doit vraiment être meilleur que ce livre.
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Le nommé Jeudi

Jeudi, c’est anarchie !

Vendredi étant parti en tournée ou Tournier dans les limbes du Pacifique, J.K Chesterton nous fait pénétrer clandestinement au sein du conseil européen de l’anarchie qui manigance un attentat sanglant à Paris. Chacun des membres de cette turbulente amicale du désordre porte comme nom de code un jour de la semaine. Bon, par un heureux hasard, ils ne sont que sept.

Syme, un poète débauché par Scotland Yard parvient à infiltrer l’organisation et il s’empare du siège vacant de monsieur Jeudi. C’est l’académie des poseurs de bombes. On passe du policier au vaudeville quand Jeudi découvre peu à peu que d’autres membres du cercle sont comme lui des agents déguisés. C’est le carnaval de Bakounine. Où sont les vrais apôtres du chaos ?

Au sommet, trône dimanche, joueur du seigneur et des saigneurs, être mystérieux qui au fil de l’histoire prend une dimension métaphysique et divine. Tous les chemins mènent à Rome, surtout les impasses imaginaires, et derrière cette histoire un peu folle, se cache la lente conversion de l’auteur vers le christianisme. D’abord familier avec les idées socialistes et tutoyant l’anglicanisme, le journaliste, polémiste, poète et écrivain se forgera de nouvelles convictions et ce roman apologue (je fais mon malin wikipédien !) n’est pas aussi innocent et léger qu’il n’y parait. Ici, il ne faut pas lire entre les lignes mais derrière les mots, aussi déguisés que les personnages de cette savoureuse imposture parue en 1908.

J’adore la démesure de Chesterton à l’image de son physique d’ogre : 130 kilos sur la balance pour un 1,90 m à la toise. Pas très Proustien le Gilbert. Il devait enfourner la boîte entière de madeleines au goûter. Son écriture n’est pas davantage chétive. Père du père Brown, en désaccord avec tout le monde, y compris lui-même, réactionnaire souriant, écrivain du paradoxe, Bernanos du boulevard, Bloy outré de la Manche, il enrobe ses critiques dans un humour aussi fin que sympathique.

Il ne pouvait être réédité que par une maison qui s’appelle L’arbre vengeur !

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Le nommé Jeudi

Le Nommé Jeudi s'ouvre sur une joute oratoire entre Gabriel Syme, un poète prétextant que la beauté se trouve dans l'aspect ordonné des choses, et Lucien Gregory, un anarchiste considérant qu'au contraire, l'homme qui jette une bombe est un artiste, parce qu'il préfère à toutes choses la beauté d'un grand instant. Ces deux visions opposées représentent un leitmotiv de l'oeuvre de Gilbert Keith Chesterton, ou GK (à ne pas confondre avec JK, le chanteur cocaïnomane de JAMIROQUAI), l'un des auteurs anglais les plus prolifiques et influents du début du XXème siècle. Tour à tour journaliste - il est rédacteur en chef de The New Witness succédant à son frère mort au front, puis de GK's Weekly - satiriste et romancier, G. K. Chesterton a fait sien le principe du paradoxe, comme Oscar Wilde ou George Bernard Shaw, deux auteurs...



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Le nommé Jeudi

J'avais lu ce roman en anglais et j'avais trouvé génial le style de l'auteur, l'humour, la finesse des réflexions...Petite déception avec la version francaise, qui s'éloigne un peu de l'esprit de Chesterton, voire fausse parfois le sens du texte original. A quand une nouvelle traduction ?

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Le nommé Jeudi

Publié en 1908, c'est le deuxième roman de l'auteur. L'édition dans laquelle je l'ai lue, propose une nouvelle traduction ; la traductrice dans une longue préface explique son soucis de vouloir être plus fidèle à la version originale que ne l'a été la traduction historique, dans laquelle le roman porte le titre "Le nommé Jeudi". C'est sous ce titre qu'on trouve presque systématiquement le livre mentionné en français.



Le livre commence par une sorte de duel entre deux hommes que tout semble opposer, bien que tous les deux se revendiquent poètes. Gregory, un rouquin anarchiste, qui exprime l'idée que le poète est forcément un révolutionnaire et un destructeur, et Syme qui glorifie la loi et l'ordre, pour qui un train qui arrive à l'heure à l'endroit prévu est de la poésie pure : « Ce qui est rare et étrange, c'est justement arriver à destination ; la manquer, c'est grossier et commun ». Syme manie la rhétorique d'une manière redoutable et humilie Gregory, qui pour essayer d'avoir le dessus, amène son adversaire, en lui faisant jurer le secret, à une réunion d'anarchistes. Syme jure, mais avoue faire partie de la police et être là pour démasquer les anarchistes justement. Son serment le lie et l'empêche de dénoncer les membres de la société secrète, mais Gregory est piégé également : il a juré de ne pas dénoncer Syme comme policier. Ce dernier, arrive à convaincre les participants de la réunion de ses convictions, au point qu'il est élu à la place de Gregory comme membre d'un conseil secret, en tant que « Jeudi ». Cela lui permet d'être invité à une rencontre où les membres les plus influents du mouvement sont présents, tous portant le nom d'un jour de la semaine. Le chef, impressionnant et redoutable se nomme Dimanche. Un attentat contre le tsar et le président français se prépare. Syme veut le déjouer, mais il est tenu par sa parole, et doit donc affronter seul les autres membres du comité. Qui se révéleront au final faire également partie de la police, sous des déguisements. Les six policiers vont désormais traquer le redoutable Dimanche, qui les engage dans une étrange poursuite.



C'est un mélange étonnant que ce roman. Il a des allures de roman policier, d'espionnage, d'aventures, mais avec une dimension métaphorique et métaphysique. Rien n'est certain dans le livre, comme les prétendus anarchistes, qui se dévoilent comme des policiers, en abandonnant leurs déguisements inquiétants. La notion du double, de l'opposé, du complémentaire, est au centre du récit. Les deux poètes antinomiques, les anarchistes-policiers, mais aussi Dimanche, qui révèle être le mystérieux homme dans le noir, qui a recruté les 6 hommes pour rentrer dans la police.



Londres ville-monde, est au coeur du récit. Mais elle est au centre de l'Europe et du monde. Le périple de nos policiers les amènent en France, pour tenter de sauver le tsar russe. Les déguisements de nos hommes font du Mardi un Polonais, du Mercredi un Français, du Vendredi un Allemand, et du Samedi un Américain. Les enjeux dépassent donc très largement un cadre britannique, le monde est déjà d'une certaine manière globalisé, et ce qui se passe à un endroit a une résonance partout.



La fin est allégorique, les différents personnages revêtent des tenues qui évoquent la Genèse, ou plus exactement ce que la Genèse associe à chaque jour de la semaine. Dimanche ayant évidemment le rôle divin, même si on peut discuter de quel Dieu il s'agit. Chesterton n'était pas encore à l'époque converti au catholicisme, l'interprétation du livre dans l'optique unique de cette conversion future me paraît donc un peu réductrice.



Cette rapide présentation laisse un peu de côté ce qui fait en grande partie le plaisir du livre : un sens de l'humour basé en grande partie sur le non-sens, spécialité éminemment britannique, comme on le sait. Il y a des passages à proprement parlé hilarants, si on veut laisser un peu de côté la vraisemblance et la logique pure et dure.



Et la complexité du roman, ses différentes couches, les interprétations multiples auquel il peut donner lieu, permettent d'envisager plusieurs lectures, qui ne seront jamais tout à fait les mêmes.
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Le nommé Jeudi

Un conte loufoque et brillant qui se joue des sept jours de la semaine et de la création.

Chesterton qui allie , à la fois, fantaisie britannique , humour anglais et culture biblique offre aux lecteurs une histoire rocambolesque.

Il mêle et entrelace anarchie et droit, poésie et mystère, violence et douceur.

Le célèbre écrivain londonien promène son héros Jeudi dans les vieux quartiers de la capitale.

Il décrit , magnifiquement, les superbes paysages du Sussex ou dessine, délicatement, les cieux colorés des automnes humides.

Grâce à ces descriptions sublimes et à l’ intelligence du romancier, j’ai lu cette fable , avec intérêt et un léger sourire.

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Le nommé Jeudi

Quel homme mûr n'a pas tremblé d'appréhension en rouvrant, après plusieurs décennies, l'un des livres fétiches de sa jeunesse? Grâce soit rendue aux Éditions de l'Arbre vengeur, aucune déconvenue ne m'a frappé à la lecture de L'Homme qu'on appelait jeudi, la nouvelle traduction de The man who was thursday de G.K. Chesterton: bien au contraire! Après avoir rectifié le contresens le plus précoce de l'histoire (deuxième ligne de la version Gallimard!), Marie Berne, la traductrice, restaure les couleurs flamboyantes de ce cauchemar rouge vif sans en éclipser pour autant la divine fantaisie, et, livrant pour la première fois au lecteur français l'étrange poème-dédicace qui ouvre le roman, elle en dévoile l'inspiration stevensonnienne.

La bombe la plus détonante jamais fabriquée par l'artificier Chesterton!




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Le nommé Jeudi

Deux poètes font assaut d’éloquence puis concluent la paix autour d’un verre de Champagne, le premier Grégory qui se présente comme « anarchiste sérieux » propose au second nommé Syme de rejoindre un cercle Les Nouveau Anarchistes, dont le chef se fait appeler Dimanche et dont le conseil est formé de sept membres ayant un jour de la semaine pour pseudo.



Avec habileté, Syme au grand dam de Grégory réussit à se faire nommer sur le siège vacant de Jeudi. Le lecteur apprend ensuite que Syme est en réalité un policier que l’on a chargé d’infiltrer les anarchistes car ceux-ci sont la hantise des autorités en ce début de vingtième siècle.



Cette introduction alléchante est malheureusement suivie d’un développement plutôt laborieux et finalement répétitif où nos anarchistes se révèlent sous des jours inattendus. Si dès le départ le ton est celui de la comédie, si les dialogues sont imprégnés d’humour très british, un glissement progressif vers le grotesque voire l’absurde s’effectue dans la seconde moitié du roman qui est plutôt décevante.



Eu égard à la stature de G.K Chesterton auquel les critiques accordent une place majeure dans le roman anglais, le devoir du lecteur est de se prendre la tête à deux mains et d’essayer de comprendre en quoi Le nommé Jeudi est, à l’unanimité, un chef d’œuvre.

Au-delà de la comédie endiablée (mais est-ce un terme approprié ?) le deuxième degré religieux est assez évident : sept jours de la Genèse, sept anges, le grand chef que l’on ne voit pas mais que l’on croit, le chemin de Damas de Syme… etc. ; reste que tout cela est bien tiré par les cheveux et de toute façon me passe au-dessus du casque. Peut être est ce simplement un pamphlet contre l’anarchisme qui n’existerait que formé de groupuscules par d’hypocrites militants, largement noyautés par des policiers menant leur mission comme un sacerdoce.



Pour le fervent catholique Chesterton, drôle d’idée de choisir jeudi pour le chemin de croix du lecteur.

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Le Paradoxe ambulant : 59 essais

Ce livre est une bonne manière d'entrer dans l'écriture de Chesterton, surtout que nous sommes guidé par un lecteur de talent : Alberto Manguel.
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Le poète et les fous : Quelques épisodes de la ..

Fans de Vargas, réjouissez-vous : on a trouvé l'ancêtre de Jean-Baptiste Adamsberg!



Certes, il n'est pas tout à fait un pelleteur de nuages comme son collègue français, ni même commissaire,il n'est d'ailleurs même pas dans la police.

C'est un Anglais, un peu peintre, un peu poète, aussi blond qu'Adamsberg est brun, il s'appelle Gabriel Gale et lui aussi trouve la solution cachée des énigmes impossibles.



"Ne vous ai-je pas dit des centaines de fois", dit-il, "que souvent je suis en train de regarder un petit objet, comme une pierre ou une étoile de mer ou que sais-je, et je constate que c'est ainsi que j'apprends?"



Si Gabriel Gale m'a tout de suite fait penser au personnage principal de Fred Vargas, je dois avouer que la comparaison s'arrête là : "Le poète et les fous" n'a rien d'un roman policier, ce sont huit petites histoires énigmatiques, délicieusement surannées (le livre a été publié en 1929), d'un humour très britannique et qui fleurtent malicieusement avec les limites de la raison.



Huit petites gourmandises bien ourlées et intelligentes, à déguster avec un bon thé.



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Le poète et les fous : Quelques épisodes de la ..

Le Poète et les Fous est le genre de livre qui provoque un petit débat intérieur chez moi. Il n'est assurément pas mauvais, car vraiment bien écrit. de plus, on comprend sans mal le but de l'auteur qui fait mener des enquêtes à un héros atypique dont l'esprit flotte dans une douce folie.

Le roman est un condensé de "crimes" que Gabriel Gale, notre héros, va résoudre grâce à sa perception toute particulière des gens et du monde. J'ai apprécié l'ironie de l'auteur, mais je n'ai pas été emballée ni convaincue par son raisonnement par l'absurde. Je dois être trop terre-à-terre, et c'est sans doute pour ça que j'ai eu plus d'affinités avec l'acolyte de Gale, le docteur Garth, le cartésien de ce duo.

Je retiendrai du livre une bonne petite immersion dans la campagne anglaise de l'époque.


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Le poète et les fous : Quelques épisodes de la ..

Gabriel Gale, héros atypique de cette série d'enquêtes, dispose d'un sens de déduction qui frise le génie, tant il est impossible de deviner avant lui le fin mot de l'histoire. Pour ce faire, il se met à la place des "fous" qui l'entourent, et c'est par cette empathie de la déraison qu'il parvient à suivre les chemins tortueux des criminels. Étant lui-même un peu fou sur les bords, il les comprend et cela donne des tableaux loufoques et excentriques.

Un petit livre réjouissant.
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