Il faut se hâter.
Gagner l'hiver de vitesse.
Sans relâche tous accroupis ou courbés, les doigts coupés par la paille, nous arrachons les épis blonds.
Pas de chants, pas de bavardages.
Écrasés de soleil, ruisselants de sueur, couverts de poussière, de paille qui colle aux vêtements, à la peau, nous moissonnerons jusqu'à la nuit tombée.
Les plus jeunes portent les gerbes, les vieillards surveillent les bébés.
Vite.
Sur l'aire de battage, Abalé fait tourner les animaux. Les sacs de grain seront portés au moulin à eau avant le gel.
L' hiver est à nos portes, les loups ne sont pas loin.