Qui me fait avancer
Sans savoir où je vais ?
Qui change le désert en rivière
Les ténèbres en lumière ?
Qui convertit le deuil en une danse
l'opaque en transparence ?
Dans mes yeux d'exilé
La terre promise dessine
Le lieu inaccessible
De mon éternité
Jette tes filets
Même si la nuit
Les heures t'ont paru
Longues et vaines
Refais ces gestes
Que tu connais
Même s'ils paraissent stériles
L'abondance ruisselle
Quand tu retires des eaux
Les mille reflets
De l'aube
Quand le ciel se penche
Vers le soir
La terre devient bleue
S'il faut s'en aller
A l'autre bout du monde
Nos pas dans l'herbe humide
Et la rosée
Savent que l'aube recommence
L'étreinte de la vie
Comme un cri
Qu'on ne peut étouffer
Un cri de joie
En moi plus que moi-même
Le cri de Dieu
En moi
Comme un écho de Lui-même
Désir d'ailes
A cause d'un souffle
Et d'un espace
Au fond de moi
Désir de feu
D'être prière
Offrande de l'or
Sorti de moi
Désir de l'eau
Jointe à l'Esprit
Dans cette soif
Qui n'est que moi
Désir du vent
D'être partout
Soulèvement
Par-dessus moi
L'ombre recule
Vers les hauteurs sauvages
Où la terre se dénude
Et les signes s'effacent
L'oiseau dans les airs
Invente des sentierrs
A partir de sa faim
Au bout de son voyage
Il disparaît
Dans la brûlure d'un feu
Que rien ne peut éteindre
Cette inquiétude en moi
Qui s'attarde
Comment l'éviter
Seigneur
Sinon en se laissant couler
Dans le silence
Abandonner l'épave
Descendre
Jusqu'à l'endroit
Où jamais
Tu ne m'as quitté
Accroche-toi
A ce Dieu
Qui te tend la main
A l'endroit où tu t'enlises
Laisse glisser son silence
Au fond de ton corps
Là où Dieu et l'homme
Se rencontrent et se regardent...
Je sais des régions
Faites de sable assoiffé
En attente de rosée
Et des espaces fiévreux
Que seules des larmes
Peuvent guérir
Et cet air brûlant
A l'heure immobile de l'été
Que seule la pluie
D'un orage
Délivre