AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Quand Gianni Morandi chantait Ferragosto, la fête du 15 août, Pamela n’était pas encore née mais elle gigotait déjà dans le ventre de sa mère. Et aujourd’hui, elle se plaisait à imaginer qu’à l’époque ses parents écoutaient cette chanson dont l’air et les paroles s’étaient à jamais imprimés en elle. Son bonheur avait dû être parfait jusqu’au jour de son premier anniversaire, très exactement jusqu’à treize heures et vingt-huit minutes, ce 14 janvier 1968. Ce jour-là, à Gibellina, en Sicile occidentale, le repas du dimanche avait été interrompu par un bruit inhabituel, accompagné d’une secousse qui avait fait tanguer la table et renversé sur la nappe blanche le vin dont le grand-père avait rempli les verres. Les invités s’étaient précipités aux fenêtres qui donnaient sur la place de la Chiesa Madre et avaient vu le clocher de leur église vaciller. C’était le début du tremblement de terre de la vallée du Belice, et la fin de la vie que Pamela aurait dû vivre.
Dans la nuit qui suivit, à 40 kilomètres sous terre, une faille endormie depuis des siècles se réveilla brutalement et déclencha des vagues sismiques qui détruisirent les provinces de Palerme, Agrigente et Trapani ; en douze secondes plusieurs centres historiques furent réduits en poussière. Gibellina tout entière s’effondra. À l’aube, des nuées d’oiseaux survolaient les rues en ruine. Après des fouilles désespérées au milieu des décombres, une fillette d’un an fut retrouvée enroulée dans une couverture, à l’intérieur du placard où l’avait cachée sa mère. Le lendemain, Pamela faisait la une de la presse nationale.
Commenter  J’apprécie          10









{* *}