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Critiques de Gilles Haumont (6)
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Ce qui est en haut

Qu'est-ce que l'anthropie ? Le principe anthropique affirme que les lois de la physique sont telles qu'elles favorisent nécessairement l'apparition de la vie humaine. Autrement dit, notre univers serait le résultat d'un projet incroyablement précis, intelligent. Prenez l'image d'un peloton d'exécution devant lequel le fusillé survit au tir. Si le peloton comprend une dizaine de soldats, on peut imaginer que deux ou trois armes se soient enrayées et que les autres tireurs aient manqués leur cible par maladresse ou scrupules, même si la probabilité de tout cela est très faible. Dans le cas de l'apparition de la vie humaine, c'est comme si 10120 (soit 10 suivi de 120 zéros) soldats avaient manqué leur cible. Une coïncidence inouïe. Autant dire que les fusils étaient chargés à blanc, ce qui conduit naturellement à penser que notre espèce est le résultat d'un projet qui ressemble diablement (!) à un volonté divine.



N'allons pas trop vite en besogne, la science avance les hypothèses avec prudence, et d'ailleurs, par définition, elle n'explique rien par la métaphysique, quelles que soient les convictions philosophiques des chercheurs. D'autres suppositions plus rationalistes sont avancées et si le livre présenté ici incline souvent vers l'explication transcendante, il est bien entendu que rien n'est définitif sur notre comment, hormis les convictions que chacun est libre d'avoir et d'assumer quant au pourquoi.



Six scientifiques internationaux de haut vol et une étudiante de quinze ans se trouvent enfermés dans une grotte à la suite d'un éboulement durant une expédition spéléologique: une cosmologiste, un physicien, un biologiste, une astrophysicienne, un paléontologue, un physicien et un neurobiologiste qui constituent un éventail des disciplines vitales et très complémentaires de la science actuelle, dont les apports individuels ne débouchent finalement que sur un seul consensus quant à la nature et l'explication de l'univers: une complexité telle qui réduit à des conjectures. N'empêche, c'est l'occasion, au seuil de la mort peut-être, d'expliquer à la lycéenne, avec des mots simples, ce que savent les différents chercheurs sur les origines de la vie. L'attrait de ces causeries est qu'elles constituent un aperçu (ou un rappel) des récentes découvertes sur le développement de la vie intelligente, dans les sphères les plus pointues. Une adroite vulgarisation rendue séduisante par des conclusions et extrapolations accessibles au commun des mortels, pour autant que celui-ci trouve intérêt à quelques grandes questions.



Attention, savoir le titre des œuvres de Shakespeare et savoir la réplique "to be or not to be" ne signifie pas connaître la réalité de Shakespeare ou ce que les puristes en savent. Vous ne sortirez pas docteur en sciences de ce récit, bien qu'il faille une bonne dose de concentration à celui qui a peu de notions de base pour suivre les exposés et surtout les intégrer parmi des connaissances qui restent parfois très carrées chez la plupart d'entre nous. L'exemple de la physique quantique est particulièrement déstabilisant: certaines particules s'avèrent ne pas avoir de position précise, juste la probabilité d'être quelque part et en outre, leur comportement inattendu semble subir l'influence de l'observateur. Certaines perspectives conduisent d'ailleurs à penser que l'univers ressemble plutôt à la projection d'un monde extérieur et nous serions alors pareils à des acteurs d'un jeu vidéo... Tout est dit de façon ludique, mais repose sur des recherches sérieuses. Les frontières de la compréhension humaine empêchent néanmoins les scientifiques de s'accorder sur toutes ces hypothèses.



Afin de ranger Dieu au placard, les physiciens ont imaginé une alternative au principe anthropique: notre univers est un parmi une infinité d'autres, comme des bulles d'écume sur un océan illimité. Quelle que soit l'infime probabilité que notre monde soit devenu tel, il existerait forcément parmi l'infinité des mondes. Très théorique et abstrait.



Enfin pour achever de nous interloquer, selon les dernières études sur le cerveau, notre moi ne serait qu'illusion totale (clin d'œil à John Banville pour "Impostures"...) et le libre-arbitre ne serait pas ce que nous imaginons. Il apparaît que la décision de réaliser une action a lieu dans le cerveau un temps bref avant que nous en soyons conscients. Il n'existe alors pour notre conscience que la possibilité d'appliquer un veto immédiat à ce que décide... notre cerveau. À moins que notre conscience ne soit pas personnelle, c'est-à-dire non locale, hypothèse mystérieusement ébauchée par le neurobiologiste prisonnier de la grotte effondrée, un homme croyant. Restons-en là... Si le cœur vous en dit, le livre apporte d'autres surprises et des éclaircissements mieux fondés que je ne le peux à travers ce billet.



Il est une raison importante pour laquelle les scientifiques évitent à tout prix d'apporter plus ouvertement des arguments en faveur du principe anthropique: il ne veulent pas apporter de l'eau au moulin des partisans de l'intelligent design. Ceux-ci ne démontrent pas que leurs propres hypothèses sont vraies, ils se contentent de tenter d'établir que celles des scientifiques sont fausses. Il y a opposition radicale entre les démarches des uns et des autres, les créationnistes ne sont pas des gens de science.



Ce livre n'est ni de la littérature ni un essai à proprement parler. La partie fiction n'est pas très consistante (les emmurés survivront-ils ?) et l'intérêt réside en premier dans l'apport didactique pluridisciplinaire et abrégé. Qui sait, peut-être cet ouvrage d'initiation (Éditions Anne Carrière) ouvrira-t-il la porte à des vocations d'astronomes, neurobiologistes ou physiciens ? À de nouveaux chercheurs de sens ? Ou à de futurs auteurs de science-fiction: la quête vers nos origines et notre nature conduit en effet aux bords extrêmes de l'imaginable, ce qui la rend hautement captivante.


Lien : http://www.christianwery.be/..
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L'origine du mal

Dans un futur beaucoup trop proche, un supervirus, issu d'une manipulation accidentelle, a exterminé en quelques jours la population du continent nord-américain. La communauté internationale a réagi en créant une institution supranationale nommée l'INGEN, qui contrôle et centralise toutes les recherches génétiques et veille à ce que, en dehors de lui, plus aucun scientifique ne manipule le génome humain.





Guillaume Beaumont, jeune prodige français, fait ses débuts à l'INGEN en Australie. Ses résultats au concours d'entrée le promettent à un avenir brillant. Sa déception est immense lorsqu'il découvre qu'il est affecté au département de Yohann Van Helmont, un des directeurs de l'INGEN, mais aussi un mystique qui semble s'intéresser davantage à l'alchimie, la kabbale et l'histoire des religions qu'à la recherche pure.





Mais voilà qu'une série de meurtres ensanglante la petite communauté de l'INGEN, et Van Helmont semble voir en Guillaume un enquêteur providentiel, même si celui-ci ne comprend pas pourquoi son fantasque mentor lui confie cette mission.





Mon avis :



avoir réussi 3e un concours ultra exigent et être aussi bête socialement, il n'y a que des français pour tenir ce rôle-titre. Car le héros est parfois un peu lourd... pour un esprit brillant, c'est lassant.



Vous l'avez compris, j'attendais plus de perspicacité de la part de Guillaume, qui se laisse baloter par les événements sans comprendre grand chose. Dommage pour un polar.



En revanche, les réflexions sur le génôme humain sont intéressantes, à condition de s'accrocher quand on n'est pas spécialiste, comme moi.




Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Le fils du fou

J'ai lu lors de sa sortie, le premier roman de Gilles Haumont "l'origine du mal" mélangeant habilement sciences et croyances autour d'un thème qui m'est cher (et qui m'est chaire): l'évolution et notamment l'origine de l'humanité.

Ce roman m'ayant plu, j'ai eu envie de découvrir le deuxième roman "Le fils du fou".



Si certains passages philosophiques ou existentiels m'ont permis de percevoir une certaine richesse des pensées sous-jacentes ayant conduit à l'écriture de ce roman, la constitution générale me pose question.



Nous suivons Jonas dans son parcours pour retrouver son jeune fils Jean atteint de schizophrénie qui s'est échappé d'un hôpital psychiatrique dans des circonstances étranges.



Dans la première partie de l'oeuvre, on découvre que Jean a suivi des protocoles thérapeutiques visant à anéantir sa schizophrénie. Il se trouve que le protocole a particulièrement bien fonctionné chez certains patients.





Sachant que cette maladie psychiatrique peut être résumée à une perte du sens des réalités où le patient confond ce qu'il imagine dans sa tête et ce qui est réel, là où une personne saine fait la distinction...





Dans la seconde moitié du roman, l'auteur va tenter de casser la logique tellement bonne de la première moitié du roman.



L'entrée en piste de la CIA, la NSA et des pouvoirs surnaturels qui apparaissent chez Jean font perdre toute crédibilité à l'histoire...



On en arrive à une sorte d'allégorie de l'apocalypse selon St-Jean (justement).







En bref, un virage à 180 degrés se produit dans le roman et le font passer d'un roman de science-fiction un peu policier à un roman policier ésotérique quasi mystique... Très perturbant et surtout peu crédible.



L'apothéose se faisant avec l'évocation du "principe anthropique" selon lequel étant donné que par le calcul (douteux), l'humanité avait très peu de chance d'apparaitre dans l'univers. Si elle est apparue, c'est qu'elle "devait" apparaître ou en d'autres termes, que son apparition a un sens et qu'on l'a fait apparaitre.



En bref, un argument faussement scientifique, et en réalité une vraie erreur de raisonnement donnant une illusion cognitive, très à la mode dans les oeuvres littéraires actuelles, visant à tenter de prouver l'existence de Dieu.



L'ambiguïté des propos, ne permet pas de comprendre si Gilles Haumont approuve ou non ce principe.



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L'origine du mal

je dois avouer que je suis agréablement surpris par ce roman dont le thème principale est la génétique et l'évolution des êtres vivants!! suspense mystère et de sombres recherches qui mettent en rogne de différentes sectes sataniques !!! j'ai adoré!!
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L'origine du mal

La première question qui nous vient à lesprit en commençant la lecture de lOrigine du Mal de Gilles Haumont, cest de savoir à quel point le personnage principal du roman peut être une incarnation, une projection de lauteur. Parce que lorsque lon découvre que le héros se nomme Guillaume Beaumont, on est en droit de se poser la question !



Cela commence comme dans un roman de Brad Meltzer (Délit d'Innocence, les Millionnaires et Jeu Mortel par exemple). Le héros candide et un peu naïf, fraichement sortie de lécole, un as dans sa partie, parvient enfin à intégrer le poste dont il a toujours rêvé. Il arrive dans ce nouveau monde avec une bande damis, il fait la connaissance de son/ses employeur(s) et tombe sous le charme dune collaboratrice. Et lintrigue se présente au lecteur  Le thriller de bureau dans toute sa splendeur.



Cest un des premiers univers dans lequel Gilles Haumont nous montre quil est très à laise. Loin de faire dans le cliché, lauteur nous prouve sa maîtrise de ces différents univers quil semble apprécier, pour nous confier les tenants et aboutissants de son roman.



Impossible de parler de techno-thriller sans parler du maitre en la matière, Michael Crichton. Dans ce registre, lauteur parvient lui aussi à vulgariser au maximum les faits scientifiques sur lesquels il se repose et donc à les rendre captivant.



Le cadre « science-fiction » de lhistoire reste très crédible surtout quand il permet de rebondir sur une catastrophe survenue une trentaine dannées auparavant. Un virus sest échappé dun laboratoire puis répandu sur New York, décimant une grande partie de la population  Catastrophe qui nest véritablement abordée quen fin de roman. Là, lauteur aborde le thriller post-apocalyptique, qui va nous rappeler New York 1997 de John Carpenter, ou encore le Fléau de Stephen King.



Et qui dit thriller, dit meurtres ! Cest là que Gilles Haumont décline un autre genre, en nous démontrant son amour pour les romans dAgatha Christie, avec lénigme du meurtre dans un lieux clos, et plusieurs suspects possible. Climat de suspicion qui va véritablement compliquer la vie de Guillaume Beaumont !



Il y a aussi la quête « historique » qui va permettre à Guillaume den apprendre plus sur le/son passé et qui va lui demander bien des efforts pour tenter de décrypter à la fois une énigme scientifique et ce qui semble être une prophétie. Là, cest le roman daventure et dénigme à la Douglas Preston & Lincoln Child, voir à la Dan Brown, qui montre le bout de son nez.



Et pour conclure, les fans de comic books ne resteront pas insensibles aux phénomènes de mutations qui sont énoncé dans le roman, évoquant lunivers de surhommes dignes des personnages publiés par Marvel Comics.



Encore une fois, ces exemples ne sont pas là pour souligner une ressemblance entre lOrigine du Mal et ces histoires, mais juste pour démontrer les différents genres que lauteur maitrise et dompte Vous prenez donc tous ces thèmes, vous les dosez savamment, en décrivant des personnages mystérieux et très attachants, qui vivent dans un monde un peu mélancolique, aseptisé, où la recherche scientifique a été muselée pour éviter une nouvelle catastrophe. Vous obtenez un premier roman français passionnant, qui, dès les premières pages, va captiver son lecteur et lui faire tourner les pages de plus en plus vite.



Comme Ariel Manto dans la Fin des Mystères de Scarlett Thomas, je mefforce au cours de mes lectures de voir le fil rouge qui passe dun livre à lautre. Vous imaginerez donc facilement le sourire qui est apparu sur mon visage quand Gilles Beaumont aborde via un de ces personnages lhistoire de la montre de Paley, théorie déjà abordé dans le livre précité. Un autre écho évoquant une autre de mes lectures récentes, lorsque Burgos, page 139, propose à à Guillaume un verre de xérès : cest aussi la boisson favorite dun des personnages de T-Rex de Douglas Preston. Difficile de croire au hasard, jai lintime conviction que chaque livre gravite les uns autour des autres !!!



Après Patrick Graham, les éditions Anne Carrière ont décidément du nez pour découvrir des nouveaux talents et comme pour lauteur de l'Evangile selon Satan, Gilles Haumont est un romancier que lon va surveiller et qui nous promet dautres moments de lecture particulièrement intéressant !

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Ce qui est en haut

En dépit de l'avis positif de Marque-pages, qui a attiré mon attention sur ce livre, je restais un peu rétive. L'auteur prévient que "Ce qui est en haut est un conte. Il a pour seule ambition de présenter de manière accessible la querelle qui anime actuellement la communauté scientifique concernant la question du principe anthropique. Qu'est-ce que le principe anthropique? Tout simplement la constatation que l'univers semble 'construit' pour que la vie évoluée puisse y apparaître, avec un degré de précision qui semble de plus en plus surprenant à mesure que la science progresse."

Il imagine sept personnages, une jeune fille, Ariane, fort éveillée, et six scientifiques de haut (voire très haut) niveau, cosmologiste, physicien, biologiste, astrophysicienne, paléontologue, neurobiologiste, enfermés accidentellement dans une grotte, attendant les secours -qui tardent, et l'eau monte!- et passant leur temps à présenter à Ariane les données de leur spécialité concernant le principe anthropique.



Plusieurs dangers étaient à craindre : que ces conversations demeurent artificielles et les personnages de simple instruments; que l'auteur ne fasse passer de force une opinion ou une autre.



Mais finalement, après le prologue un peu embrouillant, j'ai lu avec un vif plaisir la présentation de ces théories scientifiques actuelles, exposées clairement, avec éventuellement les théories contradictoires ou les non réponses de la communauté scientifique, et j'avoue avoir dévoré ce livre très rapidement, trouvant les personnages attachants et le suspense prenant. Les dialogues non dénués d'humour rendent le tout fort digeste et l'histoire et l'évolution des personnages leur donnent chair sous nos yeux.



Pour lecteurs curieux? L'expérience vaut la peine. N'hésitez pas à aller chez Marque pages pour plus de détails et d'exemples.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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