Quatre décennies avant la rédaction de ce livre, en 1977-1978, je passai une année en Syrie, boursier de langue arabe à l'Institut français de Damas. C'était une étape obligée pour les arabisants en herbe, le sésame qui nous introduirait dans caverne où étaient celés les secrets grammaticaux et phonologiques de l'Orient qui nous passionnait. A de rares exceptions près, nul n'entrait alors dans la carrière s'il n'avait séjourné au « Shâm » comme nous disions entre nous, utilisant le vieux terme sémitique encore usité dans le dialecte local qui signifie à la fois le Levant et sa capitale traditionnelle.