Sous ces ombrages verts, la Nymphe que j'adore,
Ce miracle d'Amour, ce chef-d'œuvre des Dieux,
Avecque tant d'éclat vient d'éblouir nos yeux,
Que Zéphire amoureux l'aurait prise pour Flore.
Son teint était plus beau que le teint de l'Aurore ;
Ses yeux étaient plus vifs que le flambeau des Cieux ;
Et sous ses nobles pas on voyait en tous lieux
Les roses, les jasmins et les œillets éclore.
Vous, qui pour sa guirlande allez cueillant des fleurs,
Nourrissons d'Apollon, favoris des neuf Sœurs,
Ne les épargnez point pour un si bel ouvrage.
Venez de mille fleurs sa tête couronner…
Sous les pieds de Julie il en naît davantage
Que vos savantes mains n'en peuvent moissonner.
Longtemps, on nous a dit que le savoir n'avait qu'un sexe.
Longtemps, on nous a fait croire que la philosophie n'avait pas de bassin féminin.
Longtemps, on nous a caché que nos arrière-grand-mères étaient des femmes savantes.
Longtemps, on a oublié que l'art de la conversation était oeuvre commune.
Longtemps, on a oublié de traduire des textes latins de l'âge classique français.
(...) Hoc esse salsum putas ?
Oui, Catulle, je pense que cela est sot. Et je comprends mieux pourquoi ma mère a appelé son bâtard de chien Logos.
[Claude Tarrène, Réparation d'une injustice]
Quand je décidai d’écrire l’Histoire de ces femmes, c’est à toi, ANNE LE FÈVRE DACIER, qui est la plus savante de toutes les femmes qui soit et qui fût jamais, que j’ai jugé bon de la dédier, comme un nouveau témoignage de mon estime pour toi.