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Citations de Gilles Sebhan (106)


Un policier est un citoyen comme les autres, pensa le docteur. Et sa pensée fut suivie d'un ricanement mental, car il savait très bien que c'était une bouffonnerie.
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Il se fit encore une fois la réflexion attristée mais résignée de l'extrême naïveté des hommes. Il était vraiment temps d'en finir avec l'homo sapiens. Quelle erreur de langage d'ailleurs, car l'homme qui régnait sur la terre depuis maintenant des centaines de milliers d'années, ne savait rien : plus il se perfectionnait, plus il s'éloignait des merveilleux pouvoirs que recélait son cerveau. Au lieu de développer ses dons, l'homme n'avait eu de cesse de les déléguer à des objets qui finissaient par l'asservir.
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Les malades ne le sont que dans le cadre d'une société qui les fait souffrir. En liberté, ils deviendraient les grands sages de nos générations futures.
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«  Il était persuadé que le passé n’est pas tout à fait accompli avant d’avoir engendré un certain nombre de conséquences .
L’enfance est un papillon dont le battement d’ailes peut avoir , à distance, des effets innombrables et catastrophiques. »
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Comme souvent, il y prenait le contre-pied des théories traditionnelles : là où tout le monde s’accordait à voir dans le traumatisme l’origine d’un empêchement et d’une souffrance, Tristan y distinguait au contraire le plus court chemin vers la réalisation de soi.
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. Comme dans les peuplades anciennes, l’enfant avait été emmené loin de la tribu pour accomplir sa transformation. A présent, il se trouvait comme lié à un esprit frère, une sorte de chaman qui le guidait dans l’accomplissement d’une tâche ardue et essentielle. Il n’y avait pas d’un côté les forces du mal et de l’autre celles du bien. Il y avait une divinité à abreuver, une colère ancestrale à apaiser pour que le danger de la destruction disparaisse. Si on avait posé la question au docteur Tristan, sans doute aurait-il affirmé que le sacrifice de quelque chose en soi était inévitable dans ce processus de libération.
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«  Pourquoi avait - elle accepté ces retrouvailles loin du regard de la ville , ce rendez - vous incognito dans une station balnéaire ?
Était - ce parce qu’elle se sentait coupable d’avoir abandonné la jeune femme aux mains du tueur , l’apercevant derrière une vitre le regard éperdu ,le couteau sur la gorge , accélérant pour ne pas mettre Théo en danger ?
Etait - ce cela ou autre chose ?
Une chose plus inavouable et qui croupissait au fond d’elle ? » ….
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Tony Duvert était un écorché vif, dit-il, un révolté radical. Je sortais de nos rendez-vous complétement lessivé, il était d'une intensité absolument incroyable, possédait une intelligence foudroyante, il prenait le moindre fait divers, le moindre évènement de l'actualité et le démontait de façon absolument saisissante. C'était très impressionnant de le voir s'en prendre à la bonne conscience, à l'hypocrisie.
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Personne n'en saura rien, avait assuré le commissaire à Drapper, en allant lui rendre visite à l'hôpital . Ce dernier avait un double fracture à la jambe ainsi que plusieurs cotes cassées. Je vais m'arranger pour faire disparaitre le fichier sur lequel se trouve l'interrogatoire. Et je vais demander aux collègues de rester discrets.
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"La mort ne finit rien, elle creuse une question en nous qui s'étenise.. Ce n'est pas la mort mais cette question qui nous tuera."
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La folie est sans doute là dans nos vies à chaque serrement de main, à chaque mot, dans chaque regard, la folie est le possible d'une aventure qui ne peut advenir que dans le renoncement, la folie est sans doute la porte de sortie que prend celui qui n'a plus d'autre issue, l'ultime évasion du condamné à mort.
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Les malades ne le sont que dans le cadre d'une société qui les fait souffrir. En liberté, ils deviendraient les grands sages de nos générations futures. Rêvons d'un monde renouvelé où les humiliés d'hier seront les maîtres de demain. Rêvons du royaume des insensés.
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Théo semblait s'être perdu comme un petit Poucet maladif et les cailloux en mie de pain avaient été dévorés par les oiseaux maléfiques de ce qui n'était pas un conte mais cette déprimante contrée où il avait fallu naître. A vrai dire, la progéniture dont s'occupait Hélène constituait pour elle comme le signe de cette malédiction, elle repérait les malformations congénitales et les tares de l'alcool familial, elle poussait un soupir en début d'année, épuisée d'avance de devoir cultiver comme des fleurs somptueuses ce qui ne serait jamais que de la mauvaise herbe. Issue de la bourgeoisie locale, elle avait sans doute hérité d'un mépris de classe. En meme temps, elle avait eu son moment de révolte et avait commis l'erreur de rompre les liens avec sa famille. Depuis elle continuait d'en payer le prix.
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Voilà, intervint Tristan, en balayant la pièce d'une main large et généreuse, je vous présente mon petit laboratoire. Chacun de ces garçons possède une part du secret de l'avenir, j'en suis certain. Nous concevons toujours les pathologies mentales comme des manques, des dysfonctionnements. Je trouve plus pertinent de les envisager comme des fonctionnements alternatifs, des possibilités encore inexplorées.
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« Peu avant la sortie du roman, j’ai demandé et obtenu une mutation. On pourra y voir au choix une marque du hasard ou la main du destin. Au moment de m’inventer une nouvelle identité, j’allais me retrouver dans la ville où j’avais passé ma propre enfance et dans un lycée où j’avais été élève. En voulant m’éloigner, voilà que j’avais fait un grand tour sur moi-même pour revenir sur mes propres traces, là où tout avait commencé. »
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Dapper ne redoutait pas l'avenir mais ce qui du passé ne voulait pas mourir.
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Un traumatisme, pouvait-on lire dans les ouvrages spécialisés, est une expérience de violence hors du commun au cours de laquelle l’intégrité physique et psychique d’un individu se trouve menacée. La gamme des événements traumatisants est large: violence physique, violence sexuelle, guerre, découverte inopinée d’un cadavre, suicide d’un proche.
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De ce temps date l'une des premières grandes toiles, un autoportrait le présentant en pied, habillé en noir, suspendu çà un croc de boucher et une plaie sanglante, une béance à la place du sexe. Le tableau est éclaboussé de taches rouges, comme si la castration avait eu lieu sur la toile. Comment imaginer d'une telle œuvre qu'elle ait été peinte par un garçon de quinze ou seize ans. Et c'est pourtant le cas.
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Toucher à l’enfant, murmure Dapper, il ne fallait pas, et ses poings se serrent. Ce que les journaux ont appelé L’affaire Marcus Bauman s’est achevé quelques semaines plus tôt dans le sang et le feu. Dapper a vécu l’incendie du centre thérapeutique où s’était retranché le tueur comme un signe de la catastrophe. Chaque planche de bois qui s’effondrait, chaque pierre qui se fissurait sous l’incandescence des flammes, lui racontait l’histoire d’une faillite personnelle. Le directeur du centre, le docteur Tristan, était à l’origine de son malheur. Tristan avait été un spectre de père. Le policier avait vécu en orphelin durant des années avant de le découvrir. Au moment où son identité se révélait, Tristan avait fait le choix de se suicider. Alors avait commencé l’effondrement du royaume.
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Quand il ouvrit la porte, son fils se trouvait penché sur son bureau. C’était pourtant le début de l’été, mais Théo semblait avoir attrapé un goût pour l’étude. Le policier se le formulait comme s’il s’agissait d’une maladie. La lecture l’avait toujours rebuté, comme une sorte de faiblesse, le signe d’une effémination qu’il associait au manque de fiabilité.
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