Découvrez une lecture inédite de la chanson Les gens de mon pays par son créateur, le poète et auteur-compositeur-interprète Gilles Vigneault, dans la magnifique salle de la Bibliothèque nationale (site Grande Bibliothèque), à Montréal.
Cette chanson qui résonne comme un hymne pour beaucoup de Québécois a été choisie par les membres du personnel de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) comme l'extrait qui représente le mieux le patrimoine littéraire québécois.
Cette vidéo a été diffusée en direct pour la première fois le 17 septembre 2022 dans le cadre de la cérémonie de réouverture du site Richelieu, berceau historique de la Bibliothèque nationale de France (BnF), situé au coeur de Paris. Elle fait partie d'une création multimédia de l'artiste Anne-Laure Liégeois, une courtepointe d'extraits phares représentant le patrimoine documentaire de différentes nations.
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En forêt,
Le silence,
C'est du
Savoir-vivre !
Ce qui laisse
Enfin, la
parole
aux arbres.
Il a neigé trois fois la hauteur des maisons
Il a plu quatre fois comme l'anse est profonde
Le vent a fait trois fois cent fois le tour du monde
Le soleil a poli des siècles de saisons
Et mes amours sont demeurées les mêmes
Je t'aime.
Il faut dire les choses de tous les jours avec les mots du dimanche.
Les racines d'hiver
Plongent dans le ciel noir
Et, la nuit, vont chercher
Les grains de lumière
qui font luire les feuilles
Au printemps.
On change les habits, pas les habitudes.
LE POÈTE (p.165)
Je prendrai dans ma main gauche
Une poignée de mer
Et dans ma main droite
Une poignée de terre.
Puis je joindrai mes deux mains
Comme pour une prière
Et de cette poignée de boue
Je lancerai dans le ciel
Une nouvelle planète
Vêtue de quatre saisons
Et pourvue de gravité
Pour retenir la maison
Que j'y rêve d'habiter....
Deux cailloux bruns enclos
Dans leur coquilles d'eau,
D'un seul regard,
M'ont redonné la mer.
J’ai fait mon ciel d’un nuage
Et ma forêt d’un roseau.
J’ai fait mon plus long voyage
Sur une herbe d’un ruisseau.
D’un peu de ciment: la ville
D’une flaque d’eau: la mer.
D’un caillou, j’ai fait mon île
D’un glaçon, j’ai fait l’hiver.
Et chacun de vos silences
Est un adieu sans retour,
Un moment d’indifférence
Toute une peine d’amour.
C’est ainsi que lorsque j’ose
Offrir à votre beauté
Une rose, en cette rose
Sont tous mes jardins d’été.
Balise
Le travail de ne point mourir
À perte de vue et de peine
Occupe l'heure et la semaine
Et retient le coeur de courir
L'horizon s'essaie et s'efface
Au beau milieu de ce non-lieu
Où voyage silencieux
Le Temps qui passe pour l'Espace
J'entends tous les bruits qui se turent
Et des chevaux et des voitures
Et les pas de cent mille hivers
Vêtu de gris dur comme fer
Je mesure m'use et me dure
Je fus jadis un arbre vert
Mijouet vous propose un petit texte qui frise l'actualité !!!!
Le roi
Lorsqu'il ne resta plus qu'un seul roi dans le monde, on eut grand peur qu'il ne voulût dominer la terre et pour protéger l'idée de république universelle, on l'assassina. Mais c'était pure politique et on le lui prouva, sitôt mort, par des obsèques internationales. Partout dans le monde ce furent des cortèges avec landaus, bannières, cloches et cantiques. La messe dite, chacun s'en retourna chez soi, avec sa petite idée derrière la tête, en criant: "Vivent les républiques".
Au même moment, derrière un vieux hangar, des enfants jouaient à se réunir en conseil pour désigner le successeur au trône.