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Critiques de Gilles Warembourg (14)
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Flandre noire

La Flandre noire n'est pas un roman noir régionaliste à part quelques plats, tel que le potchevlech ou le pain liquide (bière) , et le village de Neu-Cappel aurait peu de chance de paraître dans "L'Âme des Maisons du Nord et de Picardie" s'il n'avait pas été imaginaire, car celui-ci est sous la tutelle d'un couple âpre au gain dont l'agressivité génère une ambiance délétère.

Le lecteur est un instituteur de la vieille école : communiste,humaniste. A son retour de trois ans de déportation du camp d'extermination d'Auschwitz. en Août 1945, Il est désabusé, dépressif, et remet en cause toute sa culture philosophique.

Gilles Warenbourg est arrivé à me faire adhérer au malaise de l'instituteur.

Il y a une parenté avec les romans noirs de Didier Daeninckx, (c'est une qualité) en moins politique et plus philosophique.

Merci à nadejda, dont la critique a su m'orienter sur ce roman policier.
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Les Fantômes du Louvre-Lens

Profitant d'une visite du musée et d'un passage par la boutique, je voulais garder un souvenir de cette journée. Je me suis donc acheté ce livre, c'est toujours intéressant de lire un livre dont l'action se passe dans un lieu que l'on connait. De plus, la couverture est sublime est sublime alors comment résister.



Parlons d'abord de l'intrigue, nous sommes a quelques jours de l'ouverture du musée et il semble que tout ne se passe pas comme prévu. Vandalisme, site internet piraté, apparitions d'ombre sur les écrans des vidéos surveillance...



Parlons des personnages et de la structure. Le livre s'ouvre avec le récit de Michel Baranovki, ancien flic qui s'est reconverti dans la sécurité des biens et des personnes. C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé. Un peu sombre, un peu mystérieux... C'est lui qui va découvrir le premier le vandalisme. Viens ensuite le récit de Léa Rosemberg, jeune fille qui est a la réalisation du site internet. C'est un personnage qui m'a un peu moins plu. Je l'a trouve pas assez travaillé, un peu en retrait. Malgré cela, avec l'aide d'un collègue c'est elle qui va percé le mystère.

Et puis enfin, le récit de Miss Martel, sous forme de lettre, vient clore le récit. Elle explique elle aussi, son expérience. C'est un personnage que j'ai aimé découvrir car pendant tout le récit, elle semble détesté par tous. Autoritaire et intraitable, je l'ai trouvé a l'inverse, plutôt nerveuse et voulant bien faire les choses.



C'est donc un récit plein de suspense, ou le lecteur n'a pas une minute a lui. Le livre est plutôt court et donc a chaque page on apprend une nouvelle révélation concernant l'intrigue. Le livre est accompagné de très belles illustrations, et beaucoup d'explication sur les œuvres qui sont toutes très intéressantes.



Je terminerai cette critique avec une citation (p20) qui m'a fait beaucoup rire : "J'ai bondi hors du lit encore entortillé dans le drap que j'ai laissé négligemment tomber comme le voile qui choit de l'Hermaphrodite de Cranach, la grâce instillée par le peintre en moins. Puis je me suis précipité, encore bien groggy, nu comme un Hermès de Thrace jusqu’à la salle de bains ou je me suis jeté sous le pommeau de la douche qui devait définitivement me délivrer des serres du sommeil. Et moi qui croyais avoir signé pour un poste de tout repos dans un lieu de culture, peuplé de purs esprits ! "



Bref c'est un petit livre très réussi, que je vous invite a découvrir et bien entendu, si vous êtes de passage dans le Pas-de-Calais, un visite du Louvre Lens s'impose.


Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Le syndrome U.G.A. (l'oeil du calamar)

Nous sommes en Australie, dans la première partie de ce livre, le lecteur se situe en 2110 et découvre notre planète en très mauvaise posture. Puis assez vite, l'auteur, Gilles Warembourg, nous fait basculer dans le passé pour nous dévoiler ce qu'il c'est passé en 2024, date à laquelle tout a commencé : un calamar géant péché par un bateau qui a craché une espèce d'encre blanche au visage du capitaine du bateau et du personnel présent qui provaque une poussée de fièvre, les malades guériront très rapidement, ils oublieront assez vite aussi. Mais c'est sans compter sur un des matelot qui ira tout raconter à un éminent professeur sur ce qu'on va appeler la grippe Australienne.



C'est en 2041 qu'on va s’apercevoir que le taux de natalité baisse. Une grande conférence a lieu en Afrique, tous les continents sont touchés et les scientifiques cherchent la cause de cette stérilité chez les femmes nées après 2024. C'est en Juillet de cette même année, après le congrès de Genève, on ne parlera plus que de ça : toutes les femmes demandent des analyses sont stériles !!! L'extinction de la vie humaine « No futur » était sur toutes les bouches dans toutes les conversations.



Gilles Warembourg, nous dévoile aussi ce que les scientifiques appellent la 7ème extinction : celle de l'homme. Quand on pense que les dernières naissances humaines devraient se produire dans les années 2080... 2160 marquerait le fin totale de l'espère humaine que nous connaissons. De toute façon, sans cette pandémie la Terre n'aurait pas pu habiter et nourrir 20 milliard d'hommes en 2130. L'U.G.A. n'a fait qu'avancer le phénomène, sauf qu'ici le tri n'est pas sélectif, c'est l'extinction brutale !!!

On peut se demander si l'U.G.A. N'est pas la revanche du monde animal sur l'homme... comme un juste retour des choses.... Quand on pense que l'U.G.A. est une maladie génétique déclenchée en 2024 par un virus a l'occasion d'une pandémie. La thèse d'une contamination mondiale par un (quatre) calamar provoque une fabrication de sous marins pour aller les chercher dans les profondeurs des fosses sous-maries à travers le monde... Que va-t-on trouver dans ces eaux si profondes, une solution à l'extinction de la rase humaine...



Ce livre est surtout un bilan que fait Stone, le personnage principal en 2115, né de père et de mère inconnu en 2075. Il est alors généticien et par ce bilan il tente d'expliquer la stérilité qui frappe alors l'humanité. La question qu'on se pose est : comment ça va finir.. comment Stone va s'en sortir ou qu’il va s'en sortir tout simplement !!!! vas-t-il pourvoir aller jusqu'au bout et où tour sa va le mener....



Nous avons ici un livre de Science Fiction qui dépeint parfaitement un avenir qui pourrait être le notre, sans calamar géant, mais la vision de l'auteur, Gilles Warembourg, est tout à fait juste. C'est un très bon livre d'anticipation. Une histoire parfaitement bien menée avec des explications qui se tiennent, bien vu !!!



L'auteur, Gilles Warembourg, nous donne un format assez atypique : nous avons ici un ensemble de chapitres entre coupés d'articles de presse ou d'extraits d'une encyclopédie qui complète parfaitement les textes et l'histoire. Il nous propose aussi des extraits de journaux et des schémas avec des courbes et graphiques pour expliquer et soutenir le texte... j'ai beaucoup aimé !!!

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Flandre noire

Ce polar tout à fait atypique raconte le difficile retour à la vie d'un quinquagénaire survivant des camps d'extermination qui rentre chez lui dans un village de la campagne flamande. Déporté pour ses opinions politiques, il revient profondément marqué physiquement et psychologiquement et ses années de captivité ont considérablement changé sa façon de considérer le monde. Il devient obsédé par la plus complexe des énigmes: celle des origines du mal.

Pendant trois ans il a vécu sous la devise nazie "« Hier gibt’s kein warum ! » "(Ici, il n'y a pas de pourquoi !), et maintenant il ne peut s'empêcher de se demander sans cesse "pourquoi ? ", remettant en cause ses vieilles certitudes. Lui qui pendant 3 ans a côtoyé au plus près la barbarie à l'état pur, est en mesure de comparer, à l'aulne de la réalité, la pertinence de tous les postulats religieux et philosophiques connus sur la question du mal.

Même si la guerre est finie, la paix ne semble pas être revenue pour autant au village. Une femme est assassinée, une mort de plus après des millions d'autres restées impunies. L'enquête autour de ce crime signifie -t-elle le retour du "bien " ou va-t-elle révéler une autre forme de mal incurable, celle de la bêtise et la haine sournoise qui se chuchote ?



Plus quête personnelle qu'enquête policière, ce roman intelligent nous entraine dans les heures sombres de l'après-guerre pour montrer combien il fut difficile pour les survivants des camps de revivre normalement en composant avec les séquelles du traumatisme et la culpabilité du survivant.

C'est du noir de chez noir ! Toute la première partie totalement consacrée aux questions métaphysiques sur le bien et le mal peut déconcerter le lecteur qui s'attend à un polar classique. Moi j'ai aimé car comme M'sieur Georges je me pose souvent la même question: pourquoi ?
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Flandre noire

C'est bien un polar, un polar dont on ressort bouleversé.

Georges l'instituteur, revient à Neu-Cappel après trois ans dans l'enfer d'Auschwitz, suite à son arrestation, des numéros de "l'humanité" ayant été trouvé chez lui.

Il est diminué dans sa chair mais surtout envahi par les souvenirs d'horreur de ces trois années et hanté par le problème du mal.

Il retrouve le village, sa maison comme si rien n'avait eu lieu. Personne ne comprend et ne peut ni ne veut partager ce qu'il a vécu si ce n'est Jean l'un de ses anciens élèves qui avait fait des études brillantes de philosophie , résistant, resté infirme à cause d'une balle allemande.

Les haines ravivées vont entraîner le meurtre de Marcelle détestée de tous, qui s'est enrichie pendant la guerre mais y-a-t-il vraiment des "innocents" dans ce village ?.....

Je ne sais si tous les ouvrages de cette petite maison d'édition du Nord " Ravet-Manceau" sont de cette qualité mais je n'oublierai pas celui-là.
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Le syndrome U.G.A. (l'oeil du calamar)

Ce récit de science fiction nous propulse dans un avenir assez proche puisqu'il concerne nos descendants et il nous baigne dans cette ambiance anxiogène, rivée entre technologie, scientisme et scepticisme sur la place et l'importance du groupe humain sur la planète. Effectivement, arrivée tardivement dans l'évolution des espèces, ne serait-elle pas fragilisée par cette pandémie d'une fièvre australienne qui dévasterait la planète et anéantirait le genre humain pour laisser ce regard surprenant du calamar géant jouer avec nos résistances et notre immunité. L'ouvrage est bien construit entre compte-rendu pseudo-scientifique de recherche et l'imaginaire de l'auteur.
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Le syndrome U.G.A. (l'oeil du calamar)

L'espèce humaine s’éteint, frappée de stérilité. Les efforts de la communauté scientifique pendant près de 100 ans ont été vains. Depuis février 2024 et la grippe australienne, le génome humain a muté, empêchant toutes nouvelles naissances.



Stone est un chercheur australien d'origine aborigène. Il fait partie de la dernière génération d’êtres humains. Il approche de la cinquantaine et a vu l'espèce humaine s'éteindre graduellement. Les derniers scientifiques ont baissé les bras, vaincu par ce mal dépassant de loin leurs compétences.



Stone, de son coté, est fasciné par ses origines, la culture aborigène. En consultant une vielle vidéo montrant un homme qui joue du didgeridoo, il va plonger dans les origines du drame. Ce livre est son carnet et retrace par une série de documents et de réflexions la fin d'une époque.



Le syndrome U.G.A. est un livre traitant de la fin du monde. Où plutôt de la fin du monde tel que nous le connaissons. En tant qu'amateur du Japon, je n'ai pu m’empêcher de faire le rapprochement entre ce livre et de nombreuses fictions japonaises où cette trame est courrament utilisée (Miyazaki, ...).



L'auteur, tout au long du livre, nous fait réfléchir sur ce qu'est l'humanité et sur ses dérives.

On y parle du développement hors de contrôle de la démographie humaine, de la propension humaine à l'auto-destruction et la violence, de la détérioration de notre habitat (la Terre), de la destruction des autres espèces animales et de la raréfaction des ressources naturelles.



"La terre était devenue le fast-food d'une humanité guettée par l'obésité !"



"Nous nous sommes crus les inventeurs du monde en oubliant que la nature - prise dans son opposition - pourrait avoir le dernier mot."



Une espèce sur-dominante est une espèce appelée à disparaître pour préserver la diversité et l'équilibre naturel.



Les réflexions de l'auteur frappent juste. On ne peut s’empêcher un sourire désabusé quand on lit :

"Les qualités pour accéder aux fonctions suprêmes n'étaient pas compatibles avec celles exigées pour les exercer"



Coté forme, la présentation sous forme de carnet (ou de blog) permet une lecture agréable. Par contre, le livre ne manque pas de lourdeurs. Le style de l'auteur n'est pas toujours très fluide, certaines phrases m'ont paru maladroites. Il y a aussi quelques répétitions.



Il est a noter également que l'auteur a choisi de développer les concepts scientifiques et/ou démographiques qu'il explore. Je ne pense pas qu'il était utile de développer, par exemple, la technique de réplication de l'ADN. J'ai trouvé que ces parties nuisaient à l'atmosphère dramatique du livre, nous faisant prendre du recul pour appréhender un cours plus scolaire.



Pour conclure, une fiction intelligente et passionnante qui ne manquera pas de faire réfléchir tout ses lecteurs. Je vous la conseille donc fortement malgré ses quelques défauts stylistiques.



Note : 7,5/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Le syndrome U.G.A. (l'oeil du calamar)

L’oeil du calamar a beau avoir un titre qu’une certaine peut trouver farfelu, c’est en tout cas un roman d’anticipation très pertinent.



Il aborde la question de la vie de l’humanité, que ce soit d’une manière ou d’une autre, elle est vouée à disparaitre. Comment pourrait-elle gérer cette évolution?



Le récit se fait par le biais de coupures de presse et d’extraits de compte-rendus de réunions ou de conférence, ce qui permet d’être plus immergé dans cette réalité anticipée.



A côté de la restitution des événements, il y a l’histoire de Stone, enfant né de parents inconnus, un des derniers enfants à être nés. Il recherche les causes du déclin de l’humanité mais il se demande aussi comment il va s’en sortir. Tout le long du roman on se demande où il a se retrouver.



Warembourg a tout de même une vision très pessimiste de l’humanité et de la prise de conscience de se problèmes.



C’est le deuxième roman des Editions Atria que je lis et je ne regrette pas d’avoir découvert cet éditeur car jusqu’à maintenant j’ai pu lire des romans de SF ou d’anticipation plutôt ardus, très documentés mais très intéressants.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Monsieur Georges

Juin 1945. Monsieur Georges est de retour dans son village après trois ans de déportation. Les habitants accueillent leur instituteur en grande pompe : le maire et sa plantureuse moitié, le curé en soutane, les amis, les élèves...

Détruit, monsieur Georges retrouve le quotidien des Flandres françaises. Et l'humaniste désenchanté observe d'un oeil sceptique le petit monde compliqué de cet univers rural étriqué. Il va devoir composer avec les mesquineries des gens de son village.

Isolé au milieu de ses concitoyens inconscients de ce qu'il a subi, l'instituteur se mure dans le silence et s'interroge sur sa propre raison.

Mais quand un crime est commis, l'ancien déporté s'accuse du meurtre, sans pouvoir expliquer les circonstances, ni les mobiles de son geste. Dès lors , les soupçons se portent sur lui et des comportements troubles de certains Français durant l'occupation refont surface.

Les interrogations sur la nature humaine se doublent alors d'une enquête criminelle. La découverte du coupable passe par un douloureux examen de conscience.

Désormais, monsieur Georges sait que la paix n'est que la haine qui chuchote...

"Monsieur Georges"est un roman sombre et dérangeant. Un livre singulier et poignant. M'sieur Georges est détruit par trois ans de déportation qui l'ont ravagé. Le lecteur n’en ressort pas indemne. Une histoire qui nous suit et nous hante encore longtemps après sa lecture.

"Monsieur Georges"a remporté le concours organisé par l’agence américaine Writemovies. Pourquoi pas un premier pas en vue d’une adaptation au cinéma pour ce roman noir?

Plusieurs année après sa lecture ce polar est encore un coup de cœur et un livre qui me reste en mémoire.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Pi Étoile

Voilà un formidable roman d'anticipation !

Tout y est habilement ajusté pour faire de cet ouvrage une totale réussite :

Le décor, tout d'abord, prend place dans un Japon futuriste, autocratique et isolationniste, amalgame schizophrène d'hypertechnologie et de traditions ancestrales rigides et figées.

Les paysages contrastés, opposant la muraille d'une île rocheuse hostile et menaçante à l'évocation poétique d'un doux panorama de cerisiers en fleurs, soutiennent également cette dualité inquiétante.

Les personnalités des différents personnages sont fouillées et hautement incarnées.

L'intrigue scientifique, passionnante et addictive, ouvre sur une réflexion philosophique quant à la capacité de l'humain à concevoir un système de pensée intelligente autre que le sien.



Mais le charme si particulier de ce roman tient à la thématique centrale qu'il nous propose et qui pointe du doigt la condition des femmes dans un contexte universel et intemporel. Bien plus qu'un ouvrage d'anticipation ou de science-fiction, il s'agit là d'un conte philosophique futuriste féministe.



Alors sans hésitation, laissez-vous surprendre, embarquez à bord de Pi Étoile ! Vous ne serez pas déçu du voyage !
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Flandre noire

En 45, un instituteur revient dans son village après quatre années passés au camps d'Auschwitz. La première partie y décrit un peu de philosophie sur le Bien et le Mal. La deuxième partie, on entre dans le polar et là rien à critiquer ... Une fin splendide.

Dommage de ces longueurs métaphysique et habituels chez cet auteur (pas le premier roman que j'essaye de lire de lui mais cette fois je suis arrivé à la fin), sinon belle histoire que je conseille ...

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Flandre noire

Juin 1945. Monsieur Georges est de retour dans son village après trois ans de déportation. Les habitants accueillent leur instituteur en grande pompe : le maire et sa plantureuse moitié, le curé en soutane, les amis, les élèves…

Détruit, monsieur Georges retrouve le quotidien des Flandres françaises. Et l’humaniste désenchanté observe d’un oeil sceptique le petit monde compliqué de cet univers rural étriqué. Il va devoir composer avec les mesquineries des gens de son village.

Isolé au milieu de ses concitoyens inconscients de ce qu’il a subi, l’instituteur se mure dans le silence et s’interroge sur sa propre raison.

Mais quand un crime est commis, l’ancien déporté s’accuse du meurtre, sans pouvoir expliquer les circonstances, ni les mobiles de son geste. Dès lors , les soupçons se portent sur lui et des comportements troubles de certains Français durant l’occupation refont surface.

Les interrogations sur la nature humaine se doublent alors d’une enquête criminelle. La découverte du coupable passe par un douloureux examen de conscience.

Désormais, monsieur Georges sait que la paix n’est que la haine qui chuchote…

Flandre noire est un roman sombre et dérangeant. Un livre singulier et poignant. M’sieur Georges est détruit par trois ans de déportation qui l’ont ravagé. Le lecteur n’en ressort pas indemne. Une histoire qui nous suit et nous hante encore longtemps après sa lecture.

Flandre noire a remporté le concours organisé par l’agence américaine Writemovies. Pourquoi pas un premier pas en vue d’une adaptation au cinéma pour ce roman noir?

Flandre Noire de Gilles Warenbourg : 10 ans après sa lecture ce polar est encore un coup de cœur et un livre qui me reste en mémoire.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Monsieur Georges

On suit Georges Courcelles, ancien instituteur quinquagénaire, de retour dans son village Neu-Cappell après avoir été déporté, 3 ans à Auschwitz-Birkenau, ça ne laisse pas indemne. Il est le narrateur, on a donc sa vision de l’après-camp d’extermination, de ce contraste entre ce qu’il a vécu et les conditions de vie de ceux restés, privations qui ne sont forcément pas les mêmes ; pourtant, c’est à lui que les villageois viennent s’en plaindre, interlocuteur taciturne qui ne pourra pas les contredire puisqu’il n’était pas là les trois dernières années.

Ce contraste en est si fort, si bien exprimé que lorsque la femme du maire, Yvonne, lui raconte les difficultés alimentaires qu’ils ont traversé (notamment sur le prix du beurre exagéré, comme si c’était un produit de première nécessité) comparé à la famine qu’on a imposé à monsieur Georges, lorsque l’auteur nous décrit l’orgie de nourriture tout au long du roman et surtout lors de la fête organisée pour son retour, on est pris de nausée aussi forte si ce n’est plus que celle de l’ancien instituteur.



Ce roman est parcouru de nombreux questionnements posés par monsieur Georges mais aussi Jean, ancien révolutionnaire, philosophe à ses heures perdues, pendant de l’instituteur permettant une réflexion plus étendue, sur le bien, le mal, la naissance de ces deux notions, la raison de vivre ou de survivre des hommes, l’existence de Dieu, etc… thématique souvent intéressante mais les réflexions complexes psychologiquement en sont parfois un peu lourdes, un peu longues et demandent une certaine concentration… jusqu’au fameux crime. A partir de là, cela se lit tout seul et plus rapidement que le début.

Contrairement à bon nombre de livre qui soulève des interrogations chez le lecteur sans fournir de réponses, Monsieur Georges apporte des réponses, certes des réponses toutes subjectives puisqu’il en est le narrateur, certes des réponses discutables ou même contestables -on n’est pas obligé d’être du même avis-, mais des réponses tout de même rendues authentiques de par son cheminement. Du coup, on ne reste pas sur sa faim et on ressent une sensation satisfaisante d’achèvement. Ça fait du bien.



Ça a été une lecture non pas agréable parce que le sujet en est difficile, douloureux même mais que l’auteur a su mener à bien… Un peu plus et je me serai sentie agoraphobe. J’ai vraiment bien aimé ce livre.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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Le syndrome U.G.A. (l'oeil du calamar)

Le livre commence en 2075 avec un personnage que nous ne reverrons jamais : Mada Kupka, une femme âgée de 52 ans, accouche d'un bébé qui lui est enlevé dès la naissance pour être confié à un organisme spécialement chargé de protéger et d'éduquer les enfants regroupés en son sein.

Nous apprenons très vite que depuis 2040, l'année où la stérilité inter-planétaire a été découverte, une politique nataliste coercitive a été mise en place pour inciter les femmes encore fécondables à procréer, mais ces mesures pour endiguer l'extinction de la race humaine s'avèrent vaines puisqu'en 2110, l'humanité a perdu 2/3 de ses effectifs.

C'est également en 2110 que nous faisons la connaissance de Stone, généticien de 35 ans d'origine aborigène (nous supposons qu'il est le fils de Mada). Stone appartient à la dernière génération d'humains vouée à disparaître en 2160. Suite à un dysfonctionnement du système informatique, le jeune homme prend connaissance par hasard d'un fichier interdit daté de 2041 ; il s'agit du témoignage filmé du naturaliste Luke Edwards qui y livre son héritage spirituel. Intrigué par une des phrases d'Edwards qui affirme énigmatiquement que «De l'oeil viendra le salut», Stone se jette à corps perdu dans une enquête qui durera 15 ans !

Le récit de ses recherches apportera-t-il les réponses aux différentes questions que se posent le lecteur ? Et surtout, apportera-t-il une solution au syndrome qui frappe de stérilité toutes les femmes nées après 2025 ?

Ou l'espèce humaine est-elle condamnée à disparaître ?



Vous vous doutez bien que je ne révélerai rien sur la clé de l'énigme ! La seule chose que vous devez savoir est que j'ai trouvé la lecture de ce livre absolument captivante. J'ai adoré le parti pris de l'auteur de nous faire aller et venir dans le temps en fonction des différents protagonistes. De plus, il nous offre en accompagnement de son texte des extraits encyclopédiques, des cartes, lettres, coupures de journaux, fichiers informatiques téléchargés... si bien que l'on a l'impression d'être nous-mêmes au coeur de l'enquête menée par Stone, à la recherche d'explications...



L'auteur nous offre une vision du monde futur désenchantée et profondément pessimiste, où l'arrogance de l'homme, son complexe de supériorité et son irresponsabilité l'ont précipité à sa propre perte, où les ressources naturelles de la terre n'ont cessé d'être pillées, d'une part pour satisfaire la cupidité des lobbies, d'autre part pour répondre à la natalité galopante de l'humanité, et où le salut de la terre semble passer par l'extinction complète de la race humaine...

Le pire, c'est que cette vision apocalyptique semble tout à fait plausible (j'ai adoré la thèse du complot mais chut....^^)...



Concernant les personnages, ils sont tous intéressants tout simplement parce qu'ils ont chacun leur personnalité, la palme revenant au naturaliste misanthrope Luke Edwards aussi fantasque que spirituel et dont les reparties savoureuses m'ont bien fait rire !



Seul bémol : le passage où Jodie fait un exposé complet sur l'ADN (6 pages) et qui alourdit le récit selon moi.



Pour conclure, une lecture palpitante sur cette race humaine en pleine perdition, qui a oublié qu'elle ne pouvait pas tout contrôler. Les différents thèmes abordés dans ce livre sont passionnants, et cruellement d'actualité, et l'intrigue bien ficelée ! J'ai adoré être menée en bateau (oui, je sais, il est tout pourri mon jeu de mot ! ^^) par l'auteur, mais je n'en dirai pas plus et emporterai mon secret au fond des océans à l'instar de ces calamars géants...
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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