Le meilleur auxiliaire que puisse trouver la discipline, c’est le danger. Quand tous sont exposés, chacun se tait et se cramponne au premier homme qui donne un ordre ou un exemple salutaire.
Alfred de Vigny
Cette nuit-là, tandis que les Français fêtent la victoire, elle a, pour les hussards de Lasalle, le goût du desespoir.
Devant son état-major rassemblé sur la butte de Raasdorf, l’Empereur fait l’éloge de son ancien compagnon de l’armée de France.
Le général de division Lasalle a été tué d’une balle. C’était un officier du plus grand mérite et l’un de nos meilleurs généraux de cavalerie légère.
C’est court, c’est sec, c’est Napoléon.
On hasarde de perdre en voulant trop gagner
Gardez-vous de rien dédaigner,
Surtout quand vous avez eu votre compte.
La Fontaine
Tout officier de cavalerie qui aura été surpris par l’ennemi pour avoir passé la nuit dans un village, un château ou une ferme, ou pour avoir conservé la nuit le bivouac du jour, sera passible du conseil de guerre.
Je ne combats pas l’ennemi, je joue à gagner contre la mort.
« Si je vois un homme que je ne connaisse pas et dont je veuille juger, je le mets sur les ouvrages de La Fontaine et je lui demande son avis. » N’est-ce pas le plus beau des compliments ?
Si les Fables n'avaient employé que l'alexandrin, elles auraient perdu la moitié de leur vérité et de leur agrément. Douze syllabes sont un trop long vêtement pour une pensée légère. Celle-ci risque de se prendre les plis d'un manteau, certes magnifique, mais qui ne peut marcher que d'un air sérieux et compassé !
« Ce n’est pas une bonne qualité pour une femme d’être savante ; et c’en est une très mauvaise d’affecter de paraître telle… » Son épouse ne semble posséder aucune qualité aimable qui puisse inspirer de l’affection. Il ose des allusions peu flatteuses : « Il y avait une Poitevine qui se qualifiait comtesse ; elle paraissait assez jeune et de taille raisonnable, témoignait avoir de l’esprit, déguisait son nom et venait plaider en séparation contre son mari : toutes qualités de bon augure, et j’y eusse trouvé matière de cajolerie, si la beauté s’y fût rencontrée ; mais… : je vous défie de me faire trouver un grain de sel dans une personne à qui elle manque. »
Molière a sorti le théâtre de l'écriture. A l'inverse des tragédiens qui déclament au service de la rime, il crée un langage complètement nouveau, celui qui accompagne les déplacements du corps ou qui accentue les mouvements d'un acteur sur la scène. (p.255).
Si Molière nous fait rire de notre voisin, La Fontaine nous ramène à nous-même. C'est leur différence : le premier se venge des sottises d'autrui, le second fait réfléchir à celles dont notre conscience est capable. (p.257).