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Critiques de Gin Toriko (56)
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Nos temps contraires, tome 1

Je fais partie de la génération de lecteurs qui a découvert le shojo dans les années 90-2000 avec des titres comme RG Veda, X, Please save my earth et autre 7 Seeds. L'aventure et de la science-fiction en particulier avaient une grande place dedans. Malheureusement, cela s'est totalement perdu avec la déferlante des romances lycéennes que nous avons eu après. Pas que je n'aime pas ça, quand c'est bien écrit, je suis bon public, mais mes premières lectures enfants et ados furent plutôt des romans d'aventure, de SF et de Fantasy, alors cette absence me manquait. La fantasy est peu à peu revenue, mais avec des worldbuilding souvent un peu trop légers, la SF, elle, manquait cruellement à l'appel. Alors je remercie Akata d'avoir bien voulu prendre le risque avec Nos étoiles contraires !



Dans ce titre extrêmement complexe qui n'a ici dévoilé qu'un tout petit pan de son univers, l’humanité, ne pouvant plus vivre sur Terre, s’est réfugiée dans l’espace, dans des "Cocoons". Arata, Tara, Caesar et Louis sont des enfants précieux : des "néotènes", comme on les appelle, des êtres qui, malgré leur apparence prépubère, possèdent la maturité d’adultes. Leur corps s'est adapté à la vie dans l’espace, grandissant moins vite, mais n'étant pas parfait pour autant même s'ils incarnent l’espoir et l’avenir de la race humaine. Quand un jour, ces quatre-là rencontrent une mystérieuse femme aux longs cheveux verts, leurs destins basculent à jamais...



J'ai eu un énorme coup de coeur pour le premier tome de cette série. Peut-être parce que je retrouvais enfin un univers de science-fiction dense et sérieux, peut-être parce que j'ai senti que l'autrice ne nous prenait pas pour des idiots et se permettait de prendre le temps de déployer toute la richesse de ce qu'elle avait à offrir, peut-être parce que l'histoire dramatique de ces néotènes a su me toucher. J'en suis en tout cas ressortie avec l'impression d'avoir lu quelque chose de génial et de grandes attentes pour la suite.



La narration, je l'ai sous-entendu, peut être un peu déroutante. Quoique le titre se lise vraiment d'une traite, la quantité d'informations à assimiler au fil des chapitres est assez dense. Si je n'avais pas regardé la vidéo de présentation de Bruno, avant, peut-être d'ailleurs que je n'aurais pas tout aussi bien saisi à l'instant T malgré les nombreuses notes qui parsèment le tome. Au passage, ce sera mon seul reproche, mais j'aurais préféré, pour mon confort de lecture, les avoir en plus grand à la fin que là en tout petit... Car l'univers mis en place par Gin Toriko est vraiment complexe.



Nous sommes dans un univers futuriste où la Terre n'est plus un espace de vie possible pour l'humanité. Une partie d'entre elle (probablement l'élite) a pu émigrer dans des stations dans l'espace, les "cocoons". Ceux-ci correspondent chacun à une grande métropole d'autrefois : Tokyo, New York, New Delhi, Paris... Et les gens qui y vivent descendent de ces peuples. Déjà pour la mixité, on peut repasser... Mais en plus, pour des raisons encore non abordées (peut-être pour limiter l'accroissement de la population), ils vivent sous un régime liberticide qui les empêche de former un couple comme ils veulent avec qui ils veulent. Ils sont sous un régime de contrat que l'on passe à chaque étape de sa vie pour arriver se mettre avec quelqu'un qu'on a quasiment choisi pour eux afin de favoriser un projet légèrement eugéniste !



Dans tout cela, nous suivons un groupe de jeunes - en apparence - qui sont en fait ce qu'on appelle des néotènes. Ils ont un corps adapté à l'espace qui vieillit bien plus lentement car ils pourront vivre des centaines d'années. Pourtant ils viennent de familles tout à fait normales, ce qui déjà pose des questions et certains problèmes. Et ils ont un statut vraiment à part, limite de star au sein de la population, ce qui fait que leurs faits et gestes sont épiés de partout. Big Brother si tu m'entends ;)



Au début de l'histoire, nous faisons la rencontre de trois d'entre eux, qui forment un groupe dans lequel ils vont devoir se choisir un compagnon ou une compagne de vie. Nous suivons leur quotidien entre retrouvailles, puisqu'ils viennent d'horizons différents, études, vie familiale et virées entre amis. Mais on sent très vite qu'il y a anguille sous roche. Tout bascule quand ils retrouvent le quatrième larron de leur bande et que celui-ci les entraine dans les bas-fonds cachés de Kyoto Cocoon, ou les quartiers de plaisir du coin. Ils y font la rencontre d'une drôle de fille où cheveux et aux yeux verts qui est très mystérieuse.



L'ambiance de Nos temps contraires est vraiment très immersive. L'autrice avec beaucoup de subtilité fait petit à petit basculer son récit de quelque chose de très banal et contemplatif, à un récit plus sombre et mystérieux où l'on sent de nombreuses zones d'ombre. L'univers dans lequel vivent les héros, qu'ils présentent comme quelque chose de tout à fait normal, nous titille peu à peu quand on commence à s'interroger sur la liberté et les contrainte de ceux qui y vivent. L'évolution décrite est malheureusement tout à fait crédible, ce qui fait dangereusement grincer des dents et montre le sérieux avec lequel il a été pensé.



Nous suivons un groupe de quatre jeunes gens : Arata, le japonais qui porte toujours un masque et est très discret, Tara, l'indienne, fidèle à sa tradition qui a du mal à exprimer ses sentiments, Caesar, l'américain très expansif mais qui cache ce qu'il ressent vraiment derrière un masque, et Louis, le français exubérant, l'artiste du groupe qui est handicapé depuis toujours. J'ai beaucoup aimé la variété des personnages, leur caractérisation qui fait écho à ce que l'on imagine de telle ou telle nationalité. Mais surtout, j'ai apprécié le travail plus subtil sur l'intériorité de chacun. Arata n'est pas le type dans sa bulle qu'on imagine, il se rend bien compte des problèmes de ses amis et tente d'y remédier. Tara sera probablement, je l'espère du moins, plus entreprenante et forte que ce que sa culture la pousse à montrer pour le moment. Caesar est celui qui m'a le plus touchée parce qu'il est les deux faces d'une même pièce, solaire et sombre à la fois. Enfin, Louis, le plus fragile, est le héros type des shojos des années 70 qui amèneront au Boys Love qu'on connait, je trouve. Mais j'ai eu du mal avec son grain de folie et sa dramatisation de tout. Cependant, l'autrice a vraiment fait un chouette travail sur la diversité.



L'ambiance graphique est tout aussi réussie. J'appréhendais au début d'avoir la même déception qu'avec Made in Abyss où le design très enfantin des héros m'avait vite déplu. Ici, ce n'est pas le cas. Il se dégage au contraire une grande poésie d'eux mais également un malaise pour nous faire mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans cette évolution de notre humanité. Après je ne suis pas toujours fan des yeux vraiment immenses des personnages dans leur petit visage d'enfant, mais je trouve qu'il y a vraiment un charme hors du temps à ses dessins, un peu comme chez Moto Hagio (Le coeur de Thomas, Le clan Poe), Keiko Takemiya (Terra E) ou Saki Hiwatari (dans la seconde partie de Please Save my Earth). C'est doux, vaporeux, ensorcelant, envoûtant ! Et les décors dans lesquels ils vivent ne sont pas en reste. Vraiment dépaysant !



Ce premier tome, qui prend son temps pour nous embarquer dans cet univers tellement différent du nôtre, est une belle réussite. Sous ses dehors tranquille, il m'a vraiment remué le cerveau, au point de me donner envie de le relire (ce que j'ai fait) à peine après l'avoir terminé. Il pose des questions très intéressantes sur l'évolution qu'on peut imaginer pour notre société. Mais surtout, il offre des personnages subtils et un récit envoûtant, qui nous achève par une ultime surprise dans les dernières pages, remettant pas mal de choses en question. Excellent !



Merci Akata d'avoir redonné sa chance aux shojos de SF.
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Nos temps contraires, tome 9

Je suis un peu embêtée pour vous parler de ce tome final. Même s'il a de belles qualités, j'ai quand même eu l'impression de m'être fait un peu arnaquer sur toute la ligne avec une histoire qui reste pour moi à écrire...





Le tome précédent nous avait montré une société qui se rebellait enfin face à la réalité qu'on lui dévoilait et également des héros qui allaient partir à l'aventure. Je m'attendais donc logiquement à avoir la suite ici. Ce n'est absolument pas le cas. A la place, l'autrice nous propose de revenir sur quelques figures clés de l'histoire et avec elles de remonter à la genèse du projet. Ce n'était pas ce que j'attendais et souhaitais, cependant je ne peux nier que ce fut bien fait et bien écrit.



Gin Toriko frappe fort pour commencer en nous raconter enfin l'histoire de Soichiro, ce néotène à l'origine de tout. Figure mystique pendant longtemps, il redevient humain ici dans le drame qui se joue pour lui avec sa compagne qui n'a pas les mêmes aspirations que lui. Le chapitre est étrange, il manque de contexte et plonge le lecteur dans un pan de l'histoire méconnu dont il manque le début. Cependant les idées véhiculées sur l'extinction de la Terre, sur cette arche de Noé réservée à une élite, etc, furent joliment intéressante et portée par une jeune héroïne inattendue. J'ai juste eu un sentiment de trop peu ici malgré la très belle romance de Soichiro aux impressions mélodramatiques.





La deuxième histoire ne fut pas aussi essentielle à la série, elle a plutôt tout de l'histoire annexe et dispensable, contrairement à la première. Cependant à nouveau, l'émotion qu'on y retrouve fait qu'on oublie un peu cela quand on la lit. On prend plaisir à découvrir la romance qui a lié le frère d'Arata à sa premier partenaire secondaire, un jeune homme brillant, avec qui malheureusement cela n'a pas fonctionné à cause de leur différence de classe. Comme dans l'histoire de Soichiro, on retrouve cette injustice qui conduit à un drame personnel et intime, empêchant le héros de trouver le bonheur sentimental auquel il a droit. Cependant une note d'espoir est présente dans les dernières lignes et permet de faire le lien avec l'histoire qu'on a quittée au tome précédent.





Cette histoire, on la retrouve enfin dans l'avant-dernier chapitre, qui reparle des soubresauts vécu par les Cocoons lors des révélations et du voyage entrepris pour nos héros. Mais nous sommes dans un texte léger, tendre et surtout un peu extérieur à la chose, comme s'il prenait beaucoup de recul. Le lecteur sera tout de même ravie, même si c'est bref, d'assister à de jolis moments à vocation de conclusion entre les deux couples du vaisseau et surtout il sera heureux de retrouver l'émouvant Girafe dans ce quotidien qui revient à zéro chaque jour. C'était poignant de revoir l'ancienne génération, de les voir se soutenir et poursuivre leurs travaux pour le bien de l'humanité, enfin selon eux.





Cet ultime chapitre des aventures des néotènes de Nos temps contraires ne fut pas celui que j'attendais. Il ne m'a pas offert la conclusion que je souhaitais ou plutôt la poursuivre de l'aventure que j'attendais. Cependant l'émotion fut là et j'ai été touchée par les histoires de Soichiro, Daichi et Girafe. J'ai aimé les thématiques sur les différences de classe, l'allongement de l'espérance de vie, la procréation et la parentalité, etc. C'était dans la lignée de ce que la série avait proposée et ça fait tellement plaisir de lire de la SF moderne et actuelle en manga que je n'ai pas boudé mon plaisir. Alors oui, frustration il y a eu mais beau moment aussi. Avis aux amateurs de SF !
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Nos temps contraires, tome 7

Après un début un peu compliqué pour moi car très verbeux et brouillon, avec le final concocté par l'autrice, j'ai frôle le coup de coeur. La complexité des relations des personnages entre eux et vis-à-vis de leur lieu de vie et société est magique !



Gin Toriko nous a habitués depuis le début à tout décortiquer, c'est un procédé qui me plaît pour m'emporter dans cette complexe société futuriste fantasmée. Cependant, le revers de la médaille, c'est que c'est parfois pompeux et verbeux pour pas grand-chose. Ainsi le début de ce tome en a vraiment souffert en terme de narration pure, au point que je me demandais où elle voulait en venir.



Mais quand le nuage s'est éclairci et que les intentions se sont révélées, j'en ai pris plein les mirettes. L'autrice fait vraiment avancer son histoire à pas de géants, aussi bien en ce qui concerne les personnages, leur projet que les secrets de leur société. Elle fait un travail plein de finesse sur la définition des relations humaines telles qu'elles pourraient être envisagées dans le futur avec leur beauté mais aussi leurs failles et tout éclate dans ce tome.



J'ai aimé la façon dont le projet totalement ubuesque d'Arata fait sauter tous les verrous. Il a enfin compris les limites de l'utopie dans laquelle ils vivent et souhaitent apporter une utilité réelle à ces néotènes à la vie si longue : aller chercher un nouveau lieu de vie aux humains. Cependant, le projet n'est pas simple, il est même interdit car il fait appel à des technologies et connaissances bannies et va à l'encontre du projet de société des Cocoons. Ainsi, c'est judicieux de voir des laissés pour compte devenir utiles et essentiels à ce projet. J'ai apprécié voir Arata chapeauter cela et ses amis le soutenir.



Là où ça se complique, c'est dans les désirs propres à chacun pour rejoindre le projet. Arata est celui qui a le but le plus humaniste dirons-nous. Cesar, lui, oscille entre un rêve d'enfant et l'amour qu'il porte à Louis, mais sa nouvelle relation avec Gigi va tout faire basculer et c'est déchirant. On voit à quel point Cesar est un beau personnage, profondément humain dans sa relation aux autres où il s'oublie totalement lui pour donner à son prochain. Je suis fan. Gigi m'a aussi profondément touchée tant elle a essayé de renier ses envies ou du moins de faire coïncider des envies contradictoires pour ne pas perdre Cesar. Quel est le mieux pour elle mourir avec lui ou continuer à voir sa chère Terre ? Avec une vie qui s'étiole aussi vite, il va falloir y réfléchir.



Reste Tara, que je trouvais assez fade depuis le début, trop soumise à ses sentiments pour Arata et à la froideur de celui-ci. L'autrice renverse tout cela ici encore. On découvre enfin une Tara, forte, qui ose s'affirmer, qui ose tenir tête à Arata et qui réfléchit par elle-même. Enfin ! Du coup, cela pousse Arata dans ses retranchements et ce n'est pas trop tôt. J'ai adoré la façon dont Gin Toriko décortique la différence d'éducation et de culture des deux amis pour pointer ce qui les empêchait de se comprendre. C'est très fin. Et la scène de résolution finale où ils posent tout à plat, où chacun ose montrer celui qu'il est devenu, avancer ses idées et être honnête, est magnifique tellement elle est passionnée et émouvante ! J'ai adoré.



Tout cela se mélange donc pour nous porter de plus en plus près d'un final qui je suis sûre sera riche en émotions et en surprises. L'autrice goupille à merveille ses concepts sur cette société de contrats, cette société où tout artificiel, cette société où on a perdu le rêve et la spontanéité mais cette société qui ne demande qu'à renaître sous l'égide de nos jeunes héros. J'ai hâte d'y être !
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Nos temps contraires, tome 1

J'avais déjà entendu parler de ce manga, et j'étais intrigué par son titre et sa belle illustration de couverture. Aussi, quand j'ai vu qu'il figurait dans la sélection de la dernière Masse Critique Jeunesse de Babelio, j'ai tenté ma chance… Et je l'ai reçu ! Merci donc aux éditions Akata et à Babelio pour cette chance, je suis vraiment content d'avoir pu découvrir cette série !



Dans un futur indéterminé, la vie sur Terre est devenue impossible. Les survivants de l'humanité vivent à présent dans plusieurs stations spatiales, baptisées « Cocoons », qui sont ancrées à la surface du globe. Dans un souci de préservation de l'espèce humaine, des expériences génétiques ont été menées et ont abouti à la création des « néotenes », des humains dont le développement est ralenti, ce qui les rend plus aptes à cette vie dans l'espace. Arata, Caesar, Tina et Louis ont ainsi une vingtaine d'années, mais leurs corps sont semblables à ceux d'enfants de 12 ans. Ces quatre individus sont «partenaires primaires" depuis leur enfance, et sont de véritables célébrités dont les moindres faits et gestes sont commentés sur les réseaux. Issus des familles les plus influentes de quatre « Cocoons » différents, ils sont destinés à un grand avenir. Mais dans cette société où les rapports humains sont ultra-codifiés et où les systèmes d'informations sont omniprésents, il est très difficile pour eux d'avoir une vie privée.



Une nuit, Louis, le plus extraverti des quatre néotènes, embarque Arata et Caesar dans une de ses virées secrètes dans le quartier des plaisirs de Kyoto Cocoon. Alors qu'ils errent au milieu des projections holographiques des humains du passé qui peuplent cet endroit malfamé, une jeune femme légèrement vêtue vient à leur rencontre. Cette femme, prénommée Gion, va éblouir Louis par la beauté de ses yeux verts et de ses longs cheveux ondulés de la même couleur. Ils vont même aller jusqu'à partager un repas, assis l'un à côté de l'autre, alors qu'ils ne sont pas «partenaires secondaires» ! Qui est donc cette jeune fille, pour avoir des manières aussi légères ? Louis serait-il en train, ce qui serait totalement immoral et scandaleux, de tomber « amoureux » ?



Il fallait que je passe par cette longue introduction pour vous présenter cette chronique, sans quoi vous auriez été aussi déboussolé que moi lorsque j'ai commencé ma lecture. En effet, on dispose d'assez peu d'explications à ce sujet, mais dans cette société le sentiment amoureux est devenu, depuis longtemps, quelque chose d'inconcevable et de tabou. Il est même interdit de faire simplement mention des histoires des temps anciens, et les ouvrages qui les contiennent sont, bien entendu, proscrits. Sous prétexte d'un souci de préservation de l'espèce humaine, les relations humaines sont régies par un code moral extrêmement strict, et y déroger est tout bonnement inconcevable. Ainsi, le moindre regard ou compliment sur le physique d'une personne par un autre que son « partenaire secondaire » (aussi appelé « kissing partner ») est considéré comme du harcèlement sexuel. Cependant, dans cette société, le genre semble ne pas avoir d'importance : le tout est de trouver son « partenaire », et cela est exposé d'une manière très naturelle, ce qui est très appréciable et sort des clichés habituels.



Difficile de le dire avec certitude après ce premier tome, mais ce côté social sera sans doute au cœur de la série, et les personnages principaux s'interrogeront sans doute sur la signification de « l'amour » et les raisons pour lesquelles il est désormais interdit. En tout cas, moi, j'ai envie d'en savoir plus !



Une autre source d'interrogation pour le lecteur est l'existence des néotenes. On ne sait pas par qui ils ont été créés (même si la famille d'Arata semble y avoir joué un rôle important) et dans quelles circonstances, et leur rôle est également assez flou. En tout cas, c'était assez déroutant dans ce tome de voir des enfants avoir des conversations d'adulte sur les relations de couple, le sentiment amoureux, le plaisir sexuel, etc. L'ellipse à la fin du tome nous montre un Arata plus adulte, cette impression sera donc moins présente par la suite.



Graphiquement, c'est assez réussi. Les traits de ces enfants âgés d'une vingtaine d'années sont fins, et leurs visages très expressifs. Les regards, en particulier, sont profonds et en disent plus que tout dialogue. Il y a un joli travail sur les corps, les cheveux, sur les vêtements qui flottent du fait de l'apesanteur quasi-permanente et sur le vide spatial derrière les vitres des stations « Cocoon » qui renforce le sentiment de solitude ressenti chez les néotènes dont la condition particulière les isole naturellement des autres terriens. Les décors des différentes stations « Cocoon » aperçues dans ce tome sont assez détaillés, chaque station possédant des éléments architecturaux différents selon la ville terrienne qu'elle représente.



La narration est bien menée, et alterne de longues phases de dialogue avec des moments plus contemplatifs. Mais pour ce qui est du scénario global, ce tome sert vraiment de prologue, on ne peut donc pas vraiment envisager clairement vers où elle va se diriger. Je ne peux pas en dire plus, au risque de faire un gros spoil, mais cela tournera sans doute autour d'Arata, et des recherches qu'il a décidées d'entreprendre suite aux événements décrits ici.



Cette lecture m'a intriguée par son univers et les questionnements qu'elle pose sur les relations humaines, mais aussi par sa qualité graphique. Je pense donc continuer cette série qui a su éveiller mon intérêt, et j'espère vivement ne pas être déçu. Si vous avez envie de lire un manga de SF loin des méchas et des guerres interplanétaires, mais plutôt centré sur les émotions et la réflexion que sur l'action, vous pouvez, vous aussi, tenter l'expérience !
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Nos temps contraires, tome 6

Passionnant mais encore très très flou, voilà qui résume bien ce nouveau tome où l'histoire connaît une avancée certaine alors que le rythme reste pourtant, paradoxalement, toujours aussi lent.



J'ai à nouveau été passionnée et fascinée par les étranges relations régissant les personnages habitant à l'intérieur de cette station flottant dans l'espace dans une espèce de lieu et temps suspendu. Les héros sont dans le même état que leur habitat, pourtant un événement va venir les secouer et tout relancer : l'enlèvement des Daphnées promises à l'extinction. Tout s'accélère alors, enfin de manière relative vue la série, et nous allons avoir nombre de discussions intéressantes que ce soit sur la façon dont sont régis les relations à bord ou sur les désirs de chacun.



J'ai beaucoup le choix des personnages mis en avant dans ce tome et la dynamique entre les 4 héros + Gigi. J'ai d'abord été extrêmement touchée par Ceasar, mon chouchou depuis le début. Ils se sont trouvés avec Gigi, ces deux laissés pour compte qui ne peuvent pas exprimer pleinement leurs sentiments à celui qu'ils aiment. Que ce soit à cause d'un incompatibilité des désirs ou d'une mort programmée. Tara m'a également bien surprise, elle s'est révélée bien plus forte dans ce tome, osant prendre les devants, osant exprimer ses désirs à l'encontre de ce qu'on attendait, osant s'affirmer enfin. A l'inverse, on a peu vu Louis et j'ai toujours beaucoup de mal avec son égoïsme et son excentricité poussés à l'extrême. Quant à Arata, il fait du Arata et ce costume de héros dont on l'a affublé me dérange tant il n'a pas les épaules pour et semble fade à côté des gens qu'il croise.



Il suffit de voir le nouveau personnage, qu'on croise au passage sur la couverture. Lacrimona a bien plus de charisme qu'Arata. Il a également un background plus solide, sombre et intéressant et un rôle fort dans le monde souterrain. Avec lui, l'autrice nous embarque non pas dans un nouveau monde car on connaît déjà un peu les dessous avec Gion, mais dans de nouvelles révélations. On peut alors être fasciné par la façon dont l'autrice parvient à relier tout ça : histoire de Gion, désirs d'Arata et mystère des hautes sphères du vaisseau. Pour cela, c'est vraiment un bon récit d'aventure et de SF, et pas seulement une oeuvre sociologique comme le laissait penser le reste.



En effet, l'autrice développe de plus en plus ses autres thèmes de science-fiction que sont la peur de la mort, la recherche d'une solution pour lutter contre, l'amour pour la Terre mais le désir de s'en détacher pour partir découvrir de nouveaux territoires et survivre. C'est très classique sous ce décor mystérieux, lent et chiadé dont Gin Toriko a affublé sa série, mais c'est prenant à suivre. On aime voir Arata faire part de ses désirs d'ailleurs. On aime voir les mystères poindre sur lui et ses ancêtres. On aime voir les personnages à fleur de peau avoir peur pour leur destin et oser affirmer leurs désirs contre l'ordre établi. Remettre en cause cette société de classes nouvelle génération est aussi l'un des piliers de la série et l'autrice y travaille à merveille.



Je découvre ainsi de plus en plus au fil des tomes une oeuvre singulière dont l'habillage classique s'efface face à l'émotion que me tirent les personnages et l'originalité de leurs relations imaginées codifiées par l'autrice. Ce tiraillement que l'on ressent en permanence chez eux est ce qui rend le récit si fort et émouvant, toujours à la limite du dramatique, mais profondément beau.
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Nos temps contraires, tome 1

Nos temps contraires est un manga de science-fiction original qui plonge le lecteur dans une société humaine vivant dans l’espace car la Terre n’est plus habitable. Cette nouvelle société est très codifiée. Dés l’enfance, on impose des partenaires dits originaux, on ne peut fréquenter que certaines personnes dans certaines conditions au risque d’avoir de gros soucis. L’amour est un sentiment tabou, on se « marie » par intérêt, avec un partenaire dit tertiaire, etc. De plus, il existe des individus à l’espérance de vie très longue (plusieurs centaines d’année) appelés néotène, ce qui permet d’aborder plusieurs problématiques comme comment choisir son partenaire quand celui ci ou celle ci risque de mourir bien avant nous ? Est-ce qu’il faut, du coup, ne fréquenter que d’autres néotènes ?



Le lecteur va suivre quatre d’entre eux qui ont tous des profils différents et sont partenaires initiaux. À travers leur histoire, racontée par Arata, un début d’intrigue se met en place autour d’une mystérieuse maladie, la malade de Daphné, qui va être, comme on le devine, le centre du récit. Le grand intérêt de ce premier tome est d’esquisser les relations qui existent entre les personnages principaux qui sont néotènes à savoir Louis, César, Arata et Tara. Comme on y parle beaucoup de relations amoureuses, j’avais un peu peur de l’aspect « romance » mais il est très bien abordé avec des questions de fond qui ne manquent pas d’intérêt.



J’ai pourtant eu du mal à rentrer dans ce premier tome, du moins au début, car je le trouvais brouillon et toutes les informations apportées au départ ne sont pas toujours très claires. J’ai persévéré et au fil des chapitres, j’ai été touchée par la sensibilité et la poésie avec laquelle le titre se déploie. Le final inattendu m’a poussé à acheter le second tome pour découvrir de quoi il en retourne, on peut donc dire que le premier est une réussite.
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Nos temps contraires, tome 9

Les histoires bonus frustrent un peu en offrant une conclusion finalement bien hâtive à la série. Une des histoires m'a personnellement dérangé pour la relation un peu douteuse mise en avant. J'ai cependant apprécié le bonus sur la fin de la Terre avec une intrigue touchante en 3 parties qui apporte épaisseur à l'univers et émotion. Mais je reste déçue de ce dernier opus.
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Nos temps contraires, tome 6

Formidable. Ce manga ne cesse de m’envouter et de le bouleverser. Superbe tome encore une fois avec de belles évolutions de personnages, notamment Gigi et Caesar. On assiste à beaucoup de beaux moments dans ce 6e volume. L’histoire laisse encore filtrer une touche d’espoir et met encore en avant une belle diversité. Je continue mon coup de cœur.
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Nos temps contraires, tome 7

Tout d'abord, "nos temps contraires" est une excellente série de science-fiction qui aborde des thèmes qui touche l'humanité entière. Elle est prenante, intéressante, belle à regarder, elle nous touche, nous questionne et parfois nous met mal à l'aise. Nous sommes maintenant à son avant-dernier tome, et je me permets de grandement vous la conseiller, lui laisser une chance si ce n'est pas encore fait.

Dans ce tome a été particulièrement mis en avant de vieilles connaissances, différentes façons de voir les choses, et les parents de certains d'entre eux.

Ce qui a aussi été très bien mis en avant, ce sont les divergences d'opinion, ainsi que l'importance de les respecter, d'au moins écouter vraiment ce que la personne a à dire, tout comme la nécessité de les exprimer. Nos continuons aussi d'une certaine façon sur la réflexion philosophique du sens de la vie, des inégalités, et de l'Amour, celui qui peut faire perdre la raison.

La couverture de ce tome est sublime, ne trouvez-vous pas ? Nos jeunes amis ont bien évolué depuis qu'on les connaît, ils se sont de plus en plus affirmés et ont cherché à comprendre, plutôt que de mettre des œillères.

Ils se sont confrontés les uns aux autres, et ont aussi pris à cause de tout cela d'énormes risques. Ils sont sur un projet peut-être fou, qui prendra du temps, où il faut penser à moultes éléments et qui doit rester secret.

Au-delà d'avoir des réflexions qui touchent tout le monde, il y a également des parties tirées réellement de notre monde, de ce que nous pouvons connaître, ce qui assure à la série encore un plus grand impact.

De plus, dans ce tome, nous nous régalons avec le jeu effectué sur la gravité, cela donne lieu à de très belles scènes graphiques.

Nous avons hâte d'avoir le dernier tome, les derniers choix, les dernières vérités et en même temps, ce sera sans doute difficile de les quitter.
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Nos temps contraires, tome 6

Une très belle et grande série de science fiction. Non seulement l'histoire nous prend totalement dans sa toile, mais en plus elle nous fait beaucoup réfléchir. Les personnages se confrontent entre eux, évoluent, finissent par remettre en question ce qu'ils croyaient savoir, le lecteur est poussé en même temps à s'interroger sur les relations, sur la vie, sur leur monde, sur le fonctionnement de celui-ci. Pour ne rien gâcher, le visuel de la Terre est sublime. Il y a de très belles pages que ce soit dans les illustrations de chapitre ou pendant la lecture qui happent totalement nos yeux et nous ensorcellent.

Ce tome est très bon, le lecteur sera sans doute ravi de retrouver notre bande, de voir certaines évolutions, de mettre au clair certains points, et de retirer quelques frustrations.

Il y a une chose qui a profondément bouleverser la vie de nos protagonistes nés du bon côté de la barrière, c'est leur rencontre avec Gion et ensuite avec Gigi.

Le fait d'avoir un lien émotionnel avec quelqu'un change radicalement la donne, remet en perspective, nous le verrons très fortement ici.

Arata est devenu technocrate, il a eu sa première assignation et mission, qui le conduit à Kyoto Cocoon, où il va devoir enquêter, se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Là bas, il va enrichir sa vision du monde, faire de nouvelles connaissances. C'est mignon de voir comme certaines choses auxquelles il n'est pas habitué le gêne.

Il s'avère qu'il y a un souci, des malades de daphné ont été enlevés. Et tout notre groupe pense forcément à Gigi, sauf qu'ils sont plus ou moins séparés.

Tout le tome se cale sur les jours avant et après leur enlèvement ou disparation, jouant également tout légèrement dans la présentation pas totalement chronologique pour ménager les effets.

Le lecteur est totalement conquis et embarqué.

La fin nous fait plaisir sur certains éléments et nous approchons de plus en plus des vérités. Sommes-nous prêts à toutes les entendre ?
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Nos temps contraires, tome 1

Premier tome très étonnant et poétique qui tisse un univers intriguant et une histoire complexe et originale. Beaucoup de questions, peu de réponses mais ma curiosité a été piquée par ce premier volume. J'ai apprécié les réflexions autour de l'amour, de l'éternel, de l'humanité mais certains éléments m'ont paru trop opaques pour provoquer plus qu'une curiosité pour le moment.
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Nos temps contraires, tome 1

Enfin le retour à de la sf plus introspective et moins démonstrative dans l'édition de manga en France ça fait du bien. Un bon premier tome introductif, parfois un poil trop larmoyant et surjoué (surtout pour Tara et dans une moindre mesure Louis), mais où les enjeux se dessinent. L'environnement et le futur que l'on s'apprête à suivre dans les prochains tomes semblent prometteurs.

Un final qui ma surpris, m'a ému et frappé, ça n'arrive pas souvent dans un premier tome. Les dessins sont de qualité et me sortent de mes habitudes et de mon confort.

Beaucoup moins Shojo que je ne m'y attendais, une bonne chose pour moi du coup.

Une bonne pioche donc et très content d'avoir tenté le coup. A suivre sans la moindre hésitation (tome 2 déjà dans la pal :D )
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Nos temps contraires, tome 2

Le graphisme est toujours aussi envoûtant, notamment ces images de l’espace, de la Terre.

Arata s’occupe de ses recherches. Pour cela, il a la jeune Gigi, une petite très énergique et dynamique qui a la maladie de Daphné.

Arata lui parle normalement, il l’écoute, la considère, même si parfois il ne sait pas comme lui présenter les choses.

L’histoire des contrats a toujours un côté interrogateur, insolite. Au début, lors de la présentation des personnages, de l’histoire, ils nous sont à nouveau expliqué.



L’injustice de la vie. Il y a ceux qui continuent à évoluer comme des humains normaux, il y a les néotènes qui ont une expérience de vie très longue et enfin ceux qui ont la maladie de Daphné, une infime partie, qui ont une vie très courte.

Les gens continuent à vivre, évoluer, chacun a suivi sa route. Notre groupe de 4 néotènes a chacun sa vie aujourd’hui, fait ses choix.



Mais au milieu de tout cela, il y a certains malaises, choses étranges. Un néotène évolue beaucoup plus lentement et le décalage physique est très étrange.

Plus rien n’a vraiment de sens, plus rien ne se voit vraiment sur l’apparence physique. Impossible de deviner les liens.

Il y a également les lois implacables de ce monde, que nous ne faisons que découvrir au fur et à mesure. Et dans ce tome, l’apparition des technocrates, leurs paroles est un moment des plus glaçants.

Ils sont dans des cocoons où la place est limitée. Que se passera-t-il si vous êtes jugés inutile ? Et sur quels critères est-ce déterminé ?

De temps en temps, tout du long, on parle des caméras, de l’importance de montrer des choses, du risque d’être évalué négativement par l’administration.

Que deviennent l’amour, le libre arbitre ? Qu’arrive-t-il lors d’une évaluation négative ?



L’air de rien nous voyons aussi les différences d’images que font ressortir les gens. Caesar a un côté solaire, il attire même la petite Gigi, qui n’a vraiment peur de rien quand il s’agit de son cher Caesar. Alors qu’Arata, les gens le voient à peine, le décrie, comme il est discret.

Et comment ont-ils pu ne pas remarquer un détail sur Gigi qu’ils vont apprendre de manière insolite ?



Nous allons également rencontrer l’oncle d’Arata qui est dans une situation assez dingue, qu’on a déjà croisé par ailleurs et sur laquelle il y a également toujours de quoi s’interroger. Il perd sa mémoire à long terme, et revit une journée en boucle. Il ne sait pas, il a donc l’air heureux. Et s’il s’en rend compte ? Depuis combien de temps dure ce manège ?



Un tome où vous allez tomber sous le charme et l’énergie de Gigi, passaient de bons moments mais également fortement vous questionner sur les contrats, les lois de ce monde, les technocrates…

Vous vivrez également quelques moments glaçants.
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Nos temps contraires, tome 1

« Nos temps contraires » est une nouvelle série d’Akata qui sera en 8 tomes et de science-fiction. J’avais un bon a priori dessus, mais quelle tuerie et ceux à différents niveaux.

Non seulement, le manga nous en met plein les yeux, mais en plus il nous fait réfléchir, et aborde une science-fiction de qualité.

Le tout en gardant des airs mystérieux et poétiques.



Le graphisme est magnifique, prodigieux, surtout sur certaines pleines pages et tout ce qui met en avant l’espace, la vue sur la Terre, l’effet est vraiment très fort et nos yeux sont totalement happés et restent là à regarder, à profiter.



La couverture est magnifique elle aussi, la façon dont ressort le titre, avec la planète bleue, notre Terre juste derrière. Et ces personnages mystérieux de la couverture, dont les cheveux dégagent vraiment quelque chose.



Nous allons faire la connaissance de jeunes gens attachants : Arata, Tara, Caesar, et Louis, qui ont une grande particularité. On nous dit qu’ils ont 20 ans, mais ils encore un corps d’enfant, le décalage fait vraiment bizarre. Apparemment, ils sont privilégiés, ce sont des néotènes. Ils pourront vivre longtemps, bien plus que leurs propres parents. Ils ont également une famille qui leur permet d’être à l’abri du besoin.

C’est à travers leurs regards, leurs expériences, que nous apprenons à connaître ce monde, son fonctionnement, et que nous nous interrogeons plus largement sur la société.



Arata est adorable, attachant, mais assez discret, et nous voyons que c’est du coup celui qui a le moins de succès, car il ne sait pas plaire, faire le « show ». Bien que Tara, elle le défende de tout son cœur.

Arata a également toujours le visage masqué. C’est étrange, n’est-ce pas ? Ça m’a immédiatement frappé. Nous avons plus ou moins des débuts d’explications sur le sujet.

Cela m’a d’autant plus frappé vu la situation actuelle avec le coronavirus, et tout le monde masqué.

La relation entre ces quatre jeunes gens est intéressante, forte, ils ont traversé beaucoup de choses ensemble. Ils sont liés. Ce sont des partenaires. Je vous laisse découvrir la notion de partenaire et de contrats, mais également, et en toile de fond, des implications qui portent fortement à questionnement.

Ils ont des caractères très différents. Celui qui va faire fondre toutes les filles : Caesar. Celui qui est un artiste et aussi un rebelle, et qui les amène également à s’interroger tout en risquant de les mettre en danger : Louis (celui avec qui j’ai le plus de mal). La seule fille du groupe : Tara.



A travers eux, nous nous interrogeons également sur la Terre, sur ce qui s’est passé. Eux ne l’ont pas connu, mais ils voient des anciens en être nostalgique, rêvaient d’y retourner, mais ironiquement ce sera sans doute impossible pour eux, peut-être pour une génération future et/ou les néotènes.

Ils vont d’ailleurs faire une séance de cinéma très spéciale, c’était vraiment un sacré moment et loin d’être comme nous le connaissons.



Au niveau des thématiques intéressantes : il y a l’espérance de vie, la vie ailleurs que sur Terre, l’amour qui semble être prohibé, malsain, et où il y a plutôt des partenaires, contrats, le cas spécifique des néotènes, le fait d’être en permanence observé et du coup à ne pas vraiment pouvoir être soi-même, le fait d’être au sens de toute l’attention, le fait de devoir répondre à certaines attentes, être aimé pour son physique, être avec quelqu’un pour son statut, etc.

En bref, c’est d’une grande richesse, pour notre plus grand plaisir.



Mais là, où leurs vies vont basculer à jamais, c’est quand une jeune femme est introduite, ainsi que l’endroit de la rencontre, et le fait que ce soit différent de tout ce qu’ils connaissent. Un personnage mystérieux, étrange, d’une beauté troublante, etc.



Un tome qui nous emporte, nous transporte, nous intéresse, un avant-goût de la suite qui est prometteur, et où ils auront grandi. C’est fascinant, intrigant, avec un graphisme qui y participe, et beaucoup d’interrogations intéressantes. Akata a fait fort, et quel plaisir de pouvoir découvrir ce manga de science-fiction grâce à eux.



Il y aurait tellement à dire, après lecture c’est une tempête. L’autre chose qui va d’autant plus raisonner en nous actuellement, c’est le côté confiné.

Et nous avons une bonne représentation de la diversité culturelle et autre.
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Nos temps contraires, tome 8

Un avant dernier-tome surprenant et très touchant qui révèle beaucoup de choses inattendues. Je reste bluffée par l’originalité et l’intensité de cette série qui questionne notre humanité, le sens de l’existence et l’importance de l’espoir. Superbe évolution des personnages et déchirant final qui laisse quelques marques.
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Nos temps contraires, tome 8

Alors que je me plains souvent de ne pas avoir de shojo ambitieux en France et de lire un peu toujours les mêmes, souvent très accès sur la romance ou le quotidien, Akata et Gin Toriko viennent complètement balayer cette idée préconçue avec Nos temps contraires, dont l'avant-dernier tome, ici, est une pépite d'idée sur le thème de la SF.



J'ai littéralement dévoré ce tome, qui m'a passionnée et bouleversée en même temps, m'enrichissant de plein d'idées et de réflexions sur le thème de la vie, l'amour, les relations, l'évolution, la politique, etc. C'était foisonnant de partout et en même temps, l'autrice n'a jamais oublié ses personnages, leur offrant un écrin superbe, pour mettre en scène leurs sentiments à fleur de peau. C'était magique.



Arata et ses amis d'un côté, Ceasar et Gigi de l'autre, ont chacun un projet pour quitter ce cocon aux barrières trop restrictives pour eux. Nous allons dans un premier temps suivre leurs projets, enfin surtout celui de Ceasar et Gigi qui s'apparente quasiment à une mission suicide et qui donc va bouleverser tout le monde. Entre réflexions scientifiques et sentiments à fleur de peau, notre coeur et notre cerveau vont être mis à rude épreuve. On est totalement emporté par ce flux d'informations et de sentiments. On a le coeur qui se serre pour Ceasar qui trouve enfin sa voie dans ce projet, quitte à balayer la relation tellement compliquée qu'il a avec Louis et celle si proche avec Arata, mais c'est Gigi qui compte le plus, telle l'enfant qu'ils n'ont jamais eu, et c'est bouleversant.



L'autrice a énormément de talent dans ce tome pour décortiquer les sentiments complexes et contradictoires de chacun, de Louis qui ne veut pas de Ceasar comme amant mais n'est pas prêt à le laisser partir, d'Arata qui voit en Ceasar sa boussole contraire mais est capable de s'en détacher pour l'aider à accomplir sa destinée, à Tara, soutient à de tous mais qui ne reçoit l'aide de personne. Et il y a Gigi, cette petite vie qui s'accroche à ses rêves pendant le temps qu'il lui reste... Puis nous découvrons le terrible Soichiro, celui qui va tout bouleverser et nous glacer d'effroi, avec lui, la donne va totalement changer.



Titre de SF, l'aventure est clairement au rendez-vous également dans ce tome où nous suivons les préparatifs de chacun, leur mise en exécution et leur réalisation au résultat différent d'attendu. L'autrice nous interroge énormément sur nos capacités à voyager et vivre dans l'espace, ce qui est passionnant et fait rêver. Mais elle a aussi un discours bien plus impactant et terre à terre juste sur nous, Hommes, comment on a été créé, notre rapport à l'évolution et à notre planète natale et c'est là qu'elle est forte. Gin Toriko utilise les désirs de nos héros de quitter leur cocon pour tout faire imploser en revenant aux sources. Les révélations pleuvent alors et se mélangent concepts biologiques et politiques, avec une gouvernance des cocons qui cache un grand secret à ses habitants, ce qui va tout faire basculer.



Ce tome est en effet celui des révélations au-delà de cela de l'implosion des relations et de la poursuite de ses rêves. On découvre enfin ce qui se cache derrière cette société tellement contrôlée, et si c'est une surprise pour tous, ce n'est pas le cas pour les lecteurs qui devaient bien s'en douter. L'autrice utilise pour cela un trope connu de la SF mais qui est toujours aussi efficace, le mensonge et la manipulation des foules à l'aide d'illusions. J'adore ! Parce que ça occasionne révélations, remises en question et révoltes également, puis nouveaux projets et on est en plein dedans. L'autrice a d'ailleurs une analyse assez fine des réactions des gens vivant cela et c'est fascinant.



Avec une volonté d'avoir toujours l'humain et les sentiments au coeur de son histoire malgré cet écrin froid et ultra contrôlé des cocons, GIn Toriko écrit une histoire qui bouleverse et fascine où petites histoires personnelles se mêlent à celle d'une humanité à plus grande échelle. Le jeu sur le dimensionnement des idées est vertigineux et les concepts utilisés pointus et maîtrisés, ce qui confère à l'oeuvre une belle dimension de Hard-SF sous cet écrin émotionnel à fleur de peau rappelant les vieux shojo. J'adore ce mélange à la fois moderne et mélancolique et ce tome m'a bouleversée de bien des façons. J'ai hâte de voir quelle sera sa dernière touche.
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Nos temps contraires, tome 3

« Nos temps contraires » continue à être une histoire de grande qualité qui nous explose au visage tant par son scénario que son graphisme, qui sont époustouflant, qui nous font retenir plus d’une fois notre souffle, qui nous font nous interroger, qui nous en mette plein les yeux.

Nous pouvons également remarquer que lorsque nous reprenons le résumé, les présentations des personnages, tout se met à jour avec toutes les informations que l’on a jusqu’à présent.

Si jamais, vous aviez encore quelques doutes sur certains détails, ils vont être dissipés en même temps.



Gigi, la petite daphnéenne, qui a peu de temps de vie devant elle, et nos quatre amis néotènes, nous permettent de continuer à réfléchir sur le système. Il y a pas mal d’oppositions entre eux, enfin c’est surtout Louis, l’artiste, qui y va fort par moment, et secoue tout le monde.

Mais la présence de Gigi à leurs côtés, son énergie, son envie de vivre, ses demandes, vont irrémédiablement se faire questionner nos amis et nous, les lecteurs.

Lisa qui s’occupe des petites daphnéennes agit de manière très rationnelle, les remet à leur place, cela peut même choquer sur le coup.

Et ce ne sera pas le seul électrochoc vu la rencontre avec un autre personnage qui joue avec les limites, et a un comportement plus que tendancieux.



L’amour, ce n’est plus que c’était. Les contrats régissent tout, assurent la sécurité mais brident également la liberté. Louis et Tara auront une violente discussion sur ce sujet.

La douce Tara qui a peut-être parfois des œillères.

Le passé d’Arata, alors qu’il était jeune enfant, va interroger plus que jamais ce que sont les Néotènes. Et avec nos quatre Néotènes, nous réfléchissons au poids des attentes de la famille, de la société, de devoir exceller quelque part, de devoir quelque part justifier le fait qu’ils aient le droit de vivre plus longtemps, de porter un masque.



Et à ce propos, la raison pour laquelle Arata porte un masque vous apparaîtra bien plus clairement. Cela confirmera en tout cas avec quelques détails en plus.

Les images de l’espace nous coupent toujours autant le souffle.



Un tome magnifique, plein de réflexion, qui nous procure de vastes émotions.



Très bonne lecture. Cette série est une grosse pépite, chaque tome me ravit, se renouvelle, m’en met plein les yeux, fait réfléchir. Wow
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Nos temps contraires, tome 7

Tome surprenant dans son développement, les choses semblent s'accélérer pour nos personnages, mais ironiquement, ils subissent le temps. Ils vont devoir tous prendre une décision et en assumer les conséquences. Chaque personnage est mis en avant avec ses interrogations et ses doutes. L'univers reste complexe, mais j'ai adoré le questionnement sur l'amour et la discussion entre Tara et Arata.
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Nos temps contraires, tome 6

C'est toujours aussi dense, mais tellement addictif ! Les personnages savent être attachants, surtout ici où chacun s'était éloigné. Finalement, on les voit se retrouver, unis pour la même cause, et ce depuis presque le début du récit, les daphnéens. On va pouvoir les suivre, chacun essayant d'agir pour le bien de Gigi à leur manière, et avec leurs moyens. J'ai aimé assister à ces retrouvailles !
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Nos temps contraires, tome 4

Un tome absolument excellent qui passerait bien la série au rang de coup de cœur. Glaçant, marquant, intense, voilà un volume 4 à la hauteur qui me donne terriblement envie de me jeter sur la suite. Le final m’a laissé pantoise. Beaucoup de richesse dans ce tome, des réflexions glaçantes et un univers toujours aussi passionnant.
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