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4.04/5 (sur 453 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Bologne , le 04/03/1916
Mort(e) à : Rome , le 13/04/2000
Biographie :

Giorgio Bassani est un romancier et poète italien.

En 1939, il sort lauréat de la Faculté des Lettres de Bologne. Mais Bassani est d'origine juive et, victime des lois raciales de 1938, il est obligé de publier en 1940 son premier livre "Una città di pianura" sous le pseudonyme de Giacomo Marchi.

Militant antifasciste, il sera incarcéré en 1943. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il part pour Rome où il s'essayera au cinéma comme scénariste mais aussi comme acteur.

Il adhère à cette époque au Parti socialiste italien (il sera élu conseiller municipal apparenté PSI en 1962 et restera proche de ce parti jusqu'en 1966, date à laquelle il adhère au Parti républicain). C'est aussi à partir de cette époque que sa production littéraire sera la plus importante, dans les années 1950 et 1960.

Plusieurs de ses ouvrages reçurent d'ailleurs des prix littéraires et furent adaptés au cinéma. Ces œuvres furent rassemblées sous le cycle du "Roman de Ferrare" ("Il Romanzo di Ferrara").

Giorgio Bassani fut aussi professeur d'histoire à l'Académie nationale d'art dramatique, journaliste et vice-président de la RAI (1964-1966).

"Le jardin des Finzi-Contini" ("Il Giardino dei Finzi-Contini", 1962), Prix Viareggio, l'œuvre la plus traduite de Bassani, est portée à l'écran en 1971 par Vittorio De Sica, avec Dominique Sanda, Helmut Berger et Fabio Testi. Le film a remporté l'Ours d'Or du Festival de Berlin en 1971.

Le mobile profond de l’écriture romanesque de Bassani est de peindre une bourgeoisie passive et conformiste- y compris devant le scandale de la persécution antisémite, d'évoquer l’opportunisme dominant -dans un climat de peur et de soupçon -et le lent éveil des consciences et d'une opposition qu'on paie souvent de sa vie.
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Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Mon pere, engage volontaire pendant la guerre, avait pris sa carte du fascio en 19; moi-meme, j'avais appartenu jusqu'a ces derniers temps au G.U.F. [Gruppo Universitario Fascista]. En somme, nous, nous avions toujours ete des gens tres normaux, et meme banaux dans leur normalite, aussi me semblait-il vraiment absurde que maintenant, de but en blanc, on exigeat justement de nous un comportement exceptionnel. Convoque a la Federation pour s'entendre annoncer qu'il etait expulse du parti; expulse ensuite du Cercle des Commercants comme indesirable; il eut ete vraiment etrange que mon pere, le pauvre, opposat a un tel traitement un visage moins angoisse et eperdu que celui que je lui connaissais. Et mon frere Ernesto, qui, lorsqu'il avait voulu entrer a l'Universite avait du emigrer en France et s'inscrire a l'Ecole polytechnique de Grenoble? Et Fanny, ma soeur, a peine agee de treize ans, contrainte de poursuivre ses etudes secondaires a l'ecole israelite de la via Vignatagliata? Est-ce que d'eux aussi, arraches brusquement a leurs camarades de classe, a leurs amis d'enfance, on attendait par hasard un comportement exceptionnel? N'insistons pas, l'une des formes les plus odieuses de l'antisemitisme etait precisement celle-ci: se plaindre que les Juifs ne soient pas assez comme les autres, et puis, vice versa, apres avoir constate leur assimilation a peu pres totale au milieu environnant, se plaindre de l'oppose: se plaindre qu'ils soient tels que les autres, c'est a dire meme pas un peu differents de la moyenne commune.
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Combien d'années s'est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micol Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d'enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n'était guère plus qu'une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi j'étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu'un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l'un l'autre. Au-dessus d'elle, le ciel était bleu et compact un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage ; Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l'a changé, du moins dans le souvenir.
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Regarde plutôt là-bas la périssoire, et admire, je t'en prie, avec quelle honnêteté, avec quelle dignité et avec quel courage moral elle a su tirer de sa totale perte de fonction les conséquences qu'elle devait en tirer. Les choses, elles aussi, meurent, mon cher. Et alors, puiqu'elles aussi doivent mourir, eh bien, mieux vaut les laisser mourir. De plus, cela a beaucoup plus de style, tu ne crois pas ?
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Restammo per un po' sulla soglia, addossatti al portone. Pioveva a dirotto, a strisce d'acqua oblique e lunghissime, sui prati, sulle grandi masse nere degli alberi, su tutto. Faceva freddo. Battendi i denti, guardavamo entrambi dinanzi a noi. L'incantesimo a cui fino allora era stata sospesa la stagione si era rotto irréparabilmente.

Traduction:
Nous restâmes encore un peu sur le seuil, adossés au portail. Il pleuvait à verse, des traînées d'eau obliques et très longues, sur les prés, sur les grandes masses noires des arbres, sur tout.
Il faisait froid. Claquant des dents, nous regardions tous deux devant nous. L'enchantement à la fin duquel était alors suspendue la saison s'était brisé , irréparablement.
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Il est certain que, comme présageant sa mort prochaine et celle de ses parents, Micol répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu'elle abhorrait l'avenir en soi, lui préférant de beaucoup "le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui" et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé.
Et comme ce n'était là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût empêché de proférer, que justement de ces mots et non d'autres soit scellé ici le peu de chose que le coeur a été capable de se rappeler.
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Micòl répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu'elle abhorrait l'avenir en soi, lui préférant de beaucoup « le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui » et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé.
Et comme ce n'était là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût pu l'empêcher proférer, que justement de ces mots et non d'autres soit scellé ici le peu de chose que le cœur a été capable de se rappeler.

[Giorgio BASSANI , "Il Giardino dei Finzi-Contini" / "Le Jardin des Finzi-Contini", Giulio Einaudi editore (Torino), 1962 - traduit de l'italien par Michel Arnaud pour les éditions Gallimard (Paris), 1964 : "EPILOGUE", page 372 de l'édition de poche "Folio" (citation publiée à la fin de la critique de notre amie enjie77)]
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Le passé n’est pas mort, affirmait à sa manière la structure même de mon récit [la Promenade] : il ne meurt jamais. Il s’éloigne, certes : à chaque instant. Récupérer le passé est donc possible. Il faut néanmoins, si l’on veut vraiment le récupérer, parcourir une sorte de couloir à chaque instant plus long. Là-bas, au fond du lointain et ensoleillé point de convergence des noires parois de ce couloir, il y a la vie, aussi vivante et palpitante que jadis, quand elle s’est manifestée pour la première fois. Éternelle alors ? Bien sûr.
(Là-bas au fond du couloir)
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Ici, à leur place, ce soir-là , c'étaient nous, les vivants, qui étions assis. Mais en nombre réduit par rapport à naguère et non plus joyeux, riants et bavards, mais tristes et pensifs, tels des morts. Je regardais mon père et ma mère, l'un et l'autre très vieillis en quelques mois ; je regardais Fanny qui avait maintenant quinze ans mais qui, comme si une crainte secrète eût arrêté son développement, n'en paraissait plus que douze ; je regardais l'un après l'autre, autour de moi, oncles et cousins ; une grande partie desquels, quelques années plus tard, allaient être engloutis par les fours crématoires allemands et qui n'imaginaient certes pas qu'ils finiraient ainsi, et moi non plus je ne me l'imaginais pas, mais malgré cela, alors déjà, ce soir-là, même en les voyant si insignifiants avec leurs pauvres visages surmontés de leurs petits chapeaux bourgeois ou encadrés de leurs bourgeoises permanentes, même les sachant d'esprit tellement obtus, si incapables d'évaluer la portée réelle du présent et de lire dans le proche avenir, déjà alors ils m'apparaissaient enveloppés dans la même aura de mystérieuse fatalité sculpturale qui les enveloppe maintenant dans la mémoire.

Pp.186-187
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Mais qui peut jamais prévoir ? Que pouvons-nous savoir de nous-mêmes et de ce à la rencontre de quoi nous allons ?
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«  Depuis que
j’ai décidé de ne plus jamais
répondre à une lettre de toi
jamais aucune lettre
je n’ai pu
même ouvrir


Je les laisse
arriver
tomber autour de moi
s’étaler là à mes pieds
à l’envers et sans réponse
muettes ….
comme moi comme désormais ma
vie » .
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