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Critiques de Giovanni Verga (21)
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Les Malavoglia

Une fois n'est pas coutume, je préfère débuter ce commentaire par un extrait de l'oeuvre elle-même qui, je crois, en parlera plus et mieux que tout ce que je saurai faire par la suite :



« Et à ta maison, tu n'y penses pas ? Et à tes frères, tu n'y penses pas ? Oh ! si ton père et la Grande étaient là ! 'Ntoni ! 'Ntoni !...

— Mais vous vivez peut-être mieux, vous autres, à travailler et vous éreinter pour rien ? Triste sort que le nôtre ! Voilà ce que c'est ! Voyez ce que vous êtes devenus : vous ressemblez à un archet de violon, vous avez toujours mené la même existence, et maintenant vous êtes vieux ! Qu'en tirez-vous à cette heure ? Vous autres, vous ne connaissez pas le monde, vous êtes comme les chatons qui ont encore les yeux fermés. Et le poisson que vous pêchez, est-ce vous qui le mangez ? Savez-vous pour qui vous travaillez du lundi au samedi, et pour qui vous vous êtes mis dans un tel état que l'hôpital lui-même ne voudrait pas de vous ? Pour ceux qui ne font rien et qui ont de l'argent à la pelle, voilà pour qui vous travaillez ! »



Nous voici donc entre les mains de Giovanni Verga, sorte de Zola à la sauce italienne, qui nous dépeint sans concession la vie des humbles, une famille villageoise de pêcheurs siciliens et tous les esprits, mauvais ou bons, qui gravitent autour.



Comme de juste, vous vous doutez bien que la balance penchera plus d'un côté que de l'autre, et quand, en plus, le destin et la malchance s'en mêlent, il n'y a pas trop lourd d'espoir à miser sur la bonne fortune des Toscani, surnommés les " Malavoglia " (c'est-à-dire littéralement " mauvaise volonté, réticence "), surnom donné à la famille des générations en amont, mais qui continue de coller aux basques de chacun d'eux depuis lors.



On y découvre la vie villageoise et ses inévitables cancans, ses clans, ses magouilles, ses coups bas, ses élans de sympathie (intéressés ou non), ses stratégies de mariage et, surtout, la misère du pauvre peuple, qui s'échine, qui s'échine, le tout pour gagner des clopinettes et qui, sur un coup de dé, peut perdre de fruit de longs mois de labeur.



La seule chose tant soit peu tangible dans cet avenir incertain, c'est le soutien inconditionnel, indéfectible de la famille... si elle ne se disloque pas totalement avant !



En somme, une bien belle porte d'entrée pour tous ceux que l'histoire sociale de la Sicile intéresse ; un bon roman — sans être non plus totalement mémorable — dont Luchino Visconti tira un film intitulé " La Terra trema " (ou en français " La Terre tremble "). Mais de tout ceci, de la famille en cette période bénie, comme de tout le reste, vous l'aurez deviné, ça n'est que mon avis, un avis de Malavoglia, qui plus est, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Les Malavoglia

📚 Et dire qu'il fut un temps où, dur comme fer, j'ai cru en Dieu. Je dois aussi dire, à ma décharge, que mes parents avaient tout fait pour !



📚 Jamais je ne comprendrai pourquoi certains humains doivent, leur vie durant, tirer le diable par la queue, lorsque d'autres naissent avec la petite cuiller en argent dans la bouche, et n'ont plus qu'à cueillir la facilité.



📚 Certes, ce n'est qu'un roman, si ce n'est qu'il s'inscrit dans le courant vériste, mot que j'ai découvert dans la préface, et dont j'ai cherché la signification. Vérisme : expression artistique s'attachant à reproduire la réalité quotidienne le plus fidèlement possible. Je me permets, pour ceux qui comme moi connaissaient ce mouvement, sans en connaître le nom.



📚 Giovanni Verga se coule dans le moule, dans l'âme d'Aci Trezza, petit village de l'Est de la Sicile, et d'une plume parfois très ironique, nous invite à partager le quotidien de ses habitants, sur une période d'une quinzaine d'années.



📚 À travers l'histoire de la famille Malavoglia, composée de Padron 'Ntoni le grand-père, de Bastianazzo son fils, de Maruzza sa belle-fille et de ses cinq petits-enfants, le lecteur sera plongé dans les vicissitudes, les affres de la misère, et la sueur dont, en ce XIX eme siècle, une partie de l'humanité devait abreuver la Terre en échange d'un quignon de pain.



📚 La construction de cet ouvrage est assez singulière, puisque c'est sous forme d'indiscrétions et de commérages entre matronnes, chacune sur son pas de porte dès le chant du coq, et sur environ 150 pages, que l'auteur campe ses personnages, renseigne sur les amitiés, qui soit dit en passant, se tissent et se détissent au gré des intérêts, et entreprend de déplier le parcours de la famille Malavoglia.



📚 Cet abord est surprenant, original, il a l'avantage d'immerger d'entrée le lecteur au coeur de ce petit village, mais encore faut-il que ce dernier puisse soutenir 150 pages de bavardages, de commentaires et de "gracieusetés" lancés à la cantonade sans en attraper le tournis. D'autant qu'il doit retenir les noms, prénoms, surnoms et sobriquets des nombreux protagonistes.



📚 Les combats livrés par la famille Malavoglia ont fini par m' étreindre le coeur, mais le parler fleuri et pour le moins imagé qu'est celui de ces villageois illumine ce roman émaillé de tant de misère humaine.



📚 "Il ne pourra plus me dire sous le museau", donc "en face", je suppose, ou encore "Commère X qui, sitôt le village endormi, va "réciter son rosaire " avec compère Y" 😊.



📚 Giovanni Verga confronte deux mondes qui n'ont pas les mêmes mesures, les pauvres et les nantis, mais aussi... les pauvres entre eux. Il drague avec minutie les fonds de l'âme humaine, et en ressort sans concession ce qu'elle recèle de plus sordide et de plus nauséabond.



📚 Après une immersion dans un tel bain de bassesses, de manigances et de vilenies, le lecteur ne peut que louer la présence de cousine Nunziata, de cousine Anna, ainsi que celle de Mosca Alfio le charretier, seuls protagonistes à nous permettre de croire encore en la nature humaine.



📚 Giovanni Verga nous parle d'amitié, de pugnacité, de l'amour que l'on peut concevoir pour sa terre, terre dans laquelle contre vents et marées les pieds demeurent ancrés, mais aussi de rêves d'un ailleurs, de refus de la fatalité, qui peuvent hélas conduire à la désespérance.



📚 Au regard de quelques longueurs, de quelques zones d'ombre, et aussi par rapport aux 150 premières pages qui ont exigé de ma part une attention trop soutenue pour mon goût, je n'ai attribué que 🌟🌟🌟 et demi à ce roman, mais je reste cependant certaine qu'il peut plaire à de nombreux lecteurs, preuve en est les autres notes bien plus généreuses que la mienne.



📚 À TOUS CEUX QUI SERAIENT TENTÉS DE LIRE CE ROMAN, gardez vous de lire les critiques !!!! Sur 7 lecteurs, il y en a 4 qui, un peu encore, racontaient tout le livre. Ne les lisez pas, sinon vous connaitrez le destin de tous les membres de la famille Malavoglia avant même d'ouvrir l'ouvrage.











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La Louve et autres récits de Sicile

La Nedda est une pauvresse courageuse et travailleuse dont la vie de souffrances n'est émaillée que de maigres joies. La Louve ne vit que pour des amours coupables et scandaleuses qui causeront son malheur et celui des siens. La malaria est une menace que tous les paysans italiens connaissent, maladie aussi inévitable que le cours des saisons. « Mais là où est la malaria, c'est une terre bénie de Dieu. » (p. 68) La liberté aux mains de pauvres hommes qui ne l'ont jamais connue débouche sur une émeute aux airs d'ivresse meurtrière.



L'auteur explore quatre figures féminines, deux humaines et deux abstraites, toutes puissamment allégoriques. Dans ces cours récits où les personnages semblent abandonnés par tout et tous, le jugement des hommes est encore plus cruel et impitoyable que celui de Dieu. La vie terrestre offre peu d'espoir et beaucoup de douleurs. La plume de Verga est précise et incisive, même si elle s'attache à entourer d'une tendresse maladroite les personnages.
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Les Malavoglia

Quelle histoire que celle de la famille Malavoglia ! Il fut un temps où ils étaient aussi nombreux que les cailloux de la vieille route de Trezza, c'est ce que nous dit la première phase du roman, mais à l'heure où débute l'histoire, ils ne sont plus que padron 'Ntoni, son fils Bastianazzo et sa belle-fille Maruzza (la Longa), et ses petit-enfants 'Ntoni, Luca, Filomena (Mena), Alessi et Rosalia (Lia). Ils travaillent dur, sont respectés dans le village et possèdent deux choses : leur maison (la casa del nespolo) où ils sont tous nés, et leur bateau de pèche, la Providenzza.

Alors qu'ils tentent de s'élever un peu dans l'échelle sociale, ils achètent à crédit une cargaison de lupins mais, malheur, le bateau fait naufrage : voilà les lupins perdus, Bastianazzo noyé et la Providenzza en bien mauvais état. C'est le début de leurs mésaventures.



Quelle histoire que celle de la famille Malavoglia ! Si, à la fin, Alessi parvient à racheter la maison, on peut dire que le sort s'est acharné contre ces braves gens. Certes, l'un d'eux, 'Ntoni, a bien cherché sa disgrâce et l'on ne s'étonne pas qu'il finisse mal ; éventuellement, on pourrait dire la même chose de la petite Lia ; mais les autres, vraiment, on les plaint à chaque page du livre. Combien de fois croit-on qu'ils vont enfin de relever... et puis, non, voilà le choléra, voilà un accident de bateau, voilà... voilà toujours quelque chose.

Cependant, au milieu de cette répétition de malheurs, on ne se lasse à aucun moment de la lecture. On a souvent comparé Les Malavoglia à L’Assommoir de Zola et je dois dire que les deux histoires sont en de nombreux points semblables. L'énorme différence, c'est sans doute le ton ironique et/ou amusant de Giovanni Verga, qui fait sourire voire même rire, malgré la succession de catastrophes. Les personnages, tant la famille que les autres villageois, sont hauts en couleurs et ont ce charme italien que j'apprécie beaucoup.

En bref, un classique que je ne pouvais pas ne pas lire maintenant que je me penche sur la littérature italienne, et qui m'aura marquée.



Challenge ABC 2017/2018
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Les Malavoglia

Giovanni Verga, auteur classique italien originaire de Catane en Sicile (1840-1922) est surtout connu pour ce roman de 1881, très influencé par le réalisme de Flaubert, ainsi que par le naturalisme de Zola dans "l'Assommoir", et qui fait partie d'un projet jamais réalisé par le romancier : un cycle de cinq récits intitulé " I Vinti", "Les vaincus".

Il se propose dans son introduction de décrire les mutations sociales provoquées par le désir de progrès économique, mais en réalité il s'attache à narrer la décadence d'une famille de pêcheurs d'Aci Trezza, près de Catane. Ils sont propriétaires de leur maison et de leur bateau, mais ne cesseront d'être frappés dès le début du livre par des malheurs divers et variés, lesquels s'enchaîneront en une longue suite - un peu forcée - de malédictions : naufrage, noyade, dettes, fortune de mer, dévoiement du soutien de famille, fiançailles brisées, décès de la mère dû au choléra, et bien sûr le bon à rien de la tribu finira en prison après avoir été un pilier de cabaret et un contrebandier, puis avoir frappé un policier à coup de couteau... Et ce n'est pas la fin des avanies des Malavoglia.... Dès la moitié du roman, on comprend que l'auteur ne fera grâce de rien à ses "vaincus", et il est même étonnant qu'il conclue sur une note optimiste avec le rachat, par le plus jeune fils, de la maison "au néflier" et la reconstitution d'un noyau familial, modeste mais prospère.



Ce qui donne toute sa saveur au livre est l'effacement de l'auteur, qui laisse la parole aux nombreux habitants du village, désignés soit par leur prénom, ou par leur nom, le plus souvent par un sobriquet (Cloche de bois, Patte de canard, Patron Oignon, etc, où l'on ne distingue plus très bien le nom du surnom) et dont les commérages incessants dressent le portrait très vivant d'une petite communauté villageoise où personne n'est meilleur que l'autre, et où les ragots et les préoccupations tournent autour des fréquentations et mariages, ou surtout de l'argent, comme en acquérir, en perdre, ou en payer - toujours trop - à l'Etat, représentant le tout nouveau royaume unifié italien. Les langues vont bon train et les proverbes incessants, notamment du patriarche, émaillent les propos des uns et des autres, sagesse populaire opposée aux journaux républicains dont se repaît le pharmacien, qui vitupère "le sabre et le goupillon". Cette micro-société semble divisée entre les profiteurs, l'usurier Crucifix (il se plaint sans cesse), l'intermédiaire Patte de canard (il boîte), le secrétaire de mairie, rusé filou, la tenancière du cabaret aux moeurs légères et son père, aveugle avare qui joue au mendiant, le curé et le policier qui vivent de leur rente de situation, et tous les humbles qui travaillent dur pour gagner leur pain, souvent au péril de leur vie, comme les pêcheurs. Cette société traditionnelle, semble vouloir nous démontrer Verga, est déjà divisée par des inégalités sociales, sans qu'il en tire aucune conclusion politique, se bornant au constat vériste. C'est pourtant ce que fera le réalisateur Luchino Visconti dans le film néoréaliste "La terre tremble" qu'il tirera du roman en 1948, nettement plus engagé politiquement et librement adapté de son modèle.



Une lecture qui vaut surtout par la vivacité des dialogues et la peinture des personnages hauts en couleur, plus originaux et moins prévisibles qu'il n'y paraît.

Lu en V.O.

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Les Malavoglia

Superbe roman, Les Malavoglia n'est pas vraiment bon pour le moral du lecteur! Dans un village sicilien, le malheur attend les Malavoglia au tournant, et rien, rien, aucun de leurs efforts acharnés, ni des souhaits farouches du lecteur ne peut rien y changer. Et que dire du village! Pour un villageois au bon cœur tâchant d'aider, combien d'égocentriques avares incapables d'empathie....Vous parlez d'un tableau de l'espèce humaine! Rumeurs et cancans se déchaînent, une façon aussi pour ces pauvres paysans enfermés dans un destin dont ils ne peuvent sortir de se sentir supérieur au moins à quelqu'un. C'est une étude très intéressante de la vie des pêcheurs, de la vie d'un village, des courants sous-tendant une communauté, mais bon sang ce livre tirerait des larmes à une pierre.
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Tutte le novelle

Giovanni Verga était au vérisme ce que Zola était au naturalisme mais avec quelques différences, notamment au niveau de l'utilisation de la langue mais aussi d'autres procédés comme l'aspect scientifique cher à Zola et qui sera laissé par Verga au profit d'un apport plus lyrique. L'ensemble des nouvelles de Verga abordent la misère au sens le plus noir possible mais également la fatalité, la mort, la maladie, je pense notamment à Neddà, une de ces nouvelles qui m'a le plus marquée... En revanche, je n'ai pas lu i malavoglia mais je peux très bien ressentir l'ambiance et le style de narration, propre au thème de l'auteur.
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Les Malavoglia

Verga, auteur italien d’un seul livre, ou presque, Les Malavoglia, les mauvaises volontés, un surnom qui tranche avec leur ardeur au travail, leur incessante volonté de faire face. Mais tout commence à aller mal le jour où ils veulent essayer de s’élever au-dessus de leur condition besogneuse, oh juste un tout petit cran, mais c’est le début des malheurs. Ils achètent à crédit un chargement de lupins, mais le bateau fait naufrage, emportant l’un des Malavoglia et laissant les autres face à une dette à rembourser. Trimer, trimer, toujours trimer.

Alors chacun dans la famille réagit selon son tempérament. Ceux qui sont dignes du patriarche et du sang des Malavoglia s’attèlent à la tâche et amassent tant bien que mal le pécule qui permettra de se libérer de la dette. Ils font face aux coups du sort successifs et tentent de garder la tête haute. Et il y a les autres, le petit-fils ’Ntoni surtout, qui refuse cette existence sans joie et sans plaisir. Le schisme est là, et ce sont deux visions du monde qui s’affrontent.



J’avais lu quelque part que Verga est un peu le Zola italien, j’étais intriguée. Je ne suis pas certaine que je dirais cela. Certes ce livre est celui du malheur et des rouages de la société qui écrasent indifféremment ceux qui se rêvent une autre vie et ceux qui triment sans songer à changer les choses. Mais il manque l’analyse de Zola. On est ici dans un style très descriptif, pas de véritable dénonciation, seulement une constatation et, à l’issue de cette lecture, je ne saurais dire si Verga appelait de ses vœux un changement social radical ou bien une conservation de traditions si bien ancrées.

C’est un sentiment mitigé que j’éprouve au terme de cette lecture. Un intérêt certain pour ces deux visions du monde qui s’affrontent en cette fin de XIXème siècle (et moins non plus, je ne suis pas sûre du côté vers lequel je penche, et ce n’est pas parce que ceux qui quittent leur village ne sont pas les plus attachants que cela les discrédite à mes yeux), mais des longueurs par moments. J’ai eu, vers le deuxième tiers du milieu l’impression de seulement entendre les commères italiennes cancaner sur la place du village, sans que le propos du livre n’avance, et je dois avouer que la volubilité italienne légendaire commençait à me tourner la tête.

Les Malavoglia est donc un livre qui se mérite. Il faut s’y retrouver dans les personnages qui sont alternativement appelés par leur prénom ou par un de leurs multiples surnoms (merci à l’éditeur qui a inclus un répertoire des personnages en annexe, je m’y suis plusieurs fois référée !). Mais finalement, c’est un livre qui n’est pas dénué d’intérêt, et je ne regrette pas d’avoir persévéré dans ma lecture.
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Les Malavoglia

Pregiudizi. Siamo fatti di pregiudizi. L’idea che mi ero fatta di Verga ai tempi delle superiori è evaporata in un nonnulla. La scrittura di Verga non è pesante, anzi direi piuttosto accattivante!

I testi di Verga non sono moralizzanti, ma piuttosto ironici! Nessun giudizio è portato sui suoi personaggi, Verga ci rende semplicemente spettatori di fatti e accadimenti. A noi (eventualmente) di trarne delle conclusioni. Le righe dei Malavoglia sprizzano vita, e questo non l’avrei mai creduto! Mi aspettavo un ammasso di commiserazione e sensi di colpa a palate…:per fortuna son stata delusa su tutto! La lettura dei Malavoglia (udite, udite!) è stata per me divertente!! Ve la consiglio!

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Les Malavoglia

Les Malavoglia sont gens de mer; comme toute famille de marin l'onde amère est leur destin, elle leur prodigue subsistance d'une main et de l'autre, leur ôte la vie. Lorsque leur barque "la Providence" sombre corps et biens avec un fils et sa cargaison de lupins avariés que des notables indélicats de leur village de Trezza, en Sicile, leur ont fourni à crédit, c'est la culbute irréversible et fatale. Giovanni Verga fut un tenant du vérisme, courant artistique issu du naturalisme français des Zola, Maupassant, Goncourt. Dans les Malavoglia, c'est le quotidien précaire du peuple des déshérités du Mezzogiorno aux alentours de 1860 qu'il nous est permis d'approcher, alors que le pays bruisse et frémi des perspectives du Risorgimento italien. Les petites guerres de voisinages entre notables, les querelles que provoquent les espérances matrimoniales entre les matrones, tout cela est relevé par le recours constant des siciliens à leur parler fleuri et imagé fait de sentences et de proverbes emprunt de fatalisme et lancés tels des apophtegmes. Passé les débuts difficiles de la lecture à cause de la multiplicité des surnoms pour chaque personnage, on est touché par le pathétique de la vie et la misère inextricable de ses petites gens. Intéressant ne serais-ce que pour découvrir un greffon étranger au naturalisme français.

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Cavalleria rusticana et autres nouvelles si..

Le nom m’était connu mais j’ignorai l’œuvre et la découverte de ces nouvelles me fait regretter cette lacune. Quel écrivain ! Au niveau de Maupassant (que j’adore) par la concision, la puissance d’évocation et, incontestablement, le pessimisme. Une peinture sans fioritures ni pathos de la condition du petit peuple des campagnes siciliennes . Exploités par propriétaires et prêtres , accablés par les calamités naturelles (sécheresse, volcan, malaria…) , c’est aussi un hymne à leur capacité de résistance , à leur acharnement à survivre au malheur , à la misère , à la solitude. Pas d’idéalisation non plus , la haine, la violence , individuelle et collective , prospèrent dans ces conditions de vie inhumaines . Par delà le sang et les larmes ,Verga ,nous fait partager son empathie pour ces humbles .C’est magnifique . Mes préférées : « le maître d’école » ou « Artistes de misère » qui m’a rappelé « La Strada » et le bouleversant visage de Giulietta Masina.
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La Louve et autres récits de Sicile

La louve et autres récits de Sicile /Giovanni Verga

Nedda

Nedda est le nom de l’héroïne du premier récit de ce recueil. Elle est une pauvre fille courageuse et travailleuse, enfant brune misérablement vêtue à l’attitude timide, marquée par la misère et l’isolement. Elle aurait pu être très belle si les privations et les fatigues n’avaient profondément altéré en elle non seulement les lignes de la femme, mais même la forme humaine. Peu de joies en cette vie occupée aux vendanges, aux moissons et au ramassage des olives…

La Louve

Dans un village reculé de l'Italie du Sud, La Lupa (« La Louve »), une femme à l'attitude et aux mœurs libres, fascine et attire maris et fils qui ne peuvent lui résister. Elle est grande, maigre, mais a une poitrine ferme et vigoureuse de brune. On l’appelle Louve car bien que plus toute jeune, elle n’est jamais rassasiée de rien. Les femmes du village se signent quand elles la voient passer. Pourtant, elle s'éprend tout particulièrement de Jean qui cultive l'olivier et qui souhaite plutôt épouser la fille de celle-ci, Mariette. Contre son gré, finalement Mariette se marie avec Jean. Mais, « la Louve » rôde toujours autour de ce dernier, au grand désespoir de Mariette, sa fille. Jean ne peut supporter que sa belle-mère soit toujours sur ses talons et lui fasse perdre l’âme et le corps. Sa décision est prise…

Malaria

La malaria est endémique en Sicile et tous les paysans vivant dans la peur savent qu’un jour elle est inévitable. Mais selon la croyance, là où est la malaria, c’est une terre bénie de Dieu… Dans les paysages brûlants d’une Sicile rongée par la malaria, l’auteur dépeint magistralement les combats et les tourments des vaincus de la vie.

Liberté.

« Et dans ce carnaval furibond du mois de juillet, au milieu des hurlements ivres de la foule… » Au nom de la liberté, chacun se livre au pire…



Quatre nouvelles mettant en scène de façon allégorique et dans un beau style deux femmes, un fléau et une idée qui peut mener au pire, au cœur d’un monde laborieux de paysans pauvres.





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Cavalleria rusticana et autres nouvelles si..

Ecrivain italien majeur du XIXème siècle, longtemps méconnu, et relu aujourd'hui. Je l'ai découvert à l'occasion de ces nouvelles siciliennes, tristes le plus souvent. Bien que Giovanni VERGA appartenait à la noblesse rurale, ses nouvelles traitent du sort misérable du peuple sicilien dont il apprécie leur vaillance et le sens inné du sacrifice, de la campagne ardente sous le soleil, mais aussi de l'injustice, de la répression, du combat pour la survie. Entre une bourgeoisie qu'il récuse tout en lui appartenant, et un peuple qu'il aime et dont il admire les ressources et l'héroïsme quotidien, il est doublement déchiré entre culture et vie élémentaire, entre civilisation et traditions ancestrales. C'est pour lui une source d'inspiration permanente, une recherche passionnée d'authenticité et de vérité humaine.
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Cavalleria rusticana et autres nouvelles si..

Verga est un écrivain italien qui vécut de 1840 à 1922. Les nouvelles qui constituent ce recueil évoquent avec poésie et vigueur la vie des pauvres paysans en Sicile au XIXe siècle. L’existence est difficile pour les gens de la campagne, toujours sur la corde raide, à la merci des puissants et d’une nature impitoyable. Verga témoigne d’une affection particulière pour les femmes, premières victimes des passions dévorantes qui s’ajoutent encore à la dureté de l’existence. Les histoires de Verga nous touchent parce qu’elles sont simples et vraies. On sent continuellement chez lui un amour profond pour ses gens, fussent-ils poussés au crime par les tourments de leur cœur. Un seul regret dans cette lecture : les coquilles et fautes d’orthographe qui subsistent dans le texte d’un éditeur aussi prestigieux que Les Belles Lettres. O tempora, o mores !
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La Louve et autres récits de Sicile

Promenons-nous dans les bois

Pendant que le loup n'y est pas

Si la louve y était

On la dévorerait.
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La Louve et autres récits de Sicile

Ces quatre très courtes nouvelles ouvrent une porte vers l'Italie des oubliés. Des femmes, des travailleurs agricoles, des malades, des villageois et de la misère. Très poignant, sans concessions, les histoires constatent la misère humaine sans la juger, avec cependant une dénonciation de la bêtise, de l'hypocrisie et des classes dirigentes qui accentuent les drames.



C'est une belle porte d'entrée vers l'univers de Verga (qui est maintenant sur ma liste !) et les particularités du genre des nouvelles.



Les plus : court, facile à lire, marquant.

Les moins : c'est trop court !
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La Louve et autres récits de Sicile

Première lecture de cet auteur italien; décidèment j'aime beaucoup le style littéraire de la fin 19ème et du début du 20ième siècle. Une écriture toujours fine et qui suggère sans dévoiler; cela laisse l'imagination vagabonder et créer ses propres images. La louve n'est pas le récit qui m'a le plus marqué dans ce recueil de nouvelles, mais plutot 'Nadda' que j'ai trouvé trés émouvant et si juste dans sa description de le misére physique et mentale, qui a souvent prédominée dans les campagnes. Ai envie de lire de nouveau cet auteur. Merci !
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La Louve et autres récits de Sicile

J'ai lu ce recueil de quatre nouvelles de Giovanni Verga, grand auteur italien du XIXe siècle, dans le cadre du club de lecture d'Antastesia pour le mois de décembre ( #antastesiacdl ).

L'écriture de cet auteur est magnifique, très lyrique. Les quatre nouvelles se déroulent en Sicile et racontent le quotidien laborieux de paysans pauvres et malades.

Giovanni Verga décrit un mode de vie austère et rude où la religion et les superstitions sont omniprésentes.

Les pauvres, décrits par l'auteur comme "les vaincus de la vie", sont très souvent ostracisés, rejetés, y compris par un clergé sans coeur.

L'auteur dépeint les sentiments de ces personnages malmenés par la vie avec sensibilité et pudeur, l'amour dans "Nedda", la passion réprimée dans "La Louve", la peur dans "Malaria" ou même la révolte dans "La Liberté".

J'ai trouvé un accent dickensien à l'univers de cet auteur, sûrement du au sujet principal, la misère, mais aussi à des descriptions réalistes mais poétiques.

Dans la nouvelle " La Louve", Josée est une croqueuse d'hommes, habitée par le démon d'après les habitants croyants et puritains. Son personnage m'a fait penser à celui de Carmen de Mérimée.

Ecrites à la fin du XIXe siècle, l'auteur aborde aussi l'apparition du chemin de fer et ses conséquences dans la nouvelle "Malaria".





Un auteur engagé à l'univers foisonnant et à la plume élégante dont j'ai très envie de découvrir les romans !
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Les Malavoglia

Un libre sublime que je relis régulièrement. Visconti s'en est inspiré pour son film "La terra trema", qui pour une fois est aussi bon que le livre
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Storia di una capinera/Una peccatrice

Storia di una capinera



Le livre à succès Storia d’una capinera (1871) transforma Verga en le maître reconnu du «vérisme», la popularité de ce roman court s'explique par deux raisons: le motif des vœux monastiques forcés à la manière de Manzoni et Diderot et l'aveu poignant d'un amour impossible qui condamne à la folie et à la mort.

L’amour est narré sans rien épargner, dépassant ainsi, comme en France avait fait avec Madame Bovary Flaubert, les «règles» de la morale commune.

Maria, la "fauvette à tête noire" malheureux, est forcée par une méchante belle-mère à prendre le voile. Lors d'un court séjour dans la famille pour éviter la contagion du choléra elle tombe en amour avec un jeune homme, Nino, qui tout en découvrant une attraction obscure pour elle, en effet lui préfère la demi-sœur, qui a la dot. Après les vacances et retournée au couvent la petite pauvre ne réussit pas à oublier ni à s'habituer de nouveau à ce mode de vie qui lui semble maintenant devenu absurde et insupportable. À ce stade, son amour secret devient une sorte de frénésie obsessionnelle, qui est résolue dans la consommation totale jusqu'à sa mort, dernière option lui accordée, lieu unique de calme laissé désormais à la petite pauvre.

Le conte décrit l'histoire d'une âme pure et simple qui s'ouvre à la profondeur de l'amour et la répression de la société pour la force révolutionnaire même de l'amour.

Le thème de l'amour-passion en même temps intense et romantique génère un état d'empathie et de distance critique d’un sentiment si idéal et vous fait penser à quelles alternatives il y a à ce destin "cynique et tricheur" que la protagoniste incarne sans aucune chance de rédemption.

C'est appréciable l'utilisation du discours indirect libre et de la «patine toscane» du conte qui rendent le style agréablement animé outre la structure de coupe epistolare qui en assure la linéarité.
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