Ces temps-ci, Ben Mazué et Grand Corps Malade ne se quittent plus. Entre le livre dévoilant leur relation épistolaire, "Les Correspondants", et l'EP "Éphémère" qu'ils ont enregistré en trio avec Gaël Faye, les deux chanteurs multiplient les projets communs. L'occasion de dévoiler tout ce qu'ils partagent, malgré leurs univers musicaux bien distincts. Entre le chanteur contemporain des amours blessées et le slammeur/réalisateur/écrivain, la complicité est évidente, à l'image de cette interview Versus.
Les deux artistes reviennent sur la genèse de leur correspondance et sur ce que ce travail littéraire a changé dans leur relation. Ils en profitent pour annoncer les thèmes insolites suscités par leurs échanges, avant d'expliquer la naissance de l'album en trio Éphémère. Découvrez également les dernières claques culturelles des deux artistes : podcasts, séries, musique etc. de quoi montrer leurs goûts culturels variés, malgré une appétence vestimentaire commune !
Découvrez le livre "Les Correspondants" sur Fnac.com : https://livre.fnac.com/a17150059/Grand-Corps-Malade-Les-correspondants
Et l'EP en trio avec Gaël Faye "Éphémère" en édition spéciale Fnac : https://www.fnac.com/a17490812/Grand-Corps-Malade-Ephemere-Edition-Limitee-Vinyle
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Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième qui les délivre, Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction,
Ce sixième sens qui apparait, c'est simplement l'envie de vivre.
Quand tu es dépendant des autres pour le moindre geste, il faut être pote avec la grande aiguille de l’horloge. La patience est un art qui s’apprend patiemment.
Un regard, une rencontre..
un été, un sourire..
un numéro, un mail, une attente, un souvenir..
un appel, une voix, un début, un rencard..
un horaire, un endroit, une venue, un espoir..
une terrasse, un café, un dialogue, un moment..
un soleil, une lumière, un coeur, un battement..
une seconde, une minute, une heure, un plaisir..
un au-revoir, une prochaine, une promesse, un désir..
un après, une durée, une patience, un silence..
un doute, un pourquoi, un regret, une distance..
un retour, une surprise, un déluge, une marée..
une suite, une envie un projet.. une soirée..
une pleine lune, une virée, un instant, une pulsion..
un frôlement, un baiser, une magie ..
un frisson...
un accord, un avenir, une force, une destinée..
une étoile, un poème et un verbe "aimer"
(Un verbe)

"Un pays blessé peut être intelligent.
Après 3 jours d’une tristesse infinie et d’une gueule de bois sans précédent, ce matin je suis optimiste.
Comme beaucoup, j’ai lu la presse, regardé la télé, parcouru les réseaux sociaux pour comprendre ce qu’on était en train de vivre, pour mettre des mots sur l’indicible, pour regarder mon pays.
Alors bien sûr, j’ai vu de la peur, un peu de haine, du désir de vengeance, j’ai même vu quelques gros cons aussi vulgaires qu’indécents.
Mais j’ai surtout vu de l’espoir. J’ai surtout vu du courage et de la dignité.
Comme ce veuf qui déclare aux terroristes dans un texte incroyable qu’ils n’auront pas sa haine ni celle de son fils de 17 mois.
Comme cette vieille dame qui affirme que nous fraterniserons avec 5 millions de musulmans et que nous nous battrons contre les 10 mille barbares.
Comme ce journaliste qui déclare que personne ne pourra nous prendre ce qui nous constitue.
Comme cet enfant qui répète que les fleurs et les bougies, c’est pour nous protéger.
J’en ai vus et lus des dizaines comme ça, merci.
On dit d’un animal blessé qu’il peut être dangereux. Je découvre aujourd’hui qu’un pays blessé peut être intelligent.
Ce matin je suis optimiste et j’aime mon pays comme rarement.
Oui, la France est belle car elle ne cédera pas à la panique. Elle est belle car elle continuera de faire briller toutes ses couleurs, ses différences et ses incohérences. Elle est belle car elle aime danser et faire du bruit, chanter et vivre la nuit. Elle est belle parce qu’elle aime lever son verre en se regardant dans les yeux. Elle est belle parce qu’elle a une grande gueule. Elle est belle parce qu’elle est rebelle et insolente. La France est belle parce qu’elle est libre et ça, personne ne pourra lui enlever.
Grand Corps Malade"
« Votre fils ne marchera plus », voilà ce qu’ils ont dit à mes parents.
Alors j’ai découvert de l’intérieur un monde parallèle,
Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion,
Un monde où être autonome devient un objectif irréel,
Un monde qui existait sans que j’y fasse vraiment attention.
Ce monde-là vit à son propre rythme et n’a pas les mêmes préoccupations,
Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation,
Ce monde-là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité,
Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.
On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer,
La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer,
Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin,
Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain.
Personne d'autre ne sait mieux que moi aujourd'hui qu'une catastrophe n'arrive pas qu'aux autres, que la vie distribue ses drames sans regarder qui les mérite le plus.

Face B
C'est un moment de flottement, le soleil recule
Comme une hésitation qu'on appelle crépuscule
Les dernières heures du jour sont avalées par l'horizon
Pour que la nuit règne
C'est elle qui a raison
Moi j'aime cet instant
Ce changement d'atmosphère
Et je me demande souvent comment peut se faire
Ce miracle quotidien, le perpétuel mystère
Qui nous envoie du côté obscur de la terre
C'est une ode pour la nuit
Les miennes et les tiennes
A quoi ressemblent tes nuits
Moi mes nuits m'appartiennent
Nuit blanche ou bien nuit noire
Où la lune s'est dérobée
Je chante quelques photos de notre monde Face B
Comment expliquer ce que la nuit m'inspire
Ce qu'elle me suggère
Et ce qu'elle respire
Ces moments d'obscurité qui mettent en lumière nos fissures
Le doute en manteau noir
La nuit fait peur
La nuit rassure
Je connais les nuits sans lumières
Et les nuits parisiennes
Les nuits qui font du bruit
Pour oublier les peines
Les moments d'vérité
Où la lune n'est pas toujours blonde
La vraie nuit, son ivresse et ses solitudes profondes
Dans ta nuit la journée qui vient d'finir se reflète
Tu fais ton petit bilan, journée de galère
Ou jour de fête
Tu penses au lendemain et au proverbe un peu lourd
La nuit porte conseil ou bien demain il fera jour
C'est la nuit qui nous voit remplir toutes ces pages
Il nous restera ça, vouloir lui rendre hommage
Et puis elle offre aux poètes tellement d'heures sans bruit
Il parait que la nuit tous les stylos sont pris

7 janvier 2015, j’ai pas envie d’aller au lit
Je préfère prendre un stylo car ce soir je suis Charlie
Nos artisans d’la liberté ont rencontré leur destiné
Ce soir j’écris pour eux parce que je sais pas dessiner
Soyons 66 millions à avoir la même idée
Pour que leurs cartouches d’encre à eux ne soit plus jamais vidées
Laissons des traces indélébiles pour que l’avenir puisse savoir
Que leur talent et leur courage ne vivent pas que dans nos mémoires
Écrivains parolier dessinateurs graffeurs
Musiciens poètes peintres et sculpteurs
Célébrités anonymes, professionnels et amateurs
Faisons en sorte que cet élan s’affiche plus loin que sur Twitter
Des hommes sont morts pour défendre la liberté d’expression
Mais leurs idées doivent rayonner et ne subir aucune pression
Contre l’obscurantisme avec honneur et insolence
A nous de prendre les crayons pour que leur combat ait un sens
J’ai mal à l’être humain, comment en est-on arrivé là ?
Perdu dans c’vacarme la fraternité chante a capela
La barbar’ie grandie sans aucune trace de dignité
en 2015 le monde a perdu toute humanité
Je suis Charlie je suis Charlie je suis Charlie je …
Si seulement les mois qui viennent pouvaient me faire mentir
Si seulement ce drame abjecte pouvait nous faire grandir
Puissions-nous nous réunir pour croire ensemble a l’embellie
Quoiqu’il advienne j’ai un stylo car ce soir je suis Charlie
Elle est marrante aussi, cette phrase réflexe : "Ne bouge pas." Dans notre situation, elle est complètement inappropriée, mais on se la sort quand même à tout bout de champ.
C'est comme quand tu dis à un aveugle : "On se voit demain."
C'est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues.