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Citations de Grazia Deledda (69)


C'étaient les derniers jours qu'Anania passait dans sa famille et il se sentait de plus en plus gai, comme l'oiseau prêt à s'envoler. Mais une tristesse indéfinie voilait parfois sa joie et une crainte anxieuse de l'inconnu le tourmentait. Il se demandait comment était le monde vers lequel il s'élançait déjà en pensée, mais il devait encore faire ses adieux, lentement, jour après jour, au monde triste et humble dans lequel s'était déroulée son enfance sans couleurs, où ne pesaient qu'une seule ombre, la douleur de l'abandon de sa mère, et une seule lumière, l'amour fantastique de Margherita.
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Insensiblement les larmes tarirent dans ses yeux, et cette crise le soulagea, le calma. Il s'en aperçut lui-même ; car, lorsque l'accès de désespoir eut pris fin, il ressentit quelque honte des pleurs qu'il avait répandus. Mais il pensa : "Mon père dit que ce sont les lâches qui pleurent, et qu'un Sarde, un Nuorais, ne doit jamais pleurer. Pourtant, les pleurs font tant de bien ! Sans les pleurs, il y a des moments où l'âme éclaterait."
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…la voix des gens qui n’avaient rien à manger, des femmes qui n’avaient pas de vêtements et des hommes qui se soûlaient pour s’abriter et finissaient par frapper leur femme, leurs enfants et leurs bêtes parce qu’ils ne pouvaient pas frapper le destin, les voix des maladies non soignées et de la misère acceptée inconsciemment comme la vie même. Mais qui prêtait attention à cette plainte?

(Cambourakis, p.97)
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La veuve regarda le veuf; lui la regardait déjà depuis un certain temps. Ils avaient tous les deux de très beaux yeux, et les beaux yeux sont faits pour se rencontrer, même lorsqu'ils ont déjà versé des larmes et des larmes sur la tombe d'êtres chers.
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Oli errait de-ci de-là, les yeux voilés par la passion. A l'heure où tombe le long crépuscule lumineux ou dans la lumière aveuglante de midi, lorsque les montagnes se confondent avec le ciel, elle suivait de ses yeux tristes ses petits frères dévêtus, noirs comme des idoles de bronze, qui animaient le paysage de leurs cris d'oiseaux sauvages, et elle pensait au jour où elle devrait les abandonner pour partir avec Anania. Elle avait vu l'anneau que le jeune homme avait trouvé. Elle espérait, elle attendait ; les poisons du printemps lui brûlaient le sang.
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Je cachais surtout mes yeux, sous mes larges paupières et mes longs cils, pour dissimuler l'intense besoin de vivre et l'élan qui composaient le fond de mon être, mais peut-être aussi pour fuir la lumière violente de mes rêves, comme ces oiseaux au vol long et puissant, dont les yeux munis de doubles paupières leur évitent, dans l'ardeur de leurs voyages, d'être aveuglés par le soleil et le vent.
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«  Nous sommes tous imprégnés de bien et de mal ,
mais nous devons vaincre ce dernier » .
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Si l'on pesait Cesario, son poids n'égalerait pas celui de l'or dépensé pour ses études (…) À l'époque du dernier carnaval, il était allé à Florence, et pendant quinze jours il y avait absolument mené une vie de grand seigneur.
Dans l'hôtel où il était descendu, il avait imaginé de se faire passer pour un marquis (…) En partant, il avait laissé, épars dans sa chambre, des chemises de soie à peine portées, des gants et des cravates, comme un noble personnage n'ayant que faire de ces objets après une ou deux semaines (...)
— Au moins ce sera un homme, tandis que toi tu es resté un âne.
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Il lui semblait sentir la force joyeuse de l'eau agitée, lui dont l'âme n'avait été qu'un petit étang aux rives étouffées sous les herbes fétides. Oui les acacias perdus dans les solitudes immobiles du paysage sarde avaient raison ; oui, bouger, marcher, courir à en perdre le souffle, c'était cela la vie.
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Tout cela n'était que mensonge. Un vague indice, soufflé par une vieille femme gâteuse, suffisait à remuer une tempête de boue dans son âme et à lui suggérer l'idée du crime.
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On triomphe aujourd'hui de la tentation, on en triomphe demain ; mais après-demain, c'est elle qui finit par triompher ; car nous ne sommes pas de pierre.
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Il attendait d'un air grave l'approbation du prêtre. Mais celui-ci regardait le chien, docile et doux par la volonté de son maître, et pensait : « Si nous pouvions mener nos passions en laisse ! ».
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Durant les longs mois d'hiver, le paysage n'était que neige et brume. Mais au printemps, l'herbe envahissait jusqu'aux ruelles escarpées du village, pavées de grosses pierres où les scarabées béats s'endormait au soleil ; les fourmis sortaient de leur trou, puis rentraient sous terre et tournaient tout autour de leur fourmilière, imperturbablement. On apercevait dans les ruelles lés balcons en bois vermoulu, les escaliers entourés parfois de guirlandes de vigne vierge, et les petites portes noires des masures de pierre brune avec leurs toits de lauzes superposées comme des écailles de poisson.
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A un certain moment, ils demeurèrent seuls : Pietro était allé chercher quelque chose dans la cabane, Mattia poursuivait une brebis moins docile que les autres, et Zio Martinu l'aidait à la reprendre. Elias eut une minute d'égarement, de peur et de plaisir indicibles, à se voir seul près de Maddalena, parmi les herbes et les grands chardons fleuris. Son coeur se mit à battre fortement et un vertige d'amour s'empara de tout son être, lorsque ses yeux rencontrèrent le regard passionné et suppliant de la jeune fille. Ce regard disait : "Sauve-moi, sauvez-nous ! Tu m'aimes, je t'aime. Je suis venue pour te demander de me sauver, de nous sauver, Elias, ô Elias !"
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Dans la maison d'un prêtre il ne doit pas y avoir de miroir : un prêtre doit vivre sans se souvenir de son corps. (p.28)
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Il sentait que toute parole qui échappait à la vérité serait pour tous les deux une comédie inutile ; et pourtant, il fallait mentir.
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Il s'avoua que la peur des conséquences d'un scandale l'épouvantait plus que la crainte et l'amour de Dieu, plus que son désir d'élévation et sa répugnance pour le péché.
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Le dimanche, l'église est un peu plus remplie ; mais on dirait que vous venez plus pas scrupule que par croyance, par habitude et non par besoin, comme vous changez de vêtements ou que vous allez dormir. Allons, il est temps de vous réveiller, il est temps de vous réveiller, tous.
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Pourtant, il se rappelait qu'après la jouissance, le plaisir ne lui laissait que dégoût et angoisse. Qu'était-ce donc ? Non, ce n'était pas la chair qui demandait à vivre, mais bien l'âme qui se sentait prisonnière de la chair et voulait se libérer : au moment de l'ivresse suprême de l'amour, c'était l'âme qui s'échappait en un vol rapide, pour bien vite retomber dans sa cage. Mais cet instant de libération lui suffisait pour entrevoir le lieu où elle volerait à la fin de sa captivité, lorsque la muraille de chair s'écroulerait pour toujours : un lieu de joie infinie, l'infini.
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On ma Margherita, ma fleur adorée, je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens et je crois qu'aucun mot ne saurait l'exprimer. C'est un feu continu qui me brûle et me dévore , c'est une soif indescriptible qu'une seule fontaine pourra étancher.
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