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Critiques de Greg Rucka (342)
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Gotham Central, tome 1

Un Batman sans Batman, pari audacieux ou concept claqué au sol comme celui de la bronzette en string dans le Finistère ? En ce moment je suis d'humeur bretonne pardonnez-moi, le soleil m'a probablement trop tapé dessus durant les vacances. En espérant me faire pardonner, bisous à tou(te)s les breton(ne)s. Bref, revenons à nos moutons. Quand on sait que l'immense Ed Brubaker est - en grande partie - à la barre, nul doute possible : aussi bizarre puisse-t-elle paraître, cette initiative scénaristique est d'ores-et-déjà vouée au succès.



Sa plume n'est plus à présenter dans l'univers du comics : Ed le conteur c'est LA garantie d'une histoire solide et il le prouve à nouveau avec ce premier tome du run Gotham Central sur lequel Greg Rucka l'a épaulé par moments. L'auteur s'intéresse à une autre facette du sinistrement célèbre berceau de l'asile d'Arkham, en mettant en avant la criminalité à travers le prisme de la police de Gotham. Embarquez aux côtés de héros du quotidien sans cape noire ni moule burnes en cuir, au coeur d'enquêtes policières aussi passionnantes que lugubres.



Mais que les fans hardcore du Batou se rassurent (un peu), notre chauve-souris favorite fait quelques caméos dans deux ou trois bulles tout au plus. Sinon, il faudra vous contenter de son spectre en filigrane à travers les échanges verbaux des protagonistes et prendre votre syncope en patience. A l'inverse, ceux qui ignoreraient tout ou presque des aventures du chevalier noir, et qui ne seraient pas spécialement attirés par les héros costumés de prime abord, pourraient bien y trouver leur compte, à condition d'apprécier le genre du bon vieux polar des familles.



En prime, les dessins façon old school sont franchement des plus sympatoches et ne sont pas sans rappeler ceux de Tim Sale. Petit clin d'oeil nostalgique bienvenu donc, vous en conviendrez (en vrai je ne vous demande pas votre avis, formule purement rhétorique ndlr). Donc si nous résumons : l'histoire est fraiche et originale, les graphismes vintage et puis je vous dis que c'est cool en tant que fan de comics. Cela fait donc trois bonnes raisons de se lancer dans Gotham Central, la troisième étant bien entendu un argument de poids étant donné que je suis un expert auto-proclamé en BD ricaines.



A ce propos, petit aparté, je vise le top 50 des experts du fameux badge rouge « BAM ! » d'ici à la fin de l'année donc si vous aimez mes billets second degré, ou bien si vous m'aimez tout court d'ailleurs, je vous remercierais chaleureusement de bien vouloir m'aider dans ce challenge personnel. Mais attention, je ne veux pas de votre pitié. Je suis un dur à cuir je vous rappelle #smiley biceps#.
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Black Magick, tome 2

Peu après la rédaction de mon avis sur le tome 1 hier je me suis lancé dans la lecture de ce deuxième tome qui comme le premier n'a pas fait long feu. Heureusement que je les emprunte à la médiathèques car vu le temps que cela prend à lire, je serais très rapidement ruiné car une fois la saga commencé il faut dire que c'est assez addictif.



Comme pour le premier tome j'ai de nouveau passé un très bon moment à la lecture de ce second tome qui commence plutôt fort le premier chapitre nous plongeant 20 ans avant les évènements du premier tome lors du 13e anniversaire de Rowan. Une journée particulière où elle sera éveillée accédant ainsi à la mémoire de sa lignée, évènement qui sera plutôt traumatisant pour la jeune adolescente. Ce premier chapitre donne le ton et met tout de suite dans l'ambiance.



Dans ce tome les choses évoluent, on ne sait toujours pas qui sont ceux qui en veulent à Rowan mais une chose est sûre c'est qu'ils la surveille de près et ceux depuis longtemps. Ils semblent attendre quelque chose de cette dernière qui pourrait cependant bien conduire la jeune femme au bûcher l'organisation d'aria étant également de plus en plus intéressé par ce qui soupçonne être une puissante sorcière. La lignée de Rowan semble en effet apparemment bien connue par l'organisation. Du côté de son travail aussi l'étau semble se resserrer autour de cette dernière son collègue la soupçonnant de lui cacher quelque chose tandis que l'inspection générale des services de police s'intéresse elle aussi un peu plus à cette flic qui commence à accumuler autour d'elle des cadavres.



En bref, l'histoire et les relations entre les personnages se complexifient dans ce tome que j'ai pris grand plaisir à lire. Quant aux graphismes, ces derniers sont tous aussi bien travaillés que dans le premier tome et le tout est vrai plaisir pour les yeux.



J'ai donc passé un excellent moment à la lecture de ce second tome et j'ai été particulièrement frustré à la fin de ma lecture de voir après une rapide recherche sur internet que le prochain tome n'avait pas encore été publié en français. Autant dire qu'il va me falloir être patient pour découvrir un jour la suite de ce qui semble bien être pour le moment une très bonne série.

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Lazarus, tome 1 : Pour la famille

Dystopie moderne. Date non précisée, 2021,2022 ?

Fini les états nations apparemment, des groupes féodaux dirigés par des puissantes familles capitalistico-mafieuses contrôlent de vastes territoires. Impitoyablement. On appréciera le décompte des occupants humains d'un lieu découpé en catégories dignes d'un ministre de l'intérieur ou d'un préfet de Paris : famille (upper class), serfs (la police) et déchets (les gilets jaunes).

L'univers décrit est sans espoir, fait de violence et s'appuyant sur un progrès médical accompagnant l'élimination d'une bonne partie d'une poulation devenue inutile. On ne sait pas encore pourquoi ni comment dans ce tome 1 (vaccin?) mais cela dessine une société noire comme une pierre qui fait froid dans le dos.

Les traits de Michael Lark sont réalistes, brut, très encrés, à mi-chemin entre comics et BD. Cela donne une atmosphère plus que sombre qui colle bien à ce scénario de Greg Rucka. Je clickommande la suite...

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Black Magick, tome 1 : Réveil

Après avoir fini il y a quelques semaines du dernier tome des Locke & Key j'ai cherché à la médiathèque une nouvelle série à commencer, le choix en comics à la médiathèque la plus proche de chez moi est plutôt limité mais la couverture noir et violette de ce dernier à attirer mon regard et une fois et le résumé lu, j'ai sans hésitation emprunté les 2 premiers tomes.



J'ai bien fait, car je dois dire que ce premier tome m'a rapidement complètement embarqué dans cette atmosphère plutôt sombre et pleine de mystère qui se dégage de ce dernier au bout de quelques pages. Je dois dire que tout de suite apprécié le travail de Nicola Scott, les dessins sont précis, plein de détail et vraiment très réaliste, je lis relativement peu de lecture graphique et je crois bien la première fois que je lis quelques chose d'aussi bien fait concernant notamment le faciès des personnages. La colorisation en noir et blanc, enfin plutôt tout en nuances de gris colle par ailleurs parfaitement je trouve à cette histoire, où seule les éléments liés à la magie ont une couleur vive.



Sans surprise en effet vu le titre, il est bien question de magie dans ce comics où nous faisons la connaissance de Rowan Black, une flic travaillant à la criminelle qui semble visiblement aimer son métier. Une flic oui mais pas seulement car Rowan est aussi une sorcière et concilier ces deux vies n'est pas toujours une mince affaire. Lors d'une prise d'otage durant laquelle elle intervient, l'auteur de la prise d'otages lui révèle connaître son secret et essaye de la tuer. Mener l'enquête en tant que flic tout en recherchant par des procédés magiques qui en veut à sa vie sans attitrer l'attention ne s'avère pas de toute facilité ni sans risque pour la jeune femme.



J'ai sans grande surprise aimé le mélange des genres que promettaient la couverture et le résumé, entre l'enquête policière avec son coéquipier et en parallèle tout ce qui est lié à la magie tournant autour de Rowan. Si le tout reste bien mystérieux lors ce premier tome qui pose seulement les bases de l'intrigue, j'ai beaucoup aimé l'ambiance se dégageant à la lecture de ce comics et je suis vraiment curieux de voir comment cette histoire va évoluer. Qui en veut vraiment à Rowan ? Pourquoi ? Qui sont exactement les membres de l'Aria ? Autant de questions dont je suis curieux de connaître les réponses et cela d'autant plus avec la fin de ce premier tome qui donne envie de rapidement lire la suite.



Je vais donc ce pas me plonger dans le tome 2 en espérant y- voir quelques mystères éclaircis. J'espère juste que cette fois tout sera en français car même si j'étais curieux, traduire toute une page de l'Allemand au Français en milieu de tome m'a tout de même je l'avoue un peu agacé. Mais bon c'est bien là le seul petit bémol que j'ai trouvé à ce premier tome.

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Wonder Woman Rebirth, tome 1

Cette fois c’était bon. J’étais vraiment décidé à ne pas me lancer dans le dernier reboot des super-héros DC estampillé « Rebirth ». Marre de tout recommencer tous les quatre ans.

Décision d’un homme faible qui n’a pas résisté à l’attrait de la très belle couverture du tome 1 de Wonder Woman Rebirth, réalisée par Jenny Frison.

Je ne le regrette pas ; c’est vraiment très bon.



Ce tome reprend les épisodes numérotés pair de la série. Ces épisodes sont consacrés à une nouvelle relecture des débuts de l’héroïne, alors que les épisodes impairs contiennent des aventures dans la continuité DC (tome 2 de l’édition française).

Cette version se rapproche de celle réalisée par Len Wein et George Pérez en 1987 (Wonder Woman Dieux et mortels) qui était elle aussi excellente. Un gros travail est réalisé sur la psychologie. Wonder Woman redevient cette personne emplie d’empathie pour son prochain alors qu’elle était plus guerrière badass dans le reboot précédent. Pour la première fois, la dessinatrice Nicola Scott lui octroie une plastique tannée et un profil presque proche oriental – hommage aux origines des Amazones. Les personnages secondaires sont touchants, avec un caractère bien planté à l’image de Barbara Ann Minerva, passionnée par le mythe des Amazones et la seule à parler le langage de Diana.



Parmi les nouveautés, les Amazones ne sont pas des méta humaines à la force herculéenne. Ce sont des femmes comme les autres qui vivent en autarcie sur l’île cachée de Themyscira. Elles sont physiquement bien entrainées, c’est tout. Seule Diana acquiert des pouvoirs surhumains par un don des dieux olympiens qui protègent les Amazones (les « patrons »). J’ai bien aimé aussi que les auteurs conservent une partie du mystère pour les dieux en ne les faisant intervenir que sous forme d’animaux, à l’image des mythes grecs.

L’action est plus violente qu’en 1987. La mort de l’innocent et le sang ne sont pas oblitérés. A l’image de tous les comics de ce début du 21ème siècle.



Me voilà donc à nouveau ferré. Et je n’ai pas envie de m’échapper du piège.

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Lazarus, tome 4 : Poison

Ce numéro 4 est plein de bruit et de fureur. Le style comics prend le pas sur le reste : ça saigne, abondement, ça se régénère, les ennemis tombent en se laissant embrocher. Bref la crédibilité (relative vu le sujet) n'est plus au rendez vous.

Vaut uniquement pour l'ambiance "Stalingrad" de la bagarre sous la neige la nuit : les planches oscillent entre le bleu métallique sombre et le brun.

Pour le reste, c'est comme toutes les séries, un petit rebondissement à la fin nous incite à visionner la saison 5.
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Lazarus, tome 6

Je commente le tome intitulé 6/+66 dont la couverture est celle de cette page.

La suite de l’aventure des bidouillés génétiques régénérants et quasi invincibles... Cela ressemble à un spin off car on s’éloigne de Melle Forever numéro 7, le Lazare des Carlyle, la famille du récit. C’est un peu de la géostratégie dystopique, les familles recensées jusqu’ici s’affrontent pour des territoires que l’on n’imagine pas complètement, pour dominer des «déchets» dont ils n’ont pas besoin (même vaccinés aux hormones).

Les scènes de bagarre sont soignées, les couleurs vives comme celles des comics, le scénario assez convenu puisque les Lazares sont quasi immortels et le camp des bons est identifié. J’admire sincèrement ceux qui font des analyses poussées de cette fin de série car personnellement je trouve qu’elle tourne en rond, piétine, cherche une fin sans véritablement se débarrasser des bons héros, les gentils Lazares que sont Forever, Sonja, et peut être Xolasi Nkosi et Alimah Meyers Qasimi en sacrifiant le Russe, le teuton (c’est fait) et peut être après l’asiatique dont le développement reste à faire.

La promesse initiale n'est donc pas tenue, les auteurs n'étant hélas pas capables de s'extraire de leur habitus. Dommage, il y avait du potentiel. Cela reste lisible et peut encore réserver une ou deux surprise sans grand frisson hélas.

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Lazarus, tome 2 : Ascension

On me dénomme El’azar en araméen

A la famille Carlyle on dit que j’appartiens

Avec mes quatre frères et sœurs qu’ai-je en commun?

Ils ont fabriqué mes gènes et je n’en sais rien !



De ma famille je suis le bras armé

Je surveille ces gens nommés déchets

Qui n’aspirent qu’à survivre, à s’élever

Car être promu serf, c’est leur souhait !



Certains résistent, ce sont des terroristes

Il m’appartient d’accomplir, funeste destin

L’élimination physique de ces déchets tristes

C’est la loi de ce monde, une loi d’airain



On découvre aussi dans ce deuxième volume

Ma jeunesse, ma formation et mes inquiétudes

Pour comprendre qui je suis, il faut que j’exhume

La folle chimie qui me maintient en hébétude.

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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Cet album est le deuxième que je lis dans la série d’Urban Comics de grande qualité « les grands récits et sagas DC de 1985 à 2011 ». Il contient le début d’une saga qui a une nouvelle fois bouleversé l’univers DC, l’un de ces aller-retour entre le multivers et l’univers unique.



Cette première partie commence par une enquête menée par l’infortuné Blue Beetle 2ème du nom. On l’a mis sur la paille et il veut savoir qui. Il n’est guère aidé par ses collègues, les Batman ou Superman trop accaparés par la sauvegarde du monde. Mais têtu, il lève un lièvre bien trop gros pour son estomac : un complot pour éliminer tous les êtres doués de super pouvoirs. Il en fait une indigestion…

Cette partie est la plus émouvante, la plus passionnante de l’album, écrite dans l’esprit du superbe « Crise d’Identité » on accède aux évènements à travers les yeux et les pensées de Blue Beetle, un gars obstiné mais qui ne se fait pas entièrement confiance, un gars qui galère, mais qui s’accroche, jusqu’au bout. Peu de baston ici, c’est plus la personnalité du héros qui est disséquée.



La suite voit le complot en action. On comprend que suite à certains évènements évoqués dans « Crise d’Identité » Batman a créé un ordinateur surpuissant – OMAC - sensé surveiller les super doués, mais qu’il en a perdu le contrôle au profit d’un autre individu qui a modifié le programme, passant de « surveillance » à « élimination ».

Cette partie est plus classique. Les épisodes mettant en scène Superman sont un peu répétitifs, illustrés par différents dessinateurs aux styles variés, ce qui nuit à l’unité de l’ensemble. Les épisodes suivants montrant l’ensemble des héros aux prises avec le danger partout à travers le monde ne réservent à chacun qu’une case ou deux. C’est finalement l’action d’un ou deux personnages qui dénoue l’intrigue, comme dans Le Seigneur des Anneaux l’armée est là pour la diversion et le salut vient d’ailleurs. La part dramatique est aussi concentrée sur ces quelques personnages charnières.



Un très bon opus qui mérite sa place dans les « grands récits », bien meilleurs que ce que j’ai pu lire de Justice League Renaissance, la nouvelle mouture post 2011. J’attends la deuxième partie avec impatience.

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Wonder Woman Rebirth, tome 3

Un excellent tome.

J’avoue que je suis admiratif du travail de Greg Rucka. L’empathie avec laquelle il aborde ses personnages principaux nous les offre vraiment à vivre.

Ses personnages féminins surtout. Cette série offre le premier rôle aux femmes, un peu dans l’esprit des Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley ou de la BD « Y, le dernier homme » de Brian K. Vaughan.

Wonder Woman elle-même, qui montre des faiblesses psychologiques inhabituelles qui l’amènent à être internée.

Mais aussi son adversaire du jour, Veronica Cale, une femme d’affaire implacable qui se retrouve piégée par des dieux de l’Olympe. Ce que ces derniers lui imposent est proprement infâme, digne de dieux qui n’en ont rien à péter des gens, et explique pourquoi elle développe de la haine pour l’amazone. Veronica est aidée par d’autres femmes, tout aussi terribles et intéressantes.

Il y a aussi ses amies de toujours (du moins depuis son arrivée dans le monde des hommes) : l’agent Etah Candy et la scientifique Barbara Ann Minerva alias Cheetah, cette dernière vivant ses propres cauchemars.

Et enfin, il y a les Amazones de Themyscira qui se préparent à défendre leur île d’une sombre menace.

On a même une apparition d’une Circé – celle d’Ulysse – plutôt délurée.



L’histoire est passionnante, jouant toujours sur un ping-pong passé présent qui petit à petit explique les tenants et les aboutissants. Et la fin de la partie « présent » montre une situation que je ne croyais tout simplement pas possible.

Liam Sharp fait toujours de splendides dessins sur le « présent » quoique trop statiques. Pour le « passé », Nicola Scott (tome 1) a laissé la place à Bilquis Evely (deux femmes là aussi). Je le regrette. Même si Evely ne démérite pas, son coup de crayon est un peu caricatural.



J’espère que le tome 4 restera au même niveau.

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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Avec Infinite Crisis, DC Comics nous offre un bon gros cross-over entre de nombreux protagonistes de cet univers. Dans ce premier tome nous retrouvons donc Batman, Superman et Wonder Woman personnages ultra connus, aux cotés de seconds couteaux comme Booster Gold et Blue Beetle.



Et c’est d’ailleurs avec le personnage de Blue Beetle que tout commence. En effet, ce dernier découvre une machination qui cible la population surhumaine de la planète. Toutes les personnes ayant des pouvoirs sont donc concernés, et il n’y pas que des super héros !



La première partie de ce livre démarre avec un compte à rebours, et donc avec un rythme effréné. Je ne vous dévoilerais pas ce qui se passe à la fin du compte à rebours, mais sachez que c’est du sérieux.



Une fois le compte à rebours passé le livre démarre vraiment. Une introduction de 80 pages c’est quand même pas mal. Nous démarrons donc avec le projet O.M.A.C pendant trois chapitres, raconté du point de vue de Sasha Bordeaux qui à depuis peu rejoints les rangs de Checkmate. C’est très accessible, très simple à lire et c’est pourtant très dense et très intéressant. La narration est fluide, les dialogues ne sont pas superflus, on prend beaucoup de plaisir en découvrant l’organisation Checkmate de l’intérieur.



Ensuite nous avons droit à une petite pause qui se passe en parallèle avec quatre chapitres intitulés Sacrifices. Ce sont des numéros parus dans Superman et Wonder Woman qui se déroulent pendant Infinite Crisis. Cette courte histoire en quatre chapitres va mettre Superman en mauvaise posture et ébranlé la sainte trinité qu’il compose avec Batman et Wonder Woman.



Ensuite, nous retrouvons Sasha Bordeaux pour les chapitres 4 à 6 du projet O.M.A.C et pour conclure le premier tome de Infinite Crisis.



Le récit comporte beaucoup d’action mais l’intrigue est très axé sur la psychologie des personnages, sur les doutes et les faiblesses des super-héros, qui sont souvent bien trop humains pour être parfait.



Ca peut paraitre complexe au départ, mais tout s’imbrique parfaitement et on ne s’y perd pas un instant. Certains personnages moins connus demandent parfois quelques renseignement mais l’éditeur à penser a tout puisqu’à la fin il y a un dossier de quelques lignes sur chacun d’eux. Idéal pour ne pas être perdu.



Une très bonne lecture de plus de trois cent pages, ce qui n’est pas rien pour un comics. De plus on a droit à cinq scénaristes, douze dessinateurs, quinze encreurs et huit coloristes. Le travail fourni est colossal et cela se voit vraiment.



La série comptera au total cinq volumes, dont le deuxième sortira le 27 février et fera aux alentours de trois cent cinquante pages. Si vous êtes fan des héros de chez DC, foncez, ce cross-over s’annonce épique !
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Lazarus, tome 5 : Génocide programmé

Poursuite des péripéties dans le mode des Lazares, ces êtres qui selon les cas, sont issus de manipulations génétiques, des demi-machines augmentées pouvant quand même "buguer" ou justes des êtres gonflés aux substances chimiques.

Le tome 4 nous avait fait entrevoir une vérité qui est confirmée dans cet opus au sujet du Lazare héroïne de cette série : forever.

C'est presque le seul personnage sympa de la galerie proposée. Sa "famille" pouvant représenter l'occident dans cette société dystopique est... à gerber? Dommage car c'est ceux pour qui nous sommes amenés à nous solidariser par effet d'identification.

Les autres sociétés, non décrites de l'intérieur ont l'air tout aussi horribles.

Là, par contre, il est facile de comprendre que ce sont les méchants : on dirait des soldats du troisième Reich et ils ont des noms germaniques : Rausling, ou bien ils sont barbares à moitié nus car ils n'ont pas froid : les Russes : Vassalovka...

Toute la représentation de l'ennemi selon les canons habituels. Avec l'héroïsation des soldats de Carlyle (famille de forever) dont on se demande ce qui peut les arrêter tellement ils sont supérieurs en armes et en organisation et en lazares et en alliés et en... Métaphore des U.S.A?

J'avoue avoir trouvé cette suite assez inintéressante.

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Lazarus, tome 3 : Conclave

La hache du destin a tranché : Pour toujours (forever), pas de place pour le hasard chez le lazare.

Le frérot Carlyle, Jonah, s’est envolé, s’est crashé dans un cours d’eau, et hors d’haleine (il lui manque un esse pour s’en sortir), s’est fait récupérer par d’inquiétatnts cyclopes !

- Vous êtes méchants ?

- Bah oui, t’as vu mon casque, c’est celui des soldats de la Wehrmacht pendant la deuxième GM, alors si t’as pas compris tu mérites pas qu’on te garde pour la saison quatre !

- Mais les jolis Gi’s d’aujourd’hui (enfin d’hier vu que le grand reset est passé par là) ont les mêmes !

- Oui mais ce n’est pas pareil, discute pas et file nous tes gènes.

- Mais ce sera sans plaisir, car là où il y a des gènes, il y a du Lazare.

Du Lazare certes mais quelle nécessité d’en avoir plusieurs ? Ce n’est plus un mono ?

Quand il y en a pour un il y en a pour tous ! Voilà les mousquetaires qui se régénèrent comme des frères en galère : Sonja, Xolani, Joachim, Mueller, Jiaolong, Bir Chikku Mehta, Alimah

Huit ! Octo, ça pousse comme des mollusques dans ce troisième opus !

Dis tu m’aimes Joachim ? Forever...

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Wonder Woman Rebirth, tome 2

Étonnant enchainement des épisodes dans cette série.

Les épisodes à numéro pair retracent le reboot de la naissance de la super-héroïne ; ceux à numéro impair ont lieu plusieurs années plus tard, une époque que l’on pourrait nommer « maintenant ». Les éditions Urban comics ont décidé de regrouper les numéros pairs dans le tome 1 de Wonder Woman Rebirth, et les autres dans le tome 2 (pour la suite je ne sais pas encore).



Ce tome 2 place donc l’action « maintenant ». De l’eau a coulé sous les ponts. Wonder Woman est devenue un pilier de la Ligue de Justice et son amie Barbara Ann Minerva – la seule personne qui savait communiquer avec elle dans le monde des hommes – est devenue sa pire ennemie Cheetah.

Diana ne comprend plus. Ses souvenirs ne semblent pas coller avec la réalité. Vérité, mensonges, tout est ambigu et l’Amazone essaie de dénouer le sac de nœud. Le scénariste Greg Rucka utilise cette approche pour justifier le « rebirth » de l’héroïne, ses souvenirs datant du reboot précédent se révélant illusion et mensonge.



Les épisodes pairs et impairs n’emploient pas le même dessinateur – on a vraiment deux séries en une. Ici c’est Liam Sharp qui est à la manœuvre ; un dessin typé peinture statique, efficace pour les postures mais manquant de dynamique pour les scènes d’action. Le physique plus basané proposé par Nicola Scott disparaît et on retrouve l’amazone que l’on connaît. Sa psychologie, son empathie, reste invariantes cependant. Wonder Woman reste une héroïne positive préférant la paix à la guerre. Ce que j’apprécie.

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Lazarus, tome 2 : Ascension

L'excellence scénaristique de ce comics se confirme, même si je ne reste pas fan des dessins, un peu trop brouillons à mon goût.



Les flash-backs sur l'enfance de Forever sont bien distillés, et si le "corbeau" continue à lui envoyer des messages perturbants, pour l'instant elle n'en fait plus cas du tout et ne fait que son boulot, qui consiste à protéger la famille Carlyle.



On a un gros aperçu de la vie des "déchets", et c'est l'horreur, bien sûr, le seul espoir pour eux c'est de "monter" d'un cran dans la hiérarchie sociale très simple : Déchets, Serfs (esclaves de la famille, mais qui ont un toit et à bouffer tous les jours), et "les familles", toutes puissantes.



Bref, une allégorie simplifiée de ce qu'est en train de devenir à plus ou moins long terme notre "chère" société occidentale...

ça décape... Et j'aime ça...
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Président Lex Luthor

Lex Luthor, President of the USA : une idée super cool mais qui n'a pas été traitée à la hauteur de son potentielle.



Cet événement, néanmoins marquant, de l'univers DC est paru en 2000 aux Etats-Unis. Il est compilé, depuis décembre 2014, sous la forme d'un recueil, par Urban Comics qui fait, décidément, un remarquable travail éditorial de mise en valeur et en perspective, d'un certain nombre de sagas importantes du catalogue de DC.



Le contexte : Lex est, plus que jamais populaire, grâce à son alliance de circonstance avec "the last son of Krypton" suite à l'attaque de Brainiac 13 (une version de Brainiac venue du futur), qui lâcha des nano-virus informatiques sur Métropolis, afin de créer une évolution accélérée et anarchique de tous les appareils et machines électroniques. Ainsi, il aide Superman à vaincre un de ses adversaires les plus dangereux et réussi, également, à maîtriser ce que l'on nomme "la technologie B 13" afin de faire réellement de Métropolis la ville de demain. Parallèlement, il finance la reconstruction de Gotham, ravagée par un tremblement de terre (voir Batman : no man's land). Au sommet de sa popularité, maîtrisant parfaitement son image public, l'ombre de Big Blue continue néanmoins de planer au-dessus de lui et, jaloux de la place spéciale qu'il occupe dans le cœur des américains, il décide de se lancer dans la course à la présidence...



Bien sur, sur le papier, ça donne envie mais, au final, "Président Lex " se révèle être un crossover qui n'atteint pas ses ambitions. On comprend la volonté d'Urban de nous présenter les différents épisodes dans l'ordre chronologique, depuis l'intention de Lex jusqu'à sa déclaration de serment mais, du coup, on se demande aussi si cette organisation ne sert pas également à masquer l'inexistence d'une histoire centrale digne de ce nom et ce recueil ressemble beaucoup à une compilation de tie-in, inégaux dans leurs qualités et leur intérêt. On retrouve essentiellement des épisodes des séries de l'univers de Superman de l'époque (Superman, Action Comics, Adventures of Superman, The Man of Steel ainsi que Superman : Lex 2000 et President Luthor Secret Files qui sont les épisodes qui se rapprochent le plus d'une histoire centrale).



Cette absence de colonne vertébrale ne serait pas vraiment dommageable si l'on sentait une coordination entre les équipes créatives des différentes séries mais, là encore, ce n'est pas le cas. On a davantage l'impression de lire une succession d'épisodes habituels de Superman avec, en toile de fond, la campagne présidentielle de Lex. De fait les moments importants d'une telle entreprise sont peu (ou pas) évoqués (pas de débat avec les autres concurrents, pas d'entrée dans le bureau ovale, on assiste pas à la composition du gouvernement mais juste à son annonce dans les médias, pas de tractations en sous-main...). On a le sentiment que cette course à la présidence a été envisagée sous l'angle de l'impact qu'elle pourrait provoquée chez Superman (donc en tant que prétexte) mais l'idée n'est que sous-exploitée et ne donne pas lieue, par exemple, à un grand dilemme morale qui agiterait Big Blue.



Au niveau du dessin c'est très inégale mais assez moyens dans l'ensemble, clairement mainstream, avec une pléthore de dessinateurs, qui nous impose de récurrentes variations de style (à noter, quand même, une superbe couverture de Glenn Orbik).

En bref, "President Lex" est une super idée, très cohérente par rapport à la personnalité de Luthor, mais dont la réalisation nous laisse comme un arrière goût d’inachevé, voir de légèreté coupable.
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Wonder Woman Rebirth, tome 1

Si je n'avais pas découvert Greg Rucka avec Lazarus, sans doute ne me serais je jamais intéressé à cette énième itération, relecture des origines de Wonder Woman.

Je suis complètement néophyte en ce qui concerne l'univers DC Comics et ses personnages. Mes seuls connaissances se limitent à ce qu'on a pu voir, en gros, au cinéma ou sur le petit écran, donc les personnages les plus célèbres. Wonder Woman en fait partie, et même si j'ai lu quelques comics là mettant en scène récemment, je ne connais pas grand chose de ce personnage.

Néanmoins, j'en comprends qu'apparemment, comme chez Marvel, les personnages subissent régulièrement une relecture, un reshoot, un reboot, appelez ça comme vous voulez, et que cette série proposée par Greg Rucka en est un de plus.

Et bien j'ai été plutôt agréablement surpris à la lecture de ce tome 1. L'histoire de cette Diana, plus humanisée qu'auparavant du fait que l'auteur ne lui reconnait pas d'ascendance divine, comme c'était le cas avant, apparemment, la rend beaucoup plus humaine, et accessible, et donc vulnérable. Même si au cours du récit, elle finira par acquérir les pouvoirs et capacités divines qu'on lui connait et qui la rendront surhumaine.

D'ailleurs, tout au long du récit, comme pour mieux nous le rappeler, les dieux n'interviennent jamais directement et jamais sous leur véritable forme mais celle de leurs avatars animaux, ce qui prouve bien là encore la volonté de laisser l'aspect divin de côté.

Mais du coup, l'auteur dresse d'elle un portrait plus superhéroïque que divin, aux prises avec les réalités humaines. Le fait qu'elle ne soit au départ présentée que comme une humaine normale, ayant certes subi un entrainement intensif, crédibilise ce personnage.

J'ai bien aimé également les différentes couches que proposent le récit. Nous avons certes tout ce qui tourne autour du personnage de Diana, mais également tout l'arc autour du Docteur Barbara Ann Minerva, qui voue une passion sans commune mesure aux Amazones et qui tentent depuis toute petite de prouver leur existence.

Le scénario est lui aussi construit d'une main maitresse puisque chaque évènement est calculé pour mener jusqu'au chapitre final qui ouvrira sur la révélation et l'entrée en scène fracassante du véritable antagoniste.

Les éléments de l'intrigue qui s'entremêlent entre réalité et mythe jusqu'à ce chapitre final dans une tentative réussie de mêler réalité et mythe, est très intéressant à suivre. L'auteur souhaite vraiment ancrer définitivement ses personnages dans la réalité.

Les graphismes de Nicola Scott m'ont convaincu, c'est soigné et dynamique, et je ne saurais dire encore à quel point c'est frustrant de ne devoir se contenter que de quelques illustrations réalisées par la très talentueuse Jenny Frison.

En ce qui me concerne, affaire à suivre...
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The Old Guard : Tales Through Time

Une très longue vie de combat

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Ce tome contient des histoires courtes mettant en scène des personnages issus de la série The Old Guard de Greg Rucka & Leandro Fernández. Il regroupe les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2021, chacun comprenant 2 à 3 histoires, réalisées par des équipes créatrices différentes. Il contient également les 6 couvertures originales de Fernández, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Jacopo Camagni, Valentine de Landro, Michael Avon Oeming, Steve Lieber, Rafael Albuquerque, Nicola Scott, et un paragraphe de présentation pour chacun des 28 créateurs. Le lecteur découvre des histoires réalisées par les scénaristes & dessinateurs suivants : Greg Rucka & Leandro Fernández, Andrew Wheeler & Jacopo Camagni, Kelly Sue de Connick & Valentine de Landro, Eric Trautmann & Mike Henderson, Brian Michael Bendis & Michael Avon Oeming, Robert McKenzie, Dave Walker et Justin Greenwood, Matt Fraction & Steve Lieber, David F. Walker & Matthew Clark, Jason Aaron & Rafael Albuquerque, Alejandro Arbona & Kano, Vita Ayala et Nicola Scott, et enfin une deuxième histoire par Rucka & Fernández.



Andy est en train d'entraîner Nile sur une plage déserte des Îles Canaries. Nile lui demande combien de haches elle a usées au fil des années : son interlocutrice répond qu'elle n'en a jamais eu qu'une seule, et elle évoque les nombreuses fois où elle a dû en faire remplacer une partie ou une autre. À berlin en 1932, Joe et Nicky prennent un verre en amoureux dans un cabaret. Ils sont pris à parti par un officier militaire visiblement homophobe, mais aussi raciste. La patronne intervient avant que la discussion ne dégénère. Plus tard les deux amants profitent d'un parc désert la nuit pour s'embrasser. Au Japon, au moyen-âge, un vieil homme taille son bonsaï, choisissant quelle branche reste, quelle branche est coupée, dans le même temps se souvenant des hommes qu'il a tués au combat, au service de son shogun. Au Texas en septembre 1870, Booker se retrouve impliqué dans un lynchage et un homme lui tire une balle dans la tête. Dans les années 1970, Andy va retrouver Zeus dans son restaurant italien pour qu'il lui prépare un bon petit plat.



La nuit du premier alunissage, Booker et Nicky vont réaliser un assassinat dans un pavillon de banlieue dans le Minnesota, pendant que Joe et Andy boivent une bière dans un bar de San Francisco en regardant le module se poser sur la surface de la Lune. À la fin du dix-neuvième siècle, Andy revient dans un des états du sud des États-Unis, pour retrouver son mari Achilles, maintenant âgé d'une soixantaine d'années. Dans le sud de la Pennsylvanie en 1863, Nicky porte l'uniforme des sudistes. En 1978 à Times Square à New York, Booker se fait bêtement capturer par un gang de nonnes avec des flingues. À la fin du dix-huitième siècle, Booker va manger dans le premier restaurant de Paris, Les trois frères provençaux, avec son fils. Au temps présent, Andy et Nile réalisent un vol à haut risque dans un musée à Paris. À l'époque contemporaine, Isaac sort de ses montagnes pour se rendre en ville et acheter du matériel pour passer l'hiver en montagne.



En 2017, Rucka & Fernández créent cette nouvelle série, pour une histoire semblant complète, fonctionnant en fait comme une première saison racontée sous forme d'une minisérie en 5 épisodes. En 2019/2020 paraît la deuxième saison également en 5 épisodes, intitulée Force Multiplied. En 2020, un film réalisé par Gina Prince-Bythewood, avec Charlize Theron, est diffusé sur une plateforme spécialisée. Les auteurs ont prévu de terminer cette histoire dans une troisième minisérie intitulée Fade Away. Dans le courant 2020, les auteurs décident de battre le fer tant qu'il est encore chaud et de mettre en chantier une série dérivée, mettant en scène les personnages principaux de la série, dans des histoires complètes et auto-contenues, réalisées par d'autres équipes artistiques. Rucka & Fernández se chargent de réaliser celle qui ouvre la présente anthologie, et celle qui la referme. D'un côté, cela officialise le caractère légitime de l'entreprise, en montrant qu'ils s'y sont impliqués ; de l'autre côté, le lecteur qui aurait préféré s'en tenir aux trois miniséries réalisées par les auteurs originaux peut se sentir contraint d'aller voir le présent recueil. Il en ressort très impressionné par les planches de Fernández : une narration visuelle remarquable de clarté, avec une belle densité d'informations quand nécessaire, plus aérée quand la scène repose sur des paysages naturels, avec une saveur évoquant les pages d'Eduardo Risso, tout en conservant sa propre personnalité. La première histoire sur la hache d'Andronika et anecdotique, et la dernière sur Isaac, tout autant.



Le lecteur en vient presque à se demander pour quelle raison il a pu imaginer qu'une série d'histoires courtes sur ces personnages pouvait présenter un intérêt. Certes, Andy, Isaac, Joe, Nicky et Nile sont distincts les uns des autres, mais sans histoire personnelle très substantielle, sans motivation propre très distincte, essentiellement des combattants hors pair. Les dix scénaristes mettent à profit la caractéristique principale des personnages : des combattants immortels. C'est ainsi que le lecteur voyage à travers les siècles et les pays, du dix-huitième au vingt-et-unième siècle, de la France au Far Ouest, en passant par le Japon. À l'évidence, certains scénaristes ont trouvé une image forte qu'ils développent : la taille d'un bonsaï, le premier alunissage, le premier restaurant, un casse bien préparé. La majeure partie relie son récit à un événement historique : la montée du nazisme en Allemagne, un lynchage en guise de justice expéditive, la bataille de Passchendaele en Belgique en 1917, la guerre de Sécession. Les dessins restent dans un registre descriptif, allant du très détaillé pour Kano, de l'hyperréaliste pour Nicola Scott, à d'autres jouant plus sur les aplats de noir comme Valentine de Landro et Michael Avon Oeming. Chaque chapitre bénéficie d'une narration visuelle de bon niveau, certains avec un style plus affirmé.



Le lecteur se laisse donc prendre au jeu de la variété des situations, de la violence engendrée par le conflit, avec un enjeu supplémentaire à chaque fois. Certains scénaristes jouent avec un enrichissement de la situation au fur et à mesure de la progression, d'autres sur le principe d'une histoire à chute. En fonction de sa sensibilité et de ses attentes, le lecteur prend plaisir à la lecture au premier degré de telle ou telle histoire. L'intolérance punie d'un officier nazi, avec des dessins descriptifs tout en restant léger. L'analogie entre le choix de couper telle branche, ou de tuer tel individu sur le champ de bataille avec des dessins plus pesants du fait de traits de contour plus épais, et une composition de page alternant 9 cases de la largeur de la page sur une même page. La préparation d'un plat très épicé avec des ombres portées mangeant les personnages et les décors. L'évocation très concrète d'une époque que ce soit la corruption de la police sur la côte ouest ou le lynchage d'un afro-américain, avec des dessins clairs et aérés. La reconstitution d'une époque (guerre de Sécession, Times Square) avec des dessins qui soulignent la composante second degré de la nouvelle, soit dans le gore soit dans le grindhouse (avec une mention spéciale pour les nonnes avec mitraillettes). Plus étonnant, la dimension sociale du premier restaurant soulignant l'évolution historique, ou la récupération d'un artefact inoffensif dans un musée, avec des dessins gorgés de détails.



Ces histoires courtes se lisent rapidement, avec certaines plus chargées en émotion, et d'autres en règlement de compte. Néanmoins pour en percevoir toute la saveur, le lecteur doit se souvenir de la saison deux : Rucka & Fernández dépassait le stade de guerriers immortels ayant accumulé des décennies d'expérience au combat, et même des siècles, pour élargir la perspective en évoquant l'effet de vivre pendant autant de temps, de cumuler autant d'années de vie, au point que l'esprit n'est plus capable de se souvenir de tout, voire efface la majorité des souvenirs, ne laissant plus que de vagues impressions. Sous réserve d'avoir ce point de vue à l'esprit, le lecteur perçoit alors plus de consistance dans ces récits. Certains scénaristes savent en effet faire ressortir la manière dont le ou les personnages immortels relativisent les événements qui apparaissent de courte durée, au regard de la longueur de la vie déjà vécue, et de la quasi-certitude d'en vivre encore une multitude innombrable, ce qui diminue d'autant la valeur et la signification de l'instant présent. Dans ces moments, l'histoire prend alors une autre dimension, plus tragique, provoquant un effet de prise de recul chez le lecteur sur le sens de ce qui est vécu, ce qui est jugé important sur le moment, ce qui reste.



Une douzaine d'histoire courtes consacrées à des personnages auxquels le lecteur ne s'est pas forcément beaucoup attaché : un produit facile à réaliser à l'occasion d'une synergie avec un film. Oui, il y a de cela, mais les créateurs ne sont pas les premiers venus, certains avec même des années d'expérience, et ils ont bien intégré la spécificité de ces combattants. Scénaristes comme artistes s'impliquent pour donner de la consistance à la reconstitution de chaque époque, pour trouver un lieu et une époque originaux. Certains sont plus adroits pour raconter une histoire courte, d'autres ont une idée plus originale, et enfin la plupart font ressortir les conséquences induites de l'immortalité des personnages, sur leur façon de s'impliquer dans une situation.
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Black Magick, tome 2

Suite de l'enquête en public (dans la police) et en privé (avec son amie Alex avec rituels wiccans) de Rowan Black sur le mystérieux Rowan White qui s'était immolé sous ses yeux dans le tome précédent. On retrouve également le groupe mystérieux qui semblait traquer nos deux sorcières pour des raisons inconnues jusqu'ici.



Le moins qu'on puisse dire c'est que ce deuxième volet commence super fort, avec un retour en arrière avec un rituel d'initiation de Rowan lorsqu'elle avait 14 ans. C'est aussi l'occasion d'en apprendre davantage sur elle - puis sur les personnages croisés précedemment. La nouveauté c'est qu'on croise des êtres ultra flippants qui eux n'ont pas l'air (et les actions...) de vouloir du bien aux humains. Mais pourquoi , il faudra attendre le tome suivant.

Ce qui est terrible c'est que je crois que je suis déjà addict à cette série alors comment patienter fin décembre 2020 pour que le tome 3 sorte ... aux Etats-Unis !!

Avec les planches en sepia et les traits ultra dynamiques de Nicola Scott , impossible de s'ennuyer, on ne regrette qu'une chose : qu'ouvrir ce livre ne permette pas de ploger littéralement dans l'histoire pour en faire partie ! (un signe de plus d'une addiction)

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Black Magick, tome 1 : Réveil

Rowan Black, brune sensuelle a une double vie : elle est à la fois agent de police criminelle et ... sorcière wicca !

Mais tout serait bien trop facile si quelques personnes mal intentionnées ne la repéraient pas...



Pour les amoureux des histoires de sorcières , Salem, Mayfair, Charmed ou autre , cette série ne peut que vous plaire ! En ce qui me concerne j'ai été très rapidement happée par cette histoire et ces personnages malgré les nombreux éléments mystérieux qui sont exposés ici (et les coquilles de traduction...).

Les planches en noir et blanc /sépia avec des traits hyper précis (et certes très classiques mais hyper efficaces ! ) constituent un magnifique storyboard.



J'ai hâte de découvrir la suite pour savoir d'où viennent les pouvoirs de ces personnages, qui sont ces hommes qui leur en veulent tant etc etc
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