A l'occasion du Salon du livre de Montreuil une petite interview de Grégoire Hervier, l'auteur de Scream Test.
"J'ai passé le week-end devant mon système home cinéma + télé 2.0. J'ai plus de mille deux cents chaînes à ma disposition. Un grand nombres dédiées à une thématique précise : reptiles dangereux, requins, sports extrêmes, tuning, etc [...]. Je peux regarder la chaîne la plus visionnée dans le monde, mon pays, ma région, ma ville, mon quartier ou mon immeuble. [...] Je peux souscrire par simple SMS à un bouquet de deux cents chaînes supplémentaires. Je peux éventuellement éteindre la télévision."
*See you nara " c'est la formule de politesse à la mode pour se dire au revoir â Zen City .
"Mais il est parfois difficile de dire laquelle, de la fiction ou de la réalité, se nourrit de l'autre."
"Mais je pense que c'était trop nouveau à l'époque. Les gens sont stupides ! Ils craignent la nouveauté. Evidemment, ils finissent toujours pas l'accepter."
"J'ai compris que, un peu dans tout, et dans les domaines artistiques en particulier, il fallait exprimer sa créativité, pas seulement faire ce que l'on attend de vous. In fine c'est le public qui décide, pas les producteurs."
"[...] cette guitare m'emmenait sur des chemins étranges et inconnus. Aucune autre ne parvenait aussi bien à me faire exprimer mes sentiments profonds. Le son pouvait être rauque et profond, léger et dynamique ou chaud et velouté, selon les réglages que je choisissais et la façon dont je l'attaquais. Elle répondait à tout, elle comprenait tout, comme si elle était directement branchée sur la tonalité de mes émotions. Et ça, ça valait plus que tout l'or du monde..."
"Avec la date du premier message et l'information de ce concert au Viper, je retrouvai facilement l'identité de Pelvis. Il se produisait sous le nom de Bruce Pelvis Presley et son groupe s'intitulait sobrement, The Bruce Pelvis Presley Band. Ils avaient un petit site officielle avec quelques photos. Bruce Pelvis avait vraiment une tête inquiétante. Une sorte de clone jeune mais fatigué du King, avec des pommettes saillantes, sans doute le résultat d'une chirurgie esthétique à moitié réussie."
"Mais dans cette société de consommation de plus en plus gourmande, la fiction avait un goût trop fade. Il fallait du vrai, du brûlant, du sordide bien croustillant. La télé-réalité...Un néologisme bien pompeux pour décrire une activité ancestrale : la consommation de l'homme par l'homme."
_"[...] C'est pour ça que je veux me battre, je crois. Pour l'insouciance.
_C'est un beau combat."
"Le pire était encore de ne rien savoir, alors que la réponse était devant lui [...]."