Super Polo, le fils de 5 ans de Grégoire Kocjan nous présente Terminus la pièce de théâtre de son papa (et complice) éditée aux éditions Syros
Vous autres, les humains, vous organisez des banquets sanguinaires, vous élevez des milliards d'animaux en batterie. Les poules et les cochons sont entassés sans voir la lumière du jour, piqués aux hormones et bourrés d’antibiotiques. Vous broyez les poussins, gavez les canards, videz les océans de leurs poissons.
Le policier 2 :
Les mains en l’air ! Au nom de la loi, je vous arrête !
(Le cambrioleur lève les mains pour se rendre.)
Le policier 2 :
Non, pas vous… L’autre à côté. (Au businessman). Tu es fait mon p’tit gars rends-toi sans histoires !
Le businessman (abasourdi) :
Moi, vous êtes sûr ?
Le policier 1 (furieux) :
Association de malfaiteurs, arnaques aux impôts, argent caché, parachutes dorés sans compter l’exploitation des travailleurs… Ce n’est pas toi, peut-être ?
(…)
Le cambrioleur :
Quand même, voler les pauvres c’est moche.
Il faut dire que l'on n'aimait guère les hommes dans ce royaume. La tradition les désignait comme "impurs" et bien inférieurs aux femmes. On ne les laissait pas pénétrer dans les temples de peur qu'ils ne les souillent. Il leur était interdit de se rendre à l'école, effort inutile pour des cerveaux si amoindris. Évidemment, ils pouvaient sortir dans la rue pour aller faire leur marché mais uniquement avec un seau retourné sur la tête, par respect, politesse et soumission, et toujours avec leur femme ou leur sœur pour les protéger.
Pourtant les vrais brigands sont toujours là, complices des gouverneurs des villes. Les foulards sont juste devenus des cravates.
- Quand on écrit des livres pour les enfants, on le les mange pas. Il faut savoir ce que l'on veut dans la vie.
- Ô mon roi, je souhaite solliciter une audience privée auprès de vous pour obtenir conseil afin que votre sagesse puisse éclairer la pénombre des méandres de mon questionnement.
- Pff...! ben dis donc, elle est longue ta phrase mon gars, répondit le roi.
L’évéché. Qu’est-ce que l’évêque vient faire là-dedans ?…Elle n’a pas dû comprendre à cause de l’accent. J’aurais dû lui demander les siottes, plutôt
Les légendes, les contes et le registre de l'état-civil nous racontent toujours des mariages malheureux avec des princesses forcées d'épouser de vilains princes abrutis ou de vieux rois veufs et décatis. Mais ce n'est pas rendre justice à cet acte de foi, ô combien sacré, qu'est le mariage. Car parfois, même lorsqu'il est arrangé par les familles, pour des raisons obscures et politiques, la mayonnaise prend, l'amour se répand et les deux tourtereaux s'aiment d'un amour éperdu. C'en est beau à pleurer. S'ils avaient des ailes on les verrait s'envoler.
Le prince, nommé Arnbjörndjøføhdjaarik en hommage à son arrière-grand-père viking et dyslexique- mais qu'on appelait Fred pour simplifier, n'était pas mal non plus (...) C'était LE prince PAR-FAIT.
C'était un royaume où tout allait pour le mieux. Il y régnait l'ordre, on y pratiquait la méditation et on y vénérait la beauté (...) les populations les plus riches et nobles n'avaient aucune chance de tomber sur un de ces mange-merde de pauvres, répugnants et illettrés. De plus, cette société avait tant de considération pour les âmes et les corps que l'on ne mangeait pas les vaches et que l'on évitait d'écraser les fourmis, craignant que ce soit la réincarnation d'une vague cousine du côté de la belle-sœur du tonton de la grand-mère.