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Citations de Grégoire Polet (133)


Agir pour un système en postulant a priori que le système est bon pour les gens, ça porte un nom, qui va vous faire bondir. C'est du totalitarisme. Relisez Hannah Arendt.

p437
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Ce que Marx n'avait pas compris, c'est que ce n'est pas seulement les travailleurs qui sont esclavagisés par le capital. C'est tout le monde, les capitalistes aussi, tout le monde, riches ou pauvres, confortablement ou inconfortablement, qui est esclave de l'argent et d'une idée de la productivité qui n'apporte ni la paix, ni la liberté, ni le bonheur, ni la dignité, ni rien.

p358
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L'argent n'a plus d'essence. Plus de raison d'être profonde. La communication se développe énormément, se dérègle, s'affole et commence à être violemment et ridiculement contre-productif. La communication est l'élément tellement essentiel dans l'évolution, que ça a donné Internet. Et supprimez Internet, une autre forme de communication globale le remplacera. C'est trop tard, c'est arrivé. Les gens du monde entier n'ont plus besoin d'autre chose que de communication pour se savoir en relation. L'argent n'a plus rien à apporter. Que du mauvais. Car le désir profond de l'humanité, toute l'évolution le prouve, c'est de vivre ensemble. On n'arrête pas des mouvements pareils.

p434
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Lopez était parti d'emblée sur son cheval de bataille, [...] déclamant qu'il était complètement incroyable qu'on puisse ne pas être libéral, qu'il faudrait tout de même faire un peu de pédagogie pour extirper ces discours pseudo-marxistes et autoflagellants, que l'esprit même du libéralisme est d'augmenter la richesse de tous, que les faits le prouvent depuis deux cents ans, qu'un pauvre d'aujourd'hui vit mieux qu'un roi de jadis, qu'il faudrait tout de même commencer à ramer tous ensemble dans le même sens, que c'est la meilleure et la seule solution, que c'est une question de bon sens. Et qu'on ne vienne pas l'emmerder avec les limites du système, que soi-disant la croissance ne peut pas toujours augmenter. Evidemment, que la croissance est illimitée !

p436
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L'argent a été le dénominateur commun des différences. La première loi internationale, si vous voulez. Et il faut bien comprendre l'importance de l'argent, pour comprendre pourquoi aujourd'hui il a fini d'être utile. Et que tous les maux qu'il a toujours entraînés, aujourd'hui, n'en valent plus la peine. Aujourd'hui, ce que l'argent permet est inférieur à ce qu'il empêche. C'est donc devenu une chose inutile et nuisible.
Pourquoi ?

p433
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Le troc, c'est toi et moi, maintenant, on échange ça parce que ça nous arrange. L'argent, c'est merveilleux, puisque c'est dire, je te passe contre ceci ou cela une poignée de coquillages, parce que toi et moi nous savons qu'ailleurs, et plus tard, quelqu'un d'autre acceptera ces coquillages contre une autre marchandise. Cela va peut-être vous étonner que moi, qui suis tellement contre l'argent, j'en fasse l'éloge. Mais rendez-vous compte que l'argent, ce fut l'introduction du temps et de la distance dans les échanges entre les gens.

p432
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J'ai toujours pensé que c'étaient les Belges, les maîtres du monde. Ils n'ont l'air de rien, un tout petit pays, ils rigolent, leur Manneken-Pis, les frites, tout ça, leur gouvernement qui tombe tout le temps, mais après, hop, où qu'elles sont, les institutions européennes ? A Bruxelles. Ils cachent bien leur jeu. Ils sont marrants. Tu sais ce qu'avait dit Jules César, des Belges ? [... ]
Fortissimi sunt Belgae.
Les Belges sont les plus terribles.

P341
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Il n'y a qu'avec les objets et avec les morts, les sabliers et les livres, qu'on peut s'entendre. Dans l'aimable atmosphère de la pensée. Comme l'esprit est plus loquace en silence ! Dés qu'il faut fixer les mots matériellement, l'esprit bégaie. Mais dans la liberté du colloque pour soi, intime et silencieux, dans la tête, quelle volubilité ! Quelle toute-puissance ! Quelle volupté !

p124
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La vie est un poker, il faut savoir faire merveille avec ce qu'on a. Ce ne sont pas les meilleures cartes qui gagnent, c'est le meilleur joueur. Avec une paire et de l'idée, ou du bluff, on peut battre un brelan d'as. Etre sûr qu'on peut gagner, quelles que soient les cartes. Enthousiasme, toujours. Ne rien donner pour perdu, ne rien dénigrer.

p383
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Et puis une théorie dit que, n'importe où dans le monde, on n'est jamais qu'à six poignées de main d'une personne connue.

p292
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Qui sait si, en créant des dieux comme Aoa, tellement concrètement ressentis, qui sait si, en suscitant des anges, le solitaire n'accomplit pas une tâche importante ? J'ai toujours senti que la navigation en solitaire était utile, et pas seulement pour le navigateur. Peut-être que, toute gratuite qu'elle paraisse, elle est ce travail spirituel qui crée ou réveille des puissances aussi douces qu'Aoa. Et peut-être, mais j'en suis presque certain, qu'Aoa et ses semblables n'agissent pas seulement pour le marin qui les a suscitées, mais qu'elles ont une efficacité, certes impondérable, ailleurs, pour d'autres, pour tout le monde, dans le passé, dans le présent et dans le futur.

p232
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Begonya a le coeur qui bat, parce que le Che n'est pas bavard, mais, dans son silence et son peu de mots, il lui dit beaucoup de choses. Que demain n'est pas écrit, que demain n'existe pas. Que son but n'est pas de vivre longtemps mais de vivre libre, qu'il n'y a pas de liberté sans justice et qu'il n'y a pas de justice sans combat.

p99
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Mais pas moyen d'avoir du champagne, dans ce pays. Toujours leur cava. Très bon, très bon, mais putain, mon royaume pour un Mumm ou du Moët et Chandon.

P277
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Décembre déguise le soleil en lune, pastille pâle au-dessus de la mer. Le froid court partout à la recherche des rares passants, pour les étreindre.

p135
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Oh bon Dieu, mais c'est quoi qui m'arrive ?
C'est peut-être comme un train, qui a suivi les voies, jusqu'à la frontière de l'âge, fin des études. Il faut descendre et remonter dans un autre, parce que, de l'autre côté de la frontière, c'est pas le même écart de rails. Alors Begonya est descendue du train. Une magnifique locomotive new-yorkaise l'attend de l'autre coté de la frontière de l'âge, et soudain les jambes lui pèsent, la locomotive est là, il faut monter, et les pieds de plomb l'empêchent aussi bien de monter que de prendre la fuite.

p94
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Puis il lui conseille de se forcer à boire son Coca-Cola, c'est bon pour la digestion.
- C'est du Pepsi.
- Raison de plus. Tu sais ce que ça veut dire, pepsi ? Ca veut dire : digérer. En grec.

p74
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Sur le rebut de la société il y a largement de quoi faire vivre une autre société. Les seules choses à acheter véritablement, c'étaient les vivres, farine, lait, riz, sucre. Et le papier hygiénique. Tout le reste déborde à foison des maisons et des magasins, se répand sur les trottoirs, et, dès qu'on s'est ôté les menottes de la honte, on peut se servir.

p404
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C'est une étrange conviction, mais c'est la sienne, de se sentir encore inférieur et de se savoir supérieur. Un colonel dans un uniforme de sergent. Un jour. Un jour viendra. Rester à l'affût. Et, comme dit Frederico, se lever chaque matin comme si le monde venait de naître, qu'on n'avait pas de passé, que la partie commençait, avec un jeu tout neuf.

p382
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qu'est-ce que vous faites, quand vous priez ?
- Eh bien, dans l'Eglise, nous célébrons les grands mystères, ça, vous l'avez bien vu.
- Oui, mais quand vous priez, toute seule.
La mère rit de nouveau :
- Mais c'est très indiscret ce que vous me demandez là ...
- Alors ...
- Eh bien, quand je prie toute seule, je dis le nom du Seigneur.
- Tout le temps ?
- Oui. Le nom de Jésus, c'est comme son icône, mais en mots. Verbale. Enfin, il y a une formule. On dit : Seigneur Jésus-Christ fils de Dieu aie pitié de moi. Ou : aie pitié de nous et de ton monde.
- Vous dites ça tout le temps ?
- Oui. Pas moi seulement. Tous les moines. Tous les moines orthodoxes et même beaucoup de laïcs pieux, depuis deux mille ans. Sans discontinuer. C'est assez monumental, dit comme ça, cette phrase priée sans discontinuer par des milliers de personnes depuis deux mille ans.

p376
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La postérité ! Il s'en parle à peine à lui même, de la postérité, par peur du ridicule. Il n'empêche qu'un livre, même aussi confidentiel dans son tirage, est fait pour durer, et qu'il est lancé inévitablement dans un voyage imprévisible vers le futur, où il peut trouver le lecteur décisif, celui qui voit la qualité, celui qui prend l'oeuf d'or déposé par l'esprit dans ces pages. Et c'est pour ce lecteur-là qu'il écrit.

p333
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