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3.95/5 (sur 54 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Tchemivtsi Bucovine , le 13/05/1914
Mort(e) à : Toscane , le 23/04/1998
Biographie :

Gregor von Rezzori est un écrivain et acteur autrichien devenu, pendant un temps, citoyen roumain, avant de se trouver apatride puis de retrouver la nationalité autrichienne.

Surtout connu pour ses romans de divertissement, il est pourtant rangé, par certains littérateurs, parmi les grands noms de la littérature autrichienne.
C'est aussi un acteur jouant dans de nombreux films.


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L'écrivain espagnol Enrique Vila-Matas vient partager au Collège de France sa vision toute singulière de l'écriture. Radicalement pas original (Bastian Schneider) Extrait de la grande conférence du 24 mars 2017 avec la participation de Dominique Gonzalez-Foerster Plus d'information : https://www.college-de-france.fr/site/grandes-conferences/Enrique-Vila-Matas.htm Le dernier livre d'Enrique Vila-Matas, Mac et son contretemps, vient de sortir aux éditions Christian Bourgois. Enrique VILA-MATAS est né à Barcelone en mars 1948. Son oeuvre a été presque dans sa totalité publiée chez Christian Bourgois Editeur : Abrégé d'histoire de la littérature portative, Suicides exemplaires, Enfants sans enfants, Bartleby et compagnie, le Mal de Montano, Paris ne finit jamais, Docteur Pasavento, Explorateurs de l'abîme, Journal volubile, Dublinesca, Perdre des théories, Impressions de Kassel, Marienbad électrique, Mac et son contretemps. Elle a été traduite en 37 langues et couronnée par de nombreux prix littéraires : le prix Médicis étranger, le prix Rómulo Gallegos, le prix Rulfo, le prix Ennio Flaiano, le prix Elsa Morante, le prix Mondello, le prix Gregor von Rezzori, le prix Formentor, le prix national de Catalogne Chevalier de la Légion d'honneur en France, membre du convulsif Ordre des Chevaliers de Finnegans', fondateur de la Société de "Réfractaires à l'abrutissement général" (Nantes), et recteur (inconnu) de l'Université inconnue de New York. Divers ouvrages critiques ont été publiés sur son oeuvre ainsi qu'un livre d'entretiens avec son traducteur français actuel. Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance Twitter : https://twitter.com/cdf1530

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Il ne connaissait, il est vrai, que mon talent de salon, les esquisses de la vie quotidienne, les caricatures que l'on faisait circuler avec amusement à l'heure du thé, du temps où nous recevions encore des hôtes, et pas les études travaillées avec passion que je réalisais pour moi seul dans ma chambre: les exercices de précision comme les débordements de mon imagination que je ne montrais à personne, pas même à Tania, et qui me donnaient l'espoir que j'arriverais un jour à fixer sur la toile des états psychiques, tel un sorcier. Dans sa bonté, mon père ne pouvait pas savoir — et dans son amour exclusif, presque maniaque pour Tania, il était trop indifférent à mon égard pour le deviner — que c'était précisément lui qui stimulait le plus fortement mon talent, son existence de faux-bourdon qui me poussait à prouver à la matriarche de notre maison, sa belle-mère intolérante et toute sa suite féminine, que les hommes étaient encore capables de faire autre chose que simplement jouer avec bienséance, discrétion et élégance, le rôle d'effeuilleur de mères possessives.
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Lorsqu'elle arriva à la maison, à ce qu'on raconte, elle n'était guère plus qu'un animal. On l'avait dépouillée de son costume paysan, sa chemise, sa jupe drapée, sa veste sans manches en peau de mouton et ses sandales avaient aussitôt étaient brûlées. Mais ainsi, dans ses vêtements de ville, elle paraissait absurde à faire peur. On disait, en plaisantant cruellement, que sa seule vue aurait pu provoquer une fausse couche chez les femmes enceintes. Aussi la remit-on très vite en costume traditionnel; un costume aseptisé toutefois, qu'elle allait porter sa vie durant: sans broderies bariolées sur la chemise et la veste, sans écharpe rouge vif, ni fichu couleur de genêt, mais tout au contraire d'un noir-blanc-gris monacal. "Vous avez transformé un chardonneret en bergeronnette", avait-elle coutume de dire en parlant d'elle-même. On n'avait pas prévu qu'elle attirerait encore plus l'attention dans ce vêtement soigneusement élaboré que dans son costume ordinaire. En tout cas, avec une fierté pleine de dignité, elle le portait comme un habit religieux.
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Comme atteint d'une douleur soudaine, je ressentis la profonde nostalgie de chez nous, de la Bucovine où j'aimais tant cette heure qui précède les ténèbres que je sortais en courant de la maison pour aller dans la campagne, dans cette lumière abstraite couleur lilas. Du côté de la vallée déjà pleine de la poussière de la nuit, il y avait le battement des ailes de chauves-souris qui grouillaient, tandis que le vent du soir m'inondait le visage de l'odeur du foin des pâturages lointains ; et devant cette immense source de la nuit, vers la Galicie, la terre plate s'étendait en éventail pour se fondre dans les cieux d'une manière cosmique. p 136
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Marcher sur ses traces est une entreprise hasardeuse. Certaines choses remontent qu'on aurait préféré garder cachées, autant à ses yeux qu'aux yeux des autres. Se les avouer est déjà suffisamment difficile. La bienséance interdit de le faire devant autrui. J'ai retenu une chose de Dostoïevski, un épisode très instructif qui se trouve dans l'un de ses livres. Je ne sais plus où exactement. Cela remonte à l'époque où, poussé par la mauvaise conscience à propos de mes lacunes de lecture, je cherchais à les combler en lisant les cent auteurs composant la soi-disant bibliothèque idéale universelle. J'ai donc lu le camarade Fiodor Mikhaïlovitch, qui fait partie des plus grands en entier et d'un seul coup ; on voudra donc bien me pardonner si, dans cette salade russe qui est tout ce qui me reste de ces lectures, je n'arrive pas à remettre tous les éléments à leur place. Quoiqu'il en soit, l'épisode est le suivant : lors d'une réunion qui rassemble un certain nombre d'esprits confus, comme c'est souvent le cas chez lui, on décide que chacun des participants devra faire l'aveu de ce qu'il a commis de plus bas dans sa vie, sans chercher à rien enjoliver. Les masques doivent ainsi tomber les uns après les autres et laisser voir la part la plus honteuse de chaque participant. Le but de cet exercice est de présenter le trop humain de l'homme russe comme le lien le plus profond entre les hommes. L'un d'eux commence et raconte une histoire assez peu ragoûtante de qui visiblement pèse lourd sur sa conscience. À peine a-t-il surmonté le silence qui s'est installé après sa pénible confession que tous les autres se lèvent comme un seul homme et déclarent que jamais plus ils ne veulent avoir à faire à un tel porc. Nasdarjowe !
Témoignage étrange d'un sentiment de savoir-vivre collectif – tardif mais qui se manifeste à temps. Les actes de mise à nu morale blessent le fragile bâti du consensus qui veut que nous soyons quand même tous les types honorables. Chacun a quelque chose à se reprocher. Si ça sort, c'est « his problem ». Aller le faire renifler aux autres est obscène.

(pp. 562-564)
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Gregor von Rezzori
Il semble que la solitude fasse partie de chaque enfance vécue en conscience.
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«Par exemple, il était bien connu que cela portait malheur de croiser un Juif quand on allait à la chasse. Or, il faut dire que mon père ne faisait guère autre chose qu’aller à la chasse et, vu le nombre de Juifs en Bucovine, il était impossible d’aller à la chasse sans tomber promptement sur plusieurs d’entre eux, et c’était presque chaque jour qu’une telle gêne lui était infligée. Cela le faisait souffrir, tel un ongle d’orteil incarné.» p 244
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Mais il fut convenu que je ferais mes études en Autriche et cette décision m'inspira beaucoup de ressentiment car j'adorais la Bucovine. Il semblerait que ce soit le lot de toute enfance sans histoire que d'être solitaire. Là-bas comme ici j'étais solitaire. A Vienne, j'étais solitaire parce que j'étais un petit garçon venant d'un pays des Balkans si lointain maintenant et que je vivais au milieu de vieilles gens et d'imbéciles. Revenu en Bucovine, j'étais solitaire car j'étais le petit snob qui avait reçu une éducation étrangère et qui essayait d'éviter tout contact avec ceux de son âge. En fait, ce n'était pas du tout dans mes intentions. C'était la conséquence logique de l'isolement dans lequel la monomanie de mon père et la nostalgie de ma mère nous avaient enfermés.
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«M.Garabetian était un Arménien au charme et à l’embonpoint extrêmes. Jour après jour, de l’aube au crépuscule, il restait assis, immobile, tel un bouddha, devant sa boutique. il faisait jouer entre ses doigts de couleur mate et aux ongles rosés un chapelet en noyaux d’abricots artistement sculptés. Ses lourdes paupières laissaient filtrer un regard brillant dans des yeux en amande dont on aurait dit que c’étaient des olives conservées dans l’huile ; et puis aussi, il avait sur la lippe inférieure une excroissance de la taille d’un pois et couleur d’aubergine en dessous d’une moustache à la Charlot.... M. Garabetian chassait les mouches de son nez en forme de courge, tout en fumant des cigarettes de Macédoine et en buvant d’innombrables tasses de café turc. » p 122-123
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"La règle première de toute prestidigitation", nous avait appris oncle Sergueï, lui-même étonnamment habile de ses doigts, "est la diversion. On attire l'attention sur une fausse manipulation pour exécuter la véritable dans le dos".
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Sauf le respect que je dois au chauvinisme français, ce n'est certainement pas dans les "Leçons de sociologie" parisiennes qu'on lui a inculqué ce genre de choses. Sinon il lui faudrait ajouter au fils du pope, au petit-fils du rabbin et au fils du fonctionnaire des Eaux et Forêts de la Monarchie impériale et royale d'autres Roumains qui, comme ces Tziganes jouant en "virtuoses" les airs exotiques de leur pays sur un violon, sont allés chercher fortune dans la "ville lumière". Par exemple Tristan Tzara, Eugène Ionesco, Constantin Brancusi, Victor Brauner et bien d'autres encore. Non. Nicolaus Sombart veut nous donner des "Leçons de sociologie". Il le fait en utilisant l'origine, cette "petite ville en bordure des Carpates", comme une preuve que la recherche désespérée de Dieu d'un Cioran et la sombre beauté spectrale des poèmes de Celan sont des subterfuges pour se payer la tête du brave lecteur allemand et le mener en bateau. Gai savoir.
(p. 133-134)
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