Groupe Oblomoff

Une grande part de la critique sociale depuis deux siècles avait donné pour horizon aux être humains la "maîtrise consciente" de leur destinée commune. Le plus souvent, cet objectif se traduisait par la conviction que tout progrès humain implique une réduction croissante du donné, du non-maîtrisé, de l'incompréhensible, jusqu'à l'artificialisation totale de la Nature - y compris de la nature humaine. Énoncé ainsi, ce projet relevait bien d'une illusion, d'autant plus dangereuse qu'elle s'est longtemps arrimée aux progrès apparents de la maîtrise scientifique du monde. Aujourd'hui, c'est toujours ce même fantasme de maîtrise et cette même croyance naïve qu'elle pourrait servir à l'émancipation humaine, qui amènent certains à défendre les techniques de refroidissement climatique et les "avancées" des neurosciences. Nous pensons qu'il est plus que temps de rompre avec cette illusion.