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4.63/5 (sur 70 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : La croix Rousse , le 03121965
Biographie :

Ancien officier de la Force d’Action Rapide, saint-cyrien, Guillaume Ancel a participé notamment à l’intervention de l’ONU au Cambodge en 1992, à l’opération Turquoise en 1994, pendant le génocide des Tutsis au Rwanda, et aux missions en ex-Yougoslavie en 1995 et 1997. Il a quitté l’armée de terre en 2005 pour rejoindre le monde des entreprises. Après 7 années au sein du groupe SNCF, il a rejoint en 2013 le groupe de protection sociale Humanis et il est le directeur de la communication de l’Agirc-Arrco depuis 2019.
Dans ses récits, il témoigne de la réalité des opérations militaires auxquelles il a participé, loin des fables officielles et des discours arrangeants.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Alors ce n’est plus qu’un réflexe de survie. Je me lève à moitié. Ils ne tirent pas. Je me lève complètement et je crie au pilote allongé derrière moi de courir , mais il me regarde hagard. Il est tétanisé.
Je le relève avec une force que je ne me connais pas, j’accroche ses mains à une sangle de mon gilet et je cours vers la sortie du réceptacle, 300 m, dans le sens de la descente. J’accélère, je sens mon compagnon d’infortune qui suit mécaniquement mes mouvements. Je le tire vers’ l’avant , j’essaie de m’accrocher jusqu’au tournant . Ma tête bourdonne, mes tempes bouillonnent , mes yeux se voilent , le tournant est tout proche , ma bouche est sèche, une branche casse comme un coup de feu...
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« Un casque bleu chez les khmers rouges », vu par Patrick de Saint-Exupéry

Le 13e RDP, une unité des plus prestigieuses, voulait recruter le jeune lieutenant artilleur Guillaume Ancel. Son corps d’origine refusait, préférant le voir revenir à Saint-Cyr comme instructeur. Guillaume Ancel avait 27 ans, il rêvait d’aventure écrit-il dans Un casque bleu chez les khmers rouges (Ed. Les Belles Lettres). « Dans ce milieu (militaire) très contraignant où la norme dépasse largement l’entendement », il parvient miraculeusement à décrocher une mission de « soldat de la paix » au Cambodge. C’est cette aventure d’il y a bientôt trente ans que Guillaume Ancel narre dans son livre au pages imprégnées de la moiteur de la jungle.
Je l’ai lu avec plaisir, et y ai retrouvé cette atmosphère propre aux missions menées par cette Internationale de soldats de métiers rassemblés le temps d’un mandat sous la bannière bleue de l’Onu dans les coins les plus tortueux du monde. Ces missions de la paix coûtent horriblement cher et, on le sent bien en lisant Guillaume Ancel, elles sont aussi en apparence foutraques. Une Babel militaire bricolée avec les chéquiers des nations sur les terres du Mordor – celles du Mal. Tout y est plus ou moins pourri, plus ou moins vicié, totalement brinquebalant.
Arrivant de France peu après Saint-Cyr, Guillaume Ancel découvre ce monde. Et plus qu’une aventure – même si c’en est une - c’est une expérience qu’il raconte. On y croise la petitesse d’hommes venus de tous horizons et qui, bien pourvus par la vie, restent cantonnés à leurs égoïsmes ataviques reproduits sans états d’âmes à des milliers de kilomètres. Ils ne voient rien du Cambodge qui les entourent, sauf ce qui pourrait leur profiter. Ils sont là, ils existent, mais il faut les oublier, les dépasser pour en croiser d’autres qui, eux, tentent l’impossible.
Sans négliger les premiers, c’est aux seconds que Guillaume Ancel s’attache. Il les raconte, il s’attarde sur eux et leur rend hommage.
Parce qu’il est fier d’avoir été soldat de la paix, et parce qu’au final, laisse-t-il entendre, le métier des armes consiste à faire tomber les armes.
C’est ce qu’il nous raconte.
Et il nous donne envie de le croire.

Patrick de Saint-Exupéry, juin 2021
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Le plat est remarquablement préparé et relevé, il a une saveur que je ne connais pas. Je m'apprête à demander ce que c'est, quand Sethy m'arrête du regard et me conjure de ne pas poser la question. Je ne comprends pas sa réaction, alors il me traduit avec nervosité les propos du guide :
- Toi finir et nous partir !
C'est vrai que ce foie ne peut pas provenir de cochon ou de poulet, car nous n'en voyons aucun sous les pilotis des maisons. J'ai peur de comprendre à quoi Sethy fait allusion, mais pour une fois je me garde de le vérifier.
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Alors que tout était sous mes yeux, j’ai mis des années à faire le lien entre l’opération Turquoise et cette intervention lors du siège de Sarajevo. (...) une politique d’intervention dont on ne sait plus réellement qui la dirige, dans une tradition d’opacité peu propice à la clairvoyance ; un mandat humanitaire de complaisance pour détourner l’attention de l’opinion publique et camoufler la réalité.
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Comment avons-nous fait pour ne jamais nous en prendre aux génocidaires alors que nous devions faire cesser les violences ? Pour quelles raisons avons-nous protégé leur fuite, les avons-nous laissés organiser cet exode dévastateur ? Et surtout, pourquoi leur avoir livré des armes dans des camps de réfugiés, au cours d’une mission humanitaire ?
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Le bourgmestre nous accueille en compagnie du prêtre en charge de cette paroisse.
...
‒ Ici, capitaine, nous vivons en paix et nous faisons tout pour la préserver.
Je suis aussi surpris que ravi, je félicite nos hôtes qui nous raccompagnent vers l’entrée du village où nous avons laissé la P4 sous la surveillance du conducteur. Mais quelque chose m’intrigue sans que je sache exactement quoi, et je finis par demander au bourgmestre quel est le nombre de Tutsi dans son village.
‒ Il n’y a pas de Tutsi dans notre bourg, capitaine.
Et le prêtre de rajouter avec le plus grand naturel,
‒ Ils ne couraient pas assez vite…
...
‒ Les Tutsi ne couraient pas assez vite pour nous échapper, nous nous en sommes complètement débarrassés.
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Un vieux professeur du lycée du Parc m'avait fait remarquer pendant mes études à Lyon, que le monde continue à tourner même lorsque nous n'en étions pas informés. Réciproquement, je découvrais que le monde pouvait ignorer sans problème ce que nous étions en train de faire.
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Là sur le côté gauche est posée sa plus belle pièce, un saphir énorme, bleu comme l’océan. Le joaillier la fait tourner entre ses doigts boudinés, la pierre s’éclaire d’une lumière infinie, si profonde que mon regard s’y perd…
L’espace d’un instant, il me vient à l’esprit que je pourrais m’en emparer, en tuant le joaillier avec cette déconcertante facilité à laquelle j’ai trop souvent assisté durant toute cette opération au Cambodge. Personne ne sait que je suis ici et mon avion part dans l’heure qui suit.
Mais peut-être ai-je déjà entamé mon retour et je n’ai pas envie d’agir comme un criminel. Je me contente de lui acheter un très beau rubis pour Emmanuèle, il me recommande une pierre rouge sang…
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En mai 1992, ce que découvre le jeune officier est un pays ravagé, en proie au chaos, où la mort de masse des années khmers rouges, suivies par les diverses formes d'oppression vietnamienne et les ravages d'une guerre civile incessante, ont dévasté l'existence des survivants. Ce qu'il voit, c'est un pays où les chances d'une reconstruction politique, économique et sociétale paraissent infiniment minces.
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Nous finissons de traverser la frontière quand un attroupement se forme sous nos yeux, avec la soudaineté stupéfiante d’un arbre qui s’écroule en forêt : un jeune Rwandais a eu l’outrecuidance de résister aux douaniers zaïrois lorsque ceux-ci ont voulu confisquer le madrier en bois qu’il portait sur l’épaule. Ils le rouent de coups de pied et de trique. La foule se précipite pour assister au lynchage, elle hurle, crie, vocifère au rythme des coups qui pleuvent. Florence est sous le choc, elle me saisit par le bras et demande pourquoi nous n’intervenons pas.
J’y réfléchis depuis le début, mais cela se passe du côté zaïrois et nous ne sommes que trois à être armés, alors qu’il y a plusieurs centaines de personnes dans cette émeute et des soldats zaïrois tout autour… Je l’explique sobrement à Florence qui réalise notre impuissance, elle a les larmes aux yeux. La foule se retire aussi rapidement qu’elle s’était rassemblée. Il ne reste plus qu’une masse informe sur la chaussée mal goudronnée.
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