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3.5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1969
Biographie :

Guillaume Fourtaux est un ingénieur informaticien, diplômé à l'École pour l’informatique et les techniques avancées (EPITA) en 1994.

Directeur pédagogique régional de l'antenne lilloise d'EPITECH, une école d'expertise informatique, de 2010 à 2014, il est le fondateur de la société Perennitis depuis 2015.

Après quelques nouvelles, "Aux frontières de l'aube" (2011) est son premier roman.

Il vit avec sa femme et leurs trois enfants à Lille.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Victor Bruneville se redressa. La violente douleur qui lui avait tordu l'estomac durant de longues minutes s'estompait enfin. Il était vivant ! Son système digestif supportait très mal la mixture absorbée avant son voyage mais c'était désormais le cadet de ses soucis. Il aurait tout le temps d’y réfléchir à son retour.
Plongé dans le noir, il se félicita d'avoir eu la présence d'esprit d'emmener une chandelle. Il la tira du sac de toile qu'il portait en bandoulière et l'alluma à l'aide d'un briquet à silex.
Autour de lui, la pièce voutée, déserte, était conforme à celle quittée en 1928. Comme il l'escomptait au vu des archives consultées avant de partir, le sous-sol de l'université n'avait pas bougé en sept siècles. Sept siècles ? Le sourire qu'il arborait depuis qu'il avait pu se lever s'effaça de son visage. Et si ses calculs ou hypothèses s'avéraient fantaisistes ? Et si au lieu de sept siècles, son transit n'avait couvert que sept ou soixante-dix ans ? Pire encore, que découvrirait-il si c'est vers le futur qu'il avait sauté ? Victor élimina vite cette hypothèse. La grossièreté de la porte en chêne ne plaidait pas en ce sens. Celle qu'il connaissait, bien qu’en bois, différait ; plus moderne, industrielle. Un retour avenir vers un battant artisanal n'avait pas de sens. Il respirait bien l’air d’un temps révolu, lointain ! se convainquit-il. Il tira de sa poche une montre à gousset, simple système mécanique qui, non affecté par le saut, poursuivait son égrainage sans perturbation. Elle indiquait 15h25. Vingt-cinq minutes s'étaient écoulées depuis le début de son expérience. Il nota ce constat assorti d'un gros point d'interrogation dans son petit carnet. Sur cette petite demi-heure, combien de temps avait-il passé, couché sur ce sol dur et froid à vomir et grimacer pendant qu'il se remettait du choc ?
Victor rangea montre et carnet. Serrant la chandelle dans son poing gauche, il prit une profonde inspiration et tira la porte. Elle s'ouvrit dans un grincement de gonds métalliques. Personne. Il poussa un soupir de soulagement et s'engouffra dans le couloir qui serpentait à travers le dédale de l’université ; ce couloir qu’il connaissait bien. Il pressa le pas, peu rassuré à l'idée de croiser quelqu'un.
Familier de la configuration du bâtiment où il enseignait depuis des années, il gagna le rez-de-chaussée au plus court. Dans le hall principal, face à lui, se dressait une grande porte bardée de fer. Dans quelques instants, il serait dehors, à arpenter le Paris médiéval. Il tendit une main tremblante vers le gros loquet qui maintenait l'huis fermé. Le doute lui revint. Sept, soixante-dix ou sept-cents ans ? Que découvrirait-il à l'extérieur ? Il se ravisa et, délaissant l'entrée, il se précipita dans l'escalier monumental derrière lui. Il gravit les deux étages au plus vite et déboucha, essoufflé, sur le palier le plus élevé. Il avisa une fenêtre et s'y pencha pour contempler le spectacle parisien.
Ses jambes se dérobèrent sous lui et Victor se retrouva à genoux, les bras et la tête posés sur le bas de la fenêtre. Des larmes lui coulèrent sur les joues.
Malgré la nuit, la clarté lunaire suffisait pour qu'il distingue le panorama. Devant lui s'étalait une ville constituée de maisons basses. De la plupart des toits, les cheminées laissaient échapper des panaches de fumée. À quelques encablures au nord, la Seine coulait, sans Tour Eiffel à sa gauche. Sur l'île au centre s'élevait la preuve irréfutable de sa réussite : d'autant plus majestueuse qu'elle dominait toute la petite ville, Notre-Dame s'élevait, bien qu’inachevée. Sa connaissance du détail des travaux restait partielle mais ce qu'il voyait corroborait ses estimations. La construction de la cathédrale s'était étalée sur deux siècles pour se terminer en 1345. Nul doute n'était possible. Au vu de l'avancement, il était bien au début du XIVème siècle ; dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 octobre 1307, comme il l’avait calculé avant de lancer son expédition.
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