Guillaume Morrissette - Deux coups de pied de trop
La vie m’a doté d’un sens de l’honneur et de l’égalité ; je sais au fond de moi ce qu’il faut faire pour être juste. Malheureusement, la vie m’a aussi donné une grande gueule et l’incapacité de savoir quand la fermer, des défauts qui ont souvent pas mal de conséquences.
(Guy Saint-Jean éditeur, p.88)
Nous vivons tous sous un stress constant. Notre cerveau apprend à fonctionner avec ce stress, on dit alors qu’il compense. Les origines du stress sont multiples et différentes d’une personne à l’autre, mais nous compensons tous, et certains plus que d’autres. C’est comme une barrière naturelle qui nous permet de fonctionner de façon normale, et c’est très bien comme ça.
— Corrige-moi si je me trompe, mais dans une démocratie, la notion de révolution implique une bonne partie de la population. Si ce n’est qu’un seul petit groupe qui agit, c’est du terrorisme… Et le changement induit serait une dictature, non?
Parfois, certaines choses vivent en vous depuis tellement longtemps que juste le fait d’en parler vous donne l’impression de vous arracher la peau.
— Séparation des événements, mon œil ! lança Josée, il veut juste pas qu’on ait ses empreintes !
Marco fit une moue au son de ce raisonnement hâtif auquel il n’avait nullement songé.
— Bon ! Faut que je retourne travailler, déclara-t-elle. Mais j’ai vraiment envie de lire ces feuilles-là, ajouta-t-elle en se levant.
— Y’a moyen que tu viennes chez nous après la job ?
— À une heure. Prépare quelque chose de rapide à bouffer, on va essayer de savoir c’est qui, ton malade.
— Ha ha ! Je savais que ça t’intéresserait !
— C’est clair ! C’est pas tous les jours qu’on peut lire des affaires de même, s’écria-t-elle en indiquant le journal. Allez, je dois vraiment y aller. On se voit tantôt.
Pendant qu’elle retournait à l’étage, Marco se félicita de lui avoir fait part de son histoire. Il ne discutait pas souvent de ses parents, le deuil était encore frais dans son esprit, et la présence de son amie le rassurait.
Si la justice faisait erreur, si par malheur elle se trompait, personne ne pourrait venir vous réchapper. À cet instant précis, vous doutez. Et bang ! À chaque personne que vous croisez, vous entendez ce maudit coup de marteau du juge. Au début, c’est seulement le regard des autres. Les gens y croient, à ce système ! Mais après, ça devient votre propre regard. Vos propres yeux qui vous rappellent chaque jour que si vous êtes rendu là, c’est forcément parce que vous avez quelque chose à y voir ! C’est toute cette société qui est contaminée ! Vous êtes sur la route, vous respectez la limite, vous êtes complètement réglo et quand vous croisez une bagnole de police, vous doutez. Vous n’avez rien fait ! Mais vous êtes quand même nerveux.
Rien n’était plus épuisant qu’un interrogatoire qui changeait constamment de direction.
Tous les hommes libres portent leurs chaînes moins en évidence que les prisonniers…
Cette histoire débute simplement, sans prétention, et pourtant.
De ce qui paraît être un jeu de piste, comme on à tous rêvé d'en faire, nous nous laissons entraîner dans une affaire, sans violence réelle, hormis un enlèvement, et qui apporte un air nouveau et frais dans le monde du polar.
Sortir des sentiers battus est difficile, et il faut souligner la créativité de l'auteur.
5 étoiles pour cet auteur et ce livre que j'ai découvert par hasard, et le hasard fait bien (parfois) les choses 👍
Bon moment de lecture pour tous ceux qui apprécieront 😊
Marco était figé. Devant lui, assise sur une chaise en bois, une petite aux cheveux blonds le regardait avec de grands yeux inquiets mais, bizarrement, elle hésitait à parler. Il remarqua qu'elle avait une attache en fer à l'une de ses chevilles, reliée à une chaîne elle-même soudée à un grand poteau de métal au milieu de la pièce. Il avait visiblement été planté dans le plancher dans le sinistre dessein de retenir quelqu'un prisonnier. Curieusement, la fille ne semblait pas apeurée comme il aurait imaginé, compte tenu des circonstances.